Charlie Hebdo :Elsa Cayat abattue, était psy et Juive.

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Ils ne tuent pas les femmes sauf si elles sont juives !
Alors qu'une contributrice du journal  Charlie Hebdo  a eu la vie sauve avec l'arme pointée sur elle  parce qu'elle a su réciter le Coran, Elsa n'a pas eu cette chance , elle aurait pu réciter Freud mais pas le Coran et en  plus elle était Juive.

La seule femme parmi les douze victimes des terroristes était psychiatre. Une tornade, le rire aux lèvres, la liberté comme un chemin de vie. Elle tenait deux fois par mois dans l’hebdomadaire satirique une chronique intitulée « Charlie Divan ».

Douze morts. Une femme. Une femme d'exception comme le sont les morts. Mais elle le fut de son vivant. Elsa Cayat, 54 ans, était psychiatre et psychalanyste. Juchée sur des talons vertigineux, la joie aux lèvres, le rire puissant, l'irrévérence comme une conquête, elle avait rejoint Charlie Hebdo, comme on tombe amoureuse, raconte sa tante, dans une lettre ouverte bouleversante.

Dans Charlie Hebdo, elle tenait deux fois par mois la chronique « Charlie Divan », où elle traitait de sujets aussi divers que la genèse de la Shoah ou l'autorité parentale. Sa dernière chronique, parue dans le numéro d'hier et intitulée « Noël, ça fait vraiment chier », partait d’une réflexion que lui avait faite l’un de ses patients pendant les fêtes. Si elle auscultait le désir et la sexualité dans ses ouvrages, elle en arpentait les versants ensoleillés et les sens cachés comme dans Les enjeux cachés de la sexualité masculine, son dernier essai, publié chez Albin Michel. Cette sorte de guide sexuel abordait des questions telles que « Les mots sont-ils des objets sexuels ? », « L’argent est-il aphrodisiaque ? »...

Ces questions, ces variations sur le plaisir et la philosophie, c'était avant. Avant ce mercredi où elle avait retrouvé ses amis de Charlie.

« Je sais que les assassins ont demandé à leurs victimes de se lever et de décliner leur identité. Comme elle était juive, je ne peux m’empêcher de penser qu’elle a été tuée pour cette raison, et j’en éprouve des relents d’horreur », a confié sa cousine, la productrice de cinéma Sophie Bramly, dans Le Parisien.

«Une femme magnifique, libre, assassinée hier»
Mercredi, sa tante ...Raul Duval lui a téléphoné. Pour la soutenir, la pensant effondrée par la perte de ses proches du journal satyrique. Effondrée. Pas morte. Dans une lettre ouverte pleine d'amour, elle a voulu raconter, une dernière fois Elsa: «Une femme que j’aime infiniment pour sa liberté d’esprit, son exigence intellectuelle, son extraordinaire gaieté. Elle rit en permanence même lorsqu’elle profère des vérités dures à entendre. Il faut tout dire, me répète-t-elle, n’ai peur de rien, affranchis-toi. Libère toutes tes forces. Eclate.»

Interne des hôpitaux de Paris à 22 ans, médecin psychiatre, elle s’est dès son installation constituée une énorme clientèle, des intellectuels fascinés par sa qualité d’écoute, son pouvoir d’analyse, sa fulgurance, raconte encore sa tante. Qui se souvient parfaitement «Quand, pour la première fois, elle me parle de Charlie-Hebdo auquel elle collabore depuis quelques années, j’ai l’impression qu’elle me confie une rencontre amoureuse, tous les superlatifs défilent, elle allume une autre cigarette, elle boit une gorgée de vin pour exalter plus encore les qualités de son directeur, Charb, de son équipe, quel talent, quel courage, aucune prudence ne freine leur volonté, leur impatience de dénoncer la bêtise, l’intolérance, l’exclusion»

Et cet esprit là a semble-t-il irradié ses patients qui témoignent ce jeudi sur le net.

« Je lui dis merci pour le bien qu'elle m'a fait »

« C’était une femme extraordinaire », confie Valérie, qui fréquentait depuis sept ans son cabinet situé avenue Mozart, dans le XVIe arrondissement de Paris. Elle nous a permis de reproduire le message qu’elle a publié sur Facebook en hommage « à une femme magnifique, libre, assassinée hier avec 12 autres » :
« Elle était la liberté de penser, de se conduire, de croire en soi et s’engager pour changer le monde. Dans son grand bureau foutoirdesque, croulant sous les livres annotés et les papiers froissés, la clope au bec et un petit noir à la main, toujours perchée sur ses talons vertigineux, elle m’aspirait pour des séances sans concessions qui démarraient invariablement par "Alooooooors, racontez moi".

Je ne pourrai plus rien lui raconter, car des fanatiques l’ont tuée.

Je pense à son mari, à sa fille adolescente, à son gros chien qui allait et venait, à ses patients qu’elle laisse sans miroir, à sa famille, à ses amis.

Je lui dis merci pour le bien qu’elle m’a fait et qu’elle me manque déjà terriblement, comme tous ces esprits libres victimes hier de la barbarie

Source Madame LeFigaro

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