Enquête Coronavirus : Une fausse deuxième vague ?
Hystérie en tout genre : un ras le bol populaire et des confrontations policières face à un manque d’explication
Le premier ministre souffle un vent de panique voire d’hystérie qui commence à agacer la population. Un grand de nombre de restrictions ont été annoncées.
Beaucoup d’entre elles, semblent inutiles, contradictoires et amènent à des contestations au sein même du gouvernement.
Gilat Bennet, la femme de Naftali Bennet a déclenché une grève hier soir, contre le premier ministre, Benjamin Netanyahu. Naftali Bennet ajoute, « Du coté de Bibi, nous traversons un Holocauste économique ».
Pour le couple Bennet, le gouvernement aurait perdu déjà perdu le contrôle face à l’épidémie.
On observe alors, une césure au sein même du gouvernement.
Lors d’une enquête réalisée en mai, 74 % des personnes interrogées ont défini la performance de Netanyahou comme bonnes mais les un million d’Israéliens de chômeurs qui sont le résultat de cette performance fait apparaître 62% de mécontents.
Sur Facebook, une communauté se soulève face aux explications dérisoires apportées à l’annonce des nouvelles restrictions d’hier.
Beaucoup ne souhaitent plus se soumettre à ce qu’ils jugent d’hypocrite. On peut aussi observer quelques confrontations policières face aux provocations de certains citoyens.
La population ne veut plus se laisser faire, encore moins à l’annonce de ces nouvelles règles.
À la suite de toutes ces mesures nous ne sommes pas loin d’une panique générale.
L’idée d’une seconde vague est effrayante, entraînant la perte de confiance de la population en son gouvernement pour ne pas dire en l'absence de gouvernail.
Le professeur Edelman témoigne des conditions dans les hôpitaux et surtout celles de la crise. Pour lui, il s’agit de quelque chose d’effrayant mais qui ne doit pas pénaliser la population. Il ajoute que les gens « ne croient plus au gouvernement ».
Un grand nombre de pays lèvent peu à peu leurs restrictions alors qu'Israël entre dans un nouveau confinement partiel avec 13 villes et localités placées en « zone rouge ».
Une question qui fait débat :
Israël s’était montré drastique ce qui avait permis une réduction considérable de son taux de mortalité en comparaison des autres pays dont les décisions avaient été moins rapides.
Aujourd’hui, on semble entrer dans une seconde vague en arguant que la première n’a pas été traitée , soit suffisamment à temps soit qu’elle s'est amplifiée. La conséquence directe semble être la perte de contrôle.
Certes, les cas d'infections augmentent, rien que pour la journée d'hier 525 nouvelles infections ont été diagnostiquées.
Cependant, il est important de rappeler que le nombre de tests a également augmenté de manière significative, atteignant les 17 682 tests par jour.
La plupart des infections concernent les jeunes.
La proportion de patients souffrants est relativement faible , 29 cas de personnes souffrant de maladies respiratoires ont été décomptés. Des chiffres qui évoluent et se contredisent d’un jour à l’autre.
Le gouvernement avait été encouragé par l’AMN Healthcare Services
Une société de dotation hospitalière en lutte contre l’épidémie d’utiliser l’examen des antigènes dans la détection du coronavirus car considéré comme rapide et bon marché.
En Israël, le test le plus perfectionné est le PCR, test réalisé par le nez.
Le nombre de tests ayant augmenté en Israël le nombre de résultats positifs aussi, ce qui laisse penser qu'il s'agit d'une seconde vague.
Afin de mieux comprendre ce qui nous attend dans les prochains jours, voici le guide des nouvelles restrictions.
Guide des nouvelles restrictions :
Le gouvernement a annoncé lundi de nouvelles restrictions, dont certaines sont déjà en vigueur et d'autres seront mises en œuvre dans les prochains jours, après l'adoption de la Knesset de la "loi sur les pouvoirs de Corona’’. Cette loi permet au gouvernement de décider des restrictions à la suite de la lutte contre l’épidémie, sans l’approbation préalable du Comité Corona de la Knesset.
Ces décisions ne sont pas encore entrées en vigueur et ne s'appliqueront qu'après signature par le Secrétaire Général du Ministère de la Santé d'un arrêté spécial en la matière. Mais elles entreront en vigueur dans un délai de 7 jours après avoir été soumises à la Commission Corona.
Limitation dans les transports
Le gouvernement a décidé de limiter le nombre de passagers dans les bus, seulement 20 passagers par bus, à condition que les fenêtres soient ouvertes et que le climatiseur ne fonctionne pas. Cependant, les ministres n'ont pas discuté de l'imposition de ces restrictions dans les trains.
Pour donner suite à la critique de cette décision, les restrictions ne s'appliqueront qu'à partir de mercredi, d'ici là, des discussions auront lieu pour tenter de trouver un autre moyen de maintenir la distance sociale dans les transports en commun.
En réponse à cela, la ministre des Transports Miri Regev a annoncé ce matin qu'elle avait conclu un accord avec le ministère de la Santé pour que les climatiseurs puissent être utilisés dans les bus. Cependant, le nombre de passagers et l'exigence de fenêtres ouvertes resteront en vigueur.
« Cela créera une surpopulation dans les gares et attirera des embouteillages entre les passagers et les conducteurs. C'est absurde », a déclaré un passager.
Chaque règlement qui a été voté hier doit entrer en vigueur aujourd’hui à 14h, sauf ceux concernant les bus. Ils sont pour l'instant rejetés et reporté à demain face à l’indignation du public et la résistance de la ministre des transports.
« Nous ne mourrons pas du Corona, mais nous suffoquerons », ont expliqué les voyageurs et les chauffeurs.
Greenfeld, président de l'organisation de jeunesse Modiin-Maccabim-Reut, voyage également presque tous les jours dans les transports publics. Il dit : "Ce qui se passe ici est tout simplement un échec.
J'imagine déjà les arrêts de bus bondés de soldats et de civils laissant passer un autre bus car il se remplit au premier arrêt. Ce n'est pas une situation réaliste. "
il évoque ensuite le côté délirant de la chaleur des mois de juillet et août face à l’arrêt des climatiseurs, ainsi que « la rage des passagers » contre les chauffeurs.
Il soulève l’idée que la population âgée ne pourrait se permettre de vivre de telles conditions. Pour lui la directive du gouvernement n’est pas claire ncar dans certaines régions comme la Judée-Samarie où on note que certains bus font face à un nombre accru de passager sans possibilité d’ouverture de fenêtres.
Un chauffeur nommé Eyal, de chez Egged invite « ceux qui ont pris la décision de monter à bord avec moi dans le bus, montent ». Cette invitation est partagée par le directeur exécutif de l’organisation de consommateurs des transports publics, Shimrit Notman.
Ici, s’ajoute le manque de chauffeurs et de bus par manque de budget nécessaire, un défaut de longue date qui a souvent été négligé.
Une seconde vague causée par "par la danse"?
Il a également été décidé de fermer les bars et les clubs et d'annuler le cadre culturel en prenant compte que les spectacles peuvent être organisés sous certaines conditions. Ces restrictions entreront en vigueur aujourd'hui, après la publication de l'arrêté gouvernemental sur la question.
Un été pour les enfants ?
Le gouvernement a décidé d'interdire les camps d'été, l'"École de la grande liberté" et les activités des mouvements de jeunesse pour les enfants de 4e année. La restriction prendra effet dès que le ministère de la Santé aura signé la demande.
Cependant, "L'école de la grande liberté" et les camps d'été pour les enfants de la maternelle et de la première année continueront comme d'habitude, selon les restrictions actuelles de Corona.
En outre, le gouvernement a autorisé le Directeur général du Ministère de la santé à déterminer une autre forme d'activité pour les enfants de la cinquième année et au-dessus, en coordination avec le Ministre de l'enseignement supérieur Zeev Elkin. Les discussions sur le sujet devraient se poursuivre dans la matinée.
Plus aucun loisir ? Qu'en est-il des vacances en Israël ?
Lors d'une réunion du gouvernement, il a été décidé que les ministères du tourisme et des finances se concerteraient et établiraient une "note violette stricte" pour le fonctionnement des hôtels, ce qui imposerait probablement une autre restriction au nombre de personnes pouvant dîner dans les salles à manger de l'hôtel.
Des indemnités pour les entreprises sont-elles prévues ?
Lors de la réunion du gouvernement, il a été demandé de décider à l'avance d'un régime d'indemnisation pour les entreprises fermées en raison des restrictions de Corona. En conséquence, il a été décidé que dans les deux jours, le gouvernement annoncerait comment il allait indemniser les industries concernées en suivant les nouvelles lignes directrices
Marine Nicolau