PARIS - Le président français Jacques Chirac a évoqué mercredi avec la ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni la question des survols du Liban-Sud par l'aviation israélienne. "La seule motivation de ces survols est de recueillir des informations", a-t-elle expliqué lors d'une conférence de presse avec son homologue français Philippe Douste-Blazy.
Selon le porte-parole de l'Elysée Jérôme Bonnafont, le chef de l'Etat "a évoqué la situation au sud du Liban et le rôle de la FINUL", la force de maintien de la paix des Nations unies, et "rappelé la position de la France sur les survols" lors de son entretien à l'Elysée avec Mme Livni.
Le déploiement de l'armée libanaise "est un acquis important qu'il faut consolider", a souligné M. Douste-Blazy. Il convient selon lui de "veiller également au respect de l'embargo (sur les armes, NDLR), et aussi en même temps à l'arrêt des survols".
L'armée israélienne continue à survoler le Liban-Sud où est déployée la FINUL renforcée, ce qui a provoqué des incidents avec l'armée française. Le 31 octobre, des F-15 israéliens s'étaient ainsi présentés en piqué puis redressement immédiat ce qui est "une posture d'attaque", avait rapporté la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie. "Nous avons été amenés, dans le cadre de la légitime défense, à enlever les caches de notre batterie de missiles et, à deux secondes près, il y avait un tir contre les avions qui menaçaient directement nos forces". Selon elle, "une catastrophe a été évitée de justesse".
Lors de son entretien avec Mme Livni, Jacques Chirac a réaffirmé "l'amitié profonde de la France et d'Israël", a rapporté M. Bonnafont. Ils ont évoqué les questions régionales telles que le dossier nucléaire iranien, l'attitude de la Syrie au Liban ou les relations israélo-palestiniennes.
Concernant le Liban, Jacques Chirac a "exprimé sa préoccupation dans les circonstances très particulières que vit ce pays" et "rappelé l'appui de la France et de la communauté internationale au gouvernement légal et légitime du Liban". Il a "souhaité la pleine application de la résolution 1701 et a mentionné en particulier l'intérêt d'un règlement rapide de la question des fermes de Chebaa".
Le président français a aussi rappelé selon son porte-parole que la France et la communauté internationale attendent de la Syrie un changement de comportement et le plein respect des résolutions 1559 et 1701 du Conseil de sécurité" de l'ONU.
Pour ce qui est du conflit israélo-palestinien, M. Chirac a souligné que la France était "très inquiète de la situation humanitaire et soucieuse de voir reprendre rapidement le dialogue pour la paix". Il a marqué son "soutien au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas dans ses efforts d'union nationale au service de le paix".
Au sujet du nucléaire iranien, le président français a présenté à Mme Livni les initiatives de la France avec ses partenaires européens "pour amener l'Iran à la pleine conformité avec ses obligations et ses engagements internationaux" et a "souligné l'importance de l'unité de la communauté internationale" sur ce dossier.
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