
EMOR LES PRETRES
La Thora, après les lois que les prêtres doivent observer dans leurs fonctions publiques, au temple, expose dans notre sidra Emor les devoirs qu’ils ont à remplir dans leur vie privée.
Parmi ces devoirs se trouve surtout celui de porter la plus grande attention dans le choix d’une épouse. Les prêtres doivent se marier. Celui qui veut apprendre aux autres, D.ieu et ses commandements, doit accomplir lui-même la première mitzva de la Thorah de « Perou ourbou » croissez et multipliez-vous.
Mais si le mariage est une obligation pour le prêtre, celui-ci doit choisir une femme digne d’être associée à sa tâche sacrée.
Jadis, le prêtre ne devait avoir aucun défaut corporel: le défaut moral doit également être banni pour accomplir sa carrière sacerdotale. Certes, le judaïsme ne reconnaît à nul mortel l’infaillibilité, pas plus à Moïse qu’à Aaron et à David.
Le prêtre peut faillir comme n’importe quel membre du peuple d’Israël ; un sacrifice spécial a été institué pour ses péchés.
Il ne doit pas être aveugle au sens propre mais il ne doit pas non plus fermer les yeux aux besoins moraux et spirituels de ses frères. Il ne doit être boiteux, rester inactif, indolent. Il ne doit être bossu, se courber, se prosterner devant l’or et la puissance. Il ne doit non plus être nain, se faire petit, humble devant le pouvoir. S’il a le malheur d’avoir un de ces défauts, une de ces imperfections, il n’a pas le droit de s’approcher de l’autel.
Les Cohanim étaient également soumis à des mitzvot spécifiques, en particulier l’interdiction de se rendre impur par contact avec un mort. Alors que les derniers devoirs rendus au mort - toilette, enterrement - sont parmi les plus importantes mitzvot et sont appelés « ’héssed chel émeth » la véritable bonté il est étonnant de voir les Cohanim exclus de cette mitzva.
De nos jours encore, un Cohen n’a le droit ni de toucher un mort, ni même d’être dans la maison où se trouve le mort ou d’entrer dans un cimetière bien que les règles de pureté et d’impureté elles-mêmes ne soient plus applicables avec la destruction du Temple.
La question demeure: comment expliquer ce qui apparaît comme une répulsion du judaïsme face à la mort, alors que par ailleurs des dispositions d’une infinie précision témoignent de notre sollicitude pour celui qui vient de mourir ?
Les rabbins précisent que si un cadavre était abandonné et qu’un prêtre devait l’apercevoir, alors que personne n’a la possibilité de le porter en terre, le prêtre, même le grand prêtre ont l’obligation de porter en terre ce mort inconnu et abandonné. Le respect témoigné aux défunts est une considération qui n’a rien à voir avec la notion de pureté et d’impureté .
Le Talmud dans le traité de Bera’hot s’exclame: N’est-elle pas magnifique, notre Thora, qui sait s’effacer devant le respect dû à la créature de D.ieu.
Qui est familier du culte des morts pratiqué par d’innombrables religions, et notamment la religion égyptienne, est profondément frappé par l’interdit fait au cohanim d’être au contact d’un mort excepté les membres très proches de sa famille. Le Grand Prêtre, lui, ne sera pas même autorisé à se rendre impur au contact de la dépouille des êtres qui lui sont le plus chers.
On retiendra l’explication que pour le judaïsme, la Thorah est une loi de vie. Le prêtre est chargé du message de la vie et c’est dans cet esprit qu’il est appelé à officier.
Notre sidra donne ensuite d’autres prescriptions aux prêtres et indique les défauts qui rendent les animaux impropres au sacrifice. Elle donne aussi une touchante loi d’humanité en défendant de mettre à mort le même jour, même pour des besoins de l’autel, un animal et son petit ; elle répète ensuite les prescriptions sur le chabbat et les fêtes.
Claude Layani
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