Claudine Douillet

Claudine Douillet parisienne et juive de naissance de parents profondément sionistes (un père sur l’Altaléna ça laisse des traces).

Fondatrice du premier magazine Juif sur le net, Alliance, en 1997, avant Google !
220 000 lecteurs uniques par mois à son actif.

En 1999 création Alliance-Hosting LLC , une "Web Agency » conceptrice de sites internet pour les entreprises et leur migration sur le net. Formation d’internet pour chefs d’entreprise.

Alliance-Hosting LLC a permis grâce ses moyens techniques la retransmission en directe des 4 radios juives de France 94.8 FM sur le net ,dés 2000, pendant 12 ans.

Experte en communication digitale avec Alliancefr.com, et radiophonique avec "Internet sans prise de tête" sur judaïques FM 94.8 depuis 2000, ma passion est née de la découverte, dés 1996, du plus important moyen de communication avec le monde, internet.

Mon expérience est le résultat de 22 années au service des entreprises désireuses de migrer sur le net et des médias.

Rendre réel ce monde virtuel c’est l’alliance du savoir faire et du faire savoir.

Les articles de Claudine Douillet

Israël n'existe pas pour la police italienne

                                  Israël n'existe pas pour la police italienne

Article paru dans"Libération", le 07/11/07

Dans un manuel en langue arabe à l'usage des policiers, le ministère de l'Intérieur ne mentionne pas l'existence de l'Etat hébreu sur les cartes, révèle le "Corriere della Sera".

Inquiétudes et soupçons. La publication d’un manuel de police en langue arabe soulève une polémique en Italie comme le révèle Il Corriere della Sera de mardi.
Dans ce guide à l’usage du policier (dont une version de poche est téléchargeable), qui vise à faciliter les relations entre les forces de l’ordre transalpines et les étrangers de langue arabe, le quotidien italien a constaté de curieuses absences. Magdi Allam relève que «la carte géographique du Moyen-Orient indique en anglais et en arabe les noms de tous les Etats, de territoires palestiniens, de la Cisjordanie et de Gaza, mais pas celui d’Israël».

L’auteur précise que le nom du pays «apparaît seulement dans la citation “Jérusalem occupée par Israël”». Il se demande alors s’il est «possible qu’une publication officielle de l’Etat italien ignore la réalité d’Israël, comme le font les pays arabes et musulmans dans leurs manuels scolaires?»

Magdi Allam estime même que le manuel de police conduit à «tolérer de fait le droit islamique de la polygamie», bien que le «code pénal italien interdise et sanctionne la bigamie». Le Corriere se demande alors si le rôle du ministère de l’Intérieur est de «se transformer en médiateur linguistique, culturel et même juridique, en s’ingéniant à concilier des valeurs, des traditions, des religions et des principes légaux différents selon le pays de provenance de l’immigré».

La police annonce d’autres éditions en français, roumain, espagnol et chinois. Avec les mêmes erreurs?

Israël aurait prélevé du matériel nucléaire d'origine nord-coréenne en Syrie

  Israël aurait prélevé du matériel nucléaire d'origine nord-coréenne en Syrie

Article paru dans "Le Monde", le 07/11/07

    
Israël a détruit, le 6 septembre, lors d'un raid aérien entouré de mystère, une usine secrète d'armement dans la région de Deir-Ezzor, en Syrie. Pour obtenir l'accord de Washington avant cette mission, les Israéliens avaient auparavant envoyé des commandos s'emparer de "matériel" d'origine nord-coréenne "lié au nucléaire", affirme le Sunday Times, dans son édition du 23 septembre.

Selon le journal britannique, le matériel, saisi dans un complexe syrien, a été examiné en Israël et proviendrait bien de Corée du Nord. Israël surveillait le site syrien depuis des mois, selon des sources israéliennes citées par le journal, qui ne donne toutefois pas d'indications sur la date de la mission effectuée par le commando Sayeret Matkal, ni le type de matériel saisi.

Un responsable américain, cité sous le couvert de l'anonymat par le Sunday Times, ajoute que le gouvernement américain a cherché des preuves d'activités liées au nucléaire avant d'autoriser l'attaque aérienne des avions F-15 de l'armée israélienne. Le raid du commando israélien a été dirigé directement par Ehoud Barak, ancien commandant de cette unité d'élite, qui avait le site syrien en ligne de mire depuis sa prise de fonction au poste de ministre de la défense le 18 juin, précise le journal.

Les premières informations sur les liens entre Damas et Pyongyang avaient été publiées par le New York Times et le Washington Post, qui citaient des sources des services de renseignement américains et israéliens. Cette thèse a été rejetée par la Corée du Nord, qui négocie actuellement avec la communauté internationale le démantèlement de ses installations atomiques.

FERMETÉ AMÉRICAINE VIS-À-VIS DE PYONGYANG

La seule – et timide – confirmation israélienne du raid aérien du 6 septembre est venue du chef de l'opposition Benyamin Nétanyahou, qui a dit à la télévision qu'il avait été consulté avant l'opération et avait ensuite adressé ses félicitations au premier ministre Ehoud Olmert. De source autorisée à Washington, on a également confirmé que les Etats-Unis avaient été consultés avant l'attaque, ce qui démontre qu'il s'agissait d'une mission d'importance et non d'un simple vol de reconnaissance, comme cela a été parfois avancé. Il y a trois jours, le président George W. Bush a refusé de répondre à des questions répétées à propos de ce raid, mais la Maison Blanche a réaffirmé avoir une "vue réaliste" de la Corée du Nord.
La Corée du Nord doit être totalement transparente sur son programme d'armement nucléaire, a déclaré dimanche à New York la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, alors que des informations se multiplient sur une possible collaboration avec la Syrie dans ce domaine."Il y a beaucoup de questions auxquelles il faudra répondre et nous voulons pouvoir donner des réponses sur tous les aspects du programme nucléaire nord-coréen", a déclaré la chef de la diplomatie américaine au début d'un entretien à New York avec son homologue chinois Yang Jiechi.

Israël arrête deux leaders du Hamas en Cisjordanie

                              Israël arrête deux leaders du Hamas en Cisjordanie
      
RAMALLAH,le 07/11/07 -- Les forces israéliennes ont  arrêté mardi matin en Cisjordanie deux responsables du mouvement  islamique Hamas, dont un législateur, a-t-on appris de témoins et  de sources du Hamas.
Dans la ville d'Hébron, des dizaines de soldats israéliens ont  pris d'assaut la maison du membre du Conseil législatif  palestinien (CLP) Hatem Qufaisha, en capturant ce législateur du  Hamas, ont affirmé des témoins.

Israël détient quelque 40 législateurs palestiniens dont la  plupart sont affiliés au Hamas depuis juin 2006 quand Israël a  lancé une campagne d'arrestations comme mesure de représailles  contre la capture d'un soldat israélien par le mouvement islamique dans la bande de Gaza.

Par ailleurs, les forces israéliennes ont arrêté Cheikh Maher  al-Kharraz, un haut dirigeant politique du Hamas, à son domicile  dans la vieille ville de Naplouse.

Mardi à l'aube, des jeeps et des véhicules militaires de  l'armée israélienne ont assiégé la maison avant de capturer cet  homme de 55 ans.

Les forces de sécurité palestiniennes ont commencé à se  déployer à Naplouse la semaine dernière conformément à un accord  avec Israël. Cependant, l'accord stipule que l'armée israélienne  prend le contrôle de la ville dans la nuit.

C'était la première fois que l'Autorité nationale  palestinienne (ANP) a redéployé ses forces de sécurité dans la  ville depuis qu'Israël l'a réoccupée dans une opération militaire  d'envergure appelée "bouclier défensif" en 2002.

Andrea Tornielli : Pie XII, un pape face au nazisme

                          Andrea Tornielli : Pie XII, un pape face au nazisme

Par Pierre-Marie Monastier, mercredi 7 novembre 2007 :: Livres sur Pie XII :: permalien #74

Le 5 juin dernier, la cardinal Bertone prononçait une longue conférence à l'occasion de la parution de l'ouvrage d'Andrea Tornielli sur Pie XII. Il nous manquait néanmoins une véritable recension sur cet ouvrage italien qui - selon nos indications - pourrait être publié en français l'an prochain, à l'occasion du 50e anniversaire de la mort du pape.

Merci donc à Frédéric Le Moal, docteur en histoire et professeur au lycée militaire de Saint-Cyr, de nous avoir écrit cette analyse d'une oeuvre déjà réputée comme étant la biographie la plus complète sur Pie XII.
La question des prétendus « silences » de Pie XII pendant la deuxième guerre mondiale ne cesse d’agiter des débats. L’ouvrage de l’italien Andrea Tornielli apporte une contribution majeure à la mise au clair de cette controverse.
Le pape Pie XII (1939-1958) subit, depuis la pièce de l’Allemand Rolf Hochluth, intitulée Le Vicaire, en 1963, des attaques extrêmement violentes à propos de ses prétendus silences pendant la guerre face aux atrocités nazies. Cette campagne est renouvelée en 2000 avec le livre de John Cornwell qui fait du Souverain Pontife un homme sensible aux idées national-socialistes par anticommunisme viscéral, et surtout indifférent au sort des Juifs par antisémitisme larvé. En un mot, le 'pape d’Hitler', comme le titre en anglais le disait avec clarté (The Hitler’s Pope). La campagne se déchaîne depuis.

C’est contre cette thèse que se dresse Andrea Tornielli dans son livre Pio XII. Eugenio Pacelli. Un uomo sul trono di Pietro ('Pie XII. Eugenio Pacelli. Un homme sur le trône de Pierre'), publié aux éditions Mondadori. S’appuyant sur de nombreuses archives, notamment privées et inédites (l’auteur a eu accès aux archives privées de la famille Pacelli), mais aussi sur les discours et encycliques du pape, Tornielli met en pièces la thèse du pape pronazi et antisémite. Le livre s’avère extraordinairement riche et étudie plusieurs domaines de la vie de Pie XII. L’analyse de sa personnalité nous révèle un homme maîtrisant ses émotions, hiératique, d’une grande intelligence et d’une mémoire exceptionnelle, perfectionniste, aux capacités de travail immenses. Toutefois, derrière l’individu qui finit par se confondre avec l’institution qu’il sert, dont la journée est parfaitement réglée, derrière le subtil diplomate, se trouve un pasteur sensible et charitable, à la santé très fragile, proche des humbles et accessible. C’est là tout un aspect de la personnalité de Pie XII qui apparaît avec netteté.

Tornielli décrit avec minutie l’enfance du futur pontife, son milieu, l’affirmation de sa vocation, ses études brillantes dans les lycées et universités publiques (et guère cléricales) de la Rome des Savoie, et son ascension, sous la protection du cardinal Gasparri, à l’époque des papes « prisonniers » au Vatican. On suit Pacelli dans ses succès mais aussi dans ses doutes sur sa propre carrière, tenté par la pastorale et le service des âmes plutôt que par la diplomatie pontificale dont il devient vite un des meilleurs éléments. Après avoir négocié avec succès le concordat avec la Serbie, le jeune Pacelli devient nonce apostolique à Munich en 1917, et représente ensuite la Papauté auprès de la République de Weimar jusqu’en 1930. Ce long séjour en Allemagne est absolument capital pour comprendre le futur Pie XII. Il entre alors directement dans la tourmente de l’histoire. Il se trouve lié à plusieurs grands évènements historiques : il participe aux négociations de la note de paix de Benoît XV (août 1917), et prend conscience de l’impuissance de la diplomatie vaticane dans la tourmente de la guerre ; puis il signe un concordat avec la Bavière. Il quitte Munich en novembre 1918, non pas apeuré par la révolution mais sur la pression des évêques allemands, désireux de ne pas légitimer le gouvernement révolutionnaire d’Eisner, avant de faire face courageusement à l’invasion de la nonciature par les bandes bolcheviques en avril 1919. Son hostilité au communisme, renforcée par cet épisode violent, ne l’empêche pas de conduire les négociations avec l’Urss pour la signature d’un concordat, discussions qui échouent du fait des Russes, mais que curieusement on ne reproche jamais au Vatican… Il se lie d’amitié avec des hommes d’Eglise allemands appelés à devenir les évêques les plus anti-nazis : Faulhaber et surtout von Preysing et von Galen. Et, dès l’épisode des corps francs, il manifeste une hostilité profonde au nationalisme exacerbé, puis au national-socialisme dont il suit la montée. Il prend immédiatement conscience de son contenu antichrétien et des dangers qu’il représente pour l’Eglise et le catholicisme.

C’est donc un fin connaisseur de l’Allemagne qui accède au poste de secrétaire d’Etat en 1930, à la place du cardinal Gasparri. Pour près de dix ans, Pacelli devient le collaborateur direct de Pie XI. Un courant historiographique a tendance à présenter une vision manichéenne, opposant un « bon » Pie XI prêt à dénoncer avec force le fascisme et un « méchant » Pacelli, tiède et plus ouvert à ce dernier (1). Or, cette thèse ne tient pas. Que les deux hommes aient des caractères différents, c’est évident. A l’irascibilité de Pie XI, à son impulsivité, s’opposent la prudence et la réflexion de Pacelli. Mais sur l’analyse du danger fasciste, et surtout national-socialiste, les deux hommes s’entendent parfaitement. Tornielli cite les nombreux témoignages de reconnaissance de Pie XI à l’égard de son secrétaire d’Etat. D’ailleurs, à la mort du pape Ratti, le cardinal Pacelli lui baise le front et les mains, gestes d’émotion peu fréquents chez lui… Tout un chapitre est consacré aux soixante-dix notes de protestations envoyées au Reich par Pacelli pour dénoncer les persécutions anticatholiques et les violations du concordat signé en juillet 1933. Pie XI et Pacelli ont parfaitement conscience du caractère antichrétien des nazis (les thèses de Rosenberg ont d’ailleurs été mises à l’index) et de la nature totalitaire du régime, avec tout ce que cela implique de menaces pour les catholiques allemands, l’Eglise et ses diverses institutions. C’est en conscience qu’ils ont négocié et signé le concordat afin de disposer d’un instrument juridique pour protéger les catholiques allemands et dénoncer les persécutions.

C’est donc dans ce contexte difficile que s’inscrivent les fameuses encycliques de 1938, et celle, non moins fameuse, sur l’antisémitisme que Pie XII aurait fait disparaître à son avènement. A travers l’étude de Tornielli, le lecteur suit le rôle majeur joué par Pacelli dans la rédaction et le durcissement du contenu de Mit brennender Sorge ; condamnation du national-socialisme écrite avec l’aide de l’évêque de Munich Faulhaber (14 mars 1938). On apprend ainsi que l’encyclique publiée quelques jours plus tard (19 mars), Divini Redemptoris, qui condamne le communisme, est davantage le fruit des travaux du Saint Office, et non directement de Pacelli. Celui-ci, conclut Tornielli, « n’est donc pas l’inspirateur de l’encyclique anticommuniste de Pie XI. Alors qu’il est le grand « coordonnateur » de la préparation de Mit brennender Sorge ». Quant à « l’encyclique cachée » sur l’antisémitisme, les documents préparatoires du Saint Office analysés par Tornielli montrent que, si elle condamne bien les aspects raciaux du rejet des Juifs, elle « reprend le traditionnel antijudaïsme religieux du christianisme ». Les effets auraient été antithétiques à celui recherché. De toute façon, Pie XI n’a pas le temps d’en lire les épreuves.

La masse de documents cités par Tornielli ne laisse absolument aucun doute sur l’hostilité profonde de Pacelli à l’égard du nazisme, et sur sa pleine conscience de ses dangers. C’est donc un grand opposant à l’Allemagne hitlérienne qui devient pape en 1939. Berlin d’ailleurs ne s’y trompe pas. La presse nazie se déchaîne contre le nouvel élu et aucun représentant allemand ne se trouve au Vatican pour son couronnement. Curieux pour un pape supposé ouvert aux idées venues d’Allemagne… Incontestablement, devenu pape, Pacelli désire obtenir un accommodement avec Hitler, ouvre une politique moins conflictuelle que celle de Pie XI à la fin de sa vie, opte pour une détente. En réalité, Tornielli aurait dû plus insister qu’il ne le fait, pour expliquer cette politique, sur les oscillations de la politique vaticane à l’égard d’Hitler, qui passe par des phases successives, de discussion à l’époque du concordat, puis de confrontation à l’époque de l’encyclique. Pie XII reprend en fait la politique de discussion pour sauver le concordat, pour ne pas faire apparaître le Vatican comme le responsable de la rupture qui, inévitablement, ouvrirait la voie aux persécutions anticatholiques, pour tenter une dernière fois de sauver ce qui peut l’être. L’historienne Emma Fattorini reproche d’ailleurs au nouveau pape de n’avoir pas su utiliser les derniers mois de paix pour conserver l’option radicale de son prédécesseur. Mais elle admet quand même que l’éclatement de la guerre change tout (2). On entre alors dans la question des « silences ».

Qu’entend-on exactement par silences ? Cela renvoie-t-il à une absence totale de condamnation, reflet d’indifférence, de lâcheté, voire de complicité ? Ou bien à des déclarations mesurées, sans nomination directe, avec une action souterraine active et efficace ? C’est bien à travers cette deuxième optique qu’il faut lire l’action de Pie XII. Qu’il n’y ait plus de déclarations fracassantes, de condamnations nettes de la guerre d’Hitler, c’est un fait. Mais Pie XII ne s’est pas tu. A travers certains de ses discours, il condamne les atrocités allemandes, en Pologne et ailleurs, ce que Tornielli appelle les « radio messages subversifs ». Le plus célèbre est celui de Noël 1942 présenté par un tribunal militaire allemand comme un « document subversif et démoralisant. » Cela est-il suffisant ? Pendant la guerre, Pie XII a le sentiment d’avoir dit, d’avoir dénoncé. Mais il ne veut pas remettre en cause la neutralité de l’Etat du Vatican. Il ne bénit ni l’invasion de l’Union Soviétique, ni la Grande Alliance.

Pacelli est-il antisémite ? Hostile au judaïsme ? Ni l’un ni l’autre. Non seulement il n’existe aucun écrit d’où transpirerait le moindre sentiment d'animosité, mais les documents prouvent au contraire sa bienveillance éprouvée et manifestée à l’égard du peuple juif. Le livre en fait la démonstration rigoureuse. Et c’est un des éléments qui l’éloigne de toute sympathie pour le nazisme. Comme secrétaire d’Etat, puis comme pape, Pacelli a parfaitement conscience que l’antisémitisme des nazis est indissociable de l’antichristianisme, et que les haines et les persécutions contre les juifs ne sont que le prologue à des persécutions antichrétiennes (3). Fait aggravant aux yeux des nazis, les catholiques sont encadrés par une hiérarchie autonome, dépendante d’un pouvoir extérieur auquel ils doivent obéissance. De plus, son action est corsetée par la crainte des effets néfastes d’une protestation publique sur les catholiques allemands, cibles inévitables de la fureur nazie. Tornielli revient sur un épisode particulièrement révélateur. En 1942, lorsque les Allemands déportent les juifs de Hollande, les autorités religieuses protestantes et catholiques protestent officiellement, ce qui provoque, en représailles, la déportation des juifs convertis au christianisme. Véritablement horrifié par cette nouvelle, Pie XII descend à la cuisine de ses appartements brûler son projet de protestation publique contre les persécutions antisémites. Pour lui, même ces épreuves, tombées entre les mains des Allemands, auraient entraîné des conséquences bien pires encore. C’est là tout le nœud du problème. Pie XII est absolument persuadé qu’une protestation publique engendrerait des effets néfastes, attiserait la haine des nazis, les jetterait sur les catholiques qui protègent et aident les juifs persécutés. L’action souterraine s’avère bien plus payante comme le prouve l’action papale dans la Rome occupée par les Allemands, et lors des rafles d’octobre 1943. Sous l’impulsion de Pie XII, plus de quatre mille juifs sont sauvés, cachés dans les bâtiments bénéficiant de l’extraterritorialité vaticane, tandis que le secrétaire d’Etat Maglione menace Berlin d’une protestation publique. Protestation qui, rappelons le, aurait été immanquablement utilisée par la propagande alliée aux dépens du Reich. Très efficace semble avoir été son action auprès de Mgr Hudal, recteur de l’Eglise nationale allemande à Rome. Les pages de Tornielli regorgent de documents, de témoignages (souvent de juifs rescapés) prouvant l’efficacité de l’action souterraine du pape qui, à travers un article de l’Osservatore Romano du 25-26 octobre 1943, lance un appel à la charité dont le sens n’échappe à personne. De même, il soutient, sans aucune ambiguïté, l’action de résistance des évêques allemands les plus antinazis face aux atrocités du régime.

La biographie ne s’arrête pas en 1945 et poursuit l’étude – là aussi novatrice – sur les années de la Guerre froide, sur les encycliques des années 50, sur les liens avec la politique interne de l’Italie et enfin sur la maladie et la mort du Souverain Pontife. On ne s’étonne donc pas que ce livre ait reçu l’appui du cardinale Bertone, secrétaire d’Etat actuel du Vatican. Aujourd’hui, et avec ce nouveau livre, la thèse du pape d’Hitler, et même celle du pontife faible et timoré, peu sensible au sort des juifs, ne tient plus. Elle sort du domaine historique, comme tend à le prouver le livre du professeur et rabbin David Dalin (4) On ne peut qu’espérer une traduction française.

Une synagogue sortira de terre

                                      Une synagogue sortira de terre

Le 09/11/07,Les juifs libéraux de Genève édifieront une nouvelle synagogue de 300 places le printemps prochain.
L'enfance à Moillebeau, l'adolescence au Seujet, la maturité à Chêne. Telle est l'histoire de la Communauté israélite libérale de Genève. D'une trentaine de personnes qui se réunissaient dans une pièce unique à Moillebeau il y a trente-cinq ans, ce courant du judaïsme compte aujourd'hui un millier de fidèles. Son lieu de culte au quai du Seujet étant devenu trop petit, la communauté va bâtir le printemps prochain un nouveau centre comprenant une synagogue et un espace culturel au
43 de la route de Chêne.
Modernité et tradition

L'autorisation de construire a été accordée le 27 juin. L'achat du terrain et la construction budgétés à 10 millions de francs sont entièrement couverts par des dons. «Nous avons voulu un édifice moderne car notre communauté compte beaucoup de jeunes», explique son président Jean-Marc Brunschwig. Sans pour autant renoncer à la symbolique traditionnelle. Le projet de GA, Groupement d'Architectes SA, épouse le terrain en forme de schofar, cette trompe utilisée par les rabbins pour marquer la fin du jeûne lors de la fête du Yom Kippour. Les deux faces du bâtiment à l'aspect minéral afficheront les Tables de la loi.
Petite partie visible

Depuis la route de Chêne, seule la pointe de cet édifice de béton et de verre sera visible. L'intérieur comprend un espace culturel avec des salles de cours et de conférence. «Actuellement plus de 120 enfants -suivent des enseignements -religieux, nous avons davantage de mariages et de naissances. Notre espace du Seujet n'est tout simplement plus suffisant», précise Jean-Marc Brunschwig. La partie comprenant la synagogue est prévue pour 300 personnes et pourra contenir jusqu'à 750 places lors des grandes fêtes. Un espace pour le bain rituel, un local d'archives et une grande salle pour les jeunes avec un accès Wi-Fi seront bâtis au sous-sol.

Modernité, tel est le maître mot de la Communauté israélite libérale. Egalité entre hommes et femmes qui prient ensemble sans séparation au sein de la synagogue, transmission de la judaïcité par un parent et non uniquement par la mère, tels sont quelques-uns des principes de ce courant juif qui veut s'adapter à la société contemporaine. «Nous prenons en compte tant la tradition écrite, orale que l'évolution due à la société dans laquelle nous -vivons», indique Jean-Marc Brunschwig.

Exemple d'ouverture, l'enterrement d'un membre de cette communauté, le 3 octobre, dans le nouvel espace créé pour les juifs au cimetière de Saint-Georges à deux pas des tombes des autres confessions.
Les autres lieux de culte juif

Les membres des communautés israélites à Genève sont peu nombreux. Environ 4500 personnes se déclarent de confession juive dans le canton, ce qui représente à peu près un pour cent de la population.
La Communauté israélite de Genève est le plus grand groupement juif du canton. Construite en 1857, sa synagogue Beth Yaacov, dans le quartier des Banques, est la plus ancienne de la Ville. On y célèbre le rite ashkénaze, pratique des juifs provenant d’Europe de l’Est dont la langue est le yiddish. Son deuxième lieu de culte, à l’avenue Dumas à Champel, regroupe les croyants de rite séfarade, judaïsme liturgique d’origine espagnole. Deuxième groupe, la Communauté juive libérale se réunit pour l’instant dans une synagogue au quai du Seujet.
Soirée de réflexion
Une autre branche séfarade fréquente la synagogue de Malagnou, œuvre de la famille Gaon.
Il y a finalement à Genève plusieurs petites communautés juives orthodoxes, dont la synagogue située à la place des Eaux-Vives.
Le grand rabbin de la Communauté israélite de Genève détient l’autorité rabbinique suprême. Figure marquante, le feu grand rabbin Alexandre Safran est décédé il y a un an. La Fondation racines & sources organise lundi prochain à Uni Bastions à 20h, salle B106, une soirée de réflexion en sa mémoire.

Les larmes de l'Histoire

                                               Les larmes de l'Histoire

TombeLARME.jpgArticle paru dans "Le Jeudi",le 09/11/07

Depuis toujours, ou presque, Daniel Mendelsohn sait que son grand-oncle Shmiel, sa femme et leurs quatre filles ont été tués, quelque part dans l'est de la Pologne, en 1941. Comment et où exactement? Nul ne semble pouvoir lui en dire plus. Car ils étaient six parmi six millions d'autres.

Corina Ciocârlie

A l'automne 2006, alors que Les Bienveillantes de Jonathan Littell décrochait le prix Goncourt, un autre livre signé par un auteur dont on ignorait à peu près tout, Daniel Mendelsohn, rencontrait aux Etats-Unis un grand succès commercial et critique: The Lost, monumentale enquête sur le destin d'une famille juive de Pologne exterminée par les nazis, paraît aujourd'hui en français chez Flammarion. Un événement.

En exergue des Disparus, on découvre cette petite phrase en latin, tirée de l'Enéide et devenue une sorte de légende expliquant les distances infranchissables créées par le temps: sunt lacrimae rerum, «il y a des larmes dans les choses».
Au commencement, il y avait en effet les larmes – celles d'une vieille famille juive de Miami qui sanglotait à l'unisson parce que le jeune Daniel, treize ans, ressemblait comme deux gouttes d'eau à un fantôme, «l'oncle Shmiel», égaré dans le brouillard de la Vieille Europe. De cet homme, personne ne savait grand-chose si ce n'est qu'il était mort, tué par les nazis, lui, sa femme et «ses quatre filles superbes».
«Tué par les nazis»: la seule information qui semble subsister, soixante ans après les faits. De Shmiel Jäger et des siens, les Mendelsohn-Jäger ne savent plus rien, du moins jusqu'au jour où Daniel, au début des années 2000, se lance enfin dans la longue quête sur ses origines qu'il prémédite depuis l'adolescence. Qu'est-il arrivé, exactement, aux affaires florissantes d'oncle Shmiel, à sa belle maison de Bolechow (aujourd'hui en Ukraine), à sa femme Esther et à leurs quatre filles? L'imagination ne peut s'empêcher de fournir une explication dramatique, surtout lorsque l'histoire, comme dans tant de cas, «vous prête main-forte».

Trou de mémoire

Un long itinéraire erratique mène Daniel Mendelsohn et son frère Matt, le photographe, de Sydney à Prague, de Vienne à Tel-Aviv, de Stockholm à Copenhague, dans le seul but de recueillir les quelques «vapeurs d'informations» encore disponibles. Daniel, qui a une formation d'helléniste, est aussi l'historien «officiel» de la famille, c'est-à-dire quelqu'un qui a passé sa vie entière à se retourner pour jeter «un dernier coup d'œil» aux débris du passé, à la recherche non seulement de ce qui a été perdu, mais aussi de ce qui peut encore y être trouvé. A Bolechow, sur six mille Juifs, ils ont été quarante-huit à survivre.
Lentement, douloureusement, le puzzle se recompose. De Shmiel Jäger, on découvre qu'il débarqua aux Etats-Unis en 1913 mais, ne parvenant pas à faire fortune, décida de repartir au pays. Mal lui en prit! Un quart de siècle plus tard, alors que toute sa famille avait fui Bolechow pour le Nouveau Monde ou la Palestine, Shmiel était resté. Dans les lettres désespérées qu'il envoyait, en 1939, à son frère Abraham (le futur grand-père de Daniel) devenu new-yorkais, tout montre qu'il savait quel désastre, bientôt, l'engloutirait. Cruelle ironie d'un destin si souvent fratricide, toutes ces lettres – où l'on pouvait encore entendre la voix amère d'un homme qui allait bientôt disparaître, sa compréhension tardive du fait que son monde était en train de se refermer sur lui, ses efforts désespérés pour s'en échapper – sont restées à jamais sans réponse.

Le plus difficile, c'est de ne pas juger, tout en sachant que ce qui s'est passé s'est passé parce quelqu'un a pris une décision concrète et irrémédiable: appuyer sur une gâchette, fermer la porte d'un wagon à bestiaux, cacher, trahir. C'est d'ailleurs pour sauver ses parents des généralités, des symboles, des abréviations, pour leur rendre leur caractère distinctif que Daniel Mendelsohn se lance dans ce voyage étrange et ardu. Les baraquements d'Auschwitz, le barbelé électrifié, la pancarte ARBEIT MACHT FREI, tout cela a été reproduit, photographié, filmé si souvent qu'au moment où vous y êtes, vous y découvrez «ce qu'il est difficile de ne pas considérer comme des "attractions", des vitrines de prothèses, de lunettes ou de cheveux, comme vous regarderiez plus ou moins l'apatosaurus récemment reconstruit au Natural History Museum».
Les Disparus, ce sont aussi mille et une raisons pour rester prudents en essayant d'imaginer «ce que c'était». Il est possible aujourd'hui, par exemple, de circuler dans un fourgon à bestiaux d'époque dans un musée, mais il est peut-être important de rappeler, comme le fait Daniel Mendelsohn, qu'à l'ère du zapping et de la télé-réalité, «le fait d'être enfermé dans cette boîte – expérience assez déplaisante en soi, comme je le sais bien, pour certaines personnes – n'est pas la même chose que d'y être enfermé après avoir étouffé votre propre enfant et bu votre propre urine par désespoir, expériences que les visiteurs de ces expositions ont peu de chances d'avoir vécu récemment».
Au commencement il y avait les larmes, à la fin il y aura un arbre dans un jardin, un arbre chétif à double tronc symbolisant à la fois le plaisir et la douleur qui naissent de la connaissance des choses.

L'arbre à paroles

«Les morts n'ont pas besoin d'histoires: c'est le fantasme des vivants qui, à la différence des morts, se sentent coupables». Rien ne pourra gommer cette asymétrie, cette incomplétude radicale et définitive, à l'image d'une correspondance entre frères dont la moitié se serait perdue…
Par-delà les révélations en cascade – subtilement imbriquées dans une construction quasi proustienne –, on garde cette saisissante image tremblée de quelque chose qui, en fin de compte, reste totalement impossible à connaître et parfaitement mystérieux: «des gens choisissent de faire le mal et d'autres de faire le bien, même lorsque, dans les deux cas, ils savent que leur choix va entraîner de terribles sacrifices».
Avant toute chose, Les Disparus est un récit mythique au cœur duquel se trouve une histoire plus ancienne encore, ancrée dans la Torah, sur la proximité et la distance, l'intimité et la violence, l'amour et la mort. «Une histoire, pas un fait. Où sont les faits? Il y a la mémoire, il y a la vérité – on ne peut pas savoir, jamais». Cela dit, soupire Daniel Mendelsohn, pour qui a eu le temps de méditer les brûlures de l'histoire et les défaillances de la mémoire, une chose est sûre: au-delà du paradis perdu et du temps retrouvé, sunt lacrimae rerum, oui, «il y a des larmes dans les choses».
Daniel Mendelsohn. «Les Disparus». Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre Guglielmina. Flammarion, 2007. 656 p., 26 euros.

Des centaines de Palestiniens de Jérusalem demandent la nationalité israélienne

Des centaines de Palestiniens de Jérusalem demandent la nationalité israélienne

Le 09/11/07, Le nombre de Palestiniens de Jérusalem Est qui cherchent à obtenir la citoyenneté israélienne a fortement augmenté ces derniers mois, alors que la question du partage de la ville a été soulevée par l'échelon politique, selon les révélations mercredi 7 novembre du ministère de l'Intérieur.

Le ministère aurait reçu ces derniers mois des centaines de demandes des résidents arabes de Jérusalem Est, au lieu des quelques dizaines en temps normal, a indiqué sa porte-parole, Sabine Hadad.

Les Palestiniens de Jérusalem craignent de perdre les droits et les avantages sociaux dont ils bénéficient en tant que résidents permanents d'Israël, si certains quartiers arabes sont confiés à l'Autorité palestinienne, a-t-elle expliqué. Quand Israël a conquis Jérusalem Est en 1967, les habitants arabes de la ville ne sont pas devenus citoyens israéliens mais ont reçu le statut de résidents permanents.

Bien qu'ils aient le droit de demander la citoyenneté, la plupart des Arabes de Jérusalem ont jusqu'à présent refuser de reconnaître le contrôle israélien sur la ville. Aujourd'hui, environ un tiers des 750 000 habitants de Jérusalem sont des Palestiniens.

Opération Tapis volant

                                              Opération Tapis volant

Article paru dans "Aroutz7", le 08/11/07

La communauté juive du Yemen date de l’époque de la Bible. Durant des siècles, les Juifs du Yemen vécurent dans la misère et les Musulmans les privèrent de toute liberté. Malgré les persécutions, les Juifs de cette contrée restèrent fidèles à la religion de leurs ancêtres, gardant espoir, confiants en la prophétie qui annonçait leur futur retour à Sion.
 
En 1949, Israël organisa une opération de grande envergure qui permit à 47 000 Juifs yéménites de monter en Israël. La plupart des quelques milliers de Juifs qui étaient restés au Yemen rejoignirent Israël dans le cadre d’autres opérations sensationnelles qui s’échelonnèrent jusqu’en 1954.
 
Le 7 novembre 1949, débute l’opération «Tapis volant» qui permit la Alya des Juifs d’Ethiopie.
 
Avant la fondation de l’Etat d’Israël, des Juifs yéménites étaient déjà montés en Israël, dans de longs et pénibles périples à travers le désert. A la suite de la proclamation de l’ONU, les Arabes de Aden, qui s’opposaient à cette décision, s’en prirent violemment aux Juifs. Les menaces se multiplièrent et les Juifs de Aden et du reste du Yemen se trouvèrent en danger.
 
En mai 1949, le nouvel imam qui prit le pouvoir au Yemen, permit aux Juifs de rejoindre l’Etat d’Israël. A la suite de cela, débutèrent des négociations avec les Britanniques qui siégeaient à cette époque à Aden, afin d’ouvrir un pont aérien entre Aden et Israël.
 
Des envoyés de l’Agence Juive furent dépêchés au Yemen afin de veiller aux préparatifs de l’opération et d’inciter le plus grand nombre possible de Juifs à monter en Israël.
 
 
Cette première opération fut appelée «Tapis magique» ou encore «Sur les ailes des aigles», car les Juifs du Yemen considérèrent cette opération à bord de près de 400 avions, comme l’accomplissement de la prophétie à laquelle ils s’étaient accrochés de génération en génération.

Pessimisme en Israël avant une réunion internationale sur le Proche-Orient

  Pessimisme en Israël avant une réunion internationale sur le Proche-Orient

JERUSALEM,le 12/11/07- A moins de trois semaines d'une réunion internationale aux Etats-Unis sur le Proche-Orient, le pessimisme grandit en Israël quant à ses chances de succès, accentuant les risques d'une opération militaire d'envergure contre le Hamas à Gaza.

Le Mossad (sécurité extérieure), le Shin Beth (sécurité intérieure), et les Renseignements militaires viennent de remettre un rapport commun au Premier ministre Ehud Olmert, l'avertissant que le président palestinien Mahmoud Abbas ne pourrait pas appliquer un éventuel accord de paix conclu à Annapolis.

"Il n'est même pas capable d'arrêter les voleurs et les trafiquants de drogue", indique ce rapport dont des extraits ont été rendus publics jeudi par la radio militaire.

Selon les Renseignements militaires, M. Abbas serait même coupé des divers groupes armés relevant du Fatah, son propre parti, et son rôle se bornerait à verser des salaires à ses fonctionnaires et à son appareil sécuritaire.

Interrogé par des journalistes sur ce rapport, le ministre des Infrastructures Binyamin Ben Eliezer a répondu: "Je connais ces estimations, mais nous devons prendre des risques".

"Il faut préserver un horizon politique, mais nous devons garder à l'esprit l'état réel de l'Autorité palestinienne", a pour sa part déclaré à la radio militaire le vice-Premier ministre, Shaoul Mofaz, à propos de la réunion prévue le 26 novembre à Annapolis.

"Je conseille à toutes les parties impliquées, y compris aux Palestiniens, de se fixer des objectifs raisonnables afin qu'il n'y ait pas de déceptions débouchant sur une dégradation de la situation", a ajouté cet ancien chef d'état-major et ex-ministre de la Défense.

Pas moins de 51% des Israéliens partagent ce pessimisme, contre 40% qui pensent que la réunion d'Annapolis (Maryland) augmentera les chances d'un accord permanent avec les Palestiniens, selon un récent sondage.

Pour le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, la priorité est de mettre un terme aux incessants tirs de roquettes depuis la bande de Gaza, sous contrôle des islamistes du Hamas depuis la mi-juin.

M. Barak répète à l'envi que "chaque jour qui passe nous rapproche inéluctablement d'une vaste opération (militaire) à Gaza". Sous la pression de ses camarades travaillistes, il a du bout des lèvres souhaité le succès de la réunion d'Annapolis, et indiqué vouloir y associer Damas.

Selon les médias israéliens, il espère en fait troquer ainsi les pourparlers avec les Palestiniens contre un dialogue direct avec la Syrie qui permettrait de dissocier ce pays de l'Iran, "principal ennemi stratégique" d'Israël.

Côté palestinien, le ton n'est guère plus encourageant. Jibril Rajoub, haut responsable du Fatah, met en garde contre un échec de la réunion internationale.

"Rater cette chance historique compromettrait l'équilibre régional et la paix dans le monde", a-t-il dit à l'AFP.

Pour Azzam el-Ahmed, président du groupe parlementaire du Fatah, "les Etats-Unis doivent exercer des pressions sur Israël afin que les résolutions internationales et la +Feuille de route+ soient appliquées".

Ce plan international de paix, lancé en 2003 et resté lettre morte, a fixé des étapes à la création d'un Etat palestinien. Il prévoit en parallèle un arrêt des violences par les groupes armés palestiniens et le gel de la colonisation israélienne.

Rafiq Husseini, directeur du cabinet de M. Abbas, considère quant à lui que "la question fondamentale, c'est Jérusalem. Nous n'accepterons jamais de faire d'une autre ville la capitale d'un Etat palestinien".

Israël: Shimon Peres se rend en Turquie pour une visite d'Etat

                Israël: Shimon Peres se rend en Turquie pour une visite d'Etat

JERUSALEM,le 12/11/07 - Le président Shimon Peres se rend dimanche en Turquie pour une visite d'Etat où il sera le premier chef de l'Etat israélien à prendre la parole devant le parlement d'un pays musulman, a déclaré la porte-parole de la présidence à Jérusalem.
"M. Peres entame aujourd'hui une visite d'Etat de trois jours en Turquie, à l'invitation de son homologue Abdullah Gül, à l'occasion de laquelle il s'exprimera en hébreu au parlement à Ankara", a affirmé Ayelet Frish. Jusqu'ici, jamais un chef d'Etat israélien n'avait été invité à prendre la parole à la tribune du parlement d'un pays musulman.

Selon son programme, M. Peres doit notamment aussi s'entretenir avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le chef de la diplomatie Ali Babacan. Sa visite coïncide avec un forum économique réunissant des industriels et hommes d'affaires turcs, israéliens et palestiniens.

Le président palestinien Mahmoud Abbas est également attendu lundi à Ankara, où il s'adressera au parlement le même jour et rencontrera M. Peres en présence de M. Gül, en marge du Forum économique d'Ankara. Selon les médias israéliens, un accord tripartite doit être conclu sur la création d'une zone industrielle entre le territoire israélien et la Cisjordanie.

La Turquie, grand pays musulman mais Etat laïque, est le principal allié stratégique régional d'Israël. Tous deux ont noué des liens économiques étroits depuis qu'ils ont signé un important accord de coopération militaire en 1996, qui a suscité la colère des pays arabes et de l'Iran.