
VAYERA La cruauté des gens de Sodome
La violence des hommes entre eux conduit D.ieu à susciter le déluge. C’est pour la même raison, pour le même motif qu’il sera amené à détruire Sodome , Gomorrhe et les villes alentour. Toute cette région, affirme la Bible, était fertile et verdoyante. C’est là que Loth décida de s’installer avec ses nombreux troupeaux, certain d’y trouver des pâturages. Le voyageur qui se rend aujourd’hui à la Mer Morte où sont englouties les villes pécheresses est frappé par le paysage lunaire de cette région. Aucune vie, aucun oiseau, aucun arbre , c’est la désolation complète comme nous le raconte notre sidra.
Au moment de la séparation de Loth et d’Abraham, la Torah nous avait donné un bref jugement concernant les habitudes de Sodome, en nous disant qu’ils étaient « raïm ve’hataïm lachem meod, pervers et pécheurs devant l’Eternel à un haut degré ».
Notre Sidra confirme ce jugement en nous disant: « la complainte de Sodome et Gomorrhe est grande et leurs fautes sont très lourdes », ce que le Midrach développe en nous disant: il y avait une loi à Sodome et Gomorrhe selon laquelle quiconque viendrait en aide à une personne ou accueillerait un étranger serait brûlé vif.
Mais avant d’anéantir ces villes, D.ieu va en informer Abraham. D.ieu entend prendre toutes les mesures pour ne point paraître aux yeux d’Abraham comme aux yeux du monde, injuste et cruel.
Au contraire D.ieu use de patience et de miséricorde.Il veux s’assurer en voyant de près: Le midrach citant le texte : « Je veux y descendre rapporte: « Rabbi Abba dit: « Ce disant, D.ieu leur fit une ouverture pour le repentir tel qu’il est dit: « Je veux descendre, je veux voir si, comme la plainte en est venue jusqu’à moi, ils se sont livrés aux derniers excès. » ils sont passibles d’anéantissement total ; « si cela n’est pas, j’aviserai. » Je ferai connaître à travers le châtiment que je leur infligerai Ma rigueur dans le monde.
Rabbi Lévi s’exprime ainsi: « Même si je veux me taire, le cas de cette jeune fille m’empêche. Deux jeunes filles allèrent à la source pour boire et puiser de l’eau. L’une dit à son amie: Pourquoi ton visage paraît malade ? Mes vivres se sont épuisés et je suis au bord de la mort. » Que fit-elle ? Elle remplit sa cruche de farine et elles firent l’échange.
Comme les habitant de Sodome s’en rendirent compte, ils la saisirent et la jetèrent au bûcher. Le Saint béni-soit-Il dit: « quand bien même je voudrais laisser passer, mais l’appel à la justice de la jeune fille m’em empêche ainsi qu’il est dit: « comme sa plainte en est venue jusqu’à moi ». Le texte ne dit point « comme leur plainte » mais plutôt « comme sa plainte », la plainte de la jeune fille ».
On raconte qu’une des filles de Loth vint au secours d’un pauvre. Quand la chose fut connue, les juges de la ville enduisirent son corps de miel et ils l’exposèrent, afin que les guêpes viennent la piquer et c’est ainsi qu’elle mourut ; c’est à la suite de ses cris, dit le Midrach, que D.ieu décida de mettre fin à ces deux villes.
Xénophobie et cruauté à l’égard des pauvres que l’on laissait mourir de faim, voilà quelle était la devise de Sodome et Gomorrhe. Le mal est érigé en système. Secourir autrui est condamnable. Il n’est pas question seulement d’ignorer l’étranger, de ne point lui apporter aide et assistance. Il est plutôt question de deux amies. L’une meurt brûlée vive parce qu’elle a osée défier les lois de Sodome en secourant son amie sur le point de mourir de faim.
D.ieu entend prendre toutes les mesures pour ne point paraître aux yeux d’Abraham comme aux yeux du monde cruel et injuste.D.ieu va en informer Abraham de ses intentions.
La démarche est extrêmement surprenante, comme le sera l’interminable dialogue qu’Abraham engage avec le Juge Suprême afin d’obtenir justice ou grâce pour les habitants de cette région. L’intervention d’Abraham, symbole même de la Tsedaka, en faveur de ces gens, n’en prend que d’autant plus de valeur.Au contraire, D.ieu use de patience et de miséricorde.
Mais face à la cruauté des gens de Sodome, D.ieu ne saurait être sensible. Il peut pardonner une révolte contre son autorité, mais il ne consent pas de laisser les hommes se détruire et détruire les principes de la coexistence pacifique et harmonieuse entre toutes les créatures.
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