CHAMONIX ,le 02/10/08- Un aventurier lyonnais, passionné d'aviation, a découvert en altitude et fait hélitreuiller mardi à Chamonix un moteur qui équipait, selon lui, le "Malabar Princess", un avion d'Air India qui s'était écrasé il y a plus d'un demi-siècle sur le Mont-Blanc.
Il s'agit du premier moteur du "Malabar Princess" descendu dans la vallée depuis la catastrophe aérienne du 3 novembre 1950, qui avait fait 48 morts, assure l'aventurier Daniel Roche, 56 ans.
Ce dernier, collectionneur de vestiges de crashs aériens, a découvert le moteur le 22 septembre à plus de 2.000 mètres d'altitude, lors d'une sortie sur le glacier des Bossons en contrebas du Mont-Blanc.
"Il n'y a pas de doute possible", il s'agit d'un "Pratt & Whitney, modèle 2.800", un "18 cylindres en étoile de 2.500 chevaux", qui équipait le "Malabar Princess", un "Lockheed L-749 Constellation", a assuré à l'AFP M. Roche qui sillonne depuis quatre ans les Bossons à la recherche de vestiges.
Mardi après-midi, un hélicoptère, affrété par M. Roche, est allé chercher le moteur de quelques centaines de kilos et l'a déposé sur la montée du tunnel du Mont-Blanc, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le Lyonnais est affirmatif: "ce sera l'unique moteur" du "Malabar Princess" "qu'on va jamais retrouver. Après moi, aucun fou ne reprendra le flambeau".
En 1998, un autre des quatre moteurs à hélice du Lockheed avait été repéré par un ami de M. Roche sur le glacier de Miage (côté italien du Mont-Blanc) mais il n'avait jamais été récupéré.
Le 3 novembre 1950, le Constellation d'Air India international assurant la liaison entre Bombay (Inde) et Londres s'était écrasé sur l'arrête terminale du sommet du Mont-Blanc (4.810,90 m), tuant ses 48 passagers et membres d'équipage.
Selon M. Roche, il a pu être établi, à partir des derniers échanges radio entre le pilote et sa tour de contrôle, que l'avion avait été pris par de puissants vents rabattants qui l'avaient violemment projeté contre le flanc de la montagne, pulvérisant l'appareil.
M. Roche va cependant faire analyser le moteur à Lyon pour vérifier qu'il n'a pas subi de perte de puissance ou un problème technique avant le crash.
Depuis quatre ans, chaque printemps et automne, M. Roche, gérant d'une société immobilière, qui se décrit comme "une sorte de Tintin au Tibet", se rend seul ou avec sa fille de 10 ans, sur le glacier des Bossons.
Il a amassé plus d'une tonne de restes en tout genre (sac à main d'une hôtesse, documents, hélice, morceaux de carlingue,etc).
Le 22 septembre, il a également découvert des bouteilles d'oxygène, un boîtier électronique et des coupures de presse du "Hindustan Times Weekly" et de "The Indian", datées du 23 janvier 1966, soit la veille du crash d'un autre avion d'Air India, pratiquement au même endroit que le "Malabar", le "Kangchenjunga".
Ce dernier avion, un Boeing 707, qui effectuait la liaison Bombay-New-York, transportait 117 passagers. Aucun n'a survécu.