
Gaza : les clans refusent de collaborer avec Israël, leurs maisons sont pulvérisées
« Trahison refusée, représailles immédiates »
Dans la bande de Gaza, deux puissants clans familiaux ont récemment rejeté une offre israélienne de coopération. Le refus a été suivi d’une riposte foudroyante de Tsahal. Selon le journal saoudien Al-Sharq Al-Awsat, les familles Bakr et Dormoush, bien connues à Gaza pour leur enracinement local, ont choisi de refuser le deal proposé par le Shin Bet — et en ont payé le prix.
« Israël leur proposait une alliance de survie : acheminer les aides humanitaires, maintenir l’ordre, empêcher le retour du Hamas et soutenir les intérêts israéliens dans la bande. » En échange, ils auraient été assurés d’une relative sécurité pour leur communauté, et de l’appui logistique de l’armée. Mais les deux clans ont préféré refuser la main tendue. L’armée israélienne, aussitôt informée, a déclenché une série de frappes chirurgicales visant leurs maisons.
Dans les ruelles de Gaza, la peur change de camp
Les familles Dormoush et Bakr ne sont pas des inconnues dans la bande de Gaza. Leur nom évoque des générations d’hommes puissants, d’anciens pêcheurs reconvertis en marchands d’influence, de patriarches à la parole redoutée dans les quartiers de Sabra et d’al-Shati.
Leurs maisons, souvent plus grandes que les autres, dominaient les ruelles étroites comme des bastions silencieux.
Ces bâtisses, parfois ornées de faïences anciennes, de portails massifs et de palmiers flétris par le blocus, sont aujourd’hui des amas de béton fumant. Les enfants, les femmes, les cousins – tout ce monde que Gaza étouffait dans des lignages serrés – ont fui ou pleurent encore. Et pour la première fois depuis des décennies, ces clans qui avaient toujours su négocier leur survie avec tous les régimes — l’Autorité palestinienne, le Hamas, et même parfois Israël — se retrouvent sans refuge, ni pouvoir. L’armée israélienne a brisé l’illusion d’une neutralité clanique.
Les quartiers de Sabra et Shati en ruine
À Sabra, au sud de Gaza City, le clan Dormoush a été lourdement frappé : trente membres de la famille ont été tués selon les sources citées par Al-Sharq Al-Awsat. Les avions de chasse israéliens ont détruit les habitations identifiées comme points de commandement ou de refuge de figures refusant toute coopération.
Dans le camp de réfugiés d’al-Shati, c’est le clan Bakr qui a été visé : six morts et onze blessés ont été recensés après l’attaque d’un bâtiment leur appartenant. Ces opérations, précises et déterminées, ont eu pour objectif de faire comprendre aux clans qu’aucune neutralité ne sera tolérée.
« Dans Gaza, celui qui ne combat pas le Hamas avec nous est contre nous », a déclaré une source militaire citée par le média israélien Mako.
Le Hamas face à une double menace : Israël… et sa propre paranoïa
Pendant ce temps, le Hamas intensifie ses purges internes. Les soupçons de collaboration avec Israël se transforment en exécutions sommaires. La semaine dernière, trois Palestiniens ont été abattus en public après avoir été accusés de livrer des informations à l’ennemi. Les méthodes se durcissent, la peur règne.
Le Hamas, fragilisé, impose à ses combattants de ne plus se déplacer sans nécessité, de circuler par petits groupes et d’éviter les rassemblements.
L’organisation islamiste est convaincue que les fuites de renseignements se multiplient, et voit en chaque homme libre un éventuel traître. Les clans, pourtant historiquement autonomes, ne peuvent désormais plus rester en marge de l’affrontement.
Israël mène une guerre totale contre les structures du Hamas – et ceux qui les protègent
Le Shin Bet avait proposé aux chefs de clans une forme de cogestion de Gaza post-Hamas. Ce plan prévoyait un désengagement progressif, conditionné par la volonté des forces locales de s’opposer au retour des islamistes au pouvoir, et de coordonner les actions civiles avec les forces israéliennes. Mais le rejet de cette offre a acté leur alignement de fait avec les ennemis d’Israël. Et Tsahal a tranché dans le vif.
Cette opération est un signal sans ambiguïté adressé aux figures d’autorité locales : tout refus d’alliance avec Israël est une déclaration de guerre.
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