
Ce lundi, Roger Cukierman , le président du CRIF, Conseil représentatif des institutions juives de France, a déclaré que dans de "très nombreuses écoles", les enfants juifs sont "battus, insultés parce que juifs" et affirmant qu'aujourd'hui, par "crainte", seul un tiers des enfants juifs vont à l'école publique.
C'est à quelques heures du 31ème dîner du Crif que Roger Cukierman s'est confié sur Europe 1.
Il dit avoir observé "un repli sur soi" de la communauté juive, dont il constate "les dégâts particulièrement au niveau de l'école de la République".
"De mon temps nous allions tous à l'école laïque. Aujourd'hui il n'y a plus qu'un tiers des enfants juifs qui va à l'école laïque, les deux autres tiers vont dans des écoles privées, payantes, juives ou chrétiennes", a-t-il dit.
Des chiffres plausibles mais cependant difficilement vérifiables en l'absence de statistiques ethniques ou religieuses sur les élèves à l'Education nationale.

Roger Cukierman
Aujourd'hui, le seul chiffre connu est celui des établissements scolaires confessionnels gérés par la première minorité juive d'Europe évaluée à un demi-million de membres, qui scolarisent environ 30.000 élèves.
"C'est un choix de crainte parce que les enfants juifs, pas dans toutes les écoles mais dans de très nombreuses écoles, sont battus, insultés parce que juifs et ça c'est un phénomène nouveau", poursuit le président du Crif.
"Malheureusement l'école de la République a changé, c'était une école fantastique", a encore dit Roger Cukierman, espérant qu'"on obtiendra un retour de l'école de la République vers plus d'ouverture".
Lors du dîner du Crif, des prix ont été décernés aux représentants de la police et de l'armée. Roger Cukierman souligne que depuis les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes en janvier 2015, "ils nous protègent avec un dévouement exceptionnel".
A ce dîner, aucun membre du Front national, un parti que le Crif qualifie de "xénophobe, populiste, démagogue", n'avait été invité au dîner. "Je n'ai pas envi d'inviter les héritiers de Jean-Marie le Pen", a affirmé Roger Cukierman, un an après avoir été vivement critiqué pour avoir jugé Marine Le Pen "irréprochable personnellement", avant de nuancer ses propos.
Nathalie ZADOK
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