PESSAH: Un ordre pour un grand saut.

Le sens de nos fêtes juives - le - par .
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  Chaque fois qu'il est question de commencement dans la tradition juive, il est fait mention d'une mise en ordre. Ainsi à l'origine le monde est-il tohu bohu et Dieu l'organise en séparant le jour de la nuit, les eaux de la terre sèche, l'homme de l'animal. La talmud cite plusieurs Roch Hachana dans l'année hébraïque : celui de tichri est marqué par le seder au cours duquel nous mangeons des aliments trempés dans le miel, à Tou bivchvat, nouvel an des arbres, le seder consiste à consommer toutes sortes de fruits, à Pessah, nous nous retrouvons autour du plateau et nous nous rappelerons de la sortie d'Egypte selon un ordre précis. Commencer c'est prendre conscience d'un désordre antérieur pour s'engager dans l'amélioration d'une réalité en devenir. Pessah qui signifie "passer par dessus" (en anglais on dit "passover") marque le grand saut de la libération. L'homme n'est pas l'esclave de l'homme, mais le serviteur de Dieu, créateur de l'univers et qui se révèlera au Sinaï comme le libérateur des opprimés. Le grand saut pourrait signifié aujourd'hui la redécouverte de notre identité, de nos belles traditions, et la volonté de transmettre à nos enfants le pourquoi de notre existence. À la fin de la hagada nous récitons " chaque génération doit se considéré comme sortie d'Egypte", une invitation à se mettre en marche pour l'aventure d'Israël qui continue à travers nous.     "Pourquoi cette nuit est-elle différente des autres nuits ?" Les petits connaissent bien ce refrain "pourquoi cette nuit est-elle différente des autres nuits ?". Ces quatre questions qui reviennent comme une sorte de regaine ont pourtant une valeur inestimable. Elle souligne tout d'abord la place des enfants dans la famille et dans la communauté. Leurs interrogations signifient que les générations sont réunies autour de la même table, que les pères et les fils ne sont pas si éloignés, mais que chacun dans son propre langage attend la parole de l'autre. L'autre remarque concerne la nuit. Quand le soleil se couche, le visible se voile, l'incertitude et le doute peuvent apparaître. La nuit deviendra alors le symbole de l'exil. Mais voilà du milieu de la noirceur, la délivrance est possible parce qu'une voix demande "pourquoi cette nuit est-elle différente ?". Tant que la question des enfants resonnera alors l'exil ne sera pas une fatalité, l'histoire pourra encore s'ecrire. Le drame c'est de croire qu'une nuit ressemble à une autre, que les situations se reproduisent, que rien de nouveau ne se dessine sous le soleil. Sortir d'Egypte signifie rester vigilant quant à l'avenir, ne pas subir le temps qui peut être aussi un terrible Pharaon. Vivre la différence, une lutte contre l'oubli !
Philippe Haddad

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