Osez refuser de penser là où on vous dit de penser.

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leibowitz.jpgIl est temps de comprendre aujourd'hui que le soutien inconditionnel dont fait preuve la plus grande partie de la diaspora juive à Israël et particulièrement à sa politique, risque d'être le début de la fin de son histoire encore bien fragile dans l'Histoire.

On ne peut fonder un état de droit sur des valeurs spirituelles telles que se prétend et se doit d'être - j'en suis intimement convaincue - Israël, en agissant et en important les pratiques des autres pays. Il ne peut y avoir deux poids, deux mesures.

Si Israël est le seul état qui doit sa renaissance avec le retour du peuple juif sur sa terre alors il doit prendre en compte les valeurs qui ont poussé celui-ci à la quitter et à y revenir.

C'est parce qu'ils sont su garder leurs valeurs juives universelles que l'état d'Israël a pu renaître de ses cendres. Sur des valeurs justes et équitables comme l'affirmaient alors A. Einstein et David Ben-Gourion.

A 61 ans passés, pourtant, nous sommes bien loin de cet état... de grâce qui a permis sa renaissance et même si Ben Gourion a dit: " Israël deviendra un état normal que lorsqu'il aura lui aussi ses propres prisons.", je doute que l'on puisse dire encore la même chose car en aucun cas Israël ne peut-être un état "normal", état d'urgence,oui,  il le reste, en absence de toute constitution, état religieux, oui, les règles de vie sociale sont basées sur l'enseignement de l'ancien testament,  état de droit aussi, état démocratique, et état militaire, il n'est donc pas un état "normal".

La revendication d'un état juif était la seule façon de faire venir les juifs de l'Europe de l'Est de façon massive , c'est pour cette raison que le partage proposé par l'ONU a été voté et accepté.

Refusé par tous les pays arabes. Ce faisant ,cet état de "fait" devint  par la succession de ses guerres, de moins en moins honorables et de plus en plus avalisantes, pour Israël et pour les juifs de la diaspora.

C'est l'enseignement du Professeur Y. Leibowit auquel j'adhère, en partie, car si la guerre de 6 jours reste la victoire la plus éclatante de ce jeune état, de cette force militaire émergente, il n'en reste pas moins qu'elle est aussi le début d'une guerre qui dure depuis plus de 40 ans.

Il fallait garder à l'esprit que nous n'avons jamais été un peuple conquérant, garder à l'esprit absolument et à ce moment précis, la notion de "Hessed" justice , la base du judaïsme, et non pas  appliquée celle d'un conquérant romain.

Avoir annexé  "les territoires" est le début de la tragédie de l'histoire actuelle d'Israël.

Par cet acte, pourtant si couramment pratiqué par les autres pays en guerre, Israël renonçait,à son insu, à ses propres valeurs spirituelles revendiquées au moment de sa proclamation ainsi qu'à l'essentiel de son identité et à fortiori à sa légitimité.

Il en est de même pour la torture, méthode pratiquée dans la plupart des pays en guerre , Israël  se doit de répondre de tous ses actes, et en particulier à la banalisation de la violence au sein de son armée dites de défense Tshal.

 "Mais pourquoi Israël" ? Pourquoi prés de 6000 journalistes focalisent sur ce si petit état ?

La réponse est claire : si nous ne sommes pas un état "normal"alors nous ne pouvons agir comme n'importe quel état,  mais au delà de ce qu'il est "convenu" de faire, avec une rigueur et des valeurs qui sont le fondement même de cet état, les valeurs universelles du judaïsme.

Le piège tendu par cette victoire éclaire s'est refermé sur Israel.

 Moché Dayan à répondu aux allégations déjà nombreuses à cette époque, que ces territoires  pourraient servir de monnaie d'échange en vue d'une paix globale.

Il semble que le temps ne lui donne pas raison, car cette monnaie d'échange s'est transformée en monnaie de singe : plus personne ne revendique les territoires aujourd'hui, mais plutôt de rayer Israël de la carte du monde.

Cette victoire sans conscience a été le passeport pour un enfer de plus de 40 ans de conflits.

Une victoire pour une guerre de 40 ans...

Sortir Israël de ce bourbier demande d'appliquer sans complaisance les valeurs juives comme le revendique le professeur Y. Leibowitch et ce pour tous les citoyens de ce pays.

Voici une vidéo du professeur Y. Leibowitz, dont la position est controversée aussi bien en milieu orthodoxe que politique mais dont le courage et l'honnêteté intellectuels sont suffisamment forts et rares pour être rappelés ici,  et à ceux qui n'ont pas peur de la critique violente qu'il manifeste envers Israël sont invités à la visionner jusqu'au bout.

Nous savons qu'Israël est le point de convergence de toutes les émotions, de tous les espoirs du peuple juif, état fédérateur d'une diaspora en exil volontaire il n'en reste pas moins que sa survie est aussi le devoir de chacun de nous mais avec une conscience éclairée.

Claudine Douillet

 


 

Yeshayahu Leibowitz (1903-1994), savant et penseur israélien, natif de Riga. Il immigra en Israël en 1935. Il étudia la chimie, la médecine et la philosophie.

 

Il s’adjoignit au corps enseignant de l’Université Hébraïque de Jérusalem ; à partir de 1961, il fut professeur de chimie organique, de biochimie et de neurophysiologie. Il fut l’éditeur en chef de quelques-uns des volumes de l’Encyclopédie hébraïque (volumes 10 à 13 et 16 à 20). Sa soeur, le professeur Nehama Leibowitz, fut une exégète connue de la Bible et son fils Elie est professeur d’astronomie.

 

Ses conceptions de l’essence du judaïsme et ses opinions sur des sujets politiques et sociaux qui furent accompagnées d’un langage non diplomatique le placèrent souvent au centre de débats et de tempêtes publiques. Yeshayahu Leibowitz voyait dans le judaïsme un système arbitraire de commandements, que le Juif avait à accomplir, uniquement parce que c’était Dieu qui les avait commandés. Il attaqua la pratique juive "nouvelle", et dénomma culte idolâtrique la prière au Kotel (Mur Occidental).

 

Yeshayahu Leibowitz niait l’idée que l’État soit une valeur en soi, et il y voyait seulement un cadre, dont le but était de servir ses citoyens. C’est ainsi qu’il attaqua avec violence la sacralisation de l’État et de la terre, qu’il s’opposa âprement à la poursuite de l’occupation israélienne sur la rive occidentale du Jourdain et dans la Bande de Gaza. Le nom mordant de "Judéo-nazis", dont il se servit pour décrire les acteurs impliqués dans l’occupation est resté imprimé dans la mémoire collective. Malgré son irascibilité notoire, il définit que les divergences d’opinions sur des questions de morale ne pouvaient être décidées par l’intermédiaire d’un système de concepts propre à chacune des parties du débat : en effet chacune des parties du débat justifie sa conception en s’appuyant sur un système de concepts qui lui est propre et qui ne se superpose pas avec les hypothèses de l’autre partie.

 

En 1992, on lui proposa le Prix d’Israël, mais il refusa de le recevoir en raison de la controverse publique qui éclata au moment de la proclamation du prix à cause de ses positions politiques.

 

Parmi ses livres : "Tora et commandements à notre époque" (1956), "Le problème psychophysique" (1974), "Judaïsme, peuple juif et Etat d’Israël" (1975), "La croyance de Maïmonide" (1980), "Conversation autour du Traité des Huit Chapitres de Maïmonide" (1986)

 

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