présentera une exposition sur la vie Juive à Fontainebleau depuis 200 ans.
Documents |
Plan de la communaute Israelite |
Enquête Oommodo et Incommodo |
Lettre :demande d'exception |
Différents documents du Moyen Age attestent de la présence de Communautés Juives dans ce qui va devenir la Seine-et-Marne. Les Historiens citent les villes suivantes qui auraient abrité une Communauté: Meaux, Lagny, Provins, Melun, Livry-sur-Seine, Bray-sur-Seine, Foljuif, Nemours, Château-Landon, Brie-Comte-Robert, Montoix, Pontault-Combault, Nangis, Lizy-sur-Ourcq, Coulommiers, Montereau-fault-Yonne, Donnemarie-en-Montois et Herbeauvilliers. Il est fort possible qu'il y eut des juifs dans la léproserie de Samois mais il n'y a jamais eu de communauté à Avon, Paroisse Royale, et encore moins à Fontainebleau qui n'existait pas encore. Dans la première moitié du XIXème siècle, le Grand Rabbin Lazare Wogue raconta l'histoire d'un Juif Errant à la Roche qui pleure près de l'Ermitage de Franchart. Une légende prétendait que le Comte de Saint Germain soit disant né en Palestine avant Jésus-Christ et réincarné sous Louis IX, fut frappé, vers les gorges de Franchart, par un bruit argentin de l'eau s'égouttant régulièrement il ne savait d'où: c'était un juif errant qui pleurait!.... Presque aussitôt, une voix éclatante se fit entendre, qui criait: Marche, Marche!.... Le Juif Errant disparut et, par enchantement céleste, le rocher qu'il avait arrosé de ses larmes se mit à pleurer à son tour. Informé du phénomène Saint-Louis purifia la forêt en y fondant un hôpital et deux chapelles, et depuis lors le Juif Errant n'apparaît plus jamais à personne. Aujourd'hui la "Roche" ne pleure plus, en effet cette eau "amère et roussâtre" comme disait l'abbé Guilbert, dégoulinait de la Platière, et la croyance populaire lui attribuait le pouvoir de fortifier la vue des jeunes enfants et de guérir des maux d'yeux en général. Paul Domet raconte qu'au siècle dernier les jeunes mères y baignaient le visage de leur nouveau-né, lors du pèlerinage de Franchart le mardi de la Pentecôte. Avec la dernière expulsion de 1394, il n'y a plus de Communautés Juives établies en Terre de France. Pourtant dans cette région de Brie et de Gâtinais, qui allait former la Seine-et-Marne, au gré des favoris et pour d'autres raisons, certains juifs et certains écrits hébraïques graviteront autour de la Cour Royale. Outre Joseph Orabuena à Nemours, François 1er, qui développa et embellit Fontainebleau, eut un médecin juif originaire de Constantinople en 1538. Il est aisément imaginable qu'il l'emmena avec lui durant ses séjours à Fontainebleau. Le médecin juif le plus connu qui soit venu dans cette cité royale est sans conteste: Elie de Montaldo. Elie de Montaldo, juif espagnol, était le médecin personnel de Marie de Médicis et soigna le futur Louis XIII. D'après certains recoupements historiques, cette scène se passa à Fontainebleau car Jean Héroard, médecin de Louis XIII, notait dans son journal:&laqno;.... Le Dauphin lui dit: &laqno;Parlez, docteur, parlez, docteur de la Palestine...Ê». Elie de Montaldo eut l'autorisation du Pape Paul V et de Marie de Médicis de pratiquer officiellement le Judaïsme en France. L'histoire d'Elie de Montaldo est également connue par le biais du procès en sorcellerie de la &laqno;Galigaï», femme de Concini, Duc d'Albe. Elie de Montaldo meurt à Tours et son corps fut enseveli dans le cimetière juif d'Amsterdam. Il est également possible que le Médecin marrane Isaac Orobio de Castro séjourna près de la cour lors de ses séjours bellifontains avant de revenir au Judaïsme en Hollande. En ce qui concerne le matériel religieux juif, la bibliothèque royale de Fontainebleau possédait de nombreux manuscrits hébraïques avant sa réunification à la Bibliothèque Nationale. La Reine Christine de Suède en quittant Fontainebleau laissa-t-elle quelques livres en caractères hébraïques qu'elle avait oublié? Christine de Suède, batailleuse, coléreuse, emportée mais remarquablement intelligente, parlait huit langues et en comprenait onze. Pour être libre de ses actes, elle avait abdiqué et adjuré le protestantisme. En 1657, Christine de Suède se trouvait à Fontainebleau et y reçut des mains du célèbre savant chrétien Gilbert Gaulmin , qui habitait Moulins, plus d'une centaine de manuscrits hébraïques. L'abbé Antoine Guénée, qui meurt à Fontainebleau en 1803, était l'auteur des &laqno;Lettres de quelques juifs portugais, allemands et polonais à M. de Voltaire». Bien avant l'abbé Grégoire , il fut un philosémite convaincu et un sioniste avant la lettre. Louis XVIII et son frère firent édifier une stèle en marbre blanc à l'Abbé Guénée dans l'hôpital de Fontainebleau en mémoire de leur maître. Dès le début du XVIIIème nombre de juifs sillonnèrent certaines régions de la France pour le ravitaillement de l'Armée notamment Cerfbeer. D'autres, amuseurs publics ou fripiers, suivaient la Cour dans ses déplacements. Un certain Lévy de Ferrare, bien que muni d'un passeport du Duc de Lorraine, fut arrêter sur la route de Fontainebleau. Mais ceux qui laissèrent durablement leur nom furent Assure Mayer, et Samuel Lévy. Assure Mayer, arrivé à Paris vers 1745, était le facteur de l'électeur de Cologne. Venant récupérer des créances pour son maître , il courut de Versailles à Fontainebleau mais son travail terminé il resta à Paris. Salomon Lévy, banquier alsacien, fit de nombreux trafics avec le financier John Law au Château de Guermantes. Mais quelquefois des juifs venaient en Ile-de-France pour d'autres raisons telle: "s'intégrer dans la société française en se convertissant au Christianisme". Plusieurs cas sont cités à travers différentes archives, notamment David Lyon, meunier à Meaux s'était converti depuis 1793 et s'était marié avec Marianne Pélagie Le Ken en septembre de la même année. Léon Kahn précisait dans &laqno;Les Archives Israélites» de 1892 que le 12 Juin 1757 une jeune fille juive, originaire de Constantinople, voulut se faire instruire dans la religion catholique par les Soeurs de la Charité de Fontainebleau. Cerfberr passa plusieurs fois à Fontainebleau notamment en 1783 pour demander par écrit l'abrogation du Péage Corporel imposé aux juifs depuis le Moyen-Age. Si ce décret d'abolition fut signé par le Baron de Breteuil, c'était sur une proposition de Malesherbes qui avait réuni une commission de notables juifs sur ce sujet. En 1787, revenu aux affaires, Malesherbes rédigea un mémoire qui déboucha sur l'Edit de Tolérance pour les cultes non catholiques. L'émancipation des juifs étaient dans les cartons mais la Révolution arriva.... (retour au sommaire)
La puissance des mots fait souvent commettre des erreurs. Si dans différents documents l'Hôtel d'Ecosse, qui était le logis de la Garde Ecossaise, porte le patronyme de Synagogue», ce n'est pas pour cela que c'était un lieu de culte pour les Juifs. La Guilde des fripiers parisiens était appelée la Synagogue" et en 1652 elle fut soupçonnée de pratiquer le Judaïsme en secret et ainsi accusée de crime rituel. En effet Jean Bourgeois fut assassiné à Paris par la Compagnie des vendeurs de vieux vêtements qui s'appelaient entre eux &laqno;Voilà la Synagogue". Ce meurtre donna lieu à de nombreuses Mazarinades» notamment contre les juifs. En réalité les Fripiers de Paris furent surnommés &laqno;La Synagogue» parce qu'ils habitaient la &laqno;Juiverie», le quartier de la rue des Rosiers, des Ecouffes, de la Juiverie et du Roi de Sicile. Il n'y a donc pas loin à penser que la Confrérie des fripiers de Fontainebleau s'affubla du même nom. Certains historiens ont pensé que le premier noyau de la Communauté Juive de Fontainebleau se forma autour de la fabrique de Porcelaine dont les propriétaires furent Jacob Benjamin, Aaron Schmoll et Baruch Weil, il n'en est rien. Dès 1784, ce sont de petits colporteurs qui s'installèrent les premiers dans cette cité royale sans doute à cause de sa situation géographique compte tenu des réseaux fluviaux et routiers. L'affaire qui a fait date dans cette communauté est l'arrestation de Salomon Wahl en 1794 sur la route de Troyes. Il fut accusé de billonnage et dans le procès verbal de son arrestation il déclarait habiter Fontainebleau depuis plusieurs années. Déjà vers 1784 l'embryon de la Communauté était né, il y avait 121 juifs à Fontainebleau lors du recensement de 1808 réparti ainsi: 25 hommes, 24 femmes et 72 enfants. La plupart des noms patronymes venait d'Alsace: Wahl, Wogue, Weil, Bernard, Spira, Lévy, Bloch, Volf, D'Ennery, Cerf, Lyon, Trefoux ou Caen, d'autres de plus loin: Bablaban, Bier, Dollinger. En 1809, le Consistoire Israélite de Paris nomma Lazare Weil, directeur de la Fabrique de Porcelaine, Commissaire-Surveillant de la Communauté. C'était l'aïeul de Marcel Proust.
Les trois frères Wahl sont à l'origine du premier lieu de culte, en effet en 1795 ils achetèrent un hôtel particulier, Place des Trois Maillets pour servir de Synagogue. Il est fort possible qu'à cette époque le premier ministre officiant fut: Aron Polonais qui avait été instituteur à Paris et qui avait remis avec Jacob Benjamin, en 1793, les objets de cultes à l'Hôtel de la Monnaie pour en recevoir une mention civique. Sous la Terreur Aron Polonais et Joseph Cahen avaient conduit leurs élèves, les jours de Décadi, au Temple de la Raison (Notre-Dame de Paris). En 1819 la Communauté acheta une maison rue des Maudinés qui servit jusqu'en 1857 de lieu de Culte. Une nouvelle synagogue fut inaugurée en Août 1857 sur l'ancien emplacement de l'Hôtel du Chambellan et construite d'après l'architecte du Palais de Fontainebleau: Nathan Nathan dit Salomon. Cette Synagogue fut rasée par les Allemands en 1941.En 1965 avec l'aide des américains résidants à Fontainebleau une nouvelle synagogue fut inaugurée sur l'emplacement de celle détruite par les nazis. De la Révolution à la Seconde Guerre Mondiale, les Ministres du Cultes, jusqu'à 1940, furent: Aron Polonais, Salomon Lévy, Alexandre Blum, Léon Siegel, Isaac Grumbach, Lazare Cerf, Haim Mandelzweig et M. Hollander. La Communauté de Fontainebleau fut la seule communauté juive constituée dans la région jusqu'en 1846. En effet, dans les courriers des Préfets et Sous-Préfets concernant les recensement des juifs en Seine-et-Marne, les rôles font apparaître que les Juifs du Loiret et de l'Yonne étaient dénombrer à Fontainebleau. Dans la correspondance entre le Consistoire de Paris et la Synagogue Bellifontaine, certains courriers du Consistoire demandent au Président de la Communauté de s'adresser aux Maires d'Orléans, de Lizy-sur-Ourcq et de Sens pour connaître l'état des Juifs dans chacune de leur commune respective. En 1841, il y a en Seine-et-Marne: 11 juifs à Lizy-sur-Ourcq, 10 à Nemours et 70 à Fontainebleau. A la fin du XIXème siècle , 38 sont à Melun, 10 à Colommiers, 162 à La Ferté-sous-Jouarre, 21 à Lagny, 26 à Meaux et 99 à Fontainebleau. Jusqu'en 1905 la Communauté Juive de Fontainebleau fut sous la dépendance du Consistoire de Paris, à cette date elle entra dans le giron du Consistoire de Nantes, nouvellement créé, et ce n'est qu'en 1923 que le Conseil d'Administration de la Synagogue demanda au Consistoire de Paris de reprendre les biens de la Communauté. (retour au sommaire)
- Des services communautaires
- Depuis que des juifs se sont installés à Fontainebleau, toutes les infrastructures communautaires ont été créés pour le bien être de la vie religieuse. La synagogue avait trouvé sa place au milieu de la petite communauté et autour de cette synagogue vont se développer la Shekhita; l'abattage rituel, le Mikvé; le bain et le Talmud-Thora; l'enseignement religieux.
- · Le Shekhita: Lorsque Salomon Levy se présenta en Mairie de Fontainebleau en 1808, il déclara être instituteur du Culte Mosaïque. Parmi ses attributions, l'abattage rituel pour la viande cacher était l'une des principales. Les archives conservent encore différents contrats de boucherie entre un boucher bellifontain et le Ministre-officiant de la Communauté faisant office de Shohet (Sacrificateur). La Communauté Juive de Fontainebleau fournissait dès 1840 de la viande cacher et des galettes de pains azymes aux détenus de la prison centrale de Melun.
- ·Le Mikvé: Depuis la plus haute antiquité, un puits se trouvait prés des &laqno;Bathé Knesset» (Maisons communautaires) afin que les juifs puissent faire leurs ablutions. D'après les plans de la maison achetée en 1819, il y avait un puits dans la cour alimentant un Mikvé (bain rituel). En ce qui concerne la synagogue, rue de l'Abreuvoir, Nathan Salomon fait la description d'un mikvé dans la maison du Ministre-officiant.
- ·Le Talmud-Thora: Le Ministre-officiant donnait des cours d'enseignement religieux comprenant l'apprentissage de la langue hébraïque. Le futur Grand Rabbin Lazare Wogue et Samuel Adam-Salomon usèrent leurs fonds de culotte sur les bancs du Heder (école) à Fontainebleau. Le Consistoire de Paris entretenait les frais de cette instruction religieuse.
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- Le Cimetière
Le 7 floréal de l'An VI (avril 1798) le Bureau des Lois donna un avis négatif à la demande des frères Wahl à jouir d'un terrain particulier pour les ensevelissement. Les juifs se firent donc enterrés dans un parcelle du Cimetière communal ouvert le 1er Fructidor de l'An II dans la Vallée de la Chambre. En 1822, sur réclamation du curé, un terrain fut accordé au Mont-Pierreux pour y établir un nouveau cimetière mais les juifs demandèrent à continuer d'être enseveli dans la Vallée de la Chambre. Salomon Lévy de Sens légua à la Communauté la somme de 1000 francs or pour faire élever un mur autour du Cimetière. Au fils des années, les juifs acquirent le terrain du cimetière par voie d'échange confirmé en 1876. Cette possession fut remise en question par la loi de 1905 sur la séparation entre les biens de l'Eglise et de l'Etat. En 1907, le Cimetière Juif de la Vallée de la Chambre devait une cimetière municipal mais un accord était conclu pour que n'y fusse enterré que des israélites. Outre juifs de la Communauté de Fontainebleau/Melun, ont été enterrés dans ce cimetière les prisonniers de la Centrale et cinq soldats juifs morts durant les combats de 1914-1918. (retour au sommaire)
En ce qui concerne la Boucherie "Cacher", le Consistoire de Paris donna en 1857 son autorisation pour l'établissement de deux boucheries rituelles à Fontainebleau. Une devait être sous le contrôle de la Communauté et l'autre sous celui de Lazare Wogue qui acheta un fonds de boucherie en 1861 à Fontainebleau. Or Lazare Wogue s'opposa à ce que cela soit Alexandre Blum, Ministre-Officiant de la Communauté, qui tient le rôle de Shohet (sacrificateur) dans sa boucherie. Une plainte fut déposée au Consistoire Israélite de Paris contre Lazare Wogue, jumeau de Joseph Wogue, pour usurpation de fonction de Shohet. Les rivalités vont déboucher dans une guerre ouverte entre les tenants des Wogue et le reste de la Communauté. Faisant suite à cette querelle, le 19 octobre 1860 Jacob-Petit, Isaïe Weill, Jacques Joseph et d'autres membres de la communauté déposèrent plainte contre les administrateurs à propos du "Droit du Couteau". Abraham Wogue, le chef du clan, avait été durant de longues années ou Commissaire-Administrateur ou Président de la Commission administrative. Un premier conflit fut soulevé par la famille Wogue au sujet de la Boucherie "Cacher". Le Grand Rabbin de Paris fut intervenir pour maintenir Alexandre Blum, engagé comme Ministre-Officiant et Sacrificateur. Afin de concilier les deux parties, Mr le Grand Rabbin autorisa le Shohet à exercer la Shita (abattage rituel) pour deux boucheries et invita les israélites de Fontainebleau à s'approvisionner dans telle boucherie qui leur conviendraient. Or cette mesure ne convient pas à la famille Wogue, elle voulait un autre Shohet et créa ainsi une boucherie clandestine donnant naissance à la scission de la Communauté. Le Consistoire de Paris dut, par un arrêté en date du 17 juillet 1857, révoquer Mr Wogue Père des fonctions de Président et de Membre de la Commission administrative. Après l'inauguration du nouveau Temple à Fontainebleau, il n'est pas de démarche, de tentative que ne fit la famille Wogue pour nuire à cette synagogue si laborieusement élevée par la piété des fidèles notamment par des réunions de prières clandestines. Les réunions de prières privées et le problème des clés du cimetière vont contribuer à échauffer les susceptibilités et ce n'est qu'en 1862 que les relations entre les membres de la Communauté et les partisans de la famille Wogue vont s'améliorer, et cela après plusieurs interventions du Grand Rabbin de Paris, du Maire, du Sous-Préfet et du Préfet et une mise en garde du Ministre de la Justice Chaix-d'Ange. A propos des réunions de prières illégales, le Ministère de la Justice avait engagé une poursuite en vertu de l'art. 294 du Code Pénal, et non d'après l'ordonnance de 1844. Dans les deux cas, il est impossible de conclure à un droit de réunion sans autorisation. (retour au sommaire)
Les racines des Wogue étaient à Bouchewiller dans le Haut Rhin. Lazare Wogue et ses quatre fils s'installèrent à Fontainebleau autour de 1800. Ils se déclarèrent tous en mairie de cette ville entre 16 septembre et 20 octobre 1808 selon le décret de Bayonne du 20 juillet 1808. Les Wogue, et ses collatéraux, fut l'une des plus importantes familles juives de Fontainebleau par son nombre et par la durée de sa présence à Fontainebleau. Lazare Lippmann et Cisèle Blum eurent quatre fils: Jacob, Abraham, Michel et Jacques, regardons leur généalogie: Jacob Wogue Jacob Wogue épousa Agar Lévy et ils eurent une fille: Elysabeth né en 1795 Abraham Wogue Abraham Wogue épousa en premières noces Babé Lévy puis Caroline Cayenne. De son mariage avec Babé Lévy, il eut: Elie 1798/1876 (Lunéville) Michel 1811 (Fontainebleau)-1859 (Magenta),il se maria à R. Barra et eut une fille Le Capitaine Michel Wogue meurt de ses blessures au Petit Pont de Magenta (Italie). Chevalier de la Légion d'honneur, il est enterré en grandes pompes dans le cimetière israélite de Fontainebleau. Avec Caroline Cayenne: Daniel né en 1812 à Fontainebleau Lazare né en 1816 à Fontainebleau: jumeau Joseph né en 1816 à Fontainebleau/ 1901: jumeau Il se maria avec Célestine Hayem et eut une fille Cécilia épousa Samuel Level, ils eurent 1° Léa Level épousa Arthur Weiler qui virent naître Suzy Welty. 2° Jeanne Level se maria avec Moise Créange et ils eurent trois fils Jean qui eut trois fils Pierre qui eut 1 fils et 1 fille Jacques: ? 3° Maurice Level eut deux filles d'un premier mariage puis épousa M.J. Regnier dont il eut Michaël et une fille. Michel Wogue Michel Wogue se maria avec Rachel Wogue puis après le décès de celle-ci avec Catiche Trenel. Il est le père d'une famille nombreuse et est le père du Grand Rabbin Lazare Wogue. Avec Rachel Wogue (4 enfants) Elisabeth 1797 Nathan 1800/1880 (Lunéville) Anne Catherine 1802 Avec Catiche Trenel: Elie 1812/1812 Lazare 1817 Fontainebleau/ 1897 Paris Isaac 1819 Fontainebleau/1819 Sarah 1823 Fontainebleau/ 1894 Michel 1824 Fontainebleau/ Jacques Wogue Jacques Wogue épousa Caroline Elie Moyse; ils eurent un fils Elie né en 1812. Caroline Elie Moyse était née en 1777 à Bouxwillers (67), elle meurt le 2 février 1858 à Fontainebleau. Elle était la fille d'Elie Moyse et de Sara Meyer. Jacques Wogue naquit le 10 septembre 1778 à Bouschwiller (68) et décéda le 6 février 1858 à Fontainebleau, il ne survécut que quatre jour au décès de son épouse. (retour au sommaire)
Parmi les notables ou les personnalités que comptèrent cette Communauté, il faut citer, il faut citer le Porcelainier Baruch Weil, Chevalier de la Légion d'Honneur, dont le père fut le Commissaire-Surveillant de la Communauté. Son frère Cerf Weil, gendre de Cerfbeer, travailla dans la fabrique de porcelaine avec son neveu, Godchaux Baruch Weil avant qu'il ne devienne &laqno;Ben Levi» en littérature. Ses autres fils laissèrent une empreinte très profonde dans la Communauté Juive dont Nathée qui fut le père de Jeanne Weil, mère de Marcel Proust. La plus importante famille fut celle des Wogue: le Capitaine Michel Wogue, Légion d'honneur en Algérie et mort à Magenta en 1859, deux Wogue meurent à l'hospice israélite de Lunéville, le Grand Rabbin Lazare Wogue naît à Fontainebleau en 1817, son fils Jules Wogue et son cousin Fernand Lévy-Wogue donnèrent à la philosophie de nouveaux débouchés. Il faut cité également entre autres: Nathan Salomon, qui après son départ de Fontainebleau, fut l'architecte de la Synagogue de Marseille, le Sculpteur Samuel Adam-Salomon, le porcelainier Jacob Petit qui offrit une Hanoukia en porcelaine de Sèvres lors de l'inauguration de la synagogue, Jacques Javal, cousin du député de l'Yonne Léopold Javal, l'astronome Herman Goldschmidt, Michel Ephrussi, etc... Tous les Grands Rabbins de France ou de Paris vinrent villégiaturer à Fontainebleau: Salomon Ullman, Lazare Isidore, Aristide Astruc, Alfred Lévy, Maurice Liber et le Grand Rabbin Zadock Kahn s'y installa le temps de la &laqno;Commune de Paris» . Pour différentes raisons des personnalités juives du monde littéraire ou artistique firent des séjours à Fontainebleau: Adolphe Franck, Henri Stein, Camille Bloch, Eugène Manuel, Ernest Levy-Alvares, Salomon Munk, Edmond Borchard, Isidore Cahen, Eugène Klotz, Victor St Paul, les Poliakoff, Joseph Reinach, Charles Lyon-Cahen, Maurice Marx, Porto-Riche, les Dolly Sisters, Louis Ratisbonne, Paul Dukas, Georges Huisman et sa femme Marcelle Wogue, Charles Alcan, Rosa Bonheur, les frères Alexandre, Thadée et Alfred Natanson, Mecislas Golberg, Oscar Milosz, Alexandre Weil, Marcel Proust, Daniel Halévy, Roger Marx, Arthur Meyer, Victor Lyon, Marcel Schwob et son épouse Marguerite Moréno, Emmanuel Berl, Joseph Kessel, Pierre Lazareff ..... (retour au sommaire)
C'est en 1805 que le nom de Baruch Weil apparaît comme fabricant de Porcelaine, au 101 rue du Temple, à Paris. Baruch Weil eut également un dépôt de Porcelaine rue Chapon, dans la &laqno;Section de la Réunion". De 1809 à 1815, le dépôt de Porcelaine était au 23 rue Boucherat puis à partir de 1816, au 16 rue de Bondy, c'est à cette adresse qu'il meurt le 8 avril 1828.A partir du Premier Empire le quartier de la Rue de Bondy sera celui des industries parisiennes et un peu de la banque. Sous la Restauration Baruch Weil est breveté par Louis XVIII et comptera parmi ses clients: la Dauphine et la Duchesse de Berry. Juste un an avant sa mort il reçut la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur des mains de Charles X lors de l'exposition de 1827 où il exposait deux grands vases "recouverts d'un bleu il de Sèvres", un déjeuner à fond chamois et d'autres pièces. Baruch Weil occupait alors dans sa manufacture 84 ouvriers et ses prix étaient relativement modérés. Après le décès de Baruch Weil en 1828, la succession de celui-ci fut fort difficile car elle contenait un inventaire très important à diviser entre les nombreux enfants issus de ses deux mariages. Il y avait la Manufacture de Fontainebleau, le dépôt de "Blanc", de la rue de Bondy, un magasin de Porcelaine décorées; passage de l'Opéra. Merline Weil et son mari, Benoit Cohen, rachetèrent le magasin de la rue de Bondy le 9 janvier 1829 pour la somme de 12.550 francs. Benoit Cohen s'associa avec son beau-frère Godechaux Baruch Weil et Cerf Weil, leur oncle, pour exploiter ce magasin. Suite à de nombreux différents familiaux Godechaux Baruch et Cerf Weil créèrent une manufacture parallèle également dans la rue de Bondy. Le 8 avril 1833 manufacture de Fontainebleau fut adjugée pour 30.00 francs à François Lheureux, entrepreneurs de bâtiments. Jacob Petit exploita la fabrique de Porcelaine dans un autre endroit de Fontainebleau et vendait ses porcelaines dans un magasin dans la Rue de Bondy. Michel Beer fit une description de Baruch Weil en ces termes: "... Quant à Baruch Weil, il a assurément toute la morgue d'un parvenu, sans éducation, mais il est entièrement irréprochable comme négociant et comme homme privé, et si sa piété est très peu éclairée, elle est du moins sincère. Le Consistoire départemental de Paris sera renouvelé comme le Consistoire Central mais directement par des notables. Je conseille à ceux de Paris, si, comme cela est probable, un de ses membres actuels est porté au Consistoire Central, et l'autre réélu, de le remplacer, car nul doute que MM Halphen et B. Weil, doivent être réélus au Consistoire départemental...." Avec sa position sociale, Baruch Weil est éligible au Collège des Notables israélites de Paris. Apparemment il ne souhaita pas participer à l'Assemblée de Notables qui se tint en 1806, pas plus qu'il ne voulut siéger dans les rangs du Grand Sanhédrin convoqué par Napoléon 1er. Par contre il participa activement à la création des Consistoires de Paris et Central, dès 1809 il fut élu au Consistoire de Paris et participa à l'administration de plusieurs oeuvres de bienfaisance. En 1809 Baruch Weil est nommé receveur du Temple de la Rue du Cimetière Saint André des Arts. La rue du Cimetière Saint-André-des-Arts se trouvait entre l'actuelle rue de l'Eperon et la place Saint André des Arts. D'après un document, il aurait été également péritomiste. Il est receveur (trésorier) au Comité de Bienfaisance en 1809 où il est l'un des premiers souscripteurs. En 1818, il est élu Président de ce Comité mais il en démission en 1820. Il s'intéressa à la Société d'encouragement et de secours pour assister les indigents israélites, il en fut nommé "receveur" le 24 octobre 1809. Baruch Weil se pencha aussi sur les possibilités d'intégration et d'ascension sociale de la Jeunesse juive à Paris, il était l'un des bienfaiteurs de l'Ecole de Garçons en 1819-1820 ainsi que du Comité de cette école créée en 1819. N'est il pas de meilleur hommage que lorsque le Chevalier Abraham de Cologna, Grand Rabbin du Consistoire, composa une ode hébraïque à l'occasion de l'inauguration du nouveau temple israélite de Paris, célébrée le 12 adar 5582 (5 mars 1822), il rendit alors grâce à: MM. Seligman Michel Grand Rabbin, le Chevalier Worms de Romilly, B. Rodriguès, S. Halphen et Baruch Weil, membres composant le Consistoire Israélite de la Circonscription de Paris.
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Madame Régine de Plinval de Guillebon, dans son livre: "Porcelaine de Paris, 1770-1850" corrige quelques données biographiques erronées sur Baruch Weil. Elle précise notamment: "Tout d'abord, s'il ressort de divers actes notariés que Schmolle et Baruch Weil avaient un lien de parenté, on peut affirmé que Baruch Weil n'était pas le gendre d'Aaron Schmolle, car les femmes qu'il avait épousé s'appelait l'une Hélène Schoulbach et l'autre Marguerite Nathan. La famille Benjamin- dont Jacob Benjamin et son beau-frère Aaron Schmolle - avait acquis, en l'an IV, l'ex-manufacture privilégiée du Faubourg Saint Denis et l'avait en fait, en l'an VI, revendue à Schoelcher. A cette époque la famille Benjamin était domiciliée à Paris. De 1801 à 1804, Benjamin est cité dans l'Almanac du Commerce avec la mention fabricant à Fontainebleau et une adresse à Paris. 187 rue Chapon. C'est en 1805 que nous verrons apparaître le nom de Baruch Weil, fabricant de Porcelaine, et 101 rue du Temple, à Paris". Baruch Weil avait également un dépôt de Porcelaine rue Chapon, dans la Section de la Réunion. Il s'installa ensuite rue du Temple qui est la continuation de la rue Sainte Avoye puis au 23 rue Boucherat. Madame De Plinval précise: "De 1809 à 1815, le dépôt était 23 rue Boucherat, puis à partir de 1816, rue de Bondy, et c'est à cette dernière adresse que Baruch Weil mourut le 8 avril 1828". La rue de Bondy se trouvait dans la "Section Bondy", ancien 6ème arrondissement, elle part de la République en passant derrière le Théâtre de la Porte St Martin pour rejoindre la Porte Saint Martin, c'est aujourd'hui la rue René Boulanger. A partir du Premier Empire, ce quartier sera celui des industries parisiennes et l'on y retrouvera une grande partie des industriels ou financiers juifs notamment Cerfbeer ou Worms de Romilly. Sous la Restauration, Baruch Weil fut breveté par Louis XVIII et compta parmi ses clients: La Dauphine et la Duchesse de Berry. Juste un an avant sa mort, il reçut la Légion d'Honneur des mains de Charles X lors de l'exposition de 1827 où il exposait deux grands vases "recouverts d'un bleu oeil de Sèvres", un déjeuner à fond chamois et d'autres pièces. Baruch Weil occupait alors dans sa manufacture quatre vingt ouvriers et ses prix était relativement modérés. Après le décès de Baruch Weil en 1828, la succession de celui-ci fut fort difficile car elle contenait un inventaire très important à diviser entre ses nombreux enfants issus de ces deux mariages. Il y avait la manufacture de Fontainebleau, le dépôt de "blanc" de la rue de Bondy et un magasin de porcelaine, passage de l'Opéra. Il semblerait que ce magasin fut le principal débouché de la manufacture de Fontainebleau. Merline et Benoit Cohen, son mari, rachetèrent le magasin de la rue de Bondy le 9 janvier 1829 pour la somme de 12.500 francs. Benoit Cohen s'associa avec son beau-frère, Godchaux et son oncle Cerf Weil, pour exploiter ce magasin. A propos de la Manufacture de Fontainebleau, après de multiples problèmes familiaux, elle ne fut vendue qu'en 1833. Le 8 avril de cette même année, les immeubles et la manufacture furent adjugés pour la somme de 30.000 francs à François Lheureux, entrepreneurs de bâtiments à Fontainebleau. Celui-ci revendit la fabrique de Porcelaine à Jacob Petit qui en sera locataire de 1834 à 1851. Il est troublant de constater que les magasins de Benoit Cohen et de Jacob Petit se trouvaient à dix numéros l'un de l'autre dans la rue de Bondy. Après de nombreux procès Godchaux Baruch Weil et son oncle, Cerf, créèrent une manufacture parallèle également rue de Bondy. Il est incompréhensible qu'il est impossible de retrouver les marques de Baruch Weil sur les porcelaines qu'il a fabriqué et vendu. Outre la porcelaine, il semble que Baruch Weil ait également travaillé dans la lithographie. Le Musée Carnavalet conserve encore une "Vue perspective du Temple de la rue de Nazareth en 1822" (d'après une lithographie du temps, par MM. Baruch Weil et Raph. Jeramec). Cette lithographie représente un rabbin en chaire dans l'intérieur du nouveau temple consistorial central et parisien situé entre la rue du Vertbois et la rue Notre Dame de Nazareth. (retour au sommaire)
Avec sa position sociale, Baruch Weil était éligible au Collège des Notables des Israélites de Paris. Apparemment il ne souhaita pas participer à l'Assemblée des Notables qui se tint en 1806 pas plus qu'il ne voulut siéger dans les rangs du Grand Sanhédrin convoqué par Napoléon 1er en 1807. Par contre il participa activement à la création des Consistoires de Paris et Central, dès 1809 il fut élu au Consistoire de Paris et participa également à l'administration de plusieurs oeuvres de bienfaisance. Les "Hevrot" ou Société de Secours Mutuel furent l'une de ses préoccupations majeurs. Il administra une "Confrairie" gérant le Cimetière juif de Montrouge et du Père Lachaise. En effet les Juifs de Paris eurent l'autorisation d'avoir des champs de repos dans la seconde moitié du XVIIIème siècle. Cerfbeer acheta pour les Juifs "Allemands" en 1785 la partie d'une au Petit-Vanves, à Montrouge, avec tout son jardin clos afin d'y ouvrir un cimetière. Les aschkénazim de Paris y furent inhumés moyennant le payement d'une cotisation annuelle. .En 1798, les administrateurs de ce cimetière sont Léon Jacob; Joaillier, rue du Grenier St Lazare et Aron Schmoll; négociant, rue Chapon. En 1809, les administrateurs sont Baruch Weil, Aron Schmoll, Salomon Halphen et Cerf Lion. Baruch Weil avait été également pendant très longtemps l'un des administrateurs d 'une "Confrairie" composée de 360 membres qui fut probablement la Société du Cimetière de Montrouge. Ce Cimetière ferma ses portes en 1809 et fut remplacé par celui du Père Lachaise. Par décret du 15 Juin 1809, le Préfet de la Seine mit à la disposition de la Communauté Juive de Paris, Séphardim et Aschkénazim confondus, une parcelle dans le Cimetière du Nord, dit du "Père Lachaise". Cette parcelle était close de mur qui ne furent abattus qu'en 1881, il est encore possible de voir les soubassement dans l'actuelle 7ème division, le long de la rue du Repos. Le Cimetière israélite du Père Lachaise fut officiellement ouvert le 18 février 1810. Léon Kahn raconte que la Consistoire de Paris détenait seul le registre des décès et que jusqu'en 1828 les titres de propriété demeurèrent entre ses mains. Baruch Weil, membre du Consistoire Israélite de Paris, meurt le 8 avril 1828 et fut le premier enregistré dans le caveau des Weil qui se trouve non loin de celui d'Emmanuel Deutz au Cimetière du Père Lachaise. Son beau-père Moise Schoubach, qui a été président d'une Société Philanthropique du "Dernier Devoir", a également été enterré dans ce cimetière. (retour au sommaire)
Le Caveau familial de Baruch Weil situé dans la: &laqno;7ème division 3ème section 2ème ligne face le mur du fond n° 17 à partir de la 2ème section. - 8 avril 1828 Baruch Weil - 1er mai 1854 3è arrondissement Weil née Nathan Marguerite 70 ans - 10 juin 1878 10è arrondissement Weil-Godecheux 77 ans - 19 décembre 1883 venant de Cahors Maurice Cohen - 12 décembre 1886 16è arrondissement Weil Abraham - 5 janvier 1890. Berncastel, femme Weil, Adèle - 23 juin 1892 Weil veuve Lazarus Adélaide - 12 mai 1896 8è arrondissement Weil Lazare - 2 juillet 1896 10è arrondissement Weil Nathé incinération -17 Janvier 1897 10é arrondissement Zunz veuve Weill Frédérique (femme de Godechaux Baruch Weil) - 28 février 1901 6è arrondissement. Léon Weil». Les ascendants de Baruch Weil D'où viennent les Weil ? Selon le "Dénombrement Général des juifs qui sont tolérés en la Province d'Alsace, en exécution des Lettres-Patentes de Sa Majesté, en forme de Règlement du 10 Juillet 1784", les Weyl sont la 9ème famille de Niederenheim: ........................................................................................................................... ...: :nombre de familles: qualité : noms des individus : totaux des individus: ...............................................................................................................................: : 9ème : Chef : Leyser Weyl : : : : femme : Rachel : : : : fils : Barach Weyl : 5 : : : filles : Bluemel Weyl : : : : : Delté Weyl : : ...............................................................................................................................: Lazare Weil était né à Hitteremheim en 1742 et meurt le 28 septembre 1815 à Fontainebleau. Il était marié avec Rachel Bloch, née à Hitteremhaim en 1750, morte à Fontainebleau en 1815. Leur premier fils était Barach Weil (alias Baruch). Baruch Weil naquit en 1780 à Niederenheim et décéda à Paris le 8 Avril 1828 à Paris. Il était marié en premières noces à Hélène Schoubach dont il eut quatre enfants: une fille et quatre fils: Merline, Mayer, Godchaux, Benjamin et Moise. Lazare Weil et Rachel Bloch eurent d'autres enfants notamment Cerf qui nait à Strasbourg en 1791, selon d'autres il serait né à Nidernay en 1784 et épousa Babet Dalsace, née en 1786. Cerf Weil deviendra le gendre de Théodore Cerfbeer en épousant sa fille Zelie. Il sera décoré de la Légion d'Honneur au titre de Porcelainier. On le retrouvera dans différentes sociétés et parmi les notables juifs de Paris. Cerf Weil travailla longtemps dans la fabrique de Porcelaine de Fontainebleau avec son père. Il figure quelques fois dans les registres de demandes de Passeport pour Paris, il doit sans doute faire des courses pour son frère Baruch, ou rapporter les consignes et les commandes de la Capitale. Déclarations et fixations des noms en Mairie de Fontainebleau selon le décret du 20 juillet 1808. Lazard Weil et Rachel Bloch se déclarèrent en Mairie de Fontainebleau le 19 septembre 1808 selon le décret de Bayonne du 20 juillet 1808: "Lazar Weil, né en Alsace, proche de d'Oberschein, Bas Rhin 66 ans, domicilié rue de l'Obélisque à Fontainebleau époux de Rachel Bloch conserve ses nom et prénom. Rachel Bloch, épouse Lazar Weil, née en Alsace, proche d'Oberschein, 58 ans, domiciliée à Fontainebleau depuis 8 ans (1800). Conserve ses nom et prénom." Directeur de la fabrique de Porcelaine de Fontainebleau qui appartenait à son fils Baruch. Avec les membre de la Communauté Juive de Fontainebleau, Lazar Weil demanda à être excepté au Décret du 17 mars 1808. Il fut nommé par le Gouvernement à la tête de la Communauté comme Commissaire-surveillant en 1809. Lazard Weil et Rachel Bloch meurent tous les deux à Fontainebleau et furent ensevelis dans le cimetière de cette Communauté en 815. Demande de Passeport en 1805 dans les registres de la Mairie de Fontainebleau Les registres de demandes de passeport sont encore conservés dans la Bibliothèque municipale de Fontainebleau. Parmi les demandes de passeport, on trouve beaucoup de demandes faites par des juifs se rendant souvent de Paris à Clamecy, Sens, Auxerre etc... C'est également valable dans le sens inverse puisque Cerf Weil, frère de Baruch, résidant à Fontainebleau fait une demande de passeport pour se rendre à Paris: ---------------------------------------------------------------------------------------------------- n° 252: 13 Vendémiaire: Cerf Weil employé à la manufacture de Porcelaine, né à Strasbourg, Bas Rhin, 15 ans, pour Paris, description morphologique, Autorisation de Lazare Weil, son père. Signe en Français et son père en hébreu. --------------------------------------------------------------------------------------------------- Différents rameaux de l'arbre généalogique de Baruch Weil se formèrent pour donner de grands noms, l'un d'eux donnera par Nathé Weil, l'illustre Marcel Proust: Lazare Weil, né à Hitteremheim en 1742 - décédé le 28 septembre 1818 à Fontainebleau marié avec Rachel Bloch née à Hitteremheim en 1750 -décédée en 1815 à Fontainebleau premier fils: Baruch Weil né à Nidderenheim en 1780 - décédé le 8 avril 1828 marié à Hélène Schoubach, ils auront quatre enfant: une fille et quatre fils: Merline, Godchaux né en 1806, Benjamin et Moise. - Merline épousera Benoit Cohen et ils auront pour fils; le compositeur Léonce Cohen et Maurice Cohen Ingénieur. - Mayer, nous ne savons rien sur lui - Godchaux épousera Frédérique Zunz, ils auront une fille et un fils: Maurice. - Moise Baruch Weil est né le 9 mai 1809 à Paris et décède le 26 septembre 1874 à Beauvais où il était architecte de la Ville. Proche politiquement et socialement d'Adolphe Crémieux, il épousa en 1844 sa nièce Amélie Berncastell, née en 1821. Ils auront quatre enfants: Jenny, Hélène, Claire et Adèle. - Nous ne savons rien sur Benjamin. Parmi les différentes archives connues sur Baruch Weil, il faut relever dans la "Déclaration des Juifs de Paris selon le Décret de Bayonne du 20 juillet 1808", la liste suivante: n° 1538 Baruch Weil, 23 rue Boucherat, fabricant de Porcelaine, né à Paris en 1780 7 personnes n° 1539 Hélène Schoubach 23 rue Boucherat, née à Paris en 1786 n° 1540 Martine (Mélanie) Weil, 23 rue Boucherat, née à Paris en 1804 n° 1541 Mayer Weil, 23 rue Boucherat, né à Paris en 1805 n° 1542 Godchaux Weil 23 rue Boucherat, né à Paris en 1806 n° 1543 Benjamin Weil 23 rue Boucherat, né à Paris en 1807 n° 1544 Moise Weil 23 rue Boucherat, né à Paris en 1809 Cerf Weil 23 rue Boucherat, né à Nidernay en 1784, à Paris depuis 9 ans, marié à Babet Dalsace, née en 1786 à Metz. (retour au sommaire) Comme juifs de Paris, Baruch Weil et tous les membres de sa famille ainsi que son frère Cerf furent exceptés au Décret Infâme du 17 Mars 1808 Selon Léon Kahn, Hélène Schoubach, femme de Baruch Weil, fut la première inscrite dans le registre des tombes se situant dans la partie juive du nouveau cimetière du Père Lachaise en 1808-1809. Après le décès d'Hélène Schoubach en 1809, Baruch Weil se remaria avec Marguerite Nathan qui est née le 15 octobre 1785 à Lunéville et qui décède à Paris en 1854. Ils seront les arrière-grands-parents de Marcel Proust par leur fils aîné Nathé Weil. Voici donc la seconde branche où l'on peut se rendre compte des liens de parentés de Marcel Proust et Bergson. Baruch Weil épousa donc en secondes noces Marguerite (Sara) Nathan; ils eurent: - Nathé Weil 1814-1896 - Lazard (Louis) Weil 1816-1896 - Adèle Weil 1818-1892 - Abraham Alphonse Weil 1822-1886 - Nathé Weil épousa Adèle Berncastel (1825-1890), ils eurent: Georges Weil (1847-1906), Jeanne Clémence (1849-1905) qui se maria avec Adrien Proust (1834-1903). - Lazard (Louis) Weil restera célibataire mais aura une foule de maîtresse très connues comme Laure Hayman (1851-1932). - Adèle Weil se maria avec Joseph Lazarus, ils eurent: Laure en 1849 (décédé en 1898). - Abraham Alphonse Weil. Officier à la retraite avec le grade de Commandant. Le Capitaine Abraham Alphonse Weil, Chevalier de la Légion d'Honneur, était né le 22 Juin 1822 et meurt le 10 décembre 1886. Les enfants de Baruch Weil 1) Merline Weil épouse Benoit Cohen 1804-1875 La tombe de Merline et de Benoit Cohen se trouve en 2ème ligne en retrait de l'allée centrale du premier quartier juif du Cimetière du Père Lachaise. Sur la tombe il est gravé: "Mélanie Baruch Weil veuve de Benoist Cohen née le 2 juin 1804 enlevée à l'affection de ses fils le 4 mars 1875". Dans ses recherches sur la Porcelaine de Paris, Madame Régine de Plinval de Guillebon, a retrouvé un acte notarié datée du 9 janvier 1829 où il est fait état de Merline Weil, fille de Baruch Weil, mariée à Benoit Cohen concernant la vente de la fabrique de Porcelaine de la rue de Bondy. On trouve également le nom de Merline Weil dans l'acte de décès de son fils Léonce Cohen en 1901: " Léonce Cohen, âgé de soixante douze ans, compositeur de Musique, .... fils de Benoit Cohen et de Merline Weil...." (retour au sommaire) Benoît Cohen 1798-1856 Dans l'histoire de la Communauté Juive de Paris, on connaît surtout Benoit Cohen comme un bienfaiteur et comme le premier directeur de l'Hôpital Rothschild. Nous avons pu voir qu'il avait commencé sa carrière comme porcelainier et avait apparemment gagné pas mal d'argent. Où avait-il appris le métier de Porcelainier? Chez Baruch Weil, chez Dihl, chez Nast, chez Neppel, chez Schoelcher ou chez Darte frères qui avaient repris la fabrique de Lévy et Cie, rue de Charonne? Il est impossible de le dire. Il arrive jeune à Paris où il épousa la fille de Baruch Weil et commença comme collaborateur chez son beau-père. A la disparition de l'entreprise de celui-ci, il occupa des fonctions de "responsabilités financières" dans une compagnie d'assurance. Puis pendant vingt six ans il travailla dans les administrations israélites. En effet dès la création de la Société des professions manuelles et des institutions du Patronnage: "Société Israélite des Amis du Travail" en 1823, on trouve parmi les membres fondateurs: Benoit Cohen; fabricant de Porcelaine, O. Terquem; bibliothécaire au dépôt central d'artillerie ou Fromenthal Halévy; Professeur à l'Ecole Royale de Musique. Cette société placera entre 1823 et 1835 trente quatre apprentis dont deux peintres sur porcelaine. En 1841 Benoit Cohen figure dans la liste des abonnés aux "Archives Israélites" sous le titre de "Benoit Cohen, Président du Comité Consistorial de Secours et d'Encouragement des Israélites de Paris. Léon Kahn dans son livre sur l'histoire des Ecoles Israélites de Paris précisait que c'est à compter de 1846 que, "sous la Présidence de M. Benoit Cohen, et de M. Albert Cohn ensuite, se révéla l'action du Comité de Secours, dont la création de l'institution des Commissaires de charité date du mois de novembre 1839 et que les premiers furent pris parmi les présidents ou délégués des "Associations de Secours" sur l'instruction des enfants de la classe indigente". Le 7 avril 1852, Benoit Cohen, après avoir été Président du Comité Consistorial de Bienfaisance à Paris, fut nommé directeur de l'hôpital israélite de la rue de Picpus aux appointements de 2500 francs par an avec les avantages attachés à la direction ; logé, nourri, blanchi et éclairé dans l'établissement. (retour au sommaire) "Les Archives Israélites" publièrent en 1856 la rubrique nécrologique qui suit: "La Communauté israélite de Paris vient de perdre un de ses membres les plus remarquables; l'hospice fondé par M. De Rothschild, dans la rue de Picpus, son directeur, celui que la voix publique avait désigné à ces fonctions, tant étaient très appréciés sa fermeté, son dévouement et son exactitude ponctuelle. M. B. Cohen, né à Amsterdam, en 1798, est venu jeune à Paris, où il épousa la fille de feu Baruch Weil, fabricant de Porcelaine, mort membre du Consistoire Israélite de la Seine et Chevalier de la Légion d'Honneur; c'était déjà une grande distinction pour lui de devenir le gendre de celui que tous les israélites de Paris nomment encore aujourd'hui avec la plus grande vénération, et qui a laissé, dans le commerce parisien, une grande réputation de probité. M. B. Cohen sut bientôt mériter par lui-même la considération publique. Attaché d'abord au commerce de son beau-père, il y déploya les qualités qu'on lui connaissait. Quand cette maison cessa d'exister, il occupa, dans une assurance, des fonctions qui demandent avant tout un bon comptable et une précision rigoureuse. Mais ce fut surtout dans les administrations israélites que, pendant vingt six ans, il sut rendre d'immenses services. Membre du Comité de bienfaisance israélite, il succéda, dans la présidence, à feu M. Salomon Alcan, et imprima aux travaux de ce Comité une marche qu'il suit encore. Vif par tempérament, c'était le meilleur homme, le coeur le plus tendre, après la courte exploitation de sa vivacité. Si, pendant sa Présidence, il pouvait avoir quelques adversaires, c'était uniquement parce qu'il était franc et ne savait pas farder la vérité; mais tous rendaient hommage à sa loyauté et à son zèle au-dessus de toute expression. Il connaissait tous les pauvres, leurs antécédents et leurs habitudes journalières; tous les rapports publiés par le Comité étaient son ouvrage. Quand il fut nommé aux fonctions de directeur de l'hospice Picpus, on vit, ce qui n'est pas encore fréquent dans l'administration qu'il avait longtemps présidée, et qui ne met pas toujours le dévouement éclairé au niveau de la fortune, on vit cette administration rendre hommage aux services qu'il avait rendus, en lui décernant une médaille et en le nommant président honoraire. Dans ses nouvelles fonctions, c'étaient le même zèle la même ponctualité, malgré des souffrances cruelles, et il savait, à un centime près, la dépense annuelle, hebdomadaire, journalière de l'établissement. Son esprit était tellement préoccupé des devoirs de ses fonctions, que, le jour même de sa mort, entre deux assoupissements assez longs, il se réveilla en demandant si le blanchisseur de l'établissement était venu. Bien des fois, sous le précédent Consistoire, il s'est adressé directement, et toujours avec succès, soit au roi Louis-Philippe, et à son fils futur le duc d'Orléans, soit à la Ville, dans l'intérêt du Comité et de la maison de santé qui a précédé l'hospice actuel, tant il s'était identifié avec l'administration dont il avait la présidence. On sait que depuis longtemps il était souffrant, et lorsqu'on apprit, il y a quelques jours, qu'il était alité, on avait l'espoir, vu son âge peu avancé, de le conserver encore longtemps. Mais ce fut une véritable émotion dans tout Paris israélite quand on annonça, le 15 juillet, qu'il venait de mourir ce jour. A son convoi, qui a eu lieu le 17, on remarquait une foule de personnes vraiment affligées de sa mort prématurée, et ce n'était que la même exclamation: "Il sera difficilement remplacé!" Toute l'assistance a suivi le corbillard jusqu'au Père Lachaise. (retour au sommaire) "Le Lien d'Israël" annonçait avec un peu de retard le décès de M. Benoit Cohen en ces termes: " La Capitale israélite aussi a fait une perte cruelle en la personne de M. B. Cohen, directeur de l'hospice fondé par M. De Rothschild, dans la rue de Picpus, qui fut porté à son dernier domicile le 16 du mois passé, suivi d'une foule de personnes vraiment affligées de sa mort prématurée, jusqu'au Père Lachaise. Plusieurs discours ont été prononcés au Cimetière par M. le Grand Rabbin du Consistoire Central, par le Vice-Président du Comité Consistorial de Bienfaisance et par M. Kahn, secrétaire du Consistoire....." Retranscription de l'épitaphe sur la tombe de Benoit Cohen: "A la mémoire chérie de Benoist Cohen Ancien Président du Comité de Bienfaisance Directeur de l'hôpital Israélite de Paris mort le 15 juillet 1856 à l'âge de 58 ans. Sa Veuve et ses fils." Maurice Cohen 1825-1883 Acte de décès de Maurice Cohen décédé à Cahors et enterré dans le caveau familial des Weil en 1883: "Du quatre novembre mil huit cent quatre vingt trois à dix heures du matin. Acte de décès de Cohen Maurice, ingénieur en chef des ponts et chaussées, chevalier de la Légion d'Honneur, âgé de cinquante huit ans, célibataire, né à Paris (Seine) domicilié en cette fille, fils de Cohen... et de .... (sans autres renseignements), marié, le dit Cohen Maurice décédé hier à sept heures du soir, rue Sainte Claire, 60 sur la déclaration faite par Delmas Jean-Pierre, garde de la navigation, âgé de cinquante trois ans et Trabouyé Alfred Pierre, âgé de vingt un ans employé". C'était le fils aîné de Merline Weil et de Benoit Cohen. Léonce Cohen. 1829-1884 Parmi les musiciens français juifs sous le Second Empire, il faut citer les Organistes: Ernest Cahen et Léonce Weil. Depuis 1856, il était permis de jouer de l'orgue dans les synagogues. Léonce Cohen est surtout connu comme compositeur. En 1852, l'Académie des Beaux-Arts décerna à Léonce Cohen, fils de l'honorable directeur de l'hôpital Rothschild le 1er Prix de composition musicale et en 1854, Léonce Cohen, fils de Benoit Cohen et de Merline Weil, fut pensionnaire de l'Académie Impériale de France à Rome. 2) Godchaux Baruch Weil l'aîné Porcelainier, pamphlétaire et Huissier de Justice. Godchaux Baruch Weil l'aîné, est né à Paris en 1806, il semble avoir appris le métier de porcelainier dans la manufacture parisienne de son père ou dans le dépôt de "blanc". Il sera d'ailleurs décoré de la Légion d'Honneur sous le vocable; "Porcelainier", bien qu'il semble avoir arrêté cet art vers 1835/1840. Après la mort de son père, il tenta de racheter avec son oncle, Cerf Weil, la fabrique de la Rue de Bondy, finalement ils créeront leur propre manufacture. Cerf Weil semble avoir été le liquidateur des biens de son frère Baruch. Godchaux Baruch Weil appartenait en 1837 au "Cercle du Commerce" composé de banquiers d'un niveau social un peu moins élevé que ceux de "L'Ancien Cercle" ou "Cercle de la rue de Grammont". Dans ce cercle on y retrouve des négociants, industriels du textile ou des hommes d'affaires importants qui deviendront par la suite des hommes et des notables d'un tout premier plan tels que: Nestor Aronsohn, E. Brandon, Jacques l'aîné et Jacques le Jeune Javal, Victor Laurent-Meyer et quelques autres.... En 1841, les "Archives Israélites de France" firent savoir au public juif: "Par ordonnance du Roi daté du 8 septembre 1841, M. G.B. Weil a été nommé huissier près du Tribunal de 1ère Instance de la Seine. M. Weil qui a été longtemps un des membres les plus distingués des administrateurs israélites est le premier de nos coreligionnaires qui occupe à Paris les fonctions d'huissier". Godchaux Baruch Weil fut initié très tôt aux responsabilités du Consistoire de Paris, Léon Kahn retraça un peu son itinéraire dans sont étude sur les Ecoles Juives de Paris et écrivit: "Le 17 novembre 1825: "Premier registre des procès-verbaux des séances du Consistoire Israélite de Paris.... M. G.B. Weil tient la plume pour la première fois. Godchaux Weil avait été nommé dès le mois d'octobre de cette même année secrétaire non rémunéré en remplacement d'Edmond Halphen, démissionnaire. Lui-même démissionnera de ce poste le 31 juillet 1831. En réalité, c'était le 1er novembre 1821 que le Consistoire tient sa première séance, dans la maison attenante au Temple rue de Neuve St Laurent". Le 21 octobre 1834, le Consistoire de Paris nomma une commission composée de Goudchaux Weil, Edmond Halphen, Elie Brandon, Jules Lan, et le secrétaire du Consistoire M. Polac, pour examiner les possibilités de réviser les "Règlements" relatifs à la "Charte" de Juillet, promulguée lors de l'accession au pouvoir de la Monarchie de Juillet, selon les nouveaux besoins. En Janvier 1847, les Consistoire Central et de Paris se réunirent pour arranger l'élection de la succession du Grand Rabbin Marchand Enney au poste de Grand Rabbin de Paris. Après un questionnaire posé aux candidats, le 12 octobre de cette même année, la majorité de la commission soit cinq membres porta son choix sur Mahir Charleville, alors que Godchaux Baruch Weil et Salomon Munk étaient favorables au Rabbin Dreyfus tandis que Ennery, Sciama et Allégri penchaient pour Lazare Isidore qui représentait le parti conservateur. Les notables sous le leadership d'Adolphe Crémieux refusèrent d'accepter les voeux de la Commission, finalement Isidore fut élu , marquant ainsi l'arrêt de la libéralisation du Judaïsme. Il était clair, par cet acte, que les instances du Judaïsme français ne voulaient pas en aucune manière s'engager rapidement dans la voie de la réforme. La même année, dans le domaine social, Godchaux Baruch Weil s'attaqua au monopole du Comité de Bienfaisance, où sur dix-neuf associations une seule était juive. Il recommanda d'inclure dans les établissements charitables juifs des moyens d'aider les pauvres à trouver du travail, de financer des bourses pour les layettes, et proposa que ces "Associations de charité" soient mises sous la présidence naturelle des femmes De Rothschild. Godchaux Baruch Weil écrivit également aux Rothschild pour les inciter à participer et à prendre une part plus importante aux différentes actions sociales. (retour au sommaire) Mais c'est surtout comme une réformateur et un pédagogue à tendances libérales que Godchaux Baruch Weil laissa un souvenir impérissable dans la Communauté Juive de France. Ayant reçu une éducation par un précepteur privé, ce qui constituait le système le plus apprécié pour atteindre les buts de la "Hashkala" par l'apprentissage des sciences profanes, c'est ainsi que furent instruits les enfants de la bourgeoisie juive tels que ceux de S.M. Dalmbert, Léon Lan, Jacques Javal le Jeune etc.... En effet, Godchaux Baruch Weil fit partie de ce groupe d'hommes de lettres ou d'enseignants qui ressentirent une inadaptation totale du Judaïsme à la vie moderne. Leurs voeux furent alors de concilier "religion et siècle", cette tentation de conciliation devant rencontrer toutes les phases de l'extrémisme le plus virulent au réformisme le plus modéré. Godchaux Baruch Weil, surpris par les thèses trop libérales, s'opposa dès l'âge de 15 ans aux réformes proposées par Olry Terquem, qui écrivait sous le pseudonyme de "Tsarfati". Il tentera d'enrayer les vagues de conversion qui dont les chefs de file étaient Ratisbonne et Drach, gendre du Grand Rabbin Emmanuel Deutz. Godchaux Baruch Weil n'hésita pas à adresser le 28 novembre 1837 un long projet de réforme du Culte. Il y dénonça la non-occidentalisation du Culte et l'inertie du Consistoire, et proposa un programme en quatre points essentiels: 1) Elargissement de la Notabilité, 2) Réduction des pouvoirs religieux du Grand Rabbin du Consistoire Central, 3) Intervention des notabilités de Province dans le choix des Consistoires et 4) Création de Prédication. En 1849, Godchaux Baruch Weil fit partie de la section de l'instruction et des Arts-et-Métiers dont les attributions étaient le placement des enfants des écoles et aux asiles, leur inspection, le placement des apprentis, l'habillement des enfants.... La section à cette époque était composée de MM. Isidor; Grand Rabbin de Paris, Albert Cohen, Samuel Cahen, Adolphe Israël, Mosbach et d'Oulry le Jeune. Dès 1845 Godchaux Baruch Weil, sous le pseudonyme de Ben Lévy, proposa de fonder une société mondiale pour la défense des droits des Juifs. Parmi les personnalités présenties; Adolphe Crémieux, Fould, Max Théodore Cerf Beer, Adolphe Franck, Philippe Anspach et Joseph Salvador promirent leur soutien mais ce n'est qu'en 1860 que l'Alliance Israélite Universelle vit le jour. (retour au sommaire) Les prises de position de Godchaux Baruch Weil en ce qui concerne le Consistoire ne pouvaient que le mener vers le Comité de Bienfaisance, or à l'époque où il rentre dans ce comité, le recrutement des administrateurs était calqué sur celui du Consistoire: c'est-à-dire représentation à l'écrasante majorité par les professions économiques et des hommes avancés en âge. L'arrivée à la présidence de Godchaux Baruch Weil en 1835 et l'entrée d'une majorité de jeunes dans ce Comité vont donner une nouvelles impulsion et changer l'esprit de l'organisme. Il tenta aussi de l'intérieur de faire progresser la réforme du Consistoire et pour se faire il écrivit de nombreux articles dans les "Archives Israélites de France" où il assura le poste de Rédacteur en chef. Pour parfaire l'éducation de la jeunesse juive, il rédigea sous le pseudonyme de Ben Lévy: "Les Matinées du Samedi", qui sera pour l'époque un best-seller dans le monde juif francophone, d'ailleurs en 1842, Madame La Baronne James de Rothschild fit prendre pour être distribué aux élèves qui suivaient le cours d'instruction religieuse de M. Cohn, un grand nombre d'exemplaires des "Matinées du Samedi" par Ben Lévy. Le Lycée Impérial de Colmar publiera le compte rendu de la distribution des prix faite aux élèves le 11 août 1857. Dix élèves recevant l'enseignement du rabbin Bloch obtinrent des prix et accessits, les prix étaient composés par : la grammaire hébraïque de M. le Grand Rabbin Klein, le Guide du Croyant par M. Wogue, Les Matinées du Samedi de Ben-Lévy et La Semaine Israélite de M. Créange. En 1842, dans un poème dédié à un grand nombre de personnalités du monde juif, G. Hesse dédicaça un fragment de son poème à Godchaux Baruch Weil alias Ben Lévy: "Et toi, Ben Lévi, dont la plume légère Passe avec tant d'esprit du Plaisant au Sévère Soit que du Samedi tu charmes les loisirs Dans le camps des Trembleurs, tu répands l'alarme Dans tes heureux écrits, couronnés de succès Qui ne reconnaît pas le vrai cachet français?" Parmi les publications de Ben Lévy éditées ou parues il faut citer ses articles dans les Archives Israélites de France: Deuxième lettre d'un humoriste "Les Rabbin, les Rabbinophobes et les Rabbinophiles, Mémoires d'un colporteur juif, etc... mais également "Sur deux lettres de Tsarfati et sur la brochure publiée sous le nom de Godchaux Baruch Weil" (Paris) imprimerie de Mme Vve Scherff (1821) in 8°, "Réflexion d'un jeune israélite français, sur les deux brochures de Tsarfati", Paris , Setier in 8° ou "Quatrième lettre d'un humaniste" 1841 etc.... (retour au sommaire)
- Rubrique nécrologique de Godchaux Baruch Weil:
"G. Weil, né à Paris le 16 avril 1806, est décédé dans la même ville le 9 juin 1878; La Communauté parisienne vient de faire, comme les Archives Israélites l'ont déjà annoncé en quelques lignes dans leur dernier numéro, une perte sensible en la personne de Godchaux Baruch Weil, ancien membre de la Société des Amis du Travail, du Comité des Ecoles, du Comité de Bienfaisance, administrateur de la Caisse d'Epargne. M. le Rabbin Lazard a, sur la tombe, rappelé qu'il s'était montré digne de son père, Baruch Weil, si cher à ses coreligionnaires. Les juifs de la génération actuelle qui par leur éducation et leur instruction remplissent toutes les carrières avec éclat, ne doivent pas oublier que ce bien-être intellectuel leur a été assuré par leurs devanciers. Au lendemain de la Révolution, les juifs étaient émancipés légalement, mais il restait à préparer leur affranchissement moral en leur facilitant par les voies de l'instruction les moyens de développer des facultés restées en friche pendant le tems de quasi certitude. C'est à cette tâche, qu'avec le très petit nombre de juifs éclairés qui existaient alors que Godchaux Baruch Weil, s'est dévoué. Fils de Baruch Weil, vice-président du Consistoire, manufacturier, décoré de la Légion d'Honneur en cette qualité sous la Restauration (distinction rare alors parmi nos coreligionnaires), Godchaux Weil à peine âgé de vingt ans, prononce, au nom du Consistoire, sur la tombe d'Elie Halévy, père du célèbre compositeur, un discours reproduit le 26 novembre 1826 dans "L'Opinion", Journal littéraire rédigé par MM. de Jouy et Népomucéne Lemercier, de l'Académie Française. Membre du Comité des Ecoles où il apprit à connaître les éminentes qualités de M. S. Cahen, directeur de l'école primaire consistoriale, on le voit engagé avec une énergique persévérance dans tout ce qui touche aux intérêts de ces écoles; aussi, "La Gazette des Ecoles", Journal de l'Instruction Publique reproduit-elle le 10 février 1831 ce qu'elle appelle: "le rapport remarquable sur les travaux du Comité présenté par G. Weil". Doué d'une rare talent d'écrire, Godchaux Weil mit aussi sa plume au service de la religion et publia, sous le pseudonyme de Ben-Lévy, l'ouvrage intitulé: "Les Matinées du Samedi", ouvrage adopté par les écoles primaires par délibération du Comité Central en date du 18 avril 1841. Enfin il fut, dès l'origine, un des collaborateurs du Journal "Les Archives Israélites", fondé par le digne et savant S. Cahen. En s'éteignant, G. Weil n'a rien oublié: il a chargé sa femme et son intelligente fille d'exécuter ses dernières volontés, parmi lesquelles figure celle de faire remettre 500 francs à M. le Grand Rabbin, pour en faire tel usage qu'il jugerait convenable dans l'intérêt de la Communauté. Un vieux parisien, ancien élève des écoles israélites". Ben-Lévy, malgré une aisance financière apparente, resta fidèle au quartier de sa jeunesse, l'ancienne "Section de Bondy", près de la Porte Saint-Martin, il habitait encore en 1842, rue des Fondeurs à Paris non loin de l'ancienne Manufacture de son père. Il n'y a aucun détail sur la fille de Godchaux Baruch Weil nommée dans la rubrique nécrologique ci-dessus et ce n'est que par chance que son fils Maurice Weil a pu être identifier. (retour au sommaire) Maurice Weil 1867-? La mention de Maurice Weil se trouve dans l'acte de décès de sa mère, Frédérique Zunz qui est enterrée auprès de Godchaux Weil: "L'an mil huit cent quatre vint dix sept, le seize janvier, à neuf heures du matin, acte de décès de Frédérique Zunz, âgée de soixante quatorze ans, sans profession, née à Francfort sur Mein (Allemagne) décédée ce matin à quatre heures rue d'Enghein 36, son domicile, fille de Henri Jacques Zunz décédé et de .... (sans renseignements) veuve en première noces de Jacques Revel et en secondes noces de Godchaux Weil, dressé par nous Antoine Bonnet, maire, officier d'état-civil du dixième arrondissement de Paris, chevalier de la Légion d'Honneur, sur la déclaration de Maurice Weil, trente ans, employé, avenue Trudaine, 43 et de Julien Nasschaert, quarante quatre ans, employé, rue Tanger, 13 qui ont signé avec nous après lecture". 3) Moise Weil 1809-1874 A propos de Moise Baruch Weil, fils cadet de Baruch Weil, "Les Archives Israélites" datés de 1844 font paraître un article sur la ville de Beauvais et écrivirent: "Weil Architecte, frère de Godchaux Baruch Weil. "On nous écrit de Beauvais Le Conseil Municipal vient d'adopter un projet de fontaine monumentale de la statue de Jeanne Hachette que lui a présenté M. Weil, architecte des travaux de l'état dans le département de l'Oise. Les éloges données à ce projet, qui sera exécuté au moyen d'une souscription locale, ne nous étonne pas; car nous savons que, M. Weil notre coreligionnaire, est l'auteur de plusieurs remarquables constructions approuvées par le Conseil Royal des Bâtiments Publics de France et l'un des membres les plus distingués de la Société des Antiquaires de Picardie". Proche politiquement d'Adolphe Crémieux, Moise Weil épousa sa nièce Amélie Berncastell, née en 1821. Elle est la soeur d'Adèle, épouse de son frère Nathan Weil. Il aura quatre filles; Jenny en 1846, Hélène en 1847, Claire en 1849 et Adèle en 1850. Il meurt à Beauvais en 1874. Seule Claire fit un mariage endogamique en épousant Léon Neuburger né en 1840, ils eurent André Neuburger (1877) et Georges Neuburger (1881-1912). (retour au sommaire) 4) Mayer et Benjamin Nous ne savons rien sur Mayer et Benjamin, il est possible qu'ils soient morts prématurément. Quelques descendants de Baruch Weil et de Marguerite (Sara) Nathan 1) Nathé Weil Nathé épousa Adèle Berncastel (1824-1890); ils eurent: - Georges Weil 1847-1906 - Jeanne Clémence Weil 1849-1905 qui se maria avec Adrien Proust (1834-1903). Ils eurent: - Marcel Proust 1871-1922 - Robert Proust 1873-1935 qui se maria avec Marthe Dubois-Amiot (1870-1953). 2) Lazard (Louis) Weil Lazard (Louis) Weil (1818-1896). D'après Philippe Michel-Thiriet, Lazard Weil se serait marié à Hambourg le 239 juin 1844 avec Emilie Oppenheim et ils n'auraient pas eu d'enfant. Il est fort possible que Lazard Louis Weil fut veuf de très bonne heure et qu'il ne se remaria pas. Il fit sous certaines formes l'éducation de Marcel Proust. 3) Adèle Weil Adèle Weil se maria avec Joseph Lazarus, ils eurent Laure Lazarus en 1849 (décédée en 1898). Laure Lazarus se maria avec Gustave Neuberger (1836-1914), ils eurent: - Pauline qui épousa Eisenchitz - Louise épouse Henri Bergson (18549-1941) - Mathilde épouse Oscar Lange - Albert 4) Abraham Alphonse Weil Né le 22 juin 1822 et mort le 10 décembre 1886. Reprenons plus en détails les descendants de Baruch Weil et de Marguerite Nathan. 1) Nathé Weil 1814-1896 Nathé Weil, opulent boursier et agent de change, fut l'un des principaux représentants de ces familles appartenant à la riche bourgeoisie juive, très assimilée, de vieille souche française, à demi-déjudaisée, mais encore traditionnelle. Adèle Berncastel, se femme, est née à Paris en 1824, l'année ou sa tante Amélie Silny épousa Adolphe Crémieux. Elle est la fille de Nathaniel Berncastell aîné, 1791-1864, négociant et de Rose (Rachel) Silny, 1794-1876, dont les parents commerçants étaient originaires de Metz. Cette famille représentait la haute bourgeoisie juive ayant de puissantes attaches avec le barreau et la finance. Adèle reçut une éducation et une instruction très solide où les langues et le latin avaient une place très importante. Dans cette bourgeoisie juive saint-simonienne, il fallait soigner l'éducation des jeunes filles, c'est pour cela qu'Amélie fréquenta souvent le Salon de sa tante Adèle: l'influence du Saint-Simonisme et du positivisme formèrent l'humanisme scientifique qui se retrouva chez la mère de Marcel Proust. Dans l'acte de naissance de Nathé Weil, il est bien précisé qu'il est né le 19 avril 1814 à 3 heures de l'après-midi et qu'il a été déclaré à la Mairie du 6ème arrondissement le 21 avril. Aujourd'hui la Mairie du 6ème arrondissement est la Mairie du 10ème arrondissement. Certains historiens ont fait une confusion entre Marguerite et Sara Nathan. En réalité il s'agit de la même personne. Dans l'acte de naissance de Nathé Weil, il est précisé: fils de Baruch Weil, fabricant de Porcelaine et de Marguerite Nathan" alors que dans l'acte de décès de celui-ci, l'officier d'état civil a écrit :"fils de Baruch Weil et de Sara Nathan". Par contre dans l'acte de mariage de Nathé Weil et d'Adèle Berncastell, il est bien notifié: " 2ème arrondissement de Paris - Année 1845 L'an mil huit cent quarante cinq, le six décembre, à la Mairie du Deuxième arrondissement de Paris, acte de mariage de Nathé Weil, âgé de trente et un ans, rentier, demeurant à Paris, rue Hauteville n° 43, né le vingt et un avril mil huit cent quatorze, fils de Barach Weil et de Marguerite Nathan sa veuve et de Adèle Berncastell, âgée de vingt et un ans, rentière, demeurant à Paris, rue Trévisse, n° 16 (bis) née à Paris le cinq février mil huit cent vingt quatre, fille de Nathaniel Berncastell et de Rachel Silny, son épouse". (retour au sommaire) Denis (Georges-Baruch) Weil 1847-1906 Dans "L'Univers Israélite" de 1889, les lecteurs pouvaient lire ce petit entrefilet: "Mr Denis Weil, juge suppléant au Tribunal de 1ère Instance de la Seine, est nommé Juge titulaire au même siège. M. Weil est le neveu de feu Godchaux Baruch Weil, plus connu sous le nom de Ben-Lévy, auteur des "Matinées du Samedi". En 1889, une conférence devait réunir le 16 Octobre à Washington pour examiner certaines questions de droit maritime international. Un des représentant du Gouvernement français était D.G. Weil, juge suppléant au Tribunal de la Seine, délégué pour le Ministre de la Justice. Il s'agit en fait de Georges Baruch Weil (1847-1906), frère de Jeanne Weil, oncle de Marcel Proust. Après une carrière juridique exemplaire, Denis Weil fut d'abord avocat auprès de la Cour d'Appel, puis juge au Tribunal de 1ère Instance de la Seine et termina sa carrière comme Conseiller à la Cour d'Appel de Paris. Il publia diverses études dont "Les élections législatives depuis 1789, Histoire de la Législation et des moeurs", paru en 1895. En 1891, il épousa une jeune veuve: Amélie Oulman, née le 27 janvier 1853, décédée en 1920, qui lui donnera une fille: Adèle. Adèle Weil épousa un certain Maxime Weil, simple homonyme familial, et de cette union naîtra: Hélène. Ils furent arrêtés tous les trois par la Gestapo à Toulouse et déportés à Buchenwald le 30 juillet 1944 dans le Convoi 81. Seule Hélène en revint, elle se maria avec Claude Heumann, Conseiller d'Etat. Jeanne Weil 1849-1905 Jeanne Weil nait le 21 avril 1849 au domicile familial du 40 bis rue du Faubourg Poissonnière, quartier des affaires en plein expansion. Elle reçut une solide éducation teintée de positivisme et de saint-simonisme et favorisée par une vive intelligence. Elle fut la première à faire un mariage exogamique, en effet, elle épousa le 3 septembre 1870 le Dr Adrien Proust de quinze ans son aîné. A la Mairie du Xème arrondissement, son témoin était son grand oncle Adolphe Crémieux. Durant la "Commune" en 1871, elle se réfugia chez son oncle Lazare Louis qui aura tant d'influence sur le "Petit Marcel". Elle s'éteint le 25 septembre 1905 au 45 rue de Courcelles et bien que mariée à l'église, elle ne s'est jamais convertie. Jeanne Proust repose au Père Lachaise, elle est la mère de Marcel et Robert. 2) Lazare Louis Weil 1816-1896 Fils de Baruch Weil et Marguerite Nathan, Lazare fut fait Chevalier de la Légion d'Honneur en 1873. Ancien notable commerçant du Département de la Seine, il est resté jusqu'en 1865 à la tête de l'importante et ancienne maison Weldon et Weil dont les produits avaient été successivement récompensés dans les grandes expositions par des Médailles d'argent et d'or, la grande médaille d'honneur et enfin la décoration de la Légion d'Honneur. Il était aussi Officier d'Académie et membre honoraire de la Commission des Douanes. Fabricant de boutons, son établissement fort prospère lui permit d'accéder à la qualité de membre au Comptoir d'Escompte de Paris. Marié à Hambourg en 1844, son épouse Emilie Oppenheim s'éteindra en 1870 sans lui donner d'enfant. Il l'a suivi des suites d'une pneumonie le 10 mai 1896. Lazare Louis Weil est également connu pour ses nombreuses maîtresse dont la plus connue fut Laure Hayman (1851-1932). Marcel Proust fit la connaissance de Laure Hayman chez son grand oncle Louis Weil, il avait alors 17 ans et à cause de son teint rose, elle l'appelait "Mon petit Saxe psychologique". Proust s'en inspira pour faire le personnage d'Odette de Crécy, mais différant en cela de la maîtresse de Swann, c'était une femme sensible, intelligente et cultivée qui, plus tard s'adonna à la sculpture. C'est en souvenir de son frère Nathé que Lazard Louis Weil emmenait son petit neveu Marcel Proust sur la tombe familiale au Père-Lachaise. (retour au sommaire) 3) Adélaïde Weil ? - 1892 Nous n'avons aucun élément biographique sur Adélaïde Weil excepté qu'elle est enterrée auprès de son mari Joseph Lazarus dans le caveau des Weil. Sa fille, Laure Lazarus née en 1849 épousa Gustave Neuburger et fut le belle-mère d'Henri Bergson par le mariage de sa fille Louise avec le philosophe. Ces deux autres filles se marièrent respectivement: Pauline avec M. Eisenschitz, Mathilde avec Oscar Lange alors qu'Albert semble être resté célibataire La mère de Louise Neuburger, femme de Henri Bergson, était la cousine germaine de Jeanne Weil, mère de Marcel Proust. Henri Franck était le neveu par alliance de Mathilde Lange, soeur de Louise Neuburger. La soeur d'Henri Franck était Lisette De Brinon, épouse d'Henri de Brinon, délégué général du Gouvernement français auprès des autorités allemandes d'occupation. Le philosophe Emmanuel Berl était un cousin d'Henri Franck. Abraham Alphonse Weil 1822-1886 Dernier des enfants de Baruch et de Marguerite Weil, Abraham Alphonse fit une carrière militaire. Officier à la retraite avec le grade de Commandant, le capitaine Abraham Alphonse Weil fut décoré de la croix de Chevalier de la Légion d'Honneur. Les collatéraux Comme toutes les grandes familles de la bourgeoisie juive européenne, les Weil sont affiliés par les affaires ou les mariages de raison aux plus grandes maisons. Cerf Weil, frère de Baruch, avait épousé une des petites filles de Cerfbeer, Baruch Weil avait épousé en première noces, Hélène Schoubach, fils de Moise, Président d'une des plus grandes "confrairie" de "Guémilouth Hassadim" (Société d'Entraide). Ils côtoyaient les Rothschild, les Javal, les Fould, les Worms de Romilly? les Berncastel, etc.. ainsi qu'Adolphe Crémieux. Adolphe Crémieux 1796-1880 Par quel biais Adolphe Crémieux est il un collatéral des Weil? Amélie Silny, femme d'Adolphe Crémieux, était la soeur de Rose Silny. Rose était mariée avec Nathaniel Berncastel aîné et eut deux filles mariées avec deux fils de Baruch: Moise avec Amélie et Adèle avec Nathé. Amélie Crémieux porta ses deux enfants Gustave et Mathilde sur les fonds baptismaux. Elevés dans la religion catholique, ces deux enfants firent donc des mariages exogamiques. - Gustave Crémieux est décédé en 1872. La fille de Gustave épousa Jean Cruppi. - Mathilde Crémieux (1831-1912) épousa Alfred Peigne, ils eurent Henriette qui se maria avec Gaston Thomson et Valentine (1855-1876) qui épousa Jules Lecomte de Nouy (1848-1923) . (retour au sommaire) Jean Cruppi 1855-1933 Jean Cruppi est né à Toulouse le 22 Mai 1855, il fut magistrat, avocat, écrivain, homme politique et Président du Conseil Général de Haute Garonne. Député de Toulouse, il fut également Sénateur, Ministre du Commerce en 1908, Ministre des Affaires étrangères et Garde des Sceaux en 1911. Jean Cruppi meurt à Fontainebleau le 16 octobre 1933. Membre de l'Association "France-Palestine" avec Painlevé, il adressa une lettre de soutien à Fernand Corcos, Vice-Président du Comité Français du Keren Hayesod, à l'occasion de la parution de son livres : "A travers la Palestine Juive". Louise Crémieux et Jean Cruppi eurent trois enfants: Amélie, Paul et Jean Louis. Ernestine Berncastel 1830-1892 Rachel Silny et Nathaniel Berncastel aîné eurent Amélie qui épousa Moise Weil, Adèle qui se maria avec Nathé Weil et la troisième de leur fille: Ernestine, convola en juste noce avec Samuel Meyer. Ce coupe eut Daniel Meyer (1852-1903) qui épousa Marguerite Lévy. Ils eurent quatre enfants: Charles Meyer (1883), Maurice Meyer (1884), Jacques Meyer (1886) et Lucienne Meyer dont le mari fut Julien Caïn. Des Javal à Fontainebleau. Le Judaisme, voici un des maîtres-mots qui pourrait caractériser la famille Javal. En effet, depuis 1394, quasiment aucun juif n'avait le droit de s'installer dans le Royaume, sauf en Alsace, province qui avait été rattachée à la France sous Louis XV. Une forte concentration de Communautés Juives venait donc rejoindre la grande Communauté de Metz qui avait été presque toujours française. Et à l'époque où Cerfbeer demanda l'annulation du Péage Corporel, aboli déjà en Alsace, le Roi ordonna au printemps 1784 le dénombrement des Juifs d'Alsace. Différents centres d'archives ont pu conserver ces registres de recensement par Communauté. A travers ces pages, on trouve bien sur les pères fondateurs de la lignée des Javal. Pour simplifier, je vais vous donner tout de suite le véritable nom des Javal, ce nom qu'ils adoptèrent selon le décret du 20 Juillet 1808. En réalité, les Javal s'appelaient Jacob, et ils sont originaires de Seppois-le-Bas dans le Haut-Rhin. Situé en plein Sundgau, au confluent de la France et de la Suisse, le petit village de Seppois était divisé en deux Seppois-le-Haut, avec la Mairie, était réservé aux Catholiques et Seppois-le-Bas abritait la population juive. Seppois-le-Bas était composé de 32 familles juives et de 162 individus. Benjamin Hauser avait le poste de maître d'école et Abraham Gugenhaim était chantre. Bien qu'une crise économique en 1771 ait provoqué l'appauvrissement de toutes les classes sociales en Alsace, on présume déjà, en lisant les pages du recensement des Juifs d'Alsace en 1784, une certaine richesse chez les Jacob, car deux chefs de famille ont un précepteur, un valet et une servante. Les Jacob se répartissent ainsi à Seppois-le-Bas: (retour au sommaire) 4ème famille Chef de famille : Léopold Jacob femme : Reichel Einstein fils : Coschel Jacob 19ème famille Chef de famille : Cerf Jacob femme : Hindel Blum fils : Abraham : Joseph : Wolf : Meyer précepteur : Joseph Einstein valet : Salomon Kahn servante : Sara Hauser. 20ème famille Chef de famille : Joseph Jacob femme : Guttel Lévy fils : Moyse filles : Hindel : Esther : Guttel 21ème famille Chef de famille : Schihlen Jacob femme : Mundel Abraham fils : Abrahm : Cobel servante : Mingel Lévy. Sur les quatre Chefs de famille Jacob, il n' a été possible de retracer la descendance que de trois : Joseph Jacob (1738-1844), Jacques Kopel Jacob d'Altkirch et Cerf Herschel Jacob. Il manque donc la généalogie de Léopold Jacob, chef de famille de la 4ème famille. Mais aujourd'hui, je voudrais vous entretenir de quelques membres de deux familles qui vous touchent et me touchent de très près, les Javal de Fontainebleau et ceux de Vauluisant. 1) Joseph Jacob dit Javal (Seppois-le-Bas1738- Colmar 1844) Joseph Javal après avoir épousé Coutel Lewy (Guttel Lévy) eut cinq enfants dont nous connaissons trois: - Moise (Seppois-le-Bas 1777 - Reims 1861), marchand il épousa Rachel Blum puis Canette Hauser, ils eurent 5 enfants: Julie, Emmanuel, Nephtalie, Isidore et Simon. - Thérèse se maria avec un Dreyfus - Jacques Javal (1781-1873). 2) Jacques Kopel Javal d'Altkirch. En 1808 Schihlen Jacob adopta à Altkirch le nom de Jacques Kopel Javal. Après 1784, avec sa seconde épouse Bloch, il engendra Jean, Léa et Esther. Jean Javal (1794-1854) se maria avec Fromet Wolff et eut Joséphine, Mélanie, Rose, Adélée, Jacob et Nanette. Fromet Wolff se remaria à Fontainebleau avec Ellias Dreyfus en 1860. Parmi les témoins du mariage, il y avait Jacques Javal, Propriétaire, 73 ans. 3) Cerf Herschel Javal . Chef de la 19ème famille, Cerf Hirsch Jacob nait en 1751 à Seppois-le-Bas et meurt à Mulhouse le 8 Juin 1819. Il se maria en premières noces avec Hindel Juda Blum et en secondes à Keyle Félix. De son premier mariage, il eut plusieurs enfants dont quatre fils: Abraham, Joseph, Wolf et Meyer, nous en connaissons trois qui prirent les noms de Joseph-Cesar Javal, Jacques Javal l'aîné (Alexandre) et Jacques Javal le Jeune(Schiele Gilot), noms et prénoms qu'ils adoptèrent en 1808. En ce qui concerne Meyer Jacob, Hirschel déclare aux Greffes de Seppois-le-Bas la mort de Meyer en date du 10 mars 1785. D'après le recensement de 1784, Cerf Hirsch semble déjà être très aisé puisqu'il a à son service un précepteur et un valet et qu'il entretient également à son foyer les enfants Dreyfus du premier mariage de sa seconde épouse. Après la Révolution, les Jacob, qui vont devenir les Javal, se sont répandus en Alsace: Joseph César est à Altkirch, Jacques Javal l'aîné (Alexandre) a élu domicile à Colmar et Jacques Javal le Jeune (Gilot) s'est installé à Mulhouse. Mulhouse était encore à l'époque une république indépendante, elle ne sera rattachée à la France qu'en 1799 et était un grand centre de négoce du coton. Jacques Javal le Jeune sera le père du député de l'Yonne; Léopold Javal. (retour au sommaire) Joseph Jacob Javal engendra deux enfants qui eurent un rapport certain avec Fontainebleau: Moise et Jacques Javal. ·La descendance de Moise Javal: - Emmanuel Javal (4/9/1811 à Obderdorff (Haut-Rhin)- 1860 à Paris). Emmanuel, comme le montre une caricature, était tailleur. Emmanuel se maria à Fontainebleau en 1836 avec la fille d'un des membres du Conseil d'administration de la Communauté Juive de cette ville: Moise Metzger. Moise Metzger et Brunette Lévy s'étaient mariés à Fontainebleau en 1818 et Lucile y était née en 1819. Emmanuel et Lucile eurent deux fils: Alfred Javal (1844-1912) et Albert 1847-1931). - Alfred Javal, fils aîné d'Emmanuel, fut le propriétaire des Parfums Houbigant sous le nom de Javal-Paquet, Parfumeurs, 19, rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris. Il épousa une Dreyfus puis une Otterbourg et eut Fernand, Andrée et Alice. Il semble qu'après la seconde guerre mondial Fernand Javal ait fréquenté les milieux sionistes, il y rencontrait sa grand-tante par alliance; Lily Jean-Javal. ·Jacques Javal. Jacques Javal nait en 1781 en Alsace et meurt à Paris en 1873. Jacques Javal habita pendant très longtemps à Fontainebleau où à partir de 1840, il est considéré comme un notable de la Communauté Juive; en 1847 il est électeur départemental, pour devenir en 1856 le responsable de la Commission de la Construction de la nouvelle synagogue. On trouvera également son nom dans les différents comptes-rendus de la Commission administrative ou comme témoins dans les registres de mariages ou de décès. Selon le livre "Enseignes de Fontainebleau", Jacques Javal acheta le 21 août 1841 l'Hôtel Britannique au 108 rue de France. Jacques Javal eut trois filles et un garçon: Cornélie, Héloise, Irma et Gustave. En 1861, le Consistoire de Paris publia le Compte-rendu des Comptes financiers de la Communauté Juive de Fontainebleau après l'inauguration de la Synagogue au 38 rue de l'Abreuvoir, parmi les donateurs figuraient: Emmanuel Javal, fils de Moise Javal Jacques Javal, frère de Moise et fils de Joseph Javal Léon Javal, qui venait de Reims, fils de Simon Javal Hirsch-Javal, est le gendre de Jacques Javal. (retour au sommaire)
- Le Sculpteur Samuel Adam-Salomon.
Le sculpteur Antoine Samuel Adam-Salomon est né le 9 Janvier 1818 à La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne) et meurt à Paris le 29 avril 1881. Il passa sa jeunesse entre Versailles et Fontainebleau. Nous savons que ses parents Nathan Herschel Salomon et Babet Brisac s'établirent à Fontainebleau définitivement vers 1830. Lors de la naissance de sa dernière fille en 1834 Nathan Herschel Salomon transforme son nom en Adam-Salomon; patronyme qu'allait adopter toute la famille de Nathan Herschel. Ayant quitté Fontainebleau à l'âge de 7ans en 1824, le Grand Rabbin Lazare Wogue, dans ses mémoires, se souvint qu'à l'école communale il était assis sur le même banc que Samuel Salomon. Nathan Herschel prépara ses fils Samuel et Adolphe à une carrière de marchand, mais un nommé Vercelli initia Samuel au goût des arts. A l'âge de vingt ans il se fit recruter dans la fabrique de porcelaine de Jacob-Petit comme modeleur. C'était un artiste très doué et lorsque le Conseil Général de Seine-et-Marne remarqua le médaillon représentant Béranger, il lui offrit une subvention de 400 francs de 1840 à 1842, en 1843 elle fut portée à 1000 francs et ainsi le poussa à suivre des cours de sculpture à Paris. Après quelques années d'études il parti en Angleterre et en Suisse pour se perfectionner. Adolphe Crémieux l'aida aussi de ses conseils et de son amitié. Samuel Adam-Salomon se présenta deux fois (en 1844 et en 1846) au Salon sous le pseudonyme d'Adama (terre en hébreu). La première fois il exposa un médaillon ayant pour sujet Copernic et la seconde fois il adressa trois autres médaillons dont l'un représentait Jacques Amyot. Depuis cette époque, il travailla sous son véritable nom. De grandes personnalités demandèrent à cet artiste de faire leur buste ou des médaillons à leur effigie: Alexis de Tocqueville, Alexandre Dixie pour le Collège Sainte-Barbe, Monsieur de Saint-Paul; député, Rosine, Léopold Robert, Delphine Gay, George Sand, Lamartine, Halévy, Garnier-Pagés, le Docteur Amussat, Etienne-Renaud-Auguste Serre; professeur d'anatomie, Michel Lévy, Médecin Militaire au Val de Grâce, Pierre Latour du Moulin; inventeur du touage à vapeur. Adam-Salomon fit le masque funéraire en plâtre du poéte Lamartine ainsi que le buste du Grand Rabbin Marchand Ennery, il effectua un médaillon de Charlotte Corday et le bas-relief pour la tombe du Duc de Padoue aux Invalides. La forêt de Fontainebleau s'orne d'une de ses principales oeuvres: les médaillons du sylvain Denecourt dont l'un fut scellé sur la façade principal de la tour du même nom et l'autre sur sa tombe. La Ville de Fontainebleau conserve encore une statue représentant Mme Adam-Salomon en convalescente, une Vierge dans l'Eglise Saint-Louis, la Bibliothèque est propriétaire d'un buste du Peintre-Paysagiste Lantara, d'un profil du sénateur Leboeuf et des médaillons de l'actrice Rachel Félix et de Louis Philippe. Avec le concours de ses amis, les frères Pereire, il s'intéressa à la photographie naissante et aida au développement de ce nouvel art. En 1860, il photographia dans son atelier sa belle-soeur; Mira Doumoutier et surtout il fit une photo très connue de Lola Montés un an avant sa mort. Lors d'un voyage en Italie, il obtint l'autorisation de photographier le Pape Pie IX et put faire plus tard une grande exposition dans le presbytère de l'Eglise St Louis à Fontainebleau. La gloire venue Samuel acheta l'hôtel particulier de la danseuse Fanny Cerrito, de l'Opéra, au 51 rue de la Faisanderie à Passy-Paris. En 1850, il épousa son élève, Melle Georgine Coutellier, qui réalisa quelques sculptures dont trois médaillons: ceux du Comte de Bubnow, du Comte de Schonen et de Madame de Paiva qu'elle présenta au Salon de 1853. Puis elle se mit à écrire, on lui doit: "De l'éducation, d'après Pan-Houei-Pan, avec une préface de Lamartine. Pour épouser Adam-Salomon elle se convertit au Judaisme et resta fidèle à cette religion jusqu'au jour de sa mort en 1878. Samuel Adam-Salomon a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur en 1870, une partie de ses oeuvres se trouvent aujourd'hui au Musée d'Orsay, aux Invalides, au Château de Versailles. Le Musée de Versailles conservent un médaillon de Charlotte Corday et de Lamartine. La fille unique, qu'il a photographie près d'une vierge, épousa l'avocat Armand Adam et ils eurent un fils qui fut élevé dans des sentiments israélites. Edmond Adam, frère d'Armand, était le mari de la romancière Juliette Adam-Lambert qui tenait salon. Foncièrement antisémites, ils furent les défenseur de Rochefort, l'un des chefs des insurgés durant la Commune en 1871. Edmond Adam fut député de Seine-et-Marne en 1879. Le Couple Samuel/Georgine Adam-Salomon est enterré dans le Cimetière Israélite de Fontainebleau auprès d'Adolphe, de son épouse et de leurs parents.
- La famille Adam Salomon
D'après "Recherches sur Fontainebleau", Ernest Bourges situe la maison des Adam-Salomon ainsi: "La Maison de Commerce Adam-Salomon se trouvait: Ruelle du Chariot d'Or allant de la Rue Grand à côté de la Maison Adam-Salomon à la Rue des Pins longeant le marché couvert. Cette maison leur était louée par la famille Launoy. Dans la seconde moitié du XIXème siècle, Adolphe Adam-Salomon, négociant, fit l'acquisition de l'Hôtel Richelieu qui était devenu Hôtel de Londres sous les frères Lapotaire puis l'Hôtel Bristol. Dès 1845-46 le nom de Samuel Adam-Salomon apparaît dans les registres de la Communauté par une contestation concernant une élection au sein de l'administration des notables de la Communauté. Son frère Adolphe sera élu Commissaire-Surveillant de la Communauté en 1860, après le départ de l'architecte Nathan Salomon, et restera président jusqu'à sa mort en 1884. En 1881 il avait été élu conseiller municipal sous l'étiquette républicaine. (retour au sommaire)
Les Présidents de la Communauté Juive de Fontainebleau qui se succédèrent de la Révolution à nos jours furent: · Lazare Weil, · Salomon Bier, · Abraham Wogue, · Nathan Salomon, · Adolphe Adam-Salomon, · Joseph Wogue, · Adolphe Caïn, · Louis Levy, · Lazard Grumbach, · Moyse Grossman, · Lucien Israël, · Jakob Herzfeld, · Louis Guthmann, · David Bouaziz, · Simon Amsellem. Un lieu de villégiature Dans les années &laqno;Ê30Ê» la Presse juive passait différentes publicités dans ses pages afin d'inciter les juifs de France à venir villégiaturer à fontainebleau; telles que: · Publicité Cacher Restaurant à Fontainebleau Ouverture du 1er Juillet au 1er octobre Mme Jacques 14 ter Rue St Louis Strictement Kacher, cuisine soignée Prix modérés Ecrire: Mme Jacques, 74 rue de la Verrerie, Paris (4ème) · &laqno;A Fontainebleau aujourd'hui. La vie trépidante que vous avez mené a usé vos nerfs. Il vous faut un peu de calme. Venez cherchez à Fontainebleau une bonne cure de repos, d'air et de soleil, une table merveilleusement servie - et cacher par dessus le marché - vous rendront les forces nécessaires à la continuation de votre travail quotidien. Vous trouverez cela dans la propriété que Melle Weil met à votre disposition. Elle est située dans un parc superbe, donnant directement en forêt. Chambres avec salle de bain, tout confort, solarium, billard, terrasses etc... &laqno;La Forêt» 7 Bld Thiers, Fontainebleau, tel: 22-59». En 1945, cette maison a servi de refuge et de centre de transit pour des enfants de l'OSE. (retour au sommaire)
L'antisémitisme, en Seine-et-Marne, durant l'Affaire Dreyfus n'a pas été plus virulent que dans un autre département; seules Fontainebleau, Meaux et Coulommiers ont été des exceptions. En 1899, les murs de la synagogue furent couverts du graffito: &laqno;Vive Drumont! A bas les juifs» alors qu'en 1901 le député d'Oran Firmin Faure vint échauffer les esprits. Fontainebleau et Meaux furent atteint de la contagion antisémite dans les rangs de l'Armée. En effet, Drumont dans son article &laqno;Les Juifs dans l'Armée» paru dans &laqno;La Libre Parole» allait allumé un incendie dans parmi les officiers français. A Fontainebleau, devant cet antisémitisme, six élèves officiers juifs démissionnèrent avant 1899, le dernier en date fut Julien Cahen. Mais deux affaires trouvèrent un écho national: la &laqno;Bataille de Meaux et &laqno;Les duels à Fontainebleau». La &laqno;Bataille de Meaux» prend sa source dans la mort du Capitaine Armand Mayer et sera à l'origine de l'exil et de la mort du Capitaine André Crémieu-Foa. Crémieu-Foa était apparenté au Commandant Lion Franchetti qui trouva la mort en 1870 au &laqno;Petit By» à Villiers-sur-Marne. Par malheur, un des actes de ce drame fut le Capitaine Estherhazy. Ernest Crémieu-Foa cacha le cheval de son frère dans une écurie de Samois. La deuxième affaire trouve ses racines dans les &laqno;Laisser-courre» du sucrier Paul Lebaudy. Paul Lebaudy, dont la femme était apparentée à Mme Furtado-Heine, fit interdire aux officiers juifs de Fontainebleau de participer à ces chasses-à-courre. Le Capitaine Coblenz, se sentant offensé, provoqua en duel Luzarche d'Azay. Le Ministère de la Guerre interdit alors à tous les officiers des garnisons de Melun et de Fontainebleau de participer à ces mondanités. La tension monta à Fontainebleau, le Capitaine Coblenz provoqua en duel le Capitaine Gillot qui lui battait froid. Gillot, blessé, fut condamné à trente jour de prison puis fut muté à Bonifaccio. Le Capitaine Coblenz eut d'autres démêlés avec des antisémites qu'il régla généralement à la cravache. Le père du Capitaine Coblenz était un officier de haut rang très respecté dans l'Armée. Urbain Gohier, journaliste à &laqno;L'Aurore» publia un pamphlet très antimilitariste qui lui valut ainsi qu'à Thadée Natanson, éditeur de &laqno;La Revue Blanche» un procès retentissant. Dans ce livre, tous les &laqno;va-t-en-guerre» antidreyfusards sont nommés et dans les rangs de ces derniers, Urbain Gohier cite la famille Lebaudy et Henri Rochefort, qui fut député en Seine-et-Marne. (retour au sommaire)
"L'Univers Israélite" publia la dernière "Prière pour la France" qui fut prononcée dans le synagogue de Fontainebleau le 26 mai 1940. Le patriotisme des Juifs de Fontainebleau depuis la fondation de la Communauté n'a jamais été remis en cause, mais à ce moment précis de l'histoire, écoutons à travers les décennies ce si vibrant sermon: " Donnerais-je la douleur", dit l'Eternel à Isaïe, "donnerais-je la douleur si je ne donnais pas les fruits de la douleurs?". Cette parole de Toi, ô notre Dieu, ô notre Roi, nous devons en méditer la force inspiratrice en cette heure où l'étreignante angoisse pèse sur l'ombre, où nous tendons l'oreille aux menaçantes rumeurs de l'inconnu, où pour desceller les lèvres du Destin, nous crions avec le Prophète : "Sentinelle, sentinelle, où en est la nuit?". Seigneur, les puissances d'esclavage et de meurtre se sont ruées sur notre France, comme sur toutes les libertés du monde et toutes les valeurs spirituelles. Notre patrie bien aimée traverse de sombres jours d'épreuve. Mais ce mot d'épreuve n'est-il pas, Eternel notre juge, la colonne de feu que tu allumes dans le désert, d'autant plus lumineuse que l'étendue est plus obscure? Tu éprouves notre pays comme Tu as toujours éprouvé les justes. L'épreuve doit nous sculpter l'âme, grandir notre résolution, nous faire sentir la force de notre coeur et la fermeté de notre foi. Entre tous nos compatriotes, nous, dont les pères ont, des siècles avant les autres, lutté contre d'écrasantes et cyniques oppressions, nous devons affirmer qu'au bout de tous les déserts, au bout de toutes les désespérances, attend une terre promise. Dieu miséricordieux, contre la sauvage conception d'une race d'orgueil et de haine, qui, en vue de la domination matérielle et du butin, nie et prétend anéantir les plus nobles penchants de l'âme, tu sauveras cette terre d'affranchissement et de fraternelle compréhension; tu sauveras les peuples serviteurs de la Loi morale. Afin de hâter l'heure radieuse qui verra, de nos sillons, monter l'alouette nationale vers le grand soleil de ce matin où Ta justice s'éveillera, insuffle à nos frères d'armes et à nous une certitude au-delà de la certitude. Donne-nous la foi, c'est-à-dire la confiance dans la mission morale et spirituelle du monde. Dieu, dont l'arche d'alliance marcha devant nous comme un drapeau, imprègne-nous de la pensée que le patriotisme est une croyance au divin, que le patriotisme est une foi. Enseigne-nous que sont solidaire tous les credo qui donnent comme aliment à notre âme, comme but à notre existence, quelque chose d'infini. Dieu, dont la Cause embrasse toute cause juste, enflamme, fût-ce jusqu'au sacrifice, notre amour d'une patrie dont la cause, la cause messianique de la liberté et de la dignité humaine, déborde toute frontière. Eternel tout puissant, Père de tous les hommes, rends victorieuse notre France, car elle est la patrie de l'Humanité". (retour au sommaire)
Durant la Seconde Guerre Mondiale quelques personnes se sont élevées contre la barbarie nazie et leur seul acte de résistance a été de sauver des Juifs. Parmi ces héros, l'Etat d'Israël a rendu hommage à des habitants d'Avon, de Bourron-Marlotte et de Fontainebleau en leur décernant la Médaille des Justes entre les Nations. Citons donc: · Le Père Jacques du Petit Collège d'Avon · Rémy Dumoncel, Maire d'Avon, et à travers lui ses adjoints: Etienne Chalut-Natal, premier adjoint Aristide Roux, ancien secrétaire de mairie, adjoint au maire Paul Mathéry, secrétaire de mairie Louis Guéneau, responsable de la Cantine scolaire Lucien Canus, chef du ravitaillement communal Charles Ziegler, interprète. · La famille Maindron · La famille Dussart · Jules Boucherit Mme Suzanne Vaillant, sur l'initiative de Mlle de Campaigno et des Soeurs de Sion, recueillit vingt trois enfants dans sa maison de Bourron-Marlotte, hélas faute de témoignage, le Yad Vashem n'a pas pu lui décerné la Médaille des Justes. Fontainebleau a été un point d'ancrage de l'histoire des Juifs de France mais fut également une plaque tournante de l'immigration vers d'autres horizons: les Etats Unis ou la Palestine. Aujourd'hui la Communauté Juive continue à vivre et loin de s'éloigner de ses responsabilités civiques, comme par le passé elle est parfaitement intégrée dans la Cité. Frédéric VIEY
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