Les enfants nés à Jérusalem seraient ils apatrides ? Par Claudine Douillet

Israël - le - par .
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Ce n'est certainement pas une surprise pour les initiés, ni pour les politiques, mais pour moi, si.

 

J'ignorais que les enfants qui naissaient à Jérusalem, ne naissaient pas dans un pays, mais dans une ville sans pays, ou une ville qui faisait office de pays.

 

Ainsi, si vous mettez un enfant au monde dans cette ville, Jérusalem, censé être la capitale d'Israël vous aurez la surprise, pour peu que vous y fassiez attention, que sur son passeport français, américain ou autre, qu'il est indiqué que votre enfant est né à Jérusalem et pour la case du pays trois petit points et... puis s'en vont.

 

J’ai voulu en savoir plus, sur l'inertie de ses habitants, pourquoi personne ne dit rien et se contente de cette situation pour le peu hubuesque.

 

En se référant aux articles officiels de l'ONU on apprend que depuis 1947 et selon la résolution 181, déjà Jérusalem ne devait pas être sous la souveraineté d'Israël mais celle de l'ONU, ce secteur, devait être démilitarisée et constituer une entité distincte sous l'égide du Conseil de tutelle des Nations Unies.

 

Alors,on pourrait espérer, que la fameuse guerre de 6 jours qui a permis de libérer Jérusalem  à changer de facto son statut ? 

Et bien non ! La nouvelle résolution 252  de 1968, adoptée par l'ONU résume très bien la situation : 

« Le Conseil considère, que toutes les mesures et dispositions législatives et administratives prises par Israël, y compris l’expropriation de terres et de biens immobiliers, qui tendent à modifier le statut juridique de Jérusalem sont non valides et ne peuvent modifier ce statut ».

Il était demandé d’urgence à Israël « de rapporter toutes les mesures de cette nature déjà prises et de s’abstenir immédiatement de toutes nouvelles actions qui tendent à modifier le statut de Jérusalem ».

Israël cependant, a continué  de tenter d'unifier la ville afin d'en faire sa capitale , et une nouvelle résolution la 476 de l'ONU, demande à la " puissance occupante" de se conformer à la précédente résolution, soit la 252.

Malgré cela, Israël persiste et signe, donc une nouvelle résolution voit le jour , la 478 en 1980, qui dit que toutes mesures prises par Israël afin de modifier le statut de Jérusalem seraient considérées comme nulles et non avenues. Nous voici donc avertit ! cliquez-ici pour en savoir plus sur l'ensemble de ces résolutions.

 

 

Cette situation pour le moins unique et inacceptable ; refuser à un pays souverain de nommer sa capitale et de devoir accepter l'ingérence des instances internationales a fait l'objet d'un procès, un seul ? M’étonnais -je, mais que fait donc ses citoyens, ces parents a double nationalité  ?!? 

 

Ainsi, le cas de  Menachem Benyamin Zivotofsky, 9 ans (par le truchement de ses parents), s'oppose à la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, 65 ans. La Cour suprême décide de se saisir du dossier. 

 

Menachem Zivotofsky est né en 2002 à Jérusalem, et il veut se voir reconnaître le droit d'apposer sur son passeport, à côté de son lieu de naissance, Jérusalem , celui d'un pays, en l'occurrence Israël. Quoi de plus normal !

 

Or le  statut de Jérusalem, dont la partie orientale a fait l'objet en 1967  d'une conquête militaire jamais reconnue au plan international, la demande a donc été renvoyé à l'issue d'éventuelles négociations israélo-palestinienne. 

 

C'est pourquoi les ambassades étrangères campent dans un provisoire qui dure à Tel Aviv. 

Tel-Aviv capitale d’Israël par intérim ou par défaut.

 

 

Une loi a bien été votée par le Congrès pour transférer l'ambassade américaine à Jérusalem mais son application est bloquée tous les six mois par les président successifs (un observateur a remarqué que la Maison Blanche avait récemment supprimé de son site les légendes photos de la visite de Joe Biden en 2010 qui indiquaient, Jerusalem, Israël). 

 

 

 

A ce jour, rien n'est résolu malgré le fait que le président George W.Bush a bien signé la loi permettant d'y apposer le nom du pays , Israël , mais  dû se rétracter parce selon la constitution il interfère, au pouvoir constitutionnel ,du président à diriger les affaires étrangères" .

 

L'administration Obama a fait de même, en renvoyant dos à dos, à nouveau, les Arabes et les Israèliens , en déclarant que le statut de Jérusalem devait être résolu entre eux.

 

Le message est clair, la situation unique de Jérusalem restera ainsi jusqu'à l'obtention d'un accord entre les parties intéressées ,à savoir, entre Arabes et Israèliens autant dire jamais.

 

A la lenteur pour ne pas dire face à l'inexistante avancée des négociations sur ce point ultra-sensible que représente Jérusalem et à la vitesse, en revanche, de la poussée démographique de la population Arabe, il y a de fortes chances que "Jérusalem l'indivisible, capitale d'Israël 'ne devienne, à jamais, ville apatride, sans pays, avec une très forte population arabe, et comme la force fait le nombre, le pire reste à craindre.

 

Quelle serait la solution ?

Maintenir la pression auprès des ambassades, des consulats, par tous les parents ayant la double nationalité, et dont les enfants sont nés à Jérusalem, les obliger d'apposer le nom du pays, Israël à côté de Jérusalem puisque la Palestine n'existe pas ,"encore",  il n'y a pas à hésiter. 

 

Il est incroyable que ses parents et notamment nous,  les français si soucieux en d'autres cieux de nos droits , ici-même , en Israël, d'accepter une telle situation.

 

 

Dans ce cas pourquoi ne pas accepter la division de Jérusalem ? Comment peut-on prétendre au « grand Israël « si déjà sa capitale est contestée par l'opinion internationale au point de ne pas l'indiquer sur les documents officiels ?

 

 

Se taire équivaut à se résigner, ne rien faire c'est accepter le fait que Jérusalem peut-être contestée en tant que capitale d’Israël .

Est-ce que vivre à Jérusalem suffit à nous libérer de l'opinion mondiale au point d'accepter cet état de fait, une ville sans le nom de son pays ? Serait-ce juste une question d'écriture ?  je n'en suis pas si sûre. Jérusalem appartient à l'ONU un point c'est tout et depuis le début. Rendons nous à l'évidence. Jérusalem est donc administré comme un "territoire occupé.

 

Et pourtant Jérusalem est bien en Israël, et elle ne peut pour des raisons historiques et parfaitement prouvés appartient au peuple Juif.

Si Jérusalem, YEROUSHALAIM en hébreu, veut dire la ville aux deux paix alors il y a fort à parier que cette ville aura peut-être dans un temps proche,  une alternance de gouvernement pour sortir de l'enclave de l'ONU, ou  alors nous serons confronté au jugement de Salomon, sauf qu'elle est déjà coupée en deux !

N’est-ce-pas quelque peu hypocrite de se battre en dehors d’Israël pour sa reconnaissance et à l’intérieur d’Israël de se taire ?

Si nous cessons de nous battre pour la reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale d'Israël, alors nous aurons tout perdu.

 

Vous l'aurez compris, vivre en Israël, n'est pas une fin en soi , et même si certains rabbins prétendent qu'il vaut mieux vivre en Israël avec une majorité d'habitants arabes que de vivre à l'étranger avec une majorité d'habitants de Juifs, je doute que de telles déclarations nous assurent tant soit peu une sécurité pourtant méritée.

 

Si nous, les Juifs avons pour mission de sanctifier le lieu où l'on vit selon la Thora, il y a peu de chances que les Arabes soient de la fête et ne l'acceptent. 

Et alors que se passera-t-il si comme à Yaffo des manifestations arborant le drapeau palestinien auront lieu, pour demander l'"indépendance" de Jérusalem ?

 

Peu de chance que nous, les Juifs,  puissions faire quoique ce soit, si déjà quand tout est possible aujourd'hui, personne ne fait rien ou presque en dehors de ce petit garçon de 9 ans ?

 

Vivre à Jérusalem serait donc une forme de résistance passive  ? Vivre en  Israël est aussi une résistance ? Vis à vis de qui ?

 

 

Au final quelle est la place la plus enviable ? vivre dans un pays antisémite qu'est devenu la France, ou vivre dans un pays où la lutte pour sa légitimité est encore d'actualité après 66 ans ?

 

la réponse est dans la question, Israël devra lutter tant que tous les Juifs du monde n'estimeront pas que leur place est en Israël. Une fois fait, la légitimité sera de fait, puisque nous l'avons compris c'est le nombre qui fait la force.

 

 

Entre temps , tous les parents de nationalité française ou autre, qu’exclusivement israèlienne   qui ont la chance de faire naître leurs enfants à Jérusalem devront se préoccuper qu'Israël en tant que pays soit apposer à côté. Une résistance active.

 

De l'autre côté, c'est à dire àJérusalem Est, la situation est peut-être encore pire, prés de 10.000 enfants nés à Jérusalem Est ne peuvent pas être enregistrés, et sont considérés comme apatrides. Pour en savoir plus cliquez-ici 

Claudine Douillet

 

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