Maroc : pas facile d'être juif

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                                       Maroc : pas facile d'être juif

rav1.jpgLe 11/11/07,Abdelkarim Chankou - Certains diront encore que mon imagination est sans limites et que j'ai tendance à l'exagération et à inventer des histoires abracadabrantes. Merci ! Mais ce que je vais écrire- ou plutôt réécrire- est la pure réalité.

Au Maroc qui veut se démocratiser, qui veut respecter et garantir la diversité et la liberté à la mosaïque ethnique et religieuse qui le compose, demeurent certains points noirs, certains comportements de bas étage qui ne font point honneur à sa réputation de pays d'ouverture d'esprit et de culture.

Chaque fois que le pays traverse une période agitée, certains milieux occultes et franchement antisémites s'arrangent pour taper sur du juif. Cible facile dans pays à 99 % musulman.rav.jpg

Et comme les quelque 3.000 juifs marocains vivant encore dans le royaume qui en comptait plus de 300.000 il y a 40 ans, préfèrent s'exiler dans la discrétion voire l'anonymat, on choisit forcément la cible la plus connue du public, celle dont sa fonction exige d'elle d'être publique.

M. André Azoulay, conseiller de Sa Majesté le Roi depuis 1991, un Marocain de son état et jusqu'à la moelle, faut-il le répéter, se présente donc comme la victime idéale pour ces milieux qui ne peuvent pas admettre qu'un arabe ou berbère puisse être juif ou chrétien. Par le biais d'une presse qui ne pense qu'à vendre quitte à se vendre au plus offrant, M. Azoulay est périodiquement l'objet d'attaques, d'injures et d'accusations mensongères dignes des années noires de l'inquisition.

Capture du dernier film de Mohamed Ismail 'Adieu Méres'
Capture du dernier film de Mohamed Ismail 'Adieu Méres'
Pour notre part, si l'on s'intéresse au cas précis de M. Azoulay, c'est surtout parce que ces attaques abjectes ne s'expliquent que par la religion de ce dernier qui est la foi hébraïque* que reconnaissent et le Coran et la Constitution sans oublier la coutume.

Néanmoins, M. Azoulay est loin d'être l'unique conseiller royal à faire l'objet d'attaques via une presse de bas niveau ou plutôt de caniveau. N'ayons pas peur des mots. MM. Abdelaziz Méziane Belfkih et son collègue Mohamed Moatassim, respectivement ingénieur et juriste, ont été encore une fois ces derniers temps les victimes d'une campagne de dénigrement orchestrée par certains politiciens encore très nostalgiques de l'époque stalinienne.

Les deux conseillers qui ne sont pas juifs sont donc accusés par ces milieux politiques qui vivent de la Monarchie sans jamais vivre pour elle, d'outrepasser leurs prérogatives en intervenant directement dans la formation des gouvernements, notamment en imposant certaines noms aux détriment d'autres. L'attaque est d'autant plus frontale et injuste que les deux intéressés sont sortis de leur réserve en répliquant parle biais de deux quotidiens nationaux : Al Ahdat Al Maghribya et Aujourd'hui Le Maroc, datés du 9 novembre dernier.

Sans revenir sur l'intégralité de ladite interview (à lire absolument), je me contente de reproduire ci-après un passage qui résume très bien la problématique.

Pour ce qui est de la définition du rôle de conseiller, M. MézianeBelfkih a précisé que " c'est un haut commis de l'Etat " et qu'il " fait partie des responsables qui tirent leur légitimité de la nomination royale. Son périmètre d'action se situe, par définition, en dehors de la sphère politique et partisane. Le conseiller doit assumer pleinement ses responsabilités, tout en se mettant à l'abri de toute influence ou instrumentalisation."

La preuve : une action sociale et caritative de la Communauté juive du Maroc n'a trouvé d'échos que dans les deux chaînes de télévision :presque aucun journal écrit n'en afait état.

Et pourtantle 5 novembre dernier, la présidence de la Communauté Israélite du Maroc (CIM) a procédé au siège de la Commune de Sidi Belyout, et en présence de Mme la ministre au développement social et M. le Wali deCasablanca, à la distribution gratuite de 1100 fauteuils roulants aux personnes nécessiteuses à travers tout le Royaume.

En partenariat avec l'Amicale des Handicapés du Maroc (AMH) dont le président a reçu un chèque de 400.000 dirhams de la main de M. Serge Berdugo, président de la CIM et Ambassadeur royal de la paix.

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