Esther Berrebi

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Issue d’une famille religieuse tunisienne. Mes arrières grands-parents sont responsables d’une synagogue en parallèle de leur profession et cette activité est maintenue dans notre famille jusqu’à mes enfants et moi-même. Ayant fait des études de comptabilité, je travaille pendant quelques années jusqu’à la naissance de mes enfants. Choisissant de me consacrer à leur éducation à plein temps je choisis une autre orientation professionnelle qui correspond à ma personnalité. Je deviens madrikhat Kala à l’âge de 30 ans, je donne des cours pour les femmes et les jeunes filles depuis plusieurs années plusieurs fois par semaines. Je conseille les femmes en matière de couple et d’éducation. J’ai une certification en neurofeedback et j’ai fait une formation en sophrologie et en coach de vie.

Les articles de Esther Berrebi

Êtes-vous victime d'un détournement cognitif ?

Êtes-vous victime d'un détournement cognitif ?

Le détournement cognitif
Définition :Manipulation visant à faire douter une personne d'elle-même en ayant recours au mensonge, au déni, à l'omission sélective ou à la déformation de faits, et ce, afin de tirer profit de l'anxiété et de la confusion ainsi générées.

En se mariant, Patricia ne savait pas qu’elle ne verrait plus ses amis et très peu sa famille. Quand ils étaient invités à dîner chez les amis de son mari, Mike, elle répond présente.

Lorsqu’il s’agit d’un événement dans l’entourage de Patricia, non seulement il refuse d’y aller mais en plus, il l’empêche de participer à cet événement.

Lors d’une réception à laquelle Mike avait accepté d’aller parce que les organisateurs étaient ses amis, Patricia retrouve des anciens amis à elle. Patricia est contente et passe un bon moment.

Aussitôt que son mari s’aperçoit que Patricia passe un bon moment, il décide de quitter la soirée.
Patricia veut prolonger ce bon moment et une voisine propose de la raccompagner.

Mike menace Patricia de fermer la porte si elle ne rentre pas avec lui, elle devra passer la nuit dehors et il ira signaler au commissariat sa désertion du domicile conjugal.

Ce genre de situation, Patricia et ses enfants les vivent régulièrement.

Lorsqu’elle décide de parler avec Mike de son comportement, il répond qu’elle est trop susceptible, qu’elle se trompe, que c’est elle qui choisit d’interpréter ses paroles pour faire des histoires. Mike explique qu’il dit ce qu’il veut que si Patricia et les enfants se vexent, c’est leur problème.

Ils sont habitués de ces brimades, apprennent à vivre avec ces mauvais traitements.  Ils développent des dépressions.

Après chaque brimade, Mike justifie son attitude par le fait qu’il sait ce qui est bon pour sa famille, il multiplie les insultes et les propos humiliants envers sa femme et ses enfants.

Les enfants quittent la maison définitivement dès leur majorité sans l’accord de Mike évidemment. Lorsque Patricia finit par le quitter, il menace de se suicider.

Cette menace est devenue tellement fréquente que Patricia n’y prête plus attention.

Ses amis lui reprochent son manque d’empathie envers cet homme qui a tant fait pour eux. Lorsqu’il n’a plus d’emprise sur Patricia et les enfants, il décide de leur couper les vivres et de les dénigrer auprès de ses amis pour qu’ils ne trouvent aucun soutien.

Elle doit retrouver un emploi pour subvenir aux besoins de sa famille. Patricia avait un bon poste en se mariant mais elle a été obligée de le quitter peu après son mariage quand elle regrette ce choix imposé la réponse systématique est que de toute façon elle n’est jamais contente.

Patricia et ses enfants ont subi du détournement cognitif pendant des années.

Le détournement cognitif est une forme d'abus mental.

Cette agression se manifeste par le fait de déformer les informations.
L’abuseur peut aussi présenter les faits sous un autre jour. Cette attitude permet à l’agresseur de manipuler sa victime. Elle perd ainsi confiance en. Elle se sent diminuée.

La victime pense qu’elle ne peut plus se fier à sa mémoire ou à ses capacités de compréhension.

Les insultes et les menaces en privé deviennent le quotidien des victimes.

Le manipulateur donne une image tellement sympathique que personne ne peut le croire.
En plus le détournement cognitif s’installe de façon insidieuse. La victime est prête à fournir des efforts pour le bien de la relation jusqu’à un certain niveau. Le manipulateur repousse inexorablement les limites de la victime jusqu’à la détruire.

Les sociopathes sont des personnes qui, se servent des autres très régulièrement.
Ils n'ont pas de considération pour les intérêts d'autrui et transgressent les lois et les mœurs sociales.

Les sociopathes sont dénués d’empathie.

L’autre existe seulement s’il peut lui servir comme un objet. Hélène travaille à la réception d’un hôtel. Elle est efficace et consciencieuse. Sa supérieure profite d’Hélène, elle s’attribue son travail.

Sa patronne la critique à tout bout de champ, elle dévalorise Hélène et fait en sorte de faire porter ses erreurs à Hélène. Bien sûr Hélène perd de l’assurance dans son travail et commence à commettre des erreurs

Lorsqu’Hélène se plaint de sa supérieure avec la médecine du travail, sa supérieure la convoque. Elle lui explique qu’elle se trompe, qu’elle a mal interprété les comportements de sa supérieure. Les erreurs d’Hélène sont mises en avant et exagérées par sa patronne devant la direction.

Tout semble prouver qu’Hélène est une mauvaise employée. Hélène décide de changer de poste pour s’éloigner de cette personne qui la fait souffrir.

Lorsque sa supérieure a connaissance de cette décision, elle appelle le futur supérieur d’Hélène et la dénigre. Cet homme était un ancien standardiste sous les ordres de cette supérieure. Il mène une enquête sur le travail d’Hélène et la convoque. Les paroles d’Hélène font écho à la situation qu’il a subi dans le passé. Ils décident ensemble de prévenir la direction et après quelques temps d’enquête, cette personne est renvoyée.

Elle agissait de la même façon avec tous ses subordonnés. Elle se faisait passer pour la victime de ses employés. Elle les utilisait et les maltraitait pour qu’ils ne parlent pas. Leur travail ne devait profiter qu’à elle.

Lorsqu’il y a détournement cognitif, le bourreau passe pour la victime.

Lorsque Le bourreau a de l’ascendant sur la victime, elle peut vivre des années sans se rendre compte que le bourreau lui fait du mal. Il donne l’image d’une personne bienveillante qui fait attention à elle. Hélène a mis du temps avant de se rendre compte de sa situation.

Au début sa supérieure paraissait sympathique. Les critiques ne devaient servir qu’à aider Hélène à évoluer dans la société. Elle lui répétait que ces critiques étaient le signe de l’intérêt que sa supérieure lui portait. Les victimes doutent régulièrement de ce qu’elles ressentent. Elles finissent par se fier à la façon de penser de leur bourreau. Le détournement cognitif est un outil souvent utilisé par les sociopathes.

Un abuseur n’est pas forcément une personne qui a un aspect violent. Il peut même facilement passer pour une personne particulièrement bienveillante. Sa façon de détourner les perceptions de la victime, de la manipuler et de la faire passer pour folle, le rend encore plus pervers.

Ce détournement cognitif passe presque inaperçu surtout vu de l’extérieur. Sylvie ne parle plus à sa maman. Lorsqu’elle avait 12 ans, elle a vu sa mère manipuler son grand frère quand il a commencé à sortir avec des filles. Elle mentait à son entourage au sujet de son fils. Lorsqu’il se plaignait de ce comportement elle lui disait : « Tu prends trop les choses à cœur ».

Un jour en sortant d’un magasin, il est arrêté par la sécurité du magasin. On trouve un DVD dans son sac qui a été volé. Ce jeune homme est conduit au commissariat et la maman ne veut pas payer le DVD et aider son fils à sortir de garde à vue. En sortant du commissariat, le jeune homme décide de se suicider. Après la mort de son frère, Sylvie raconte à son père qu’elle a vu sa mère mettre le DVD dans le sac de son frère. La rupture est définitive entre la fille et la mère. Au début la maman essaie d’apitoyer sa fille mais heureusement son père la protège de cette personne toxique.

Le bourreau montre un côté bienveillant à la victime et à son entourage.
Lorsqu’il décide d’être bienveillant mais ce n’est pas sincère.

Le bourreau va aussi rapidement décider de faire souffrir la victime.

Sophie a réussi à ouvrir sa pharmacie mais elle est toujours célibataire.
Elle finit par rencontrer Paul. Cet homme qui la comble d’attentions et de cadeaux. Paul a besoin de Sophie en permanence. Il finit par lui demander de liquider sa pharmacie. Il gagne très bien sa vie pour les deux. Sophie est déboussolée. Le soir de l’anniversaire de Sophie, Paul lui offre une belle voiture et vient la chercher devant la pharmacie.

En arrivant, il voit Sophie parler avec un client de façon très courtoise.
Paul l’accuse de le tromper avec ce client. Il fait une scène à Sophie et menace de se suicider si elle le quitte. Sophie s’inquiète pour Paul et décide de passer plus de temps avec lui. Paul l’enferme de plus en plus dans une bulle.

Après avoir quitté son travail, Sophie n’a plus de droit de voir ses amis, Paul cache son téléphone et l’enferme régulièrement à la maison.

Sophie dépérit à vue d’œil. Lorsqu’elle se plaint du comportement de Paul à sa mère, Paul intervient, il se montre charmant envers sa belle-mère. Paul dénigre ouvertement Sophie devant sa mère sans que cette dernière ne s’en offusque au contraire elle soutient son gendre. Lorsqu’elles se retrouvent seules, Sophie explique les mauvais traitements qu’elle subit. Sa mère lui demande si Paul la frappe. Bien sûr Paul ne la frappe pas les violences sont plus insidieuses. La mère fait la morale à sa fille, Paul est un homme bien tous les couples traversent des difficultés, elle doit fournir des efforts.

Elle trouve par hasard une ancienne amie à elle en faisant allant chez le coiffeur. Lorsque Paul l’apprend, il menace cette amie et Sophie. C’est la menace de trop et Sophie décide de partir.

Devant la violence de Paul elle se calfeutre dans la salle de bain. Il dégonde la porte et brandit un couteau. Sophie est sauvée de justesse par des voisins. Paul choisit de retourner le couteau contre lui en disant qu’elle est responsable de son acte. Sophie doit pendant des années être aidé pour sortir de ce traumatisme.

L’abuseur réussit parfaitement à faire passer la victime pour responsable des dysfonctionnements de leur relation. Il s’arrange pour que la victime soit contrariée en public pour confirmer le fait que la victime à des troubles du comportement.

L’abuseur expose les faiblesses ou prétendues faiblesses de la victime pour justifier le fait qu’il passe pour victime. L’entourage de la victime s’allie à l’agresseur. Ils deviennent des complices involontaires des agressions. En agissant ainsi, l’agresseur empêche la victime de se défendre.

Les repères de la victime sont faussés, elle pense que les agissements de l’abuseur sont normaux. L’agresseur peut donc sortir de ces situations sans sanctions et il peut continuer ses abus à l’infini. L’agression vient du fait que cette situation est répétitive et inattendue. Cet effet sape la perception cognitive de la victime. Elle met en doute sa santé mentale. Elle a un comportement confus et parfois agressif.

Une victime de détournement de la pensée développe souvent des façons de penser autodestructrices qui la rendent particulièrement réceptive à la critique, à la dévalorisation et à la violence. Les personnes qui se rendent compte de la souffrance des victimes doivent savoir se mettre à leur place, être patients, compatissants.

La victime doit apprendre à douter des perceptions et messages d'autrui au moins autant qu'elle doute de ses propres perceptions. Elle doit en particulier identifier et remettre en question les perceptions qu'elle doit à autrui, même partiellement, par opposition aux perceptions qu'elle ne tient que de son expérience sensorielle propre. Elle doit apprendre à décrire ses souffrances factuellement sans minimisation, au plus proche de ce qu'elle ressent et en toute indépendance d'autrui.

 

Comment protéger les victimes de l'inceste dans la communauté juive ?

Comment protéger les victimes de l'inceste dans la communauté juive ?

La majorité d'entre nous confondent tromperie entre époux et inceste sur enfants,il me semble important de distinguer les deux actes afin de protéger nos enfants.

C'est peut-être une confusion qui arrange les consciences, on se sent plus à l’aise avec l’adultère qu’avec un crime sur mineur.

Ainsi, tout comme pour l'adultère, on suggère aux victimes directes et indirectes de se taire afin de retrouver une harmonie à jamais perdue.

Cette constante illusoire de se taire se retrouve, bien souvent, au sein de la communauté juive. Sous divers préceptes mal compris de la Loi juive, le judaïsme, camoufle de terribles souffrances ; des sévices corporels, et devient de ce fait complice de ces pères agresseurs.

L'omerta c'est tuer deux fois un enfant victime d'inceste dans sa propre famille.

Mais revenons à l’adultère qui, en effet, est un comportement très grave mais les seuls acteurs de ce drame sont des adultes. Il est possible, dans certaines situations, de trouver un terrain d’entente et de sauver l’harmonie familiale. Il n’y a pas eu d’agression sexuelle, les deux partenaires ont agi de façon consentie.

Seul le conjoint trompé est blessé dans son amour propre. Il n’y a pas d’infraction pénale.

La personne trompée a besoin d’une aide psychologique pour restaurer son image et ensuite seulement, en toute conscience, elle décide si elle peut faire de nouveau confiance à son partenaire. La douleur provoquée par cette tromperie n’est pas anodine et peut cacher d’autres dysfonctionnements beaucoup plus graves.

En essayant d'étouffer ce drame et en demandant à la personne trompée de prendre sur elle pour le bien du couple, on risque de passer à coté de comportements plus pernicieux et de faire tomber la famille dans une spirale de maltraitance et surtout dans un silence mortifère. Lorsqu’une victime ne se sent pas entendue elle a l’impression d’être illégitime à exister.

L’adultère est un exemple de manque de respect envers son conjoint, mais malheureusement il y a encore d’autres difficultés entre conjoints, qui peuvent ou non se régler avec la médiation.

Lorsqu’il y a violence verbale, psychologique, financière ou sexuelle entre époux, la discussion est très difficile voire improbable parce que l’agresseur a besoin de soins.
Il y a d’ailleurs une structure appelée CRIAVS (Centre Ressources pour Intervenants auprès d’Auteurs de Violences Sexuelles) qui permet de mettre en relation des agresseurs avec des psychologues spécialisés pour les agresseurs.

Jusqu’à présent je n’ai parlé que des problèmes de couples.
Ils sont importants mais touchent des personnes déjà accomplies, déjà adultes.
Ces problèmes ont un impact sur les enfants de façon plus ou moins directe. Ils ne sont donc pas à prendre à la légère, ils doivent absolument être réglés pour le bien de la famille.

Mais, lorsqu’il s’agit d’une atteinte sur mineurs qu’elle soit physique, psychologique ou sexuelle, il s’agit, là, d’une infraction pénale.

Les autorités judiciaires sont tenues de se saisir du délit ou crime et de protéger le mineur victime.

Les différents intervenants dans la vie de l’enfant ont un devoir de dénoncer les agissements contraires à l’épanouissement de cet enfant à des structures comme la CRIP (Cellule de Recueil des Informations Préoccupantes) qui ensuite saisit la brigade des mineurs pour mener l’enquête.

Dans le cas où l’enfant subit une agression d’un adulte extérieur à la famille, la plainte est envisageable parce qu’il n’y aura pas de conséquence sur la famille de la victime.

Mais, souvent, l’agresseur fait partie de l’entourage proche, voire très proche de l’enfant. La victime a donc des réticences à parler de peur d’être rendue coupable de la dislocation de la famille.

Il est impératif dans un premier temps de montrer à la victime qu’on la croit.
Reconnaître la personne en qualité de victime, sans la juger, la croire permet de diminuer son sentiment de culpabilité et d’avancer dans le chemin de sa reconstruction.

Dans un second temps, les professionnels qui accompagnent la victime doivent l’aider à passer ce sentiment de culpabilité, la dénonciation de l'agresseur provoque de fait  la séparation de la famille.
C'est à l’agresseur d'en porter la responsabilité, et l'enfant doit être aider pour comprendre qu'il n'est que la victime.

L’enfant, lui, ne fait que chercher un moyen d’appeler à l’aide. Lorsque un des parents est l'agresseur de l’enfant il est regrettable,voire dangereux de rappeler à l’enfant que la famille risque d’être détruite par ses paroles.

En premier lieu, ne rien dire, garder le silence pour l’enfant est destructeur et  en second lieu, les autorités judiciaires, pourraient penser que les deux parents sont consentant de cette situation et de décider de retirer l’enfant de son foyer.
En général un enfant ne ment pas. Les professionnels aidant sont formés à leur écoute.

C'est pour cette raison qu'il est important que les personnes qui sont responsables des enfants (enseignants, médecins, parents, Rabbanim…) doivent avoir conscience qu’en se taisant ils protègent l’agresseur et deviennent complices de ce crime.

L'enfant, la victime tant qu'elle ne sera entendue par un adulte, sera en danger.

Les agressions sexuelles ne sont jamais accidentelles. Il s’agit d’une « stratégie de l’agresseur ».

Il choisit sa victime, l’isole, rend la victime responsable des conséquences de ces agressions, lui impose le silence, il s’assure d’avoir des alliés qui lui permettront de rester impuni de ses agressions.

Avant même de passer à l’acte, l’agresseur sait que son comportement est inapproprié mais il est persuadé d’avoir mis en place son immunité. Le viol n’est que l’aboutissement de son agression. Il s’agit de la partie visible de l’iceberg.

La victime ne peut échapper à ces événements traumatiques.
Cette situation entraîne un stress extrêmement dangereux pour la survie de la victime.
Le cerveau sécrète des hormones qui permettent à la victime « de faire disjoncter son cerveau » pour survivre à la violence de ces traumatismes.

Cet état de conscience entraîne une anesthésie psychique et physique, la victime peut ainsi subir l’agression sans risque pour sa survie.

Cet état déclenche aussi des troubles de la mémoire appelés amnésie et mémoire traumatique émotionnelle. Cet état dissociatif provoque une conscience altérée et le sentiment d’être spectateur de soi-même.
La victime souffre de trouble de stress post-traumatique (TSPT), elle se coupe de ses émotions pour survivre.

Un adulte qui a décidé de se taire face à cette situation donne son approbation tacite à l’agresseur.

Le silence peut aussi être interprété par des agresseurs potentiels comme un encouragement à passer à l’acte.

« On a appris que » cette personne a mal agit mais au nom du Chmirat Halachon, la crainte de la médisance, du Hilloul Hachem ou d’autres principes, on enterre le dossier et la victime aussi.

Le secret est d'autant bien gardé que ces individus trouvent des solutions pour ne pas se faire attraper au nom de la Loi juive. Ils détournent la Loi juive à leur profit.

Les maximes des Pères nous mettent en garde contre ce genre de comportement.
Le juif doit vivre selon les principes de la Torah et ne pas interpréter les principes de la Torah d'une façon qui lui donne le droit d’agir comme bon lui semble.
L’agresseur va souvent brandir le spectre de la punition contre ceux qui dévoilent ces actions parce qu’il sait qu’il n’a pas le droit de faire ce qu’il a fait.

Le lachon Hara, la médisance, est un comportement proscrit par la religion juive.
On ignore, malheureusement, que parler peut sauver une vie. Il est donc important, de savoir à quel moment se taire et à quel moment parler.
Connaître la Loi sur la médisance en l’étudiant directement à la source est aussi un moyen de se protéger.
Le silence dans le cas d'insceste est un crime et il peut devenir l'oeuvre de toute une communauté.

Ce "dédouanement communautaire" donne à de potentiels agresseurs toute latitude d’agir de la même façon en pensant avoir les mêmes privilèges.

Il n'est pas rare de voir que lorsqu'un agresseur reçoit une sanction pénale pour ses délits, il devient une victime, il attire à lui la pitié au lieu de l'opprobre comme le voudrait le bon sens commun. L’agresseur sait menacer de se suicider en rendant responsable ses victimes de lui avoir détruit sa vie.

Quand on n’est pas capable de respecter l’autre en tant qu’être humain, on a besoin d’une aide psychologique.

Les personnes qui agressent refusent d’admettre leurs problèmes, pire encore, c'est l'autre qui a un problème.

Et vue de l’extérieur c’est apparemment la victime qui a un problème puisqu'elle exprime une souffrance silencieuse par des pleurs, de la colère, une dépression inexplicable.
Il est difficile, dans ces circonstances, de se rendre compte que l’agresseur est à l’origine de ces troubles. Le plus souvent les souffrances de la victime sont minimisées voire niées. Souvent la victime, aussi, tente de se suicider mais pas de façon aussi théâtrale que son agresseur.

C’est la raison pour laquelle il est impératif de pousser la victime à se faire aider par des professionnels spécialisés en victimologie. Très vite il sera facile de savoir si oui ou non c'est une victime.

Lorsque la victime est perçue comme telle, elle peut enfin avancer dans sa vie et prendre de la distance psychologique face à son traumatisme. Pendant tout le temps que la parole de la victime est bridée ou réduite au silence, on l’oblige à vivre jours après jours son traumatisme. C’est destructeur.

Le ou les parents, qui apprennent une agression de quelque type que ce soit, doivent absolument parler avec un professionnel de santé (médecin, psychologue, psychiatre…).

En général les médecins surtout dans les hôpitaux sont formés à aider d’une part, les victimes à parler et d’autre part, accompagnent les parents à porter plainte auprès de la brigade des mineurs.

Un agresseur qui n’est pas puni ou n’effectue pas sa peine se considère intouchable et continuera à mal agir.

Au lieu de considérer cela comme une opportunité et de faire Techouva, dans son esprit malade, cela signifie qu’il a plus d’importance que la victime qui est bien souvent seulement une femme ou un enfant.

Ces agresseurs manquent souvent de maturité, la condamnation pénale est un moyen de leur faire comprendre la gravité de leur acte. De la même façon qu’on va punir un enfant pour l’aider à trouver le droit chemin.

Il est difficile de comprendre ce point de vue lorsqu’on n’a pas ces comportements pour la simple raison qu’on réfléchit avec ses propres capacités émotionnelles et spirituelles ou intellectuelles.

Ces agresseurs ont un comportement déviant et donc ne PEUVENT pas raisonner de la même façon qu’une personne qui n’a pas ces déviances.

Il faut montrer de manière franche son opposition aux agresseurs et ce quelles que soit les conséquences pour eux.

Les conseils prônant l’apaisement et le dialogue dans une famille où l’un des parent est un agresseur mettent les enfants en danger.

De ce fait les services sociaux et la brigade des mineurs agissent souvent en urgence et retirent les enfants de la famille dans un but de protection.

Le parent qui découvre les mauvais traitements subit par ses enfants de la part de son conjoint se trouve triplement pénalisé.

Il est victime du conjoint qui l’a trahi, on lui conseille souvent de se taire pour éviter une stigmatisation de la famille et enfin lorsque l’affaire éclate, parce que tout se sait tôt ou tardon lui retire ses enfants en le considérant complice de leur bourreau.

Dans cette situation il est primordial d’inciter ce parent à prendre parti de façon claire pour l’enfant, de le croire, de le soutenir dans sa démarche et de ne surtout pas se culpabiliser en considérant l’agresseur comme une victime alors qu’il ne récolte que les conséquences de ses actes.

Les mères, le plus souvent, sont condamnées au silence malgré les violences subies dans leur famille. La société, et particulièrement dans certains milieux, préfère ne pas se sentir éclaboussée par les mauvais agissements du mari maltraitant.
En permettant de laisser à cet homme un certain statut on lisse les comportements de cette frange de la populationelle ne peut pas être montrée du doigt.

En refusant d’effectuer ce travail soi-même aussi désagréable soit-il,
on laisse la place aux autorités judiciaires d’effectuer ce travail et il ne faut pas s’étonner s’il y a des enfants retirés à des mamans qui seraient capables de les éduquer mais ont malheureusement été mal conseillées.

En conclusion, le silence profite toujours à l'agresseur 

Il devient urgent de changer les mentalités, les victimes et parents de victimes se taisent parce qu’ils ne veulent pas être stigmatisés dans leur communauté.

On ne va pas reprocher à une personne d’avoir eu un accident de ski mais on va regarder avec condescendance une victime de violence intrafamiliale surtout s’il s’agit de violence sexuelle.

C’est normal, les gens sont méfiants de ce qui leur est étranger.
Il faut lever les tabous,
grâce à des formations de responsables communautaires qui pourraient travailler sur la prévention au quotidien et pas seulement en organisant une conférence de temps en temps qui ne touche que les personnes qui ont bien voulu assister à cette conférence.

En permettant aux gens de savoir comment réagir face à une victime qui a subi un traumatisme sans lui dire juste de passer à autre chose, on aide les victimes à parler et à agir contre ce fléau qui est la violence physique, verbale, psychologique ou sexuelle.

La façon de voir une personne à mobilité réduite a évolué avec le temps et les actions continues. Rien n’empêche de faire la même chose pour que les victimes de violence et de violence sexuelles ne soient plus regardées comme des bêtes curieuses.

Qu’elles puissent parler comme bon leur semble de leur souffrance, sans avoir à jouer un rôle pour être acceptées. Le fait de savoir que ce n’est plus un sujet tabou permet à la victime, si elle en éprouve le besoin, de parler, ou de faire allusion à sa souffrance sans craindre que l'on s’éloigne d’elle.

En agissant normalement face à une victime, on la met à l’aise et elle a le droit d’être elle-même. Son épanouissement permettra de la laisser dans son environnement. Elle pourra aussi prendre de la distance par rapport à cette souffrance et pouvoir enfin trouver sa voie

Permettre à la victime de reprendre le contrôle de sa vie que l'agresseur lui à v(i)olé 

 

Esther Berrebi.