Drew Weissman, le brillant scientifique à l'origine de la technologie révolutionnaire qui a permis la création des vaccins à ARNm contre le COVID-19, vient de décrocher le prestigieux prix Nobel de médecine  2023. Ce prix a été partagé avec Katalin Kariko, sa collègue de recherche d'origine hongroise à l'Université de Pennsylvanie.

L'histoire fascinante de leur collaboration a captivé le monde en 2020, lorsque la technologie qu'ils avaient commencé à explorer il y a plus de vingt ans a soudainement ouvert la voie à la fabrication rapide de vaccins efficaces contre la pandémie qui bouleversait le monde.

Leur histoire a commencé de manière presque anodine en 1998 lorsqu'ils se sont rencontrés en photocopiant des documents de recherche. Ils ont rapidement réalisé qu'ils travaillaient sur des sujets connexes. Kariko, marginalisée depuis de nombreuses années, cherchait à prouver que l'ARN messager, la molécule qui guide nos cellules, pouvait être programmée. Weissman, un médecin qui avait auparavant collaboré avec le Dr Anthony Fauci, aujourd'hui une figure éminente dans la lutte contre le COVID-19 aux États-Unis, a travaillé sur un vaccin contre le VIH.

En unissant leurs forces, ils ont réussi en 2005 à démontrer que l'ARNm pouvait être modifié pour donner des instructions précises aux cellules. Cependant, cette avancée est largement passée inaperçue pendant des décennies, jusqu'à ce qu'elle se révèle cruciale dans la lutte contre le COVID-19, une menace qui a fait des ravages à l'échelle mondiale. Leur technologie a propulsé les vaccins Pfizer et Moderna, qui sont arrivés à une vitesse et avec une efficacité inédites fin 2020, et qui ont depuis été administrés des millions de fois à travers le monde.

Le comité du prix Nobel a salué leurs découvertes révolutionnaires qui ont transformé notre compréhension de l'interaction entre l'ARNm et notre système immunitaire, et qui ont permis le développement de vaccins à un rythme sans précédent face à l'une des plus grandes menaces pour la santé humaine de notre époque.

En dehors de son incroyable réussite scientifique, il est intéressant de noter que Drew Weissman, fils d'un père juif et d'une mère non juive, a célébré les fêtes juives pendant son enfance et a maintenu un lien fort avec la communauté juive. Sa femme, Mary Ellen, également impliquée dans des activités communautaires juives, a joué un rôle essentiel dans cet engagement. Cependant, Weissman lui-même a partagé que ses croyances personnelles ne sont pas strictement juives, se ressent plutôt comme taoïste, célébrant la nature comme la composante suprême de la vie.

Le fait que près d'un quart des lauréats du prix Nobel de médecine ayant des origines juives souligne l'incroyable contribution de cette communauté à la science et à la médecine. En outre, près de 40 % des lauréats américains du prix Nobel de médecine sont juifs, une statistique remarquable qui témoigne de leur impact durable dans ce domaine.