Josef Mengele : 3 pays complices pour sauver le “médecin de la mort”

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Josef Mengele : 3 pays complices pour sauver le “médecin de la mort”

Josef Mengele : nouvelles révélations sur la cavale du “médecin de la mort”

Un criminel nazi qui n’a jamais cessé de fuir sous sa véritable identité

Josef Mengele, le tristement célèbre « médecin de la mort » d’Auschwitz, reste l’un des visages les plus monstrueux du régime nazi. Officier SS et médecin du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, il est responsable de la mort de milliers de déportés juifs, roms et handicapés, à travers des expériences médicales inhumaines, des injections létales et des sélections sur la rampe d’arrivée. Il menait notamment des expérimentations sur les jumeaux, les enfants et les femmes enceintes, sans aucune éthique ni justification scientifique.

Mais c’est sa vie après 1945 qui interroge aujourd’hui encore : capturé brièvement par les Alliés puis relâché faute d’identification, Mengele a vécu libre durant plus de trente ans, protégé par un réseau d’anciens nazis, de diplomates corrompus et de services secrets complaisants.

Les archives perdues de la police argentine ressurgissent

Un nouveau rapport explosif de la chaîne publique allemande MDR, dévoile des documents considérés jusqu’ici comme perdus. Ces archives proviennent des services de police fédérale d’Argentine et révèlent que Josef Mengele a tenté en février 1959 de revenir en Allemagne de l’Ouest… sous son véritable nom.

Ce geste, insensé en apparence, illustre le niveau de confiance qu’il avait acquis dans son impunité. Aucun agent de police, aucun douanier, aucun diplomate n’a alors levé le moindre obstacle à ce retour. La demande faite aux autorités argentines n’avait jusqu’à aujourd’hui jamais été rendue publique.

Les documents montrent également que Mengele était surveillé et avait reçu au moins deux avertissements concernant des tentatives d’arrestation à venir. Les chercheurs estiment que ces fuites venaient directement de la police elle-même. Certaines unités auraient même effacé des traces d’enquêtes internes menées pour découvrir ces complicités.

Le BND allemand et les faux-semblants de la traque

Malgré une demande d’extradition officielle envoyée par l’Allemagne, Mengele parvient à fuir vers le Paraguay, puis vers le Brésil. En 1963, la police brésilienne sollicite l’aide de l’Argentine pour obtenir ses empreintes digitales et des photos, preuve que ses mouvements étaient connus. Pourtant, aucune arrestation n’a lieu.

Le BND, service de renseignement ouest-allemand, est accusé d’avoir collaboré indirectement avec des individus ayant protégé Mengele. Jusqu’à ce jour, le BND refuse de dévoiler l’intégralité des documents en sa possession concernant ses activités post-guerre.

Une mort tranquille au Brésil, sous une fausse identité

Josef Mengele meurt en 1979, d’une attaque cérébrale alors qu’il nageait sur une plage au Brésil. Il est enterré sous le nom de Wolfgang Gerhard. Ce n’est qu’en 1985 que sa sépulture est localisée et que son corps est identifié grâce à des analyses médico-légales.

Le gouvernement argentin a récemment rendu publics 1 850 documents liés à sa cavale. Ces pièces, inédites, confirment l’ampleur des complicités politiques, diplomatiques et administratives dont il a bénéficié sur trois continents.

Une cavale construite sur l’impunité d’État

Josef Mengele n’a jamais été arrêté. Pas parce qu’il était introuvable, mais parce que personne n’a vraiment voulu le trouver. Son parcours, de l’Europe nazie aux plages brésiliennes, n’est pas celui d’un fugitif isolé : c’est celui d’un homme protégé par des polices, des diplomaties et des services de renseignement. Pendant que les victimes de la Shoah tentaient de reconstruire leur vie, leurs bourreaux étaient exfiltrés, blanchis, logés et renseignés par des États démocratiques.

La vraie question n’est plus “comment Mengele a-t-il échappé à la justice ?”, mais bien : “combien de gouvernements ont accepté de le laisser disparaître ?”

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