Il rêvait de recenser les Hongrois d'origine juive avant de se rendre compte qu'il en faisait partie. Dans un virage à 180°, l'eurodéputé Csanad Szegedi, ex-numéro deux du parti hongrois d'extrême-droite Jobbik, s'est converti au judaïsme après avoir appris il y a un peu plus d'un an qu'il avait lui-même des origines juives.

Après ces révélations, l'ancien leader des Gardes hongrois - une milice paramilitaire qui visait les Roms - s'est coupé du monde.
 Il en profité pour faire une retraite religieuse d'un an, finissant par embrasser le style de vie d'un juif pratiquant orthodoxe. Désormais, il va à la synagogue, mange casher et étudie le Talmud et l'hébreu. C'est le journal dominical allemand Welt am Sonntag qui s'est interessé à la nouvelle vie de l'ancien militant d'extrême droite.
 
Son ancien parti ne digère pas

En plongeant dans les archives familiales, il a découvert que la moitié de sa famille avait péri à Auschwitz. Converti par un rabbin de Budapest, Csanad Szegedi a quitté son parti mais a conservé son mandat de député européen.

Accepté par la communauté juive malgré son lourd passé, l'eurodéputé a provoqué l'ire de son ancien parti nationaliste. Un ancien proche lui aurait adressé un conseil qui fait froid dans le dos : «la meilleure solution serait que l'on t'abatte. Comme ça, on pourrait t'enterrer en bon Hongrois». Quant à sa femme, elle a du abandonner du jour au lendemain toutes les recettes traditionnelles hongroises... à base de porc.