Claudine Douillet

Claudine Douillet parisienne et juive de naissance de parents profondément sionistes (un père sur l’Altaléna ça laisse des traces).

Fondatrice du premier magazine Juif sur le net, Alliance, en 1997, avant Google !
220 000 lecteurs uniques par mois à son actif.

En 1999 création Alliance-Hosting LLC , une "Web Agency » conceptrice de sites internet pour les entreprises et leur migration sur le net. Formation d’internet pour chefs d’entreprise.

Alliance-Hosting LLC a permis grâce ses moyens techniques la retransmission en directe des 4 radios juives de France 94.8 FM sur le net ,dés 2000, pendant 12 ans.

Experte en communication digitale avec Alliancefr.com, et radiophonique avec "Internet sans prise de tête" sur judaïques FM 94.8 depuis 2000, ma passion est née de la découverte, dés 1996, du plus important moyen de communication avec le monde, internet.

Mon expérience est le résultat de 22 années au service des entreprises désireuses de migrer sur le net et des médias.

Rendre réel ce monde virtuel c’est l’alliance du savoir faire et du faire savoir.

Les articles de Claudine Douillet

Perquisition dans les bureaux gouvernementaux dans le cadre des enquêtes sur Olmert

Perquisition dans les bureaux gouvernementaux dans le cadre des enquêtes sur Olmert

JERUSALEM, le 12/11/07 - Plus d'une centaine de policiers ont perquisitionné dimanche matin une série de bâtiments gouvernementaux et de bureaux privés, dans le cadre des trois enquêtes en cours visant le Premier ministre israélien Ehoud Olmert.

Ces perquisitions concernaient plus de 20 endroits, dont les ministères de l'Industrie et du Commerce, l'Autorité postale et la mairie de Jérusalem, a annoncé le porte-parole de la police Mickey Rosenfeld.

Il n'a pas fourni plus de précisions, et les responsables du bureau d'Olmert n'étaient pas joignables.

Le Premier ministre est sur la sellette dans trois différentes affaires: il est soupçonné d'avoir acheté une maison luxueuse à Jérusalem avec une remise substantielle en échange d'aides à l'obtetion de permis de construire.

Il est également soupçonné d'intervention dans la privatisation de la Banque Leumi, deuxième banque d'Israël, lorsqu'il était ministre des Finances, et de corruption lorsqu'il était ministre du Commerce.

Maroc : pas facile d'être juif

                                       Maroc : pas facile d'être juif

rav1.jpgLe 11/11/07,Abdelkarim Chankou - Certains diront encore que mon imagination est sans limites et que j'ai tendance à l'exagération et à inventer des histoires abracadabrantes. Merci ! Mais ce que je vais écrire- ou plutôt réécrire- est la pure réalité.

Au Maroc qui veut se démocratiser, qui veut respecter et garantir la diversité et la liberté à la mosaïque ethnique et religieuse qui le compose, demeurent certains points noirs, certains comportements de bas étage qui ne font point honneur à sa réputation de pays d'ouverture d'esprit et de culture.

Chaque fois que le pays traverse une période agitée, certains milieux occultes et franchement antisémites s'arrangent pour taper sur du juif. Cible facile dans pays à 99 % musulman.rav.jpg

Et comme les quelque 3.000 juifs marocains vivant encore dans le royaume qui en comptait plus de 300.000 il y a 40 ans, préfèrent s'exiler dans la discrétion voire l'anonymat, on choisit forcément la cible la plus connue du public, celle dont sa fonction exige d'elle d'être publique.

M. André Azoulay, conseiller de Sa Majesté le Roi depuis 1991, un Marocain de son état et jusqu'à la moelle, faut-il le répéter, se présente donc comme la victime idéale pour ces milieux qui ne peuvent pas admettre qu'un arabe ou berbère puisse être juif ou chrétien. Par le biais d'une presse qui ne pense qu'à vendre quitte à se vendre au plus offrant, M. Azoulay est périodiquement l'objet d'attaques, d'injures et d'accusations mensongères dignes des années noires de l'inquisition.

Capture du dernier film de Mohamed Ismail 'Adieu Méres'
Capture du dernier film de Mohamed Ismail 'Adieu Méres'
Pour notre part, si l'on s'intéresse au cas précis de M. Azoulay, c'est surtout parce que ces attaques abjectes ne s'expliquent que par la religion de ce dernier qui est la foi hébraïque* que reconnaissent et le Coran et la Constitution sans oublier la coutume.

Néanmoins, M. Azoulay est loin d'être l'unique conseiller royal à faire l'objet d'attaques via une presse de bas niveau ou plutôt de caniveau. N'ayons pas peur des mots. MM. Abdelaziz Méziane Belfkih et son collègue Mohamed Moatassim, respectivement ingénieur et juriste, ont été encore une fois ces derniers temps les victimes d'une campagne de dénigrement orchestrée par certains politiciens encore très nostalgiques de l'époque stalinienne.

Les deux conseillers qui ne sont pas juifs sont donc accusés par ces milieux politiques qui vivent de la Monarchie sans jamais vivre pour elle, d'outrepasser leurs prérogatives en intervenant directement dans la formation des gouvernements, notamment en imposant certaines noms aux détriment d'autres. L'attaque est d'autant plus frontale et injuste que les deux intéressés sont sortis de leur réserve en répliquant parle biais de deux quotidiens nationaux : Al Ahdat Al Maghribya et Aujourd'hui Le Maroc, datés du 9 novembre dernier.

Sans revenir sur l'intégralité de ladite interview (à lire absolument), je me contente de reproduire ci-après un passage qui résume très bien la problématique.

Pour ce qui est de la définition du rôle de conseiller, M. MézianeBelfkih a précisé que " c'est un haut commis de l'Etat " et qu'il " fait partie des responsables qui tirent leur légitimité de la nomination royale. Son périmètre d'action se situe, par définition, en dehors de la sphère politique et partisane. Le conseiller doit assumer pleinement ses responsabilités, tout en se mettant à l'abri de toute influence ou instrumentalisation."

La preuve : une action sociale et caritative de la Communauté juive du Maroc n'a trouvé d'échos que dans les deux chaînes de télévision :presque aucun journal écrit n'en afait état.

Et pourtantle 5 novembre dernier, la présidence de la Communauté Israélite du Maroc (CIM) a procédé au siège de la Commune de Sidi Belyout, et en présence de Mme la ministre au développement social et M. le Wali deCasablanca, à la distribution gratuite de 1100 fauteuils roulants aux personnes nécessiteuses à travers tout le Royaume.

En partenariat avec l'Amicale des Handicapés du Maroc (AMH) dont le président a reçu un chèque de 400.000 dirhams de la main de M. Serge Berdugo, président de la CIM et Ambassadeur royal de la paix.

Urinoirs automatiques dans l'armée israélienne... jamais pendant le shabbat

 Urinoirs automatiques dans l'armée israélienne... jamais pendant le shabbat

urinoir.jpgJERUSALEM, le 12/11/07 — L'aumônerie militaire a mis en garde les soldats pratiquants du contingent contre la violation du shabbat, le repos hebdomadaire juif, que pourrait occasionner l'utilisation d'urinoirs dotés d'un système de chasse d'eau fonctionnant à l'aide d'une cellule photo-électrique.

Des affichettes ont été placardées à l'entrée des WC hommes au quartier général de l'état-major de l'armée israélienne à Tel-Aviv, rapporte lundi le quotidien Maariv.

Le septième jour de la semaine, le shabbat, tout travail et toute création, comme le fait d'allumer la lumière au moyen d'un interrupteur, sont interdits par la religion juive.

Les urinoirs installés dans les WC du QG de Tel-Aviv ne sont pas dotés d'un système neutralisant le déclenchement de la chasse d'eau après utilisation le jour du shabbat, relève le journal, pour justifier la pose des affichettes par l'aumonerie militaire.

"Nous n'avions pas l'intention d'affecter des membres de la police militaire à l'entrée des WC le shabbat pour mettre en garde les pratiquants, c'est pourquoi nous avons mis des affichettes", a expliqué une source militaire citée par le journal.

Mailer de vérité

                                                    Mailer de vérité
Article paru dans  "Libération"

mailer.jpgLe 12/11/07,Le Chant du bourreau est l’un des plus grands livres publiés après la Seconde Guerre mondiale. Le grand roman américain. Norman Mailer y raconte la vraie histoire de Gary Gilmore, paumé d’une petite ville de l’Ouest américain, violent et braqueur, habitué des prisons. Sorti en liberté conditionnelle, il attaque une station-service et un motel pour piquer quelques dollars dans la caisse, et, à chaque fois, abat un homme. Gilmore finira fusillé dans la cour de la prison de l’Etat.

Mille pages pour plonger dans la tête de ces perdus du désert, personnages de pauvres Américains blancs – «white trash» – sans avenir. L’histoire, donc, de Gary Gilmore et des habitants de Provo, bourgade de pionniers mormons. Les mecs finissent en prison, les filles vont mal, comme Nicole Baker, la petite amie de Gilmore, 19 ans, deux enfants, quelques mariages, beaucoup d’hommes.
    
Si, pour certains critiques littéraires, ce roman n’en est pas un – en plus il aura le prix Pulitzer du journalisme –, les journalistes n’y retrouvent pas, non plus, une démarche comparable à la leur : Mailer invente la réalité. Lui-même le dit, il fait de l’Histoire, un Roman, et du Roman, l’Histoire, il se donne «le pouvoir de créer des histoires en ajoutant au réel l’invérifiable et le totalement inventé»

Exécuté. Avant d’écrire le Chant du bourreau, Norman Mailer a interviewé des centaines de personnes, lu tous les documents sur Gary Gilmore, qui a la particularité historique désagréable d’être le premier condamné exécuté dans l’Amérique qui vient de rétablir, en 1976, la peine de mort, pourtant abolie en 1973. L’écrivain rentre donc dans la tête de ses personnages, devient Gilmore, Nicole, Brenda…

Dans son précédent chef-d’œuvre, Un rêve américain (1965), il avait fait le contraire, s’inventant un double, Stephen Rojack, professeur de psycho, alcoolo, ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale (comme lui), «demi-juif», écrivain angoissé, qui tue sa femme Deborah (une incontestable emmerdeuse): «Vivre avec elle faisait de moi un meurtrier, vouloir m’en séparer fit venir le suicide.»

Selon l’écrivain Joan Didion, il s’agit d’«une réflexion sur le crime comme acte existentiel». Mailer se contentera de donner un méchant coup de couteau à sa deuxième femme, Adèle, dans une nuit de beuverie en 1960, et elle survivra – il aura six femmes et neuf enfants. La féministe Kate Millet trouve cela moins «existentiel» et y voit «un exercice sur comment tuer sa femme et vivre heureux pendant longtemps.»

Marijuana et benzédine. La fascination pour les criminels fera un peu déraper Norman Mailer, qui prendra la défense de Henry Abbot, incarcéré pour escroquerie et pour le meurtre d’un codétenu : «Il a une vieille faiblesse pour n’importe quel assassin qui a lu quelques pages de Marx» note ainsi Martin Amis dans le Sunday Times de Londres. Sorti de prison, Abbot poignarde et tue un serveur à New York.

Mailer devient lui-même le personnage principal dans les Armées de la nuit, où il raconte les mouvements contre la guerre du Vietnam, en 1967. Dans ce livre d’histoire romancée, c’est lui l’anti-héros : «Mailer était ce qu’on pourrait appeler un esprit compliqué… Plusieurs années auparavant, il avait provoqué toutes sortes d’érosions à son firmament intellectuel par l’absorption de doses modestement variables de whisky, marijuana ou benzédine. Il en avait tiré l’illusion du génie, et, par le fait, une génération entière de jeunes allait l’imiter une dizaine d’années plus tard, en empruntant les modes de transport céleste du LSD… Oui, Mailer était amer à l’endroit de la drogue. S’il lui arrivait, à l’occasion, de tirer une bouffée de marijuana en souvenir des temps anciens, ou parce qu’il était forcé d’admettre que l’amour bien fait doit l’être terriblement pour venir à la cheville de l’amour avec la marijuana, Mailer n’en approuvait pas pour autant l’usage de la drogue.»

En 1967, donc, l’écrivain a, comme il le dit, l’esprit un peu embrouillé par les excès. Il commence l’histoire en citant l’article du magazine Time sur le discours du romancier star devant les foules qui s’apprêtent à manifester à Washington : «Bafouillant et crachant des obscénités en titubant sur la scène – dont il s’était emparé en menaçant de battre à mort le président de séance – Mailer devrait décrire dans le plus grand détail comment il avait cherché un WC praticable sur les lieux.» A la tête de la manifestation devant le Pentagone, Mailer se fait arrêter et passe quelques jours en prison. L’histoire devient un bon roman, dialogues, suspense, extrêmement drôle…

Humour juif, humour américain, fiction américaine, nouveau journalisme… Toutes les étiquettes collent. Mailer faisait tout en grand et en bruyant. Il était de toutes les batailles et conneries. Plus drôle que notre intellectuel national de la même époque, Jean-Paul Sartre – il était d’ailleurs l’ami de Nelson Algren, l’amant de Simone de Beauvoir –, plus jouissif que Philip Roth mais tout aussi obsédé par le sexe, un peu moins alcoolique que William Styron ou Ernest Hemingway. Avec la mort en fil conducteur, comme eux. Mais Mailer ne se tire pas une balle dans la tête comme Hemingway, ni ne déprime en clinique comme Roth. Dans son cas, l’alcool, la drogue, les femmes, le communisme, la contestation et d’autres excès, l’ont maintenu pleinement en vie jusqu’à 84 ans.

Né le 31 janvier 1923 dans le New Jersey, il vient d’une famille juive entre classe ouvrière et petite bourgeoisie : le père est comptable, la mère travaille dans une entreprise de transports. La famille déménage à Brooklyn. Le jeune Norman, génial, entre à la prestigieuse université de Harvard (en sciences) à l’âge de 16 ans. A l’université il s’intéresse plus à la littérature qu’à la mécanique aéronautique, lit John Dos Passos et Steinbeck, commence à écrire.

Diplômé, il s’engage dans l’armée et se retrouve sur le front du Pacifique. Ce sera son premier roman. A 25 ans, il devient un écrivain célèbre avec les Nus et les Morts (1948). Hemingway avait romancé la Première Guerre mondiale (l’Adieu aux armes) et la guerre d’Espagne (Pour qui sonne le glas), Mailer écrira le roman des soldats américains en guerre contre les Japonais.

Lutte. Mais Mailer, c’est aussi l’Amérique des années 60. La lutte pour les droits civiques des Noirs, les beatniks, le LSD, les hippies – qu’il déteste –, l’Amérique d’Easy Rider et de Kerouac, de la contestation, du rock, du sexe, du Women’s Lib. Il se fascine pour les icônes de son époque, le président Kennedy assassiné (Oswald, Un mystère américain), la star Marilyn, le boxeur Mohammed Ali (le Combat du siècle).

Il bouclera sa vie de romancier avec un Château en forêt, publié cette année. Une réflexion romanesque sur le plus grand assassin du XXe siècle qu’il va, comme avec Gary Gilmore, essayer de psychanalyser : Hitler. «Lorsque j’avais 9 ans, ma mère m’a dit: si cet homme arrive au pouvoir il va tuer les juifs. Je ne l’ai jamais oublié, et toute ma vie j’ai voulu écrire sur Hitler. J’ai 84 ans et il était temps que je le fasse», confie-t-il, juste avant sa mort (Libération du 4 octobre).

Dans sa longue vie agitée, fidèle à son personnage de brute épaisse – il avait écrit un très bon polar, Les vrais durs ne dansent pas – le macho misogyne avait provoqué les féministes (le Prisonnier du sexe), et n’avait pas hésité à donner un bon coup de boule à l’écrivain Gore Vidal, qui doutait de son talent.

Snobisme. Engagé dans le combat politique, il avait fondé The Village Voice et avait voulu devenir maire de New York. En authentique New-Yorkais pour qui le reste de l’Amérique est une immense province, Mailer ne connaissait pas le terme de «gauche caviar», mais la pratiquait avant l’heure, avec le snobisme qu’il décrit dans les Armées de la nuit, lui et ses amis se croyaient «condamnés à être des révolutionnaires, des rebelles, des non-conformistes, des protestataires, et, plus généralement, les champions de telle ou telle autre cause de la gauche. En même temps ils se sentaient personnellement… de grands conservateurs.»

Tout en se battant, jusqu’à la fin, pour une Amérique démocratique, contre la «stupidité» du peuple qui a élu Bush : «Le pire président que j’aie vu. Ce n’est pas peu dire, car j’ai connu Ronald Reagan… Bush ne s’exprime pas dans une langue intelligente mais en phrases d’un seul mot du genre “Nous-devons-rester-en-Irak-jusqu’à-ce-que-nous-en-ayons fini-et-que-nous-ayons-vaincu-le-terrorisme.”» Mailer ou la voix de l’Amérique, celle qu’on aime.

Rachida Dati au dîner du CRIF Sud-Est : le répit du Shabbat

                 Rachida Dati au dîner du CRIF Sud-Est : le répit du Shabbat


Article paru dans "Nice Prenium", le 12/11/07

CRIF2.jpgRachida Dati au dîner du CRIF Sud-Est : le répit du Shabbat.Pour son dîner annuel du CRIF Sud-Est organisé pour la dernière fois par Maître Martine Ouaknine, la Communauté juive recevait en invitée d’honneur la Ministre de la Justice Rachida Dati aux côtés de Christian Estrosi et de nombreux élus. En dépit du thème consacré « aux femmes d’action et de conviction », la menace iranienne aura finalement été l’objet de nombreux commentaires officiels. Soirée néanmoins chaleureuse et bienvenue pour une Garde des Sceaux souvent chahutée au cours de son périple professionnel dans le sud de la France.

En dépit de l’interminable coupure de courant qui a plongé dans le noir l’un des salons de l’Hôtel Carlton à Cannes, au point d’interroger certains des invités sur la symbolique judaïque de l’incident, la Ministre de la Justice Rachida Dati a certainement apprécié ce moment de réconfort après une éprouvante journée passée dans le sud de la France à tenter de convaincre des élus locaux plutôt récalcitrants du bien-fondé de sa réforme sur la carte judiciaire. Invitée du dîner annuel du CRIF Sud-Est, le Conseil Représentatif des Institutions juives de France, la Garde des Sceaux a conservé son éternel sourire lui faisant pardonner - la justice est clémente - son heure de retard. Sur un thème consacré aux « femmes d’action et de conviction », cette soirée exceptionnelle signait également le départ de sa présidente Martine Ouaknine, désormais membre des instances nationales de l’organisation et certainement appelée à de hautes responsabilités dans un futur proche.

Après avoir décrit la « situation incompréhensible » qui prévalait au début de son mandat, l’avocate Martine Ouaknine s’est félicité, dans son intervention de bienvenue, des effets positifs de la mobilisation des différents acteurs nationaux, au point aujourd’hui de pouvoir gratifier « la France de modèle dans la lutte contre l’antisémitisme », avec une « diminution notable des actes » et des violences à l’encontre des Juifs. Devant un impressionnant parterre d’élus locaux, de représentants de la justice et des cultes, la Présidente du CRIF Sud-Est n’a pourtant pas fait preuve d’un optimisme démesuré. « En aucun cas », a-t-elle expliqué, « nous ne devons et ne pouvons relâcher nos efforts car un seul acte antisémite » demeure « moralement inacceptable » et le « symptôme d’une crise démocratique ». Il convient donc de « consolider le tissus national » et d’« éviter que la crise du Proche Orient ne devienne un alibi pour des jeunes issus de l’immigration », trop souvent enclins à rechercher des causes identitaires à l’extérieur. Grande réussite, il est vrai, de Martine Ouaknine, à laquelle elle a clairement associé Christian Estrosi, Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes et désormais candidat déclaré à la Mairie de Nice : l’organisation de visites pour des centaines de collégiens niçois des camps d’extermination d’Auschwitz. Travail de mémoire partagé qui devrait se prolonger par la participation prochaine de jeunes Juifs et Musulmans de la région à un voyage similaire dans le but de construire la confiance. À l’image d’une anecdote racontée par un Rabbin du quartier des musiciens de Nice avant le dîner : il affirme avoir un jour été prévenu par l’un des représentants de l’Islam, de la présence d’un inconnu suspect aux yeux de l’une comme de l’autre des deux communautés.

Si elle a terminé sur une note d’espoir, Martine Ouaknine n’en a pas moins auparavant fustigé, dans une mention spéciale, le comportement de la République Islamique d’Iran. Dénonçant les « atteintes à la liberté de la presse dans ce pays », le dogmatisme religieux d’un régime « obsédé à fabriquer des bons musulmans » et les déclarations provocatrices du président Ahmadinejad à l’égard d’Israël, elle a pointé les risques de « remise en cause de l’équilibre mondial si l’Iran devenait une puissance nucléaire ». Elle s’est toutefois félicité que la France, sous l’impulsion d’un « changements salutaire de Nicolas Sarkozy » soit désormais « disposée à passer à une phase de sanctions en dehors de l’ONU ».

CRIF3.jpgpub.jpgOn notera d’ailleurs que, malgré le thème central du dîner, le sujet de l’Iran fut également repris dans l’intervention de Christian Estrosi puis, plus étrangement, dans le discours prononcé par Rachida Dati. En qualifiant la négation de la Shoah « d’infamie politique et d’ignominie intellectuelle », le Secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer a comparé l’Iran des mollahs au régime hitlérien en évoquant la situation de « 1938 » et en appelant à « refuser la solution de facilité », « pire », selon lui, que celle qui consiste à « fermer les yeux ». On n’agirait pas autrement pour préparer l’opinion publique à une détérioration de la situation, voire un conflit avec l’Iran.

La Garde des Sceaux a, elle aussi, consacré un court passage de son discours à l’Iran, insistant à l’inverse des deux conférenciers précédents, sur « la paix, produit du multilatéralisme » expliquant que nul pays ne pouvait « seul imposer sa loi au monde ». D’où l’importance, selon elle, du projet présidentiel d’Union de la Méditerranée, « une chance à saisir pour la paix au Proche-Orient ». En dépit de son évidente fatigue - « elle s’est levée à cinq heures du matin » explique discrètement un de ses efficaces conseillers, Rachida Dati a développé un discours personnalisé : incarnant la « preuve que la France sait valoriser ses différences », la Garde des Sceaux a su montrer son « lien particulier avec la communauté juive », notamment en évoquant le « quartier juif espagnol de St Eugène à Oran » où sa mère avait vécu. Puisant chez Ernest Renan de nombreuses références au « sentiment d’appartenance » et au « vivre ensemble » dont la justice est « garante en démocratie », elle n’en a pas moins conservé la tonalité « répressive » de son approche ministérielle, plaçant au coeur de son action « la lutte contre les discriminations et les violences commises en raison de la religion ainsi que la mise en place d’un service d’assistance au recouvrement des victimes de ces infractions ». Dans chaque tribunal d’instance, un juge délégué aux victimes aura ainsi pour charge la protection de leurs droits.

Une fois terminé son discours officiel, probablement mise en confiance par l’accueil chaleureux reçu, Rachida Dati a repris la parole pour parler avec une authentique émotion de sa mère et de l’ambiance de son enfance que lui rappelait cette soirée. Réaction immédiate de la salle touchée au vif par cette confidence sussurée d’une voix éteinte, la Ministre de la justice fut longuement saluée par une « ovation debout . « C’est souvent comme cela », pouvait conclure l’un de ses collaborateurs : « les Députés ou les élus locaux s’emportent contre elle mais après l’avoir rencontrée, ils veulent tous être pris en photo avec elle ».

Un avion de El Al heurte des casiers de fleurs au roulage

                        Un avion de El Al heurte des casiers de fleurs au roulage

Tel Aviv (Israël), le 12/11/07 - Un avion de la compagnie aérienne israélienne El Al a heurté lors de son arrivée au parking de l'aéroport international de Tel Aviv (Israël) des casiers de fleurs qui avaient été déposés trop près de l'aire de manoeuvre.

L'avion, un Boeing 747-400, vol LY32, qui venait d'effectuer la liaison entre l'aéroport international John Fitzgerald Kennedy de New York (New York/USA) et l'aéroport international Ben Gourion de Tel Aviv avec près de 450 passagers à bord, était au roulage vers les parkings, vers 11h30, heure locale, lorsqu'au moment de se parquer sur le terminal, les pilotes ont heurté des casiers de fleurs qui avaient été déposés beaucoup trop près de l'aire de manoeuvre.

Les dégâts sont très légers et n'ont même pas entraîné d'opérations de maintenance nécessitant le blocage au sol de l'appareil. Les passagers ont été débarqués sans que la plupart d'entre eux n'aient été au courant de l'incident. Celui-ci était du à un oubli de peinture de marquage de la zone, marquage qui a été réalisé dès le lendemain.
 

Un butin découvert en Israël comprend une montre Bréguet ayant appartenu à la reine Marie-Antoinette

Un butin découvert en Israël comprend une montre Bréguet ayant appartenu à la reine Marie-Antoinette

Le 12/11/07, C’était il y a 24 ans. Des cambrioleurs dévalisent le Mayer Museum of Islamic Art de Jérusalem.
En tout, 40 montres d’une valeur inestimable sont volées et disparaissent dans l’obscurité. Le clou du spectacle ? La montre créée par Abraham Louis Breguet (1747-1823) pour la reine Marie-Antoinette et que le plus célèbre des maîtres-horlogers suisses aurait mis des années à réaliser. Abraham Louis Breguet invente des instruments scientifiques pour les physiciens et les astronomes.

Abraham Louis Breguet est notamment le concepteur de la montre-bracelet, et en 1812, l’inventeur du mécanisme tourbillon, bref l’homme qui a créé le secteur industriel de la montre moderne. L’entreprise Breguet établie à l’Abbaye, village de la vallée de Joux en Suisse, est aujourd’hui membre du Swatch Group.

Tout est bien qui finit bien puisque l’ensemble de 40 montres et horloges ont été rendues à leur propriétaire cette année, et redécouverte par l’intermédiaire d’un avocat de Tel Aviv. Cette collection de montres avaient été donnée par Sir David Lionel Salomons, qui fût le premier Maire Juif de Londres en 1855.

Shimon Peres: Israël pourrait faire la paix maintenant avec les Palestiniens

  Shimon Peres: Israël pourrait faire la paix maintenant avec les Palestiniens

Article paru dans "Tribune",le 13/11/07

Le président israélien Shimon Peres a déclaré lundi qu'il est persuadé que son pays pourrait maintenant faire la paix avec les Palestiniens.

"Je pense que nous pouvons maintenant faire la paix avec les Palestiniens", a dit le chef de l'Etat hébreu au cours d'une conférence de presse conjointe avec son hôte, le président turc Abdullah Gul. Toutefois, Peres a souligné que le processus pourrait ne pas être rapide. "Il faut du temps pour faire la paix", a-t-il insisté.

La déclaration optimiste de Shimon Peres survient alors qu'Israéliens et Palestiniens préparent depuis des semaines la conférence internationale parraînée par Washington et qui devrait à la fin du mois à Annapolis (Maryland) avec pour objectif de relancer les pourparlers de paix entre les deux parties.

Shimon Peres a salué la participation à cette conférence de tous les "pays modérés", estimant que "la voix de la paix n'en sera que plus forte et sonore".

"Tous les participants sont décidés à ce qu'Annapolis ne soit pas un échec, à ne pas laisser cette chance", a souligné Shimon Peres en mettant toutefois en garde contre de trop grands espoirs que pourrait faire naître cette qui ne peut constituer, selon lui, un point de départ.

Israël : l'école en crise

                                            Israël : l'école en crise


Article paru dans "Le Point", le 13/11/07

Le système éducatif, en grande difficulté financière, risque de mettre en danger l’avance technologique du pays.
C’est le rêve de tout adolescent qui se respecte : faire la grasse matinée, traîner au centre commercial et aller à la plage. Pourtant, à 15 ans, BarakRivkind ne veut plus de cette vie facile. C’est un jour d’école et, à midi, au lieu d’être en cours, Barak et ses amis sirotent des milk-shake au Café Aroma, dans le centre commercial de Malha, à Jérusalem. Pourquoi ? Parce que depuis le 9 octobre, les professeurs du secondaire sont en grève. Ils réclament une augmentation de salaire et de meilleures conditions de travail. "J’en ai assez de ne rien faire, dit le lycéen. Nous passons à coté d’une grande partie du programme et ce sera difficile à rattraper."

L’éducation israélienne est en pleine crise, et de nombreux observateurs craignent qu’en l’absence de solution, l’industrie technologique ne pâtisse de la situation. Ce secteur représente 12 % du PIB d’Israël et plus d’un tiers de ses exportations. Au cours des deux dernières décennies, la plupart du temps, sa progression était exponentielle. Les écoles très performantes du pays sont le moteur de ce boom. Gora Yaron, chef de plusieurs entreprises, dont deux achetées depuis par Cisco Systems, déclare : "Si le gouvernement ne se réveille pas, Israël perdra rapidement son avance dans le domaine du High Tech."

La grève des enseignants et l’action menée parallèlement par les professeurs d’université ne sont que quelques symptômes du malaise profond que connaît le système éducatif du pays. En 1960, les étudiants israéliens occupaient les premiers rangs internationaux des classements en mathématiques et en physique. La dernière fois que le pays a participé à une étude de ce type, il était en chute libre, passant à la 33e place sur 41 pays, derrière la Thaïlande ou la Roumanie. En 2005, à 18 ans, seuls 30% des conscrits de l’armée israélienne, nés sur le sol national, passaient avec succès un test standard de compréhension de l’hébreu, alors qu’il y a vingt ans, ils étaient 60%. Pour Aaron Ciechanover, Prix Nobel 2004 de chimie : "Notre ressource la plus importante, ce sont les cellules grises. Si nous n’en prenons pas soin, notre société dans son ensemble court un gros risque."

Financement à la traîne

Mais le gouvernement a pris son temps avant de réagir. L’année dernière, les dépenses nationales pour l’Education se montaient à 8,3 % du PIB, contre 9,3 % en2002. Le budget 2008 comprend une augmentation de 400 millions de dollars (soit 272 millions d’euros) du budget de l’Education, qui se montera alors à 10 milliards de dollars (6,8 milliards d’euros). Cela permettra tout juste aux dépenses de se maintenir au même niveau que le taux de croissance de l’économie. Le surplus d’argent servira à augmenter les salaires des enseignants. Le gouvernement a promis une rallonge de deux milliards de dollars (1,35 milliard d’euros) sur les cinq années à venir pour doper les salaires, rénover et réparer les écoles, et allonger leurs horaires d’ouverture.

Pour de nombreux Israéliens, l’éducation doit changer de fond en comble. Une classe de taille moyenne compte entre 38 et 40 étudiants, et l’OCDE affirme que les salaires des enseignants israéliens sont parmi les plus bas des pays industrialisés. Les débutants ne gagnent que 600 dollars par mois (408 euros), ce qui représente moins que le loyer d’un F2 à Tel Aviv. Asaf Makover, élève de seconde au lycée Beit-Chinuch de Jérusalem, nous a confié : "Le niveau de l’enseignement de notre école est déplorable, et le principal n’a pas les moyens de changer ça." Quant aux profs, ils se plaignent qu’il est quasiment impossible de parvenir à quoi que ce soit : "Avec 40 gosses par classe, nous passons le plus clair de nos journées à régler les problèmes de discipline et très peu de temps à faire de l’enseignement", déclare Meirav Cohen, enseignant en géographie dans un lycée de la banlieue de Jérusalem.

Les parents d’élèves font de leur mieux pour trouver des solutions à cette crise : ils engagent des professeurs particuliers pour aider leurs enfants après l’école. Les tableaux d’affichage des établissements sont recouverts d’annonces de professeurs et d’étudiants qui offrent de donner des cours. L’un des enseignants d’un lycée de Jérusalem nous le garantit : "C’est la seule façon de joindre les deux bouts avec un si maigre salaire." Dans les années 1990, de nombreux parents se sont rassemblés pour créer des programmes de cours particuliers à but non lucratif, et ces organisations sont maintenant présentes dans 50 villes.

La fuite des cerveaux

C’est en maths, en sciences et en anglais que les problèmes sont le plus graves. Pour chacune de ces matières, un candidat à un poste d’enseignant peut facilement trouver un travail très bien rémunéré dans le secteur technologique. Laly Bar-Ilan confie : "Après six ans d’enseignement, je n’en pouvais plus des classes surchargées et des problèmes de discipline." Maintenant qu’elle travaille pour WhiteSmoke, une start-up de Tel Aviv qui a mis au point un logiciel améliorant la grammaire anglaise et le style, elle gagne quatre fois plus que lorsqu’elle enseignait l’anglais et l’informatique. Pour elle : "La seule façon de faire revenir les profs, c’est de leur offrir des salaires compétitifs et de meilleures conditions de travail."

Le manque de candidats est tel qu’Israël a dû baisser ses critères. Autrefois on exigeait des enseignants de lycée qu’ils aient un diplôme d’université en maths ou en sciences pour enseigner ces matières. Aujourd’hui, un diplôme d’une formation d’enseignants, moins rigoureuse, suffit tout à fait. Les coupes sombres dans le budget ont aussi eu comme conséquences des journées d’école plus courtes. Alors qu’en 1996, les élèves passaient 36 heures à l’école chaque semaine, ce chiffre est maintenant passé à seulement 30 heures. Dan Ben-David, économiste à l’Université de Tel Aviv dont les trois enfants sont scolarisés, se lamente : "Avec la baisse du nombre d’heures, les élèves finissent en général à 13 heures, et certaines matières ne sont presque plus enseignées, voire pas du tout. On a même rogné sur des sujets aussi capitaux que les maths et la science."

Le financement des sept universités d’Israël a plongé de 20% en quatre ans. Depuis 1997, le nombre des professeurs reste stable, à environ 5 000, alors que la population universitaire a augmenté de 50%. 3 000 universitaires ont trouvé du travail à l’étranger. Zehev Tadmor, président du groupe de réflexion Samuel Neaman Institute, à Haifa, prévient : "Des centaines de professeurs travaillent dans de grands établissements à l’étranger parce que nous ne pouvons pas leur offrir de postes. Nous assistons à une véritable fuite des cerveaux."
Neil Sandler est correspondant pour BusinessWeek à Jérusalem.

Exercice militaire israélien en Cisjordanie avant la réunion d'Annapolis

    Exercice militaire israélien en Cisjordanie avant la réunion d'Annapolis

Article paru dans "Le Monde",le 13/11/07


L'armée israélienne doit effectuer un exercice en Cisjordanie simulant ses réponses à une vague d'attaques palestiniennes, peu avant une réunion internationale prévue aux Etats-Unis sur la paix au Proche-Orient, apprend-on mardi de source militaire.

"L'armée va procéder à un exercice le 18 novembre dans le cadre de ses préparatifs courants en vue de faire face à toute éventualité" a déclaré un porte parole militaire à l'AFP.

Il a précisé que cet exercice allait impliquer "les postes de commandement" en Cisjordanie, sans manoeuvres sur le terrain.

Selon le quotidien Haaretz, cet exercice à grande échelle était prévu pour le mois de juillet, sans rapport avec la tenue de la réunion d'Annapolis, près de Washington, destinée à relancer le dialogue de paix israélo-palestinien gelé depuis sept ans. Elle devrait se tenir à la fin du mois.

Le scénario envisagé consiste en des manifestations violentes accompagnées d'attaques contre l'armée ou des colons en Cisjordanie, ainsi qu'en des attentats en Israël, précise le journal.

Les services de sécurité israéliens ont mis en garde ces dernières semaines les autorités contre un risque d'une reprise des violences à l'approche de cette réunion à laquelle s'oppose le mouvement islamiste Hamas ou, après coup, en cas d'absence de résultats.