Isabelle Esling

mathildeesling@yahoo.com'

Auteur et journaliste publiée trilingue, Isabelle Esling est originaire de Lorraine.
Enseignante de par sa formation, Isabelle a une passion pour les langues. Elle a grandi bilingue allemand-français à la frontière franco-allemande.
A la fin des années 90, qui marque le début d’un cheminement spirituel intense, Isabelle s’intéresse à la langue et à la culture hébraïque . Elle décide alors d’apprendre l’hébreu en autodidacte, langue qu’elle parle couramment aujourd’hui.
Ce n’est qu’en 2017 que l’auteur concrétisera son rêve de découvrir enfin la terre d’Israël. Férue d’histoire et d’architecture de l’époque biblique, Isabelle visitera de nombreux sites marquants de l’histoire juive, tels que Maale Gamla, Chorazim, Massada et bien d’autres.
Suite à ce long cheminement spirituel, Isabelle décide de rejoindre le peuple juif par sa conversion au Judaïsme en 2021.
Son vœu le plus cher est de s’installer dans la ville de Tveriah (Tibériade) en Galilée, ce haut lieu de spiritualité et d’histoire qu’elle vous invite à découvrir.

Les articles de Isabelle Esling

Le Bus pour Juifs à Londres ? Pourquoi c'est une très mauvaise idée d'Isabelle Esling

Le Bus pour Juifs à Londres ? Pourquoi c'est une très mauvaise idée d'Isabelle Esling

Pourquoi le «  bus pour Juifs » de Stamford Hill et de Golders Green est une très mauvaise idée

En règle générale, je m’intéresse davantage aux thèmes culturels liés à Israel, mais j’estime qu’il est de mon devoir de prendre position par rapport à un projet récent du maire de Londres, Sadiq Khan.

La création de cette ligne de bus dédiée aux Juifs à Londres suscite une vive controverse.
Ce projet, initié par le maire Sadiq Khan, vise à répondre aux préoccupations de sécurité de la communauté juive entre Stamford Hill ( communauté ultra-orthodoxe) et Golders Green
( communauté orthodoxe et libérale). Cependant, cette initiative soulève des questions importantes sur la discrimination et la cohésion sociale.

Un contexte similaire aux années 1930

Dans une Europe où les relents d'antisémitisme resurgissent, il est important de prendre position contre toute forme d'ostracisation ou de stigmatisation du peuple juif.
La création d'une ligne de bus dédiée aux Juifs à Londres suscite une vive controverse, soulevant des questions sur la ségrégation et la cohésion sociale.

Le projet de ligne de bus dédiée aux Juifs, initié par le maire Sadiq Khan, vise à répondre aux préoccupations de sécurité de la communauté juive entre Stamford Hill, une communauté ultra-orthodoxe, et Golders Green, un quartier où se trouvent des communautés orthodoxes et libérales. Cependant, cette initiative soulève des questions importantes.

Tout d'abord, la création d'une ligne de bus spécifique pour une communauté spécifique va à l'encontre des principes d'égalité et de non-discrimination.
En favorisant un groupe spécifique, cela crée une ségrégation et une division au sein de la société.
Au lieu de promouvoir la cohésion sociale, elle risque d'accentuer les tensions et les clivages entre les différentes communautés.

Un reportage de la télévision allemande datant d’il y a quelques années, dans lequel un rescapé de la Shoah, ayant vécu caché à Berlin, nous rappelle qu’à l’époque, il existait des banc verts, pour le citoyen « normal », non-Juif et des bancs jaunes, pour les Juifs.

L’accès de bon nombre de lieux publics, tels le cinéma, étaient également prohibés aux Juifs.
Le Juif était contraint de porter l’infâme «  étoile jaune » qui le métamorphosait instantanément en reclus de la société.

Un projet risquant de raviver des stéréotypes et préjugés

De plus, cette initiative risque de renforcer les stéréotypes et les préjugés envers la communauté juive. En créant une ligne de bus spécialement pour les Juifs, cela alimente l'idée que cette communauté a besoin d'une protection spéciale, renforçant ainsi l'image du Juif comme étant différent des autres personnes. Cela peut conduire à une marginalisation et à une stigmatisation accrue des Juifs.

Soulignons que l’identité juive dérange bon nombre d’individus, et je l’ai expérimenté moi-même après ma conversion au Judaïsme, car j’ai vu des gens se détourner de moi, allant jusqu’à reprocher ma conversion.

Le Juif dérange, par sa pensée, par ses us et coutumes, et son refus de s’assimiler aux coutumes des nations. S’il est vrai que le Juif est «  kadosh », séparé, de par son alimentation ( la cashrut) et de par des coutumes rejetant toute forme d’idôlatrie, être un bon Juif n’est pas incompatible avec le fait d’être un bon citoyen, respectueux des lois et de son environnement, et de vivre en bonne intelligence dans la société.

Enfin, cette ligne de bus dédiée aux Juifs peut également avoir des conséquences néfastes sur la communauté elle-même. En créant un espace fermé et isolé, cela peut limiter les interactions et les échanges avec les autres communautés. Cela peut également nuire à l'intégration des membres de la communauté juive dans la société britannique dans son ensemble.

J’ai habité à Londres de 2006 à 2013, et je connais bien le quartier de Stamford Hill, car j’ai habité le quartier de South Tottenham se situant à proximité de Stamford Hill. A l’époque, il n’y avait aucune tension entre Juifs et non-Juifs. Je garde d’ailleurs un souvenir assez extraordinaire des fêtes de Pourim à Stamford Hill avec des défilés joyeux où ne nombreux Juifs déguisés parcouraient les rues en diffusant des mélodies entrainantes. Tout le monde semblait heureux d’assister au spectacle et beaucoup participaient en dansant ou en faisant des signes de la main.

La haine contre cette communauté s’est soudain réveillée à cause des conflits Israël-Palestine.

J’ai également connu des personnes juives de Golders Green par le passé, car je me déplaçais beaucoup dans Londres par rapport à une clientèle qui prenait des cours de langues avec moi.

Les motivations de Sadiq Khan

Il serait judicieux de s’interroger sur les motivations de Sadiq Khan.

En ce qui me concerne, et cette opinion n’engage que moi, je suis très dubidative quant au bien-fondé de ce projet de la part d’un sympathisant de la «  cause palestinienne » et qui déclarait il y a quelques années, que les citoyens londoniens devaient « s’habituer aux actes de terrorisme perpétrés dans la Capitale du Royaume-Uni ».
Je ne pense pas que ce projet soit bienveillant et je ne pense pas non plus que cet homme se préoccupe vraiment du bien-être des Juifs en Angleterre.

Bien que condamnant officiellement les actes du Hamas, la sincérité de cet homme me paraît questionnable.

Ne serait-il pas plus judicieux et plus sage de renforcer la sécurité du pays, d’une manière générale ?

En conclusion :

Il est important d’apprendre les leçons du passé et j’y suis très sensible, non seulement en tant que personne juive, mais également de par les témoignages des temps de guerre qui m’ont été transmis par mes grands-parents et par d’autres membres de ma famille.

Plus que jamais, il est primordial d’éduquer les gens sur le passé, l’histoire en Europe et l’histoire d’Israël.

Le dénominateur commun déclencheur de beaucoup de haines est ,au travers des siècles, en grande partie dû à l’ignorance.

Le peuple juif est un peuple phare dans l’histoire de l’humanité et il y a toute sa place.

Sources :

Bus linking two north London boroughs launches in bid to improve safety for Jewish community | Evening Standard

New busline hopes to improve safety for Jewish Londoners | Israel National News - Arutz Sheva

London forced to introduce new bus route 'to help Jews feel safe when they travel' as antisemitism surges (msn.com)

© 2024 Isabelle Elisheva Esling

Israël : Tsfat (Safed), la Mystérieuse et la Mystique d'Isabelle Esling

Israël : Tsfat (Safed), la Mystérieuse et la Mystique d'Isabelle Esling

               Tsfat (Safed), la Mystérieuse et la Mystique

J’ai découvert la ville de Tsfat (Safed) en septembre 2017, lors de mon deuxième voyage en Terre d’Israël. J’avais décidé que ce bref séjour d’une semaine serait consacré à la Galilée uniquement.

Il va sans dire, pour ceux qui me connaissent, que j’élus domicile à Tveriah (Tibériade), ma ville favorite entre toutes.

C’est donc au départ de Tveriah que j’allais débuter une série d’explorations.

Un ami, connaissant mon attrait pour les choses mystiques, m’avait conseillé de visiter absolument Tsfat, et surtout d’y flâner sans regarder ma montre, afin de pouvoir y faire des rencontres intéressantes.

Mes expériences personnelles à Tsfat

Première rencontre

Lors de ce premier séjour à Tsfat, je pris place sur la terrasse du Café Bagdad et mon regard se porta sur un monsieur d’un certain âge, qui discutait passionnément avec son interlocuteur, en anglais, sur des questions halakhiques concernant le statut de la femme.

Tous deux ne partageaient absolument pas le même avis, et la discussion fut assez mouvementée. Je pensais que ce monsieur était un rabbin, car il était pourvu d’une longue barbe blanche.

1ere rencontre avec Elyahou à Sfat

1ere rencontre avec Elyahou à Sfat

C’est lorsque son interlocuteur prit congé que je découvris qu’il ne l’était pas, car je lui adressai directement la parole. Il s’appelait Eliyahu et était un Juif orthodoxe pratiquant ayant fait son alyah depuis plus de 20 ans d’Afrique du Sud.

Malheureusement, Eliyahu oublia de me laisser ses coordonnées ce jour-là et je pensais que nous ne nous reverrions plus. Cependant,  un extraordinaire concours de circonstances me permit de le retrouver lors de mon troisième séjour en Israel, où je passai plusieurs nuitées à Tsfat, au coeur de la vieille ville.

Deuxième rencontre

Ce même jour, au cours d’une balade dans le quartier des artistes, je fis la connaissance de l’artiste David Friedman, dont la thématique est la kabbale cosmique et, à ma grande surprise, il me reçut chez lui, me présenta à sa femme et me proposa du thé ainsi qu’un dessert merveilleux à base de dattes dont la saveur m’est restée en mémoire. Nous avons passé quelques heures à discuter de kabbale et j’ai évidemment appris quantité de choses.

Troisième rencontre

Lors de mon troisième voyage en Israel, en janvier 2018, je fis la connaissance d’un individu aussi étrange que mystérieux et mystique. Je m’abstiendrai volontairement de mentionner son nom car ce monsieur, très féru de kabbale abusa de cette science à des fins personnelles et finit dans un hôpital psychiatrique.

C’est néanmoins grâce à lui que je pus retrouver mon ami Eliyahu lors d’une promenade du vendredi matin pendant laquelle je m’efforçais à trouver des repas préparés pour Shabbat, car je n’avais pas envie de faire la cuisine.

Je vécus, durant ce séjour, des choses assez extraordinaires relevant du domaine mystique, mais je n’entrerai pas dans les détails. Notons simplement que tout est facilité à Tsfat pour passer un Shabbat merveilleux et dans les meilleures conditions.

C’est lors de ce Shabbat précis du mois de janvier 2018 que je visitai la suprenante synagogue bleue Abouhav, dont l’architecture me laissa sans voix. Je pénétrai dans l’aire de prière destinée aux femmes, au premier étage, et j’eus l’impression lors de cette montée de m’élever également spirituellement, car les chants des hommes en contrebas s’élevaient vers nous dans des conditions acoustiques exceptionnelles.

En juin 2019, dans la période de Shavuoth, je fis l’expérience d’un Erev Shabbat dans la synagogue Carlebach. Ce fut une expérience mémorable, car nous nous tenions tous dans un cercle et nous nous donnions la main en chantant «  lekha Dodi » et en regardant le soleil se coucher à l’horizon.

Je me souviens également d’un jeune homme, qui semblait toujours surgir de nulle part, et qui me saluait avec un grand sourire. Un vendredi matin, il m’avait apporté un beignet de pommes de terre farci aux légumes et la plupart du temps, dès qu’il me voyait, il me bombardait de questions de toutes sortes en hébreu. J’ai malheureusement oublié son nom, mais je sais que quand je reviendrai à Tsfat, il y a de grandes chances que nos chemins se croisent à nouveau.

Mon expérience de volontariat à la librairie anglophone Edith Geiger en 2020

Durant les 7 mois où j’ai eu la chance d’habiter à Tveriah (Tibériade), j’ai eu envie de tenter l’expérience du volontariat en Israel et j’ai donc postulé à une offre sur Facebook.

On m’a informé qu’il y avait une possibilité pour moi de faire deux heures de volontariat le lundi soir, de 19h à 21h et je pris donc rendez-vous avec la personne responsable du volontariat.

Je fus amenée à collaborer avec une personne dénommée Lyora, à l’accueil, où nous étions toutes deux chargées de répertorier et d’enregistrer les livres que les gens rapportaient ainsi que ceux qu’ils empruntaient. Nous étions également chargées de guider les personnes dans les différentes sections de la librairie. Cette petite pause hebdomadaire me permit de connaître de nombreuses personnes résidant à Tsfat, et quelquefois, lorsque l’occasion se présentait, d’échanger quelques mots avec eux.

J’étais néanmoins toujours contente de rentrer à Tveriah, que je considérais comme « ma ville ».

Que dire d’autre sur Tsfat ?

Tsfat est le berceau de la kabbale et de très grandes âmes juives y ont vécu.
J’aurais bien voulu rencontrer le rabbin Alon Anava, un rabbin très influent à Tsfat, mais il était absent ce jour-là et la rencontre n’a pas eu lieu.

Tsfat est une ville aux vibrations très élevées, très subtiles, et il est facile d'être submergé spirituellement. Bien que la ville abrite de nombreuses belles âmes, elle abrite aussi quelques fous.

Je me souviens d’une exploration solitaire de la ville et de mon passage dans ses ruelles, de la contemplation de ses portes bleues et des quelques notes de musique provenant d’un piano qui avaient agréablement surpris mes oreilles…

Le bleu de Sfat

Le bleu de Sfat

Tsfat, tout comme Tveriah, Jérusalem et Hebron, possède le statut de « ville sainte » et à ce titre, l’ambiance qui y règne est si particulière.

Son panorama est magnifique et si la ville est chaude en été, il faut savoir que ses hivers sont très rigoureux, car elle est située en altitude.

Tsfat au cœur des conflits historiques

Mais derrière cette apparence pacifique et mystique, Tsfat a également une histoire mouvementée, marquée par des luttes incessantes pour le contrôle de la région.
Située à un point stratégique dans le nord d'Israël, la ville a été le théâtre de batailles majeures entre croisés, musulmans, et forces juives.

Tombe d'Isaac Louria kaballiste

Tombe d'Isaac Louria kaballiste

 

Pendant les Croisades au XIIe siècle, Tsfat a joué un rôle clé.
Elle fut un bastion important pour les croisés, qui y construisirent une forteresse pour sécuriser leurs routes vers Jérusalem.
Cependant, les Ayyoubides, sous la direction de Saladin, ont assiégé et repris la ville aux croisés en 1188, lors de leur reconquête de la Terre Sainte. Cette bataille marqua un tournant dans l'histoire de Tsfat, et la ville passa sous domination musulmane pendant plusieurs siècles.

Sous les Mamelouks, puis plus tard les Ottomans, Tsfat continua à être une place stratégique. Au fil du temps, elle devint un refuge pour les communautés juives fuyant les persécutions en Europe et au Moyen-Orient, surtout après la Reconquista en Espagne et l’expulsion des Juifs en 1492.

Une Résilience Mystique

Malgré les nombreux sièges et invasions, la ville a toujours retrouvé son caractère mystique et spirituel.
À chaque époque de trouble, Tsfat a su se réinventer tout en conservant son héritage ésotérique et son rôle de centre religieux.

Ses montagnes et vallées, souvent enveloppées de brume, lui donnent une aura de mystère et de résistance, comme si la ville elle-même puisait sa force dans les secrets qu’elle renferme.

Aujourd'hui, Tsfat continue de fasciner tant par son histoire violente que par sa sérénité apparente. La ville attire non seulement des pèlerins juifs, mais aussi des touristes du monde entier, curieux d'explorer ses rues pavées, ses secrets spirituels et son passé guerrier.

La Couleur Bleue : Un Symbole Mystique

Le bleu mystique de Sfat

Le bleu mystique de Sfat

 

Dans les ruelles de Tsfat, l’omniprésence du bleu frappe immédiatement le visiteur. Les portes, les fenêtres, et parfois même les murs sont peints dans différentes nuances de cette couleur, qui a une signification profonde dans la tradition juive et kabbalistique.

Le bleu, appelé « tekhelet » (תכלת) en hébreu, symbolise le divin et l'infini.

Selon la kabbale, cette couleur représente le ciel et les mondes spirituels, rappelant à ceux qui la contemplent la connexion entre la Terre et le royaume céleste.

Le tekhelet (תכלת) était autrefois associé aux tzitzit (ציצית) – les franges rituelles des vêtements des anciens Juifs – en raison du lien de cette couleur avec la mer, le ciel et, par extension, avec HaShem.

Dans Tsfat, cette couleur sacrée est utilisée pour éloigner les mauvais esprits (shedim – שדים) et pour attirer des bénédictions. Elle renforce aussi l'ambiance sereine et mystique qui plane sur la ville, où le quotidien semble baigné dans une lumière spirituelle.

Le bleu couleur sacrée à Sfat

Le bleu couleur sacrée à Sfat

 

La Ruelle du Messie : Un Passage Vers le Mystère

L'autre élément fascinant de Tsfat est la légendaire « ruelle du Messie » (סמטת המשיח), un petit passage au cœur de la vieille ville, empreint de mystère et d'attente spirituelle.

Selon la tradition locale, c'est par cette ruelle que le Messie (Mashia'h – משיח) passera lorsqu'il viendra enfin sur Terre pour apporter la rédemption (Geoula – גאולה) au peuple juif.

Les habitants de Tsfat, et plus largement les érudits de la Kabbale, croient en l'avènement d'une ère messianique, où le monde sera transformé par la révélation divine.

Cette petite rue, parfois difficile à trouver pour ceux qui ne la connaissent pas, est marquée par une ambiance particulière. C’est un lieu où les croyants et les chercheurs de vérité viennent méditer, espérant sentir l'énergie mystique qui y règne. Certains disent même avoir ressenti une force spirituelle inhabituelle en traversant cet étroit passage, comme si le temps et l'espace y étaient suspendus en attente de quelque chose de grandiose.

En conclusion :

Nichée dans les montagnes de la Galilée, Tsfat ( Safed), est l'une des villes les plus anciennes et les plus énigmatiques d'Israël. Connue pour sa spiritualité unique et son ambiance mystérieuse, Tsfat a joué un rôle central dans l'histoire religieuse et militaire de la région. Cette cité est aujourd'hui réputée pour être un haut lieu du mysticisme juif, notamment grâce à la kabbale, mais elle a également été témoin de conflits sanglants entre croisés, musulmans et juifs à travers les âges.

Le nom צפת vient du verbe לצפות, regarder, observer, guetter, car son altitude en faisait un point d’observation stratégique par rapport aux invasions d’ennemis.

Venez-vous imprégner de son atmosphère !

Sources :

Safed — Wikipédia (wikipedia.org)

https://www.youtube.com/watch?v=vaBHcfqRv-0

https://www.youtube.com/watch?v=adekPxWwnks

© 2024 Isabelle Elisheva Esling

L'histoire juive d'Israël : Le joyau de la ville d’Akko (Acre)- la synagogue tunisienne Or Torah -photos-

L'histoire juive d'Israël : Le joyau de la ville d’Akko (Acre)- la synagogue tunisienne Or Torah

Le joyau de la ville d’Akko (Acre) : la synagogue tunisienne Or Torah

Lors de mon troisième voyage en Eretz Israel en janvier 2018, j'ai décidé de passer trois jours dans la magnifique ville d'Akko (Accre) en Galilée.
Bien que je n'avais jamais visité cette ville auparavant, sa réputation de beauté m'avait précédée.
Cependant, le lieu qui m'a le plus impressionnée dans cette charmante ville est sans aucun doute la synagogue tunisienne, connue sous le nom de « Or Torah » ou « synagogue Djerba ».

Je me souviens encore de cette belle journée de mi-janvier, où la température atteignait un agréable 21 degrés. Flânant au gré de mes envies, j'ai découvert cette splendide synagogue presque par hasard, dissimulée derrière un opulent citronnier.

Une Entrée Unique et des Mosaïques Éblouissantes

Dès la porte d'entrée, ornée de motifs représentant la terre d'Israël, j'ai été subjuguée par la singularité de cet édifice. Mais ce n'était qu'un prélude à ce qui m'attendait à l'intérieur.

L'histoire juive d'Israël : Le joyau de la ville d’Akko (Acre)- la synagogue tunisienne Or Torah

Synagogue Dherba tunis

En franchissant le seuil, j'ai été accueillie par une explosion de couleurs et de motifs : des mosaïques richement détaillées recouvraient chaque surface, du sol au plafond.

La beauté et la complexité de ces œuvres d'art étaient tout simplement époustouflantes.
Mes mots ne peuvent rendre justice à la splendeur de ce lieu sacré.

Histoire de la Synagogue Tunisienne d'Akko en Galilée

La synagogue tunisienne d'Akko, située au cœur de la vieille ville historique d'Akko en Galilée, est un monument emblématique témoignant de la riche histoire et du patrimoine culturel des Juifs tunisiens.

Fondée en 1955 par des immigrants juifs venus de Tunisie, peu après la création de l'État d'Israël en 1948, cette synagogue unique se distingue par ses mosaïques élaborées, ses fresques colorées et ses vitrages artistiques, reflétant le mélange des influences culturelles tunisiennes et israéliennes.

L'histoire juive d'Israël : Le joyau de la ville d’Akko (Acre)- la synagogue tunisienne Or Torah

L'histoire juive d'Israël : Le joyau de la ville d’Akko (Acre)- la synagogue tunisienne Or Torah

 

Les années 1950 furent marquées par une vague d'immigration massive de Juifs d'Afrique du Nord vers Israël, cherchant à fuir les tensions politiques et sociales dans leurs pays d'origine.

La synagogue tunisienne d'Akko a été construite pour servir de lieu de culte et de rassemblement pour ces nouveaux arrivants, leur offrant un espace où ils pouvaient pratiquer leur foi et préserver leurs traditions culturelles dans leur nouvelle patrie.

À l'entrée de la synagogue, une inscription en hébreu rappelle l'importance de la spiritualité et du respect dans ce lieu saint : "דע לפני מי אתה עומד" (sache devant qui tu te tiens).

Sa préservation et sa restauration continue sont essentielles pour maintenir vivante l'histoire des Juifs tunisiens en Israël et pour attirer des visiteurs du monde entier, curieux de découvrir cette pépite architecturale et historique en Galilée.

Les Croisés et la conquête musulmane à Akko (Accre)

Akko, une ville portuaire stratégique en Israël, a été un centre de conflits majeurs entre les Croisés et les musulmans au Moyen Âge.
Conquise par les Croisés en 1104, elle a été reprise par les musulmans en 1291, marquant la fin de la présence croisée en Terre Sainte.

L'histoire juive d'Israël : Le joyau de la ville d’Akko (Acre)- la synagogue tunisienne Or Torah

L'histoire juive d'Israël : Le joyau de la ville d’Akko (Acre)- la synagogue tunisienne Or Torah

Impressions d’Akko (Accre)

Mon bref séjour de trois jours m’a permis de m’imprégner de l’atmosphère particulière de la ville. Je me souviens d’une très bonne salade arabe ( à l’ail et au fromage blanc) dégustée dans un restaurant casher et de très bons falafels.

D’une manière générale, j’ai beaucoup aimé la vue panoramique sur la Mer Méditerrannée à perte de vue.

J’ai également exploré le square Yitzhak Rabin à Akko. C’est un espace public vibrant, apprécié pour ses jardins bien entretenus et ses installations modernes, offrant un lieu de détente au cœur de la ville historique.

La population est accueillante et je me sentais imprégnée une atmosphère relaxante de « dolce vita », assise à une terrasse d’un snack  et observant les gens aller et venir.

En conclusion :

Si vous ne deviez visiter qu’un seul endroit à Akko, optez pour la synagogue tunisienne Or Torah. Vous serez  séduits et éblouis par la beauté de ce lieu unique.

La synagogue sépharade Djerba constitue un trésor culturel et spirituel. Ce fut une expérience merveilleuse pour moi de pouvoir me plonger dans l’héritage vivant de la communauté juive tunisienne.

Sources

Synagogue tunisienne d'Acre - Profiter d'Israël (enjoyingisrael.com)

Tunisian Synagogue, Acco, Israel (youtube.com)

Or Torah Synagogue - OLD AKKO

© 2024 Isabelle Elisheva Esling

Histoire juive d'Israël : Mon Défi Personnel au Mont Tabor en Juin 2018

Mont Tabor

Juin 2018 : Mon Défi Personnel au Mont Tabor

Avertissement : l’ascension et la descente du Mont Tabor nécessite une bonne condition physique. Elle représente 22 kilomètres de marche au total.

Je suis une personne qui aime se lancer des défis.

Lors de mon voyage en Israel, fin mai-juin 2018, j’avais ciblé le Mont Tabor en Basse Galilée. J’avais décidé que je ferais l’ascension et la descente du Mont Tabor à pied, coûte que coûte. Je ne voulais en aucun cas prendre les cars de touristes, car j’avais vraiment envie de m’imprégner du lieu et de la nature environnante et ceci ne peut se réaliser qu’en solitaire et au prix d’une marche à pied de deux heures et demie aller, ce qui représente 11 kilomètres de distance jusqu’au sommet.

Le Mont Tabor apparaît assez petit lorsqu’on arrive à Kfar Tavor avec le bus depuis Tveriah
( Tibériade).

Histoire juive en Israël : Mon Défi Personnel au Mont Tabor en Juin 2018

Histoire juive en Israël : Mon Défi Personnel au Mont Tabor en Juin 2018

C’est à 30 minutes environ. Mais ne vous y méprenez pas, c’est une illusion d’optique : la montée vers le Mont Tabor est ardue, car elle se fait par un chemin en serpentins et elle est un peu raide par moments.

Je suis passée par plusieurs localités arabes, dont le village de Shibli, avant d’atteindre le sommet.
J’étais loin de me douter que j’allais faire la totalité du trajet à jeun, car j’ignorais que nous étions en période de Ramadan et que les localités avoisinantes étaient toutes des localités arabes musulmanes.

Ce fut donc une épreuve physique difficile pour moi, mais je ne regrette en rien cette expérience très enrichissante à tout point de vue.

L’importance du Mont Tabor dans le Judaïsme

Dans le Judaïsme, le Mont Tabor est beaucoup moins mentionné par rapport au Christianisme, mais il n’en demeure pas moins un signe de force et de foi.

La montagne représente un lieu de rassemblement et de préparation d’événements marquants, comme le montre l’histoire de Déborah et Barak. Sa situation géographique stratégique en tant que point culminant offrant une vue sur les vallées environnantes ajoute à son importance en tant que site de stratégie militaire et de surveillance dans l'Antiquité.

Le Mont Tabor est souvent intégré à la géographie symbolique de la Terre d'Israël. Il représente la force et la résilience du peuple juif face aux défis et aux difficultés. Les montagnes, en général, ont une signification particulière dans la tradition juive et symbolisent la proximité d’HaShem et le caractère sacré des hauts lieux.

Le livre des Juges, dans le Tanach, nous apprend que Barak et la prophétesse Déborah se sont battus à Sisera sur le mont Tabor et ont été victorieux avec l’aide d’HaShem. Déborah était une prophétesse et un juge en Israël, qui a conduit les Israélites à la victoire sur les Cananéens.

שופטים 4:6-7                                                                                                   

וַתִּשְׁלַח וַתִּקְרָא לְבָרָק בֶּן-אֲבִינֹעַם מִקֵּדֵשׁ נַפְתָּלִי וַתֹּאמֶר אֵלָיו הֲלוֹא צִוָּה יְהוָה אֱלֹהֵי יִשְׁרָאֵל לֵךְ וְהָלַכְתָּ לְהַר-תָּבוֹר וְלָקַחְתָּ עִמָּךְ עֲשֶׂרֶת-אֲלָפִים מִבְּנֵי-נַפְתָּלִי וּשְׁמוֹנֶה-אֲלָפִים מִבְּנֵי-זְבוּלוּן

  • שופטים 4:12-13    

וַיִּשָּׁמַע סִסְרָא כִּי-בָרָק בֶּן-אֲבִינֹעַם אָרוּף מִן-הַר-תָּבוֹר וְכִי-עִמּוֹ עֲשֶׂרֶת-אֲלָפִים אִישׁ בְּרִאשׁוֹן וּשְׁמוֹנֶה-אֲלָפִים אִישׁ מִבְּנֵי-זְבוּלוּן

Juges 4:6-7

  1. Elle envoya appeler Baraq, fils d’Abinoam, de Kédech en Nephtali, et lui dit : "N’a-t-il pas ordonné l’Éternel, Dieu d’Israël : Va, dirige-toi vers le mont Thabor et prends avec toi dix mille hommes des fils de Nephtali et des fils de Zabulon ?
  2. Je ferai venir vers toi, au torrent de Kichon, Sisera, le chef de l’armée de Jabin, avec ses chars et ses nombreuses troupes, et je le livrerai entre tes mains."

Juges 4:12-13

  1. On annonça à Sisera que Baraq, fils d’Abinoam, était monté sur le mont Thabor.
  2. Alors Sisera rassembla tous ses chars, neuf cents chars de fer, et toute l’armée qu’il commandait, depuis Harosheth-Goïm jusqu’au torrent de Kichon.

Symboliquement, le Mont Tabor est donc un lieu d’importance capitale pour la foi du peuple juif.

Histoire juive en Israël : Mon Défi Personnel au Mont Tabor en Juin 2018

Histoire juive en Israël : Mon Défi Personnel au Mont Tabor en Juin 2018

 

Importance du Mont Tabor dans le Christianisme

Dans le monde chrétien, le Mont Tabor est également très important, car il est le lieu supposé de la Transfiguration de Jésus.

Cet événement est rapporté dans les évangiles de Matthieu, Marc et Luc, ainsi que dans la seconde épître de Pierre.

(Évangile selon Matthieu 17:1-9 , Évangile selon Marc 9:2-10, Évangile selon Luc 9:28-36, Seconde épître de Pierre 1:16-18 )

En voici le récit détaillé dans l’évangile de Matthieu :

Évangile selon Matthieu 17:1-9

  1. Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les conduisit à l'écart sur une haute montagne.
  2. Il fut transfiguré devant eux; son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière.
  3. Et voici, Moïse et Élie leur apparurent, s'entretenant avec lui.
  4. Pierre prit la parole, et dit à Jésus : Seigneur, il est bon que nous soyons ici; si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie.
  5. Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les couvrit; et voici, une voix fit entendre de la nuée ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection : écoutez-le !
  6. Lorsqu'ils entendirent cette voix, les disciples tombèrent la face contre terre, et furent saisis d'une grande frayeur.
  7. Mais Jésus, s'approchant, les toucha, et dit : Levez-vous, n'ayez pas peur !
  8. Ils levèrent les yeux, et ne virent que Jésus seul.
  9. Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : Ne parlez à personne de cette vision, jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit ressuscité des morts.

Une église catholique se trouve au sommet du Mont Tabor. Dans celle-ci se trouve une fresque représentant la transfiguration de Jésus.

En conclusion :

L’ascension et la descente du Mont Tabor a été pour moi une expérience très enrichissante au cours de laquelle j’ai rencontré différentes populations ( des Arabes musulmans à Shibli, des jeunes Juifs explorant le parc naturel du KKL sur le chemin du Mont Tabor ainsi que quelques pèlerins allemands se rendant au Mont Tabor. C’est un endroit où différentes traditions et croyances se côtoient pacifiquement.

Le petit village en contrebas, Kfar Tavor, est par ailleurs, très sympathiques et les gens très aimables.

C’est épuisée et affamée que je revins à Tveriah ( Tibériade) et je remerciais l’Eternel pour la bonne nourriture qui se trouvait devant moi à mon retour.

Si vous êtes en bonne santé, prévoyez l’ascension du Mont Tabor, cela vaut vraiment le coup !

Sources

https://www.youtube.com/watch?v=Tf1hO7-hNzQ

https://www.youtube.com/watch?v=Fx2PpbOwaL0

https://www.youtube.com/watch?v=JGhPbsNeaQ4

https://www.youtube.com/watch?v=QqyS5Eyr5IA

© 2024 Isabelle Elisheva Esling

Israël : Les tombes de prophètes Haggai et Malachi à Jérusalem -photos-

Les tombes de prophètes Haggai et Malachi à Jérusalem par Isabelle Elisheva Esling

Les tombes de prophètes Haggai et Malachi à Jérusalem par Isabelle Elisheva Esling.
Quand je suis en Israel, je n’ai jamais de plan préétabli, du moins par rapport aux détails des lieux que j’envisage de visiter.

Fin mai 2019- début juin 2019, je savais que je voulais passer une semaine à Jérusalem, dans le quartier juif situé au cœur de la Vieille Ville.

Lors d’un précédent voyage à Jérusalem, j’avais découvert la tombe d’Avshalom, le fils rebelle du roi David aux cheveux longs et savamment entretenus, dont la forme étrange m’avait beaucoup intriguée.

Isabelle Elisheva Esling

Isabelle Elisheva Esling

En mai 2019, un de mes amis très proches était en déplacement en Asie et venait de perdre son oncle, un rabbin français originaire de Sarcelles, Yeshua Israel, dont le corps venait d’être transferé au cimetière de Jérusalem.
Je me trouvais justement à Jérusalem à ce moment là.
J’eus donc la chance de pouvoir me rendre sur sa tombe afin d’y prier. Par la même occasion, je pus également visiter les tombes de Menachem Begin et de son épouse.

C’est ensuite, en  explorant le Mont des Oliviers, que je découvris, de façon tout à fait fortuite, les tombes des prophètes Haggai (Aggée) et Malachai (Malachie).
Cette découverte m’émut, et je trouvais cela tellement extraordinaire de me trouver devant la tombe de prophètes du Tanach.

Le prophète Haggai

Aggée était l'un des prophètes œuvrant lors du retour de Sion, vers le 6ème siècle avant JC.
Ses prophéties apparaissent dans le deuxième livre des prophètes de la Bible, appelé en son honneur "Le Livre d'Aggée".

Il a appelé le peuple d'Israël à revenir et à construire le Second Temple après que l'arrêt des travaux ait provoqué un sentiment de désespoir parmi les habitants.
Haggai a souligné l'importance du Temple dans la vie du peuple et a promis que sa construction apporterait bénédiction et prospérité.

Dans la Bible hébraïque, les prophéties du prophète Haggai se trouvent dans le livre de son nom, Haggai ( Aggée en français) :
Aggée 1:1-2

La deuxième année du roi Darius, le premier jour du sixième mois, la parole de l'Éternel fut adressée par Aggée, le prophète, à Zorobabel, fils de Shaltiel, gouverneur de Juda, et à Josué, fils de Yotsadak, le grand prêtre, en ces termes :

  • "Ainsi parle l'Éternel-Tsebaot : Ce peuple prétend : Le temps n'est pas venu, le temps de bâtir la maison de l'Éternel."
  1. חגי א:א-טו - במקטע זה, חגי מזהיר את העם על רקע הפסקת בניית בית המקדש וקורא לשוב ולשכון בו, באופן שיחזור אליו התמיד והאור ואכן יראו

Dans cette section, Haggai met en garde le peuple contre le contexte de l'arrêt de la construction du Temple et appelle à y retourner et à y demeurer.

Le prophète Malachie

Dans le Tanach, Malachie est le dernier des 12 petits prophètes de la Bible.

Le livre de Malachie, portant le nom du prophète en question, contient des messages prophétiques adressés au peuple d'Israël à la fin de la période des prophètes, vraisemblablement vers le 5ème siècle avant notre ère.

Malachie évoquait le comportement du peuple, la nécessité d'une réforme morale et spirituelle, ainsi que du Jour de l’Eternel à venir, qui apportera la justice.

"Oh! Qu’il se trouve parmi vous quelqu’un pour fermer les portes, afin que vous n’allumiez pas inutilement le feu sur mon autel! Je ne prends aucun plaisir en vous, dit l’Éternel-Tsebaot, et je n’agrée point l’offrande de vos mains."

Malachie 1:10

מַלְאַכִּי א':י'

מִי יִתֵּן מִפְּנֵי ה' הִגִּישׁ מִנְחָה מְרֵעָה רָעָה הַמַּלְקִיחַ אֶת שֵׁמִי גָּדוֹל אָמַר ה' צְבָאוֹת וּכְבוֹדִי עַל גּוֹיִם

Il faut comprendre dans ce verset de Malachie un appel à la rectitude pour le peuple d’Israel et un retour de la sincérité dans le culte rendu à HaShem.

Le contexte historique et géopolitique au temps des prophètes Haggai et Malachie

À l'époque des prophètes Haggai et Malachai, Israël était sous domination perse après la destruction du premier temple.

Les prophètes essayaient d'encourager le peuple à rebâtir le temple et à rétablir le service des sacrifices après le retour de l'exil à Babylone.

La puissance politique et militaire de la Perse a influencé la situation intérieure de la Judée, et les relations avec les peuples voisins étaient importantes.

Cette période était cruciale pour le renouveau spirituel et la préservation de l'identité juive après une période de désolation.
Les prophètes Haggai et Malachie ont joué un rôle clé pour inciter le peuple à rebâtir le Temple et à rétablir les liens spirituels et religieux après l'exil.

Le Mont des Oliviers à Jerusalem

Le Mont des Oliviers à Jerusalem

En conclusion :

La découverte de ce lieu au gré d’une balade sur le Mont des Oliviers a été un événement très important pour moi.

Je suis vraiment très reconnaissante d’avoir eu la chance de visiter ce lieu dont la signification pour l’identité juive est d’importance capitale. Je vous invite à le visiter également.

Ressources

https://www.torah-box.com/torah-pdf/neviim/haggai/

https://www.torah-box.com/torah-pdf/neviim/malachie/2.html

© 2024 Isabelle Elisheva Esling

Histoire juive : Maale Gamla symbole de résistance juive dans le nord d'Israël

Histoire juive : Maale Gamla symbole de résistance juive dans le nord d'Israël

 Maale Gamla:le «Massada» du Nord d’Israel

S’il est un lieu qui mérite d’être connu de tout Israélien et de toute personne juive, c’est bien celui-ci.
En effet, au même titre que Massada, Maale Gamla est un symbole fort de résistance juive contre l’occupant romain à l’époque du Second Temple.

J’ai eu la chance de visiter ce lieu difficile d’accès situé sur le plateau du Golan en octobre 2019. De tous les lieux historiques et sites archéologiques, il est l’un de ceux qui m’a le plus marquée.

Difficile d’accès lorsque vous n’êtes pas véhiculé, le bus 57 à partir de la gare d’autobus de Tveriah ( Tibériade) est le bus qui vous conduira jusqu’à l’entrée du site. Il vous faudra ensuite marcher encore une vingtaine de minutes pour arriver jusqu’aux grilles du sites archéologique que vous pourrez visiter en échange de frais modiques ( dans les 25 shekels si mes souvenirs sont bons).

Histoire juive : Maale Gamla symbole de résistance juive dans le nord d'Israël

Histoire juive : Maale Gamla symbole de résistance juive dans le nord d'Israël

Dans mon cas, je n’ai pas eu la chance de trouver le bus 57 ce matin là et je suis montée dans le bus 52, qui me conduisit jusqu’à un carrefour, à 4km environ de Katzrin. C’est là que je découvris les ruines antiques de Selukia, connue également sous le nom de Eden Springs en anglais.

Selukia, un site antique paradisiaque

Selukia ou Eden Springs en anglais se compose de réservoirs d’eau captant l’eau de différentes sources.
La luminosité de ce site est réellement impressionnante et si je n’avais pas eu pour but ce jour là de rejoindre Maale Gamla, j’y aurais sans doute passé plus de temps.

Le nom Selukia provient du village archéologique Tel Salukia.

Certaines personnes pensent que ce site correspond au village antique juif de Selvekia, dont l’existence remonte au Second Temple.

On peut  observer à Selukia, outre les piscines d’eau, de nombreuses ruines antiques en pierre de basalte. Si vous êtes féru d’architecture et d’histoire, ce site vaut le détour.

Maale Gamla : la ville antique, symbole de résistance juive

La visite de la ville antique de Maale Gamla nécessite une bonne condition physique, car vous allez amorcer une descente sur des chemins escarpés et des pierres glissantes.
En toute honnêteté, et bien qu’étant très sportive, la descente vers la ville antique de Maale Gamla m’a paru bien plus difficile que l’ascension du Mont Tabor, à bien des égards, car j’ai dû faire très attention à ne pas trébucher sous un soleil de plomb.

Prévoyez également une bouteille d’eau et quelques victuailles car il n’y a pas de point de restauration, vous ne trouverez que quelques fruits secs ou des barres de céréales sur place ainsi que quelques boissons à la buvette.

Ceci étant dit, la visite de Maale Gamla , il faut absolument la faire, car elle est un témoignage d’histoire juive antique et le site est absolument magnifique!

Flavius Josèphe, traître au peuple juif ou historien de talent, ou les deux?

Peu importe comment l’on perçoit Flavius Josèphe ( Yosef ben Mattatiyahou ha Cohen de son nom de naissance), était un général combattant aux côté de son peuple dans la région de la Galilée et du Golan.

En raison du choix qu’il fit, dans les circonstances tragiques de l’an 67 de notre ère, de se rendre au Romains après la chute de Jopata, il se conduit en intermédiaire entre les deux peuples, c’est pourquoi on le considérait comme un traître dans les milieux juifs.

On peut cependant nuancer un peu ce propos, sachant que Flavius Josèphe cherchait avant tout à sauver sa peau et choisit la vie au lieu de la mort, ce qui est aligné également avec les principes du Judaïsme.

Cependant, il est vrai que de choisir entre la mort et l’assimilation en tant que Juif est un choix cornélien.

Estimons-nous heureux que Flavius Josèphe ait opté pour la vie, car il nous livre des informations très précieuses sur les batailles des Juifs contre les Romains ainsi que leurs mœurs pendant la période du Second Temple. Grâce à ses récits détaillés dans la « Guerre des Juifs », nous comprenons ce qui s’est passé à Maale Gamla.

La bataille de Gamla : une lutte acharnée des Juifs pour défendre leurs valeurs

La bataille de Gamla en 67, lors de la Première Guerre Judéo-Romaine, fut un épisode marquant où les forces romaines assiégèrent la forteresse de Maale Gamla.

Les défenseurs juifs, dirigés par Joseph ben Matityahu, utilisèrent les pentes abruptes et les fortifications naturelles pour repousser les assauts romains, infligeant de lourdes pertes.

Face à cette résistance acharnée, les Romains mirent en œuvre des béliersde lourds troncs d’arbre équipés de têtes en métal pour enfoncer les murs – afin de créer une brèche dans les défenses.
Après de nombreux efforts, ils réussirent à percer les murs et s'engagèrent dans un assaut final, menant à la chute de la forteresse et à un massacre des défenseurs.

En conclusion :

La prise de Gamla par les Romains marque un tournant dans la répression de la révolte juive, démontrant l'efficacité des techniques de siège romaines contre des fortifications bien défendues.

La bataille révéla la ténacité des défenseurs juifs, résolus à ne faire aucun compromis avec l’occupant romain et qu’ils payèrent au prix de leur vies.

Les écrits de l’historien Flavius Josèphe constituent un précieux témoignage du déroulement de la bataille de Maale Gamla.

Isabelle esling à la découverte d'Israël

Isabelle Esling à la découverte d'Israël

Venez visiter ce site historique extraordinaire, vous ne le regretterez pas!

Sources

https://www.herodote.net/La_bataille_de_Gamla_une_forteresse_en_Galilee-synthese-1656.php

https://www.youtube.com/watch?v=5FoVuFEXVQE

https://www.antiquities.org.il/article_f.aspx?sec_id=25&subj_id=240

© 2024 Isabelle Elisheva Esling

La notion de kedousha dans le Judaïsme par Isabelle Elisheva Esling

La notion de kedousha dans le Judaïsme par Isabelle Elisheva Esling

La notion de kedousha dans le Judaïsme par Isabelle Elisheva Esling

La notion de kedousha dans le Judaïsme par Isabelle Elisheva Esling

La notion de kedousha dans le Judaïsme

En raison de l’influence du Christianisme, en particulier dans la société occidentale, beaucoup de personnes se font une représentation erronée de la kedousha קדושה , la sainteté dans le Judaïsme.

En effet, la קדושה, sainteté, en hébreu, signifie tout d’abord séparation.

De même, HaShem aussi appelé הקדוש ברוך הוא, le Saint, béni soit-Il, est avant tout, le Tout Autre, le Séparé, dont il nous est ordonné d’être saints, donc séparés comme lui.

Dans l’imaginaire populaire, l’être  saint est une personne qui ne commet presque pas d’erreurs, qui est en prière de façon permanente, se retirant du monde et vivant dans l’ascèse.

Bien qu’il existe ,au sein du Judaïsme, des modèles de personnes comme le nazir Shimshon ou le prophète Samuel , entièrement consacrés au Tout Puissant, à qui la consommation du fruit de la vigne et de toute boisson fermentée sera interdite, et qui seront tenus de faire pousser leurs cheveux pendant toute la durée de leur nazirat, tout Juif est appelé à être kadosh, séparé.

En quoi consiste la kedousha pour un Juif ?

Il est écrit clairement dans le livre du Lévitique, Chapitre 11, verset 44 :

"Car je suis l'Éternel, votre Dieu ; vous vous sanctifierez et vous serez saints, car je suis saint ; et vous ne souillerez pas vos âmes par tous les reptiles qui rampent sur la terre."

ויקרא י״א:מ״ד
כִּי אֲנִי יְהוָה אֱלֹהֵיכֶם, וְהִתְקַדִּשְׁתֶּם וִהְיִיתֶם קְדֹשִׁים, כִּי קָדוֹשׁ אָנִי; וְלֹא תְטַמְּאוּ אֶת-נַפְשֹׁתֵיכֶם בְּכָל-הַשֶּׁרֶץ הָרֹמֵשׂ עַל-הָאָרֶץ.

L’injonction est claire pour tout Juif de se sanctifier et d’être saint.
Mais quelle est la signification de la sanctification dans le cadre du Judaïsme?

Il s’agit de vivre différemment du reste des autres peuples de la terre et de se conformer aux prescriptions de la Torah et de la halacha.

Tout d’abord et avant tout, la kedousha pour une personne juive réside dans l’observance des mitzvoth de la Torah. C’est en cela que le peuple juif se distingue des autres nations.

L’observance du repos de Shabbat et des fêtes juives est le point central de cette kedousha, mais également le respect des règles de la cashrout ainsi que de la pureté familiale ( le passage au mikveh, par exemple).

La transmission de la tradition juive de génération en génération

דברים ו׳:ד-ט

ד שמַע, יִשְׂרָאֵל: יְהוָה אֱלֹהֵינוּ, יְהוָה אֶחָד.הוְאָהַבְתָּ, אֵת יְהוָה אֱלֹהֶיךָ, בְּכָל-לְבָבְךָ וּבְכָל-נַפְשְׁךָ, וּבְכָל-מְאֹדֶךָ.ווְהָיוּ הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה, אֲשֶׁר אָנֹכִי מְצַוְּךָ הַיּוֹם--עַל-לְבָבֶךָ.זוְשִׁנַּנְתָּם לְבָנֶיךָ, וְדִבַּרְתָּ בָּם, בְּשִׁבְתְּךָ בְּבֵיתֶךָ וּבְלֶכְתְּךָ בַדֶּרֶךְ, וּבְשָׁכְבְּךָ וּבְקוּמֶךָ.חוּקְשַׁרְתָּם לְאוֹת, עַל-יָדֶךָ; וְהָיוּ לְטֹטָפֹת, בֵּין עֵינֶיךָ.טוּכְתַבְתָּם עַל-מְזֻזוֹת בֵּיתֶךָ, וּבִשְׁעָרֶיךָ.

Deutéronome 6 : 4-9 ( version du rabbinat)

Écoute, Israël ! L’Éternel est notre Dieu, l’Éternel est Un. Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir.
Que ces paroles que je te recommande aujourd’hui soient gravées dans ton cœur.
Tu les enseigneras à tes enfants, tu en parleras quand tu séjourneras dans ta maison, quand tu marcheras en chemin, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras.
Tu les attacheras comme un signe sur ta main, elles seront comme des fronteaux entre tes yeux ; tu les inscriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes.

Le Shema Israel est le fondement de la foi juive.

La subtilité de ce mot, שמע, écoute ou entends, est qu’il met l’accent sur l’écoute, mais l’hébraïsant remarquera qu’il se termine par la lettre ע, ayin.

Le mot עין, œil, implique également de regarder, d’observer.

De cette observation de la tradition juive et de sa répétition quotidienne, nait l’observance.

Nous pouvons constater de manière claire dans ce passage que la kedousha réside non seulement dans l’apprentissage et la mémorisation du Shema Israel, mais également dans sa transmission de génération en génération.

La mezouzah est placée devant nos portes afin de nous rappeler que nous devons honorer HaShem tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos demeures.

Le statut des Cohanim

Le verbe hébreu כִּהֵן (kihen), signifiant « diriger » ou « officier en tant que prêtre », fait référence à la fonction sacrée des Cohanim dans la supervision des rites religieux et des sacrifices dans le Temple.

Le Cohen, de par son statut, possède un degré de kedousha plus important.
En raison de cela, et pour conserver leur statut de pureté rituelle, il lui est interdit d’entrer en contact avec un mort.

Ils sont autorisés à assister uniquement à l’enterrement de parents très proches ( père, mère, frère ou sœur, fils ou fille).

La kedousha dans la kabbale et dans le Hassidisme

Il est important de souligner que dans le Hassidisme ainsi que dans la kabbale juive, la kaballah, la kedousha revêt une dimension plus profonde et plus mystique dans l’union à l’essence divine.

Le kabbaliste ainsi que le Hassid consacrent souvent de longues heures à l’étude mystique et à des pratiques dévotionnelles.
La proximité avec le Saint, béni soit-Il, est une forme de kedousha élevée.

La personne juive prend  activement part à ce monde

Contrairement au Christianisme mettant plus l’accent sur le monde à venir עולם הבא, la personne juive est plus axée sur le monde présent עולם הזה.
La personne juive sanctifie son temps présent par l’accomplissement des mitzvoth.
La jouissance des plaisirs terrestres se trouve justifiée dans le Judaïsme lorsqu’elle est alignée avec les mitzvoth.

Dans le Christianisme, le monde à venir est la finalité et les actions dans le temps présent constituent une préparation pour le monde à venir.

En conclusion :

La kedousha dans le Judaisme se traduit par une séparation des autres nations par la pratique de la tradition juive, l’accomplissement des mitzvoth et la transmission des coutumes juives de génération en génération.

Cette transmission a permis au peuple juif de survivre en tant que peuple unique ayant accepté le joug de la Torah sur le Mont Sinai. Chaque acte de dévotion, aussi anodin puisse-t-il paraître, renforce chez la personne juive son unicité, sa kedousha et son lien avec le divin.

Sources

https://www.lamed.fr/index.php?id=51&art=2705

https://www.modia.org/priere-kedousha.html

https://www.lamed.fr/index.php?id=51&art=2549

https://www.lescahiersjeremie.com/post/la-saintete-dans-le-judaisme

   

© 2024 Isabelle Elisheva Esling

La synagogue antique de Kfar Nachum appelée la synagogue de Jésus -photos-

Histoire juive en Israël : La synagogue antique de Kfar Nachum acquise par les Franciscains

La synagogue antique de Kfar Nachum appelée aussi la synagogue de Jésus

A partir de Tveriah (Tiberiade), il est facile d’accéder à la ville antique de Kfar Nachum en prenant le bus 450.

Vous descendrez à Tzomet Kfar Nachum et vous emprunterez un petit chemin qui longe le lac de Kinneret sur quelques kilomètres.

Histoire juive en Israël : La synagogue antique de Kfar Nachum acquise par les Franciscains

Histoire juive en Israël : La synagogue antique de Kfar Nachum acquise par les Franciscains

Ce chemin est très agréable et je conseille à tout promeneur de prendre son temps pour observer le lac ainsi que les lézards qui se cachent malicieusement aux creux des rochers.

J’ai emprunté ce chemin à deux reprises, une fois en septembre 2017 et une deuxième fois en juin 2018, car la première fois, à ma grande déception, j’avais trouvé le portail fermé. En effet, j’étais arrivée à 16h45, et il était trop tard pour les visites.

Le village antique de Kfar Nachum

Il faut savoir que le site abritant cette synagogue, souvent qualifiée de synagogue «judéo-chrétienne », est géré par les Catholiques et est considérée d’importance majeure dans le christianisme en raison de la présence de Jésus et de ses disciples en ce qui fut autrefois un petit village de Galilée.

Le mot kfar,  כפר,  en hébreu signifie village. Nachum, נחום, se rapporte tout simplement au nom d’une personne. On a souvent attribué Kfar Nachum au prophète Nachum, ayant vécu au 7ème siècle avant notre ère. Signalons que le mot Nachum , נחום, signifie « Le Consolateur » en hébreu. On sait de ce lieu qu’il fut un village commerçant de pêcheurs.

On suppose que Jésus ainsi que son disciple Pierre (Simon fils de Yona) y auraient établi leur résidence. On peut observer sur ce site, les restes d’une maison antique, la maison supposée de Pierre , dont le nom a été traduit maladroitement en hébreu par ‘פטר הקדוש’.

Les fondations de cette maison sont très difficilement observables, car une église a été construite par dessus celles-ci.

Signalons enfin qu’au 1er siècle, les communautés juives liées à Jésus étaient considérées comme juives et fréquentaient assidûment les synagogues. Le schisme a eu lieu en l’an 321 avec le Concile de Nicée.

La synagogue antique de Kfar Nachum

Rares sont les synagogues datant du 1er siècle en si bon état.
Contrairement à la synagogue de Chorazim, celle-ci est construite en pierres blanches et sa structure est plutôt imposante.

Cette synagogue contraste avec le habitations de basalte du lieu. On est en droit de s’interroger sur l’opulence de la synagogue de Kfar Nachum, alors que les habitants de ce lieu n’arboraient aucun signe de richesse particulier. Des fouilles archéologiques ont révélé que les fondements de la synagogue antique étaient en fait de basalte et que la pierre blanche fut ajoutée par la suite.

Bien que Flavius Josèphe ne mentionne pas explicitement la synagogue de Kfar Nachum, l’historien parle des synagogues de Galilée en tant que lieux où l’on enseigne la Loi ( la Torah).

Références talmudiques

Voici quelques références talmudiques qui confirment l’importance de la synagogue de Kfar Nachum.

  • Le Talmud de Jérusalem : Berakhot 8c (4:1) mentionne explicitement la synagogue de Kfar Nachum dans le contexte de la prière et nous comprenons, au travers des mots de rabbi Hanina, l’importance du site en lui-même ainsi que de sa synagogue.

            Rabbi Hanina : Celui qui prie à Kfar Nahum, même s'il n'est pas dans la synagogue, c'est   comme s'il était dans la synagogue.

  • Le Talmud de Babylone : (Avoda Zara 8a) il y est fait référence à la présence d’idôles au sein de la synagogue de Kfar Nachum. Avoda zara est un terme hébreu signifiant «  culte étranger, idôlatrie)

          La synagogue de Kfar Nahum... où des fragments d'idoles ont été suspendus jusqu'à après Pessach.

           Les pierres témoignent  également de l’importance du lieu

  1. Les fouilles archéologiques à Kfar Nachum nous révèlent que la synagogue aux pierres blanches construites sur une base de basalte remontent à la période du Second Temple
    ( 1er siècle de notre ère) et qu’il s’agit précisément d’un lieu de culte juif.
  2. L’existence d’une base de basalte si typique des constructions galiléennes nous permet d’affirmer de manière infaillible qu’il s’agissait bien d’un lieu de culte juif ayant une communauté active.

En conclusion :

Malgré l'intérêt certain que la synagogue antique de Kfar Nachum représentait pour le patrimoine juif, elle fut acquise par la communauté des Franciscains en 1894. Malheureusement le site en question n’était pas au coeur des priorités des Juifs au regard de la situation géopolitique, géographique et historique d’Israel au 19ème siècle. C’est pourquoi il ne fut jamais revendiqué ni même racheté par les Juifs.

Il convient cependant de souligner son importance pour le peuple juif, car elle témoigne d’une vie religieuse et communautaire juive au 1er siècle de notre ère avant la destruction du Second Temple.

Sources

https://en.wikipedia.org/wiki/Capernaum

https://www.noemiegrynberg.com/pages/tourisme/capharnaum-la-cite-juive-oubliee.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Capharna%C3%BCm

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Histoire juive en Israël : La synagogue antique de Chorazim -photos-

Histoire juive en Israël : La synagogue antique de Chorazim

                                   La synagogue antique de Chorazim

J’ai un esprit très aventurier, en particulier en Israël, car je suis férue d’histoire juive et d’archéologie.

Un matin d’octobre 2018, je décidai donc d’explorer la synagogue antique de Chorazim depuis Tveriah. Étant partie un peu à l’aveuglette avec le bus 450, je ne savais pas exactement où cette synagogue se situait.

Le chauffeur de bus pensait sans doute que je parlais du village agricole lorsque je mentionnai Chorazim et il me conseilla de m’arrêter à Tzomet Vered HaGalil. A partir de là, je me suis rendue au village agricole de Chorazim.

J’entrai donc par le portail du village, et j’explorai ce site très bien entretenu.

Là bas, j’ai rencontré un Israélien à qui j’ai exposé mon envie de voir le site antique. Ce site se trouvait à plusieurs kilomètres, mais cet habitant du village eut la gentillesse de m’y déposer en voiture.

Il faut noter que l’orthographe de Chorazim varie. On retrouve tantôt, Chorazim, Chorazin et Chorazaïn.

Le village agricole de Chorazim

J’aimerais insister sur le fait que même si j’ai découvert ce lieu par pure coïncidence étant à la recherche du lieu antique de prime abord, le village agricole de Chorazim vaut vraiment le détour. En effet, le site est merveilleusement bien aménagé avec quantité d’arbres et de fleurs et le paysage est vraiment magnifique.

Je m’y suis reposée quelques instants et j’ai vraiment apprécié la sérénité qui se dégageait de ce lieu.

Quelle est la différence entre un village agricole et un kibboutz ?

Contrairement au kibboutz, qui est structuré de façon plus communautaire, le village agricole permet à chacun de ses habitants de vivre indépendamment. Il existe bien entendu, une vie communautaire structurée mais dans le respect de la vie privé de chacun.

La plupart des habitants sont impliqués dans des activités agricoles, touristiques ou la culture de fruits, par exemple. Le village propose bien entendu des activités éducatives et communautaires pour les enfants de ses résidents.

La synagogue antique

L’origine de la synagogue antique, se caractérisant par sa pierre volcanique, remonte au 3ème-4ème siècle de notre ère.

Je l’ai visitée par une chaude journée d’octobre 2018, où les températures avoisinaient 35 degrés Celsius. L’atmosphère y était très pesante, car il y avait très peu d’air et de grosses mouches y volaient.

Cette synagogue est relativement bien conservée et on y retrouve le « siège de Moïse » et la trace d’un mikveh.

Cette synagogue est mentionnée dans le Talmud, car les sages de la Torah s’y assemblaient afin de débattre des lois de l’erouv.

Qu’est ce que l’erouv ?

L'érouv (עֵרוּב) est une démarcation symbolique permettant d’élargir les limites d’une propriété privée à une zone publique ou semi-publique.

En créant cette frontière fictive, on permettait aux Juifs de pratiquer certaines activités normalement interdites à Shabbat comme le transport d’objets, par exemple.

  • Talmud de Babylone, Eruvin 6a : on y débat les questions halachiques sur les erouvin.

Il y est fait mention de l’expertise galiléenne de la pierre ronde et de son utilisation à Chorazim.

Histoire juive en Israël

Histoire juive en Israël

Rabbi Yo'hanan a dit : « On force [l'utilisation d'] une pierre ronde en Galilée, car les Galiléens sont experts en cela, et cela n'a été enseigné que pour la pierre ronde de Chorazin. »

  • Talmud de Jérusalem, Shevi'it 9:2 Il va de soi que les questions agricoles sont également au coeur des débats rabbiniques ainsi qu’en témoigne Jérusalem où les lois de la Shemitah et les observances religieuses ayant trait à l’agriculture sont explicitement mentionnées.
  • Rabbi Yehoshua ben Levi a dit au nom de Bar Kappara : En été, la vallée de Beit Rimmon est agréable, en hiver, à Tzur et à Chorazin.
  • Talmud de Babylone, Menahot 85b : il est intéressant de noter que Chrorazim était réputée pour la qualité de son blé ainsi qu’en témoigne cette citation talmudique.

           Aba Shaul dit : Chorazin avait les meilleurs grains [blé].

  • Mishna, Taanit 3:6 : On parle également de Chorazim dans la mishna, en tant que lieu où la communauté se réunit pour prier.

« Un lieu où l'assemblée se réunit pour la prière, comme une synagogue à Chorazin. »

Structure de la synagogue

Les vestiges de la synagogue antique nous révèlent que celle-ci était opulente en décorations et comportait des éléments typiques de l’architecture galiléenne.

Elle se caractérise par son plan basilical à trois nefs, sa pierre noire de basalte,  ses décorations en bas relief comprenant des motifs végétaux, animaux et de nombreux symboles juifs, sa bima et ses bancs en pierre, ainsi que sa façade monumentale.

Enfin, signalons que Jésus, dans les écrits évangéliques du Nouveau Testament a critiqué les villes de Chorazim, Kfar Nachum (Capharnaüm) et Bethsaïda pour leur manque de foi, soulignant leur rôle notable dans les récits de cette époque.

En conclusion :

La synagogue antique de Chorazim a joué un rôle prépondérant dans la période des 3ème et 4ème siècles ainsi qu’en témoignent les citations talmudiques. Elle est un témoin précieux de la vie religieuse, agricole et sociale de cette époque.

La visite de ces lieux m’a profondément marquée et sa structure basaltique est très impressionnante.

Toute personne passionnée d’histoire juive et d’archéologie devrait s’y rendre au moins une fois dans sa vie.

Histoire juive en Israël : La synagogue antique de Chorazim

Histoire juive en Israël : La synagogue antique de Chorazim

Sources

https://synagogues.kinneret.ac.il/synagogues/chorazim/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Choraze%C3%AFn

https://www.gemsinisrael.com/the-gems/ideas-for-planning-a-bar-or-a-bat-mitzvah-in-israel/the-ancient-synagogue-of-chorazin/

https://www.youtube.com/watch?v=paIvW7VZZA0

© 2024 Isabelle (Elisheva) Esling

Histoire Juive : La destinée de la Juive Dona Grazia Nassi dans la ville de Tveriah (Tibériade)

La destinée de la Juive Dona Grazia Nassi dans la ville de Tveriah (Tibériade)

La destinée de la Juive Dona Grazia Nassi dans la ville de Tveriah (Tibériade)

La destinée de la Juive Dona Grazia Nassi dans la ville de Tveriah (Tibériade)

La destinée de la Juive Dona Grazia Nassi dans la ville de Tveriah (Tibériade)

 

« Quiconque entreprend de raconter les nobles actions et les rares vertus de Doña Grazia devra écrire des volumes s’il veut lui rendre justice.»  (Rabbi Isaac Abouhav)

Il existe, au centre de la ville de Tveriah, un hôtel-musée dénommé Dona Grazia.
Ce nom évoque celui d’une dame juive, ayant vécu au 16ème siècle et dont la destinée la mena dans la ville de Tveriah.
Connue également sous le nom de Hanna Nassi, cette grande dame a secouru de nombreuses personnes juives victimes de persécutions de part et d’autre du globe.

Une Judaïté dissimulée au sein d’une famille marrane

Dona Grazia Nassi vit le jour en 1510 au Portugal.
Sa famille se convertit de force au catholicisme. La menace de l’Inquisition pesait sur la famille comme une épée de Damoclès et celle-ci fut contrainte de modifier son patronyme.

Au Portugal, la jeune femme était connue sous le nom de Beatrice de Luna Migez.

Malgré toutes les menaces qui pesaient sur elle, Dona Grazia n’oubliera jamais les coutumes et la tradition du peuple juif, qu’elle pratiquera dans le secret le plus absolu.

Lorsqu’elle a 12 ans Dona Grazia prend connaissance de son identité juive.

A 18 ans, elle épouse Joseph Francisco Mendes ( Tsemach Benveniste était son nom hébreu) , un riche banquier,  et organisera une cérémonie de mariage juive en secret, juste avant la cérémonie à l’église.

Le mari de Dona Grazia mourut jeune, et Dona Grazia, voyant que les conditions de vie pour les Juifs ainsi que pour les conversos se durcissaient, décida de se réfugier à Anvers.

Durant toute sa vie, elle oeuvra à utiliser les fonds de son mari afin de porter secours aux Juifs persécutés et les aider à trouver refuge dans l’Empire ottoman, territoire où la tolérance envers le peuple juif était plus grande.

Le long périple jusqu’à Tveriah

Après la tentative de Charles Quint de s’emparer de sa fortune, Dona Gazia se vit contrainte de quitter la ville d’Anvers. Voyageant avec sa fille unique Reyna, elle fit un crochet par Londres, puis se réfugia à Venise vers 1544.

Un différend l’opposait à sa sœur Brianda que son mari Diego Mendes ( le frère de Joseph Francesco Mendes) l’avait deshérité en faveur de Dona Grazia.  Brianda s’était empressée de contester le testament devant un tribunal rabbinique.

La majorité des rabbins de l’époque, dont Joseph Caro, avaient donné raison à Brianda.

Brianda garda rancune à sa sœur et la dénonça auprès des autorités, ce qui eut pour conséquence son emprisonnement et la saisine de ses biens.

Grâce à l’appui du médecin juif Amato Luciano et de Soliman le Magnifique, cette dernière finit par être libérée au bout de 2 ans.  Les conversos étant chassés de Venise en 1550, Dona Grazia se réfugia à Ferrare.

C’est à ce moment qu’elle dévoila ouvertement sa Judaïté.

La destinée de la Juive Dona Grazia Nassi dans la ville de Tveriah (Tibériade)

La destinée de la Juive Dona Grazia Nassi dans la ville de Tveriah (Tibériade)

Dona Grazia reprit ensuite ses pérégrination vers la ville de Constantinople ( l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie), où la grande dame devint une figure centrale de la communauté juive.

Durant cette période, elle épaulera de nombreuses synagogues et écoles et s’investira à 100 % dans la cause juive.

Elle participera activement à l’effervescence intellectuelle et religieuse de la ville.

Vers 1560, Soliman le Magnifique porte main forte à Dona Grazia dans son projet de construction et de revitalisation de la ville de Tveriah (Tibériade).

Dona Grazia a perçu dans la ville de Tveriah le potentiel de devenir un foyer de refuge sûr pour les Juifs persécutés. En soutenant l’activité économique des artisans et des commerçants, elle a largement contribué à la prospérité de la ville.

L’hôtel-musée Dona Grazia de Tveriah

Très central dans la ville de Tveriah, non loin du shouk, se trouve l’hôtel-musée Dona Grazia qui rend hommage à cette personne extraordinaire.

Je suis souvent passée à côté de cet établissement et me suis quelquefois reposée sur les bancs situés à son entrée pendant sa fermeture en 2020.

C’est en ces lieux que Dona Grazia vécut durant son séjour à Tveriah.

L’originalité de cet endroit est qu’il permet à son visiteur une immersion totale dans la vie de Dona Grazia au 16ème siècle. Sa décoration comporte des éléments historiques et il y a très fréquemment des expositions en son sein, permettant aux touristes de se plonger dans le monde de Dona Grazia.

De plus, la partie hôtel est pourvue de chambres confortables avec un aménagement moderne.

En conclusion

D’aucuns ont comparé Dona Grazia à une « reine Esther de la Renaissance ».

Son destin si singulier et son dévouement à son peuple et à ses traditions ont conduit ses pas dans la ville sainte de Tveriah.

En 2010, la municipalité de Tveriah a placé une pierre commémorative pour le 500ème anniversaire de cette grande dame.

La plupart des sources historiques rapportent que Dona Grazia est décédee en 1569 à Constantinople. Cependant,  selon certains récits elle serait morte à Tsfat (Safed).

Le peuple juif a connu, au cours de son histoire, de grands héros, qui au coeur des tumultes les plus intenses, ont refusé de baisser les bras. La grande Dona Grazia est l’un d’entre eux et pour cela, mérite toute notre admiration.

Sources

http://kefisrael.com/2015/03/01/dona-gracia-la-reine-esther-de-la-renaissance-par-joel-guedj/

https://www.adathshalom.org/une-femme-juive-au-destin-exceptionnel-dona-gracia-nassi-1510-1569/

https://www.totiberias.com/he/property/museum-dona-gracia/photos.html

https://www.donagracia.com/museum

© 2024 Isabelle (Elisheva) Esling