Film juif : Kaddish pour un ami

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Laurent bartoleschi Kadish pour un ami, film juif

Kaddish pour un ami suit la trajectoire d’un adolescent, issu d’un camp de réfugiés palestiniens au Liban, qui aménage avec sa famille dans une banlieue multiculturelle de Berlin.

Agé de 14 ans, Ali découvre la vie de quartier et ne souhaite qu'une chose, s’intégrer auprès d’une bande de jeunes de la cité. Pour en faire dignement partie, une épreuve s'impose: s'saccager l'appartement d'un octogénaire juif russe, qui se trouve juste à l'étage au-dessus du jeune garçon. Le vieil homme, qui le surprend en flagrant délit, le dénonce à la police.

Ali risque des sanctions judiciaires et l'expulsion de sa famille. Craignant les ennuis, la mère de l'adolescent propose à Alexander les services de son fils pour refaire son logement. Alexander accepte. Ali passe alors la majeure partie de ses journées (jusqu'à tard) à réparer les dégâts. Peu à peu, une certaine complicité naitra.

En racontant l'histoire de ces deux êtres que tout sépare, culture, religion, âge, le destin s'occupera de les rapprocher.

Après plusieurs courts métrages, le réalisateur Léo Khashin, réalise ici son premier film.

Pour cela, ne s'est-il pas inspiré de son enfance? «Ma famille a émigré en 1980 en Allemagne, lorsque j’avais huit ans. J’ai vécu quelque part le destin de ces personnages que l’on voit dans le film(…). Je suis concerné par ces caractères qui ne sont pas totalement dans la norme. Qu’ils soient Juifs, Chrétiens ou Musulmans, les gens emportent leurs conflits avec eux, qu’ils vivent en Israël, au Liban ou en Allemagne, ils conservent leur haine, mais aussi leur humanité…»

L'export du conflit israélo-palestinien fonctionne. «Et dans ce film, rajoute-t-il, je voulais simplement montrer que l’humanité peut surmonter la haine, en particulier dans des lieux où les gens se sentent un peu pris entre deux mondes, en tant qu’immigrés». Cet attachant duo, unissant deux mondes différents, donne un pur moment d'optimisme.

Au début, cette compassion n'exclut pas une légère férocité sarcastique, où l'on ne sera pas étonné évidemment, en arrière-plan de ces deux protagonistes, se dessinent, de la part des autres, les appréhensions et surtout les rejets des origines.

Dans cette maison, lieu central du film, des souvenirs d'hier (les photos et documents de son fils tombé en Israël), se mêlent à ceux d'avant-hier (des gants de boxe, par exemple). Ils apprendront à la reconstruire ensemble.

Serait-ce une sorte de métaphore à Israël?
On pourra reprocher au réalisateur quelques futilités. Les dialogues sont néanmoins justes et simples. Kaddish pour un ami est brillement mis en scène.

Son regard, sans indulgence, reste tendre sur ces personnages forts par leur histoire. «Dans l’ancienne Union Soviétique d’où je suis originaire, mon identité familiale juive a été niée pendant des générations. Et cette liberté que l’Allemagne m’a offerte, m’a permis de découvrir mon lien et mon amour du judaïsme… Le film prend tout son sens avec cette prière du Kaddish qui est dite à la fin», conclut le réalisateur.

Le film sort en salles mercredi 4 février

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