Le 10/04/08 - Israël a menacé jeudi de frapper le Hamas au lendemain d'une opération commando à partir de la bande de Gaza qui a tué deux Israéliens, tout en refusant de priver complètement de carburant ce territoire palestinien.
"Nous allons régler nos comptes avec le Hamas qui est seul responsable de tout ce qui se passe dans la bande de Gaza (...) Nous choisirons le moment et l'endroit voulus", a prévenu le vice-ministre de la Défense Matan Vilnaï.
"Il est évident que, si le Hamas l'avait voulu, cette attaque n'aurait pas eu lieu", a ajouté le vice-ministre à la radio militaire, en faisant allusion au fait que le Hamas contrôle la bande de Gaza depuis juin 2007.
Des combattants palestiniens appartenant à trois groupes différents ont attaqué mercredi le terminal de Nahal Oz, entre le nord de la bande de Gaza et Israël, avec comme objectif d'enlever des soldats.
Au cours de l'opération, deux civils qui travaillaient comme gardiens dans ce terminal par où transitent les carburants fournis par Israël ont été tués. L'armée israélienne a ensuite lancé des représailles aériennes et effectué une incursion limitée dans la bande de Gaza au cours de laquelle cinq Palestiniens, dont 4 civils, ont trouvé la mort.
"Toutes les déclarations israéliennes visent à préparer le terrain pour mener une nouvelle opération militaire contre Gaza", a réagi un porte-parole du Hamas dans des déclarations à l'AFP.
"Nous mettons en garde l'occupation israélienne contre toute action aventureuse et imbécile de ce genre car nous avons la confiance et les moyens nécessaires de la faire échouer", a-t-il ajouté.
Le Jihad islamique et deux autres groupes armés, les Comités de la résistance populaire (CRP) et les brigades des Moudjahidine, ont revendiqué l'attaque dans un communiqué.
Sur le "front" civil, Matan Vilnaï a assuré qu'Israël n'avait pas l'intention d'interrompre totalement la fourniture à la bande de Gaza de carburants et de fioul utilisé notamment pour la production d'électricité comme l'ont préconisé plusieurs ministres ainsi que l'opposition de droite.
"Nous ne pouvons nous permettre de provoquer une crise humanitaire (dans la bande de Gaza). Nous continuerons à fournir suffisamment de carburants afin d'assurer le minimum vital pour la population palestinienne", a ajouté M. Vilnaï.
Le terminal de Nahal Oz était toutefois temporairement fermé jeudi. "Son ouverture dépendra d'une évaluation faite à un haut niveau de l'échelon militaire et gouvernemental", a affirmé à l'AFP le porte-parole du bureau de coordination des activités militaires dans la bande de Gaza, Shady Yassine.
Israël avait en janvier imposé un blocus total de la bande de Gaza en riposte aux tirs de roquettes sur son territoire depuis Gaza par des groupes armés palestiniens. Mais cette mesure avait été en levée par la suite en raison des critiques internationales et des menaces de crise humanitaire.
L'interruption des approvisionnements en carburant avaient notamment provoqué des coupures d'électricité à répétition.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a pour sa part condamné dans un communiqué "l'attaque terroriste" perpétrée à Nahal Oz.
Par ailleurs, l'Egypte a placé mercredi ses forces de sécurité à la frontière avec la bande de Gaza en état d'alerte après des menaces du Hamas de prendre d'assaut les points de passage du territoire, affirmant qu'elle ne tolèrerait pas une nouvelle violation de sa frontière.
Du 23 janvier au 3 février, des centaines de milliers de Palestiniens s'étaient rués en Egypte pour se ravitailler après la destruction à l'explosif et au bulldozer de la clôture frontalière par des activistes du Hamas.