
Ana Yam photomontrages
Ana Yam, Braveman Gallery, Tel-Aviv
Les images d’Ana Yam possèdent toujours quelque chose de nocturne. L’artiste préfère généralement le noir et blanc et des effets de voile pour créer des atmosphères qui poussent parfois à un léger sourire mais surtout à la réflexion.
Chaque photographie renouant avec les portraits suggère des récits d’abyme implicite et devient un soliloque optique qui se métamorphose en dialogue tant il interpelle.
L’angoisse n’est en rien bradée. Elle trouve là une évidence bouleversante. Le néant est à la fois « énergisé » autant que contrarié par la survivance de l’humour. Existent un repli et une imminence dans la saillance d’un espace lacunaire et dévasté.
L’espace physique devient quasiment conceptuel comme le sont le Paradis et l’Enfer. Orpheline de la lumière la créatrice impose un acte de clôture, de privation.
Néanmoins il éclate de manière lumineuse dans ce qu’il ouvre de brèches afin de soumettre le regard et l’esprit à un champ inédit de perception et de conceptualisation.
Jean-Paul Gavard-Perret
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