Amos gitaï réalise un long métrage pour France Télévision sur la génération post-holocauste.
Paris,
aujourd'hui ; Victor, un homme d'une quarantaine d'années, seul, se
recueille devant un grand mur où l'on devine des noms gravés. Le mur à
la mémoire des déportés. Une vingtaine d'années plus tôt, dans un
appartement encombré d'objets nombreux, parfois étranges, chinés toute
une vie, Rivka, s'active à préparer un repas pour un tête à tête avec
Victor, son fils. Si l'intimité de la mère et du fils est évidente,
aucun des deux ne parle du sujet qui les ébranle : le procès Barbie
dont on entend les détails à la radio...
Amos Gitaï au dernier festival de Cannes (DR)
Le
dernier long métrage du célèbre cinéaste israélien Amos Gitaï, réalisé
pour la télévision, est inspiré du roman autobiographique éponyme de
Jérôme Clément et raconte l'histoire d'un homme qui, après avoir
découvert qu'une partie de sa famille juive a été déportée pendant la
Shoah, tente d'en savoir plus sur ce passé enfoui en interrogeant sa
mère.
Lors
de la toute première projection de ce film dans le cadre de la 58ème
Berlinale, en février 2008, Jeanne Moreau, son actrice principale avec
à ses cotés Hyppolite Girardot, Dominique Blanc et Emmanuelle Devos,
avait évoqué ses camarades d'école juifs déportés pendant l'occupation
: « certains de mes petits camarades portaient l'étoile jaune et ils
disparaissaient du jour au lendemain... C'était notre vie quotidienne
». Le film de Gitaï, déjà qualifié par la presse comme l'une de ses
meilleures réalisations, délaisse les sujets de prédilections du
cinéaste pour aborder avec autant de délicatesse et de pudeur que
l'oeuvre dont il est adapté les douleurs et les indécisions de la
génération « post-holocauste ».
Le réalisateur avait reçu le
mois dernier le prix du « Léopard d'honneur 2008 » du célèbre festival
international de Locarno qui fêtait sa 61ème édition. Ce prix est
décerné chaque année à un cinéaste pour sa contribution active à
l'industrie du septième art. Amos Gitaï le partage désormais avec les
grands réalisateurs Jean-Luc Godard, Bernardo Bertolucci, Ken Loach,
Vim Wenders et bien d'autres célébrissimes lauréats. Il a reçu cette
récompense avec beaucoup d'humilité, devant un vaste public de sept
milles festivaliers, venus le féliciter pour ce trophée et qui ont pu
voir une rétrospective complète de l'ensemble de ses oeuvres
cinématographiques et documentaires pendant toute la durée du festival.
« C'est très agréable de pouvoir recevoir ce prix lorsque je suis
encore assez jeune pour en comprendre toute la valeur », a-t-il déclaré
avec humour, avant d'assister avec son public à la seconde projection
exceptionnelle de son dernier film, qui sera programmé sur France 2
courant 2009.
Sous-titre photo 2 : Jérôme Clément, PDG de Arte et Jeanne Moreau, qui joue le rôle de sa mère (DR)
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