Ehud Olmert reçoit à Londres l'appui de Gordon Brown
LONDRES, le 24/10/07- Après avoir reçu l'appui de la France la veille, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a reçu mardi à Londres celui de son homologue Gordon Brown pour la mise en oeuvre de nouvelles sanctions contre l'Iran, soupçonné de développer l'arme atomique.
"Il est pour nous tout à fait clair que nous sommes prêts, et nous allons appuyer de nouvelles sanctions contre l'Iran", a déclaré M. Brown au cours d'une conférence de presse conjointe avec M. Olmert.
"Nous travaillerons avec l'ONU pour y parvenir", a ajouté le Premier ministre, précisant qu'il soutiendrait également "des sanctions plus sévères de l'Union européenne".
"Les sanctions économiques (actuelles, ndlr) sont efficaces, mais elles sont insuffisantes", a estimé pour sa part le Premier ministre israélien. "Donc, nous devons faire plus (...) jusqu'à ce que l'Iran mette fin à son programme nucléaire".
M. Brown a également estimé que les sanctions étaient efficaces, ajoutant que les mesures prises par les pays opposés aux ambitions nucléaires de Téhéran "envoyaient le message le plus fort à l'Iran".
Le Premier ministre britannique a jusqu'ici toujours dit vouloir privilégier la solution diplomatique, mais il a aussi refusé d'exclure une option militaire pour répondre au défi lancé par Téhéran.
Considéré comme la seule puissance nucléaire au Proche-Orient, Israël estime que l'Iran représente sa "principale menace stratégique", puisque le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a appelé à "rayer" l'Etat hébreu de la carte.
L'entretien Brown-Olmert a eu lieu au moment où le diplomate en chef de l'Union européenne Javier Solana rencontrait à Rome le nouveau négociateur du dossier nucléaire iranien Saïd Jalili, réputé plus intransigeant que son prédécesseur Ali Larijani.
M. Jalili a déclaré qu'il poursuivrait "avec force" les négociations sur ce programme. "La question nucléaire est une question sur laquelle existe un consensus national", a-t-il déclaré à Rome à la presse officielle iranienne.
L'Iran dément développer un programme nucléaire à des fins militaires.
Lundi, M. Olmert avait déjà reçu le soutien du président français Nicolas Sarkozy. Les deux hommes avaient jugé qu'un Iran doté de l'arme atomique n'était pas "acceptable". M. Olmert avait parlé de "vues identiques" sur de nombreux sujets.
S'exprimant mardi soir à Londres devant la communauté juive britannique, M. Olmert a dit "penser qu'il y a un nouvel axe qui n'a jamais été aussi fort, avec les Etats-Unis, le Grande-Bretagne et la France en fers de lance".
Disant souhaiter que l'Allemagne et l'Italie se joignent à cet "axe", le Premier ministre israélien a déclaré qu'il y avait "d'autres mesures (autres que militaires, ndlr) qui pouvaient être prises et qui puissent être efficaces et porter leurs fruits".
Les Nations unies doivent se prononcer d'ici à la fin de l'année sur d'éventuelles sanctions supplémentaires.
M. Olmert a également fait le point avec M. Brown sur la possible relance du processus de paix israélo-palestinien dans l'optique de la conférence internationale prévue en novembre aux Etats-Unis.
M. Olmert a estimé "quelque peu présomptueux" de croire que la question palestinienne puisse être résolue au cours de cette conférence. La rencontre a plutôt pour objectif de mettre en place les fondations de futures discussions sur des points clefs du processus de paix qui posent problème, a-t-il rappelé.
Le Premier ministre israélien devait également rencontrer mardi son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, lui aussi à Londres pour des entretiens en fin de matinée avec M. Brown.