Le corps des choses
Serge Ouaknine : Artiste peintre, poéte( retour à l'article)
Le corps prend la forme de celui qui le regarde il est désir de désir corps de corps nous n'avons pas plus de corps que de mémoire mais pas moins l'artiste ne travaille pas avec sa mémoire la mémoire le travaille la forme en souffrance déjà lovée aux plis du corps dans le repli de la mémoire ne crée tien ne fait rien que d'atteler ce qui advient seule compte la discipline le geste se jette avant le corps mais qui meut ce corps qui le travaille? qui l'avoue se noie dans la question dépliée sans volonté fait mouchoir l'ambition aide mais réprime tout autant qu'elle impose le geste dépose l'amour qui fait construction choix de la courbe ce choix de l'émotion intention persévérante incontrôlable maîtrise divin paradoxe ce qui se dit réclame écho, l'artiste sans distance appelle mais sans écho, mais qui appelle? le monde monsieur le monde nous parle nous interpelle de la force du chaos de la première nouvelle Nous parle poète je seconde cette main inexperte qui s'essaie dans le noir prêté au vide ce rien découvre ce trop ce comment jamais bougé ce dire presque immobile qui échappe et résiste à discipline maîtrise simple routine hasard sa preuve nécessité de l'abandon silence énorme du ne rien faire immense travail du laisser dire invisible appel clarté du songe du désir obscurité insondable mais qui commença le monde? le vouloir donne son désir appelez cela âme son invisible parfois esprit mais ce désir? Dieu me précède de sa mémoire en résurgences paliers des temps des langues la confusion ces petits riens nous tirent ce petit peu fait bruit de corps l'espace n'a pas de corps sans son désir pas de regard l'écoute reste reine le temps fait sien tout amour disparu. Serge Ouaknine |
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