OpenAI lève 40 milliards de dollars et soulève des inquiétudes autour de l'usage frauduleux de son générateur d'images

Un financement record pour OpenAI

OpenAI, la société d'intelligence artificielle à l'origine de ChatGPT, vient de réaliser la plus importante levée de fonds privée de son histoire : 40 milliards de dollars, selon CNBC. Ce tour de table, mené par SoftBank, valorise la société à 300 milliards de dollars, un record absolu pour une entreprise technologique privée.

Selon Bloomberg, OpenAI recevra 10 milliards de dollars immédiatement : 7,5 milliards provenant de SoftBank et 2,5 milliards d'un "groupe d'investisseurs". Les 30 milliards restants sont attendus d'ici la fin de l'année, à condition qu'OpenAI adopte officiellement le statut de société à but lucratif. Faute de quoi, elle pourrait perdre un quart de l'investissement promis.

Malgré la croissance fulgurante de ChatGPT, OpenAI continue de "brûler une énorme quantité d'argent". Bloomberg prévoit 12,7 milliards de dollars de revenus en 2025, contre 3,7 milliards l'année précédente. Toutefois, l'entreprise ne devrait pas être rentable avant 2029, année où elle espère atteindre 125 milliards de dollars de chiffre d'affaires.

Une ambition affichée : l'intelligence artificielle générale (IAG)

OpenAI affirme que ce financement vise à développer une "intelligence artificielle générale (IAG) qui profitera à toute l'humanité". Son PDG, Sam Altman, a précisé les ressources nécessaires : "puissance de calcul, énergie, infrastructure mondiale et, oui, d’énormes sommes d’argent". Ce nouveau tour de financement rapprocherait l'entreprise de cet objectif ambitieux.

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Le générateur d'images enfin accessible à tous

Le générateur d'images d'OpenAI, propulsé par le modèle GPT-4o, est désormais disponible pour tous les utilisateurs, selon une annonce de Sam Altman sur X (anciennement Twitter). Jusqu'à présent, cette fonctionnalité était réservée aux abonnés payants. Son accès a toutefois été temporairement restreint en raison d'une surcharge provoquée par la création massive d'images de style animé.

Altman n'a pas précisé la limite d'images pour les utilisateurs gratuits, mais a évoqué une limite de trois par jour. Le succès a été immédiat : "Le lancement de ChatGPT il y a 26 mois a été l'un des moments les plus fous que j'aie jamais vus. Nous avons gagné un million d'utilisateurs en cinq jours. Aujourd'hui, nous avons gagné un million d'utilisateurs en seulement une heure."

La popularité du style Ghibli a massivement contribué à ce succès, Altman affirmant que la demande était si forte que "les processeurs GPU de la société ont fondu".

 Les dérives du générateur d'images : vers une fraude facilitée ?

Mais cette innovation s'accompagne d'inquiétudes croissantes. Certains utilisateurs ont déjà utilisé GPT-4o pour créer de faux justificatifs de paiement. Le capital-risqueur Didi Das a publié sur X une photo d'un faux ticket de caisse d'un steakhouse de San Francisco, affirmant qu'il avait été généré par GPT-4o. D'autres ont reproduit ce type de faux documents, certains allant jusqu'à inclure des taches de nourriture et de boisson pour un effet plus réaliste.

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OpenAI réagit : métadonnées et responsabilité

Taya Christianson, porte-parole d'OpenAI, a déclaré à TechCrunch que "toutes les images produites par ChatGPT incluent des métadonnées indiquant qu'elles ont été créées avec notre technologie". Elle a ajouté qu'OpenAI "prend des mesures" contre les abus, et qu'elle "apprend constamment" de l'usage réel et des retours utilisateurs.

Interrogée sur la possibilité même de créer des faux documents, Christianson a expliqué que l'objectif de la société était de "donner aux utilisateurs autant de liberté créative que possible". Elle a reconnu que les faux tickets pourraient avoir des usages non frauduleux, comme "l'enseignement de la littératie financière", la création artistique ou la sensibilisation à un produit.

Une avancée majeure sous surveillance

La levée de fonds de 40 milliards de dollars place OpenAI au sommet de l'innovation technologique, mais suscite aussi des questions éthiques et légales sur l'usage de ses outils. Entre ambition d’une IAG universelle et responsabilité sociale, l'entreprise devra naviguer avec prudence. Sam Altman et son équipe ont encore du pain sur la planche.