Du jambon beurre à la viande Glatt par Huguette Ochra Touati. Un témoignage, une vie.

Les mots dans la Thora - le - par .
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Chaque semaine vous pourrez lire quelques pages de ce livre. Livre d'Huguette Touati. offert gracieusement aux lecteurs d'alliance.S’il vous plaît faites moi part de vos impressions : Ochra Touati

Tél : 05.45.29.38.51 ou 05.33.33.14.39 (Israël)

E-mail : yomlimoudnatanya@hotmail.com

Du jambon beurre à la viande Glatt . Est ce possible?

Si vous voulez que je vous en fasse la démonstration, je vous invite à parcourir avec moi,

le chemin de ma vie. Alors, laissez-vous porter de l’Algérie à Israël en passant par la France.

On y va pour un long "flash back?"


Mon enfance

Petite "israélite" d’Algérie (oui oui l’appellation de "juif" nous écorche les oreilles), née à Tlemcen, petite dernière d’une famille de quatre enfants.

Mes parents m’ont prénommée Huguette, c’est la mode des prénoms en "ette" comme Colette, Josette...

Juste un petit détail; je suis née dans une poche, m’a précisé ma mère; La sage femme lui a dit que c’était très rare et que c’était un porte bonheur.


Justement plusieurs hommes de la famille étaient prisonniers de guerre.

On a séché et découpé cette poche, pour l’envoyer à chacun d’eux. Ils sont tous revenus sains et saufs.

Il m’a fallu attendre l’internet, pour apprendre qu’un bébé né dans une poche s’appelle un bébé "coiffé".

Je suis gâtée par mes parents et par mes frère et sœurs.   


Nous ne sommes pas envahis de jouets comme les enfants d’aujourd’hui.

Aussi mes sœurs me confectionnent des poupées en papier avec leurs habits, et c’est avec beaucoup de plaisir que je joue avec.

C’est la petite vie tranquille:

Les jours se suivent et se ressemblent, de la maison à l’école et inversement.

Avant tout, la morale:

Le respect, la honte..., la politesse, la délicatesse, le respect de la parole donnée.

Beaucoup de bons principes, beaucoup de dictons :

- "Ne pas remettre à demain ce que l’on peut faire le jour même".

- "Tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler".

- La parole est d’argent, le silence est d’or,me dit mon père, (je réalise seulement le poids de la parole).

- Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage, polissez-le sans cesse et le repolissez!"

Il nous parle beaucoup de savoir vivre "dérekh éretz".(Nous ignorons que c’est de l’hébreu,)

Pour nous "hébreu" veut dire, totalement inconnu.

Je suis très attachée à ma mère;

Elle me présente la vie comme un plaisir et non comme une corvée et je garde ce sentiment toute ma vie.

Elle me chante beaucoup de chansons.  


"Quand le bonheur en passant vous fait signe et s’arrête, il faut le prendre par la main sans attendre à demain".

C’est elle qui coiffe mes longs cheveux. Je la suis partout.

Elle m’enseigne l’ordre, "le séder" (encore un mot en hébreu): une place pour chaque chose !

Mais comme nous entendons parler arabe, nous pensons que c’est de l’arabe.

Elle nous recommande de toujours "Rendre le bien pour le mal".

Je l’aide pour la préparation des repas, en épluchant les légumes.

J’apprends à faire avec elle des conserves, en particulier les"piments à l’huile". (Pour nous, aucune différence entre "poivron" et "piment". Jusqu’à présent, je les fais toujours, mes petits enfants se régalent ! C’est facile mais un peu long à faire).


Je vous donne la recette ?

Il faut faire griller des poivrons rouges, ôter la peau, les saler sur les deux faces et les mettre à sécher.

En Algérie on les expose au soleil, mais on peut les faire sécher sur la plaque électrique.

Une fois secs, on les passe rapidement dans un peu d’huile très chaude. Une fois refroidis, on les met dans un bocal. On couvre les poivrons d’huile et on ferme le bocal.

Maman cuisine avec beaucoup de plaisir pour sa petite famille.

Pourtant tout est plus difficile qu’aujourd’hui. Pour la cuisson des plats, elle utilise, "le réchaud à mèche", ou "le réchaud à pression", et plus tard, ce sera "le réchaud à gaz" avec le four. (Grande révolution !).

Pour la conservation des aliments, c’est toute une affaire.


En attendant le frigidaire, (qu’on aura bien plus tard), nous avons un "garde manger".

Mais en été, ce qui reste au lendemain aigrit. Aussi papa fait les courses tous les jours.

Quand nous avons des invités, nous rafraichissons les fruits avec de la glace que nous achetons et que nous cassons.

"C’était l’âge de pierre" me disent mes petits enfants.


Je ne suis pas responsable de la cuisson, ni de la corvée de la vaisselle.

D’ où je n’ai jamais été confrontée au problème de cacherout: séparation du lait et de la viande. J’étais encore jeune quand nous mangions le "couscous au beurre" dans des jattes en verre réservées à cet effet.

Par la suite nous avons été très friands de gratins à la béchamel, mais je ne sais plus si la question vaisselle se posait.


(Je dois avant tout vous préciser que, pour tout ce que je vous raconte dans mon livre, je n’engage que moi et que "mes souvenirs".) 


Encore une anecdote: le progrès commençant, maman achète une cocotte minute, (quelle merveille!).

Le vendeur lui demande de proposer une recette, faisable dans la cocotte, et si elle gagne, sa recette figurera sur le carnet de recettes... Maman propose le flan au lait, à faire au bain marie dans la cocotte et elle gagne ! ...



Vos réactions

  1. Nadjadj@hotmail.com'Adjadj

    J’adore ma mère est de Constantine et j ‘ai l’impression que vous étiez tous élevés de la même manière avec les mêmes principes les mêmes valeurs la même cuisine.
    Hâte de lire la suite…

    Répondre
  2. 12345678900@hotmail.com'meir d

    J ai lu la 1ere partie de ce livre.j’ai eu l’impression d’entendre ma grand mere me raconter une de ses histoires.j’ai hate de connaitre la suite.

    Répondre

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