Claudine Douillet

Claudine Douillet parisienne et juive de naissance de parents profondément sionistes (un père sur l’Altaléna ça laisse des traces).

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Experte en communication digitale avec Alliancefr.com, et radiophonique avec "Internet sans prise de tête" sur judaïques FM 94.8 depuis 2000, ma passion est née de la découverte, dés 1996, du plus important moyen de communication avec le monde, internet.

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Les articles de Claudine Douillet

Bush commence une visite historique en Israël en appelant à une paix durable

Bush commence une visite historique en Israël en appelant à une paix durable

JERUSALEM ,le 09/01/08- Le président américain George W. Bush a commencé mercredi une visite historique en Israël en affirmant sa volonté d'une "paix durable", mais aussi en tenant des propos sur "l'Etat juif" qui ont suscité de violentes critiques des radicaux du Hamas palestinien. Evènement

Dès son arrivée à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel Aviv, pour la première visite en Israël de sa présidence débutée en 2001, M. Bush et les dirigeants israéliens venus l'accueillir, Shimon Peres et Ehud Olmert, ont affirmé la force de l'alliance entre les deux pays.

Mais le président Peres a aussi énoncé l'autre préoccupation première au moment de recevoir M. Bush, en lançant une mise en garde vigoureuse à l'Iran.

Reçu en grande pompe, M. Bush a évoqué le but de la première visite d'un président américain en Israël depuis 1998: favoriser avant la fin de sa présidence, dans un an, un accord de paix conduisant à la création d'un Etat palestinien coexistant en paix avec Israël.

M. Bush, volontiers accusé de s'être désintéressé de la question pendant sept années, est arrivé précédé par un scepticisme largement répandu et des attentes de part et d'autre: les Palestiniens souhaitent qu'il fasse pression sur les Israéliens pour que cessent la colonisation et les raids; ces derniers, qu'il défende leurs intérêts.

Un activiste palestinien a été tué et quatre autres blessés mercredi dans une attaque de l'armée israélienne à Gaza, selon des sources médicales.

Dans ce contexte, les propos de M. Bush sur un "Etat juif" ont retenu l'attention. "L'alliance entre nos deux pays contribue à garantir la sécurité d'Israël en tant qu'Etat juif", a-t-il dit.

La Maison Blanche souligne que ce n'est pas la première fois que M. Bush parle "d'Etat juif". La question de la reconnaissance d'Israël comme "Etat juif" est cruciale dans les négociations entre Israéliens et Palestiniens, en particulier pour régler l'épineux différend sur le retour des réfugiés palestiniens.

Mais le Hamas au pouvoir à Gaza ne l'a pas entendu de cette oreille.

Ces déclarations "constituent une reconnaissance américaine du caractère juif de l'Etat de l'occupation. (Elles) équivalent à un soutien américain à la mise en place d'un régime d'apartheid dans notre région au détriment des droits du peuple palestinien", a déclaré le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri.

"Ces déclarations graves trahissent les vrais objectifs de Bush qui est venu dans la région pour offrir davantage de soutien politique à l'occupant (..) sans tenir compte des intérêts de notre peuple", a-t-il dit.

M. Bush a expliqué avant de partir qu'il comptait aider le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Olmert à faire la paix, et rallier le soutien fondamental des pays arabes à cet effort.

Israël et la Cisjordanie ne sont que les premières étapes d'une tournée le conduisant jusqu'au 16 janvier au Koweït, à Bahreïn, aux Emirats arabes unis, en Arabie saoudite et en Egypte.

Dans ces pays comme en Israël, il s'agit aussi pour M. Bush d'assurer que, malgré un retentissant rapport paraissant minimiser le péril nucléaire iranien, les Etats-Unis continuent à considérer la République islamique comme une "menace" et resteront engagés dans la sécurité de la région pétrolifère du Golfe.

A peine M. Bush avait-il mis le pied sur le sol israélien que M. Peres évoquait le spectre iranien qui plane sur la visite, comme l'a rappelé un incident survenu ce weekend entre marines américaine et iranienne dans le Golfe.

"L'Iran ne devrait pas sous-estimer notre détermination à nous défendre", a prévenu M. Peres. Il a appelé M. Bush à aider à "mettre un terme à la folie" de l'Iran, du Hezbollah libanais et du Hamas.

Le conseiller de M. Bush à la sécurité nationale, Stephen Hadley, a dénoncé de son coté un acte "très provocateur" et averti les Iraniens que "si cela se reproduisait, ils devraient subir les conséquences d'un tel incident".

M. Bush se partagera jusqu'à vendredi entre Israël et la Cisjordanie, évitant la bande de Gaza, l'autre territoire palestinien passé sous le contrôle du Hamas radical en juin.

Dans une région parcourue de forts sentiments antiaméricains, Israël paraît a priori plus favorable à M. Bush. Mais plus de 11.000 policiers israéliens sont mobilisés pour l'opération "Ciel ouvert", nom de code de la visite, du jamais vu depuis la venue du pape Jean Paul II en 2000.

Des quartiers entiers de Jérusalem sont fermés. L'armée israélienne a décrété le bouclage de la Cisjordanie.

Bush à Ramallah pour rappeler Abbas à garantir la sécurité d'Israël

       Bush à Ramallah pour rappeler Abbas à garantir la sécurité d'Israël

bushisrael.jpgRAMALLAH ,le 10/01/08- George W. Bush effectue jeudi la première visite d'un président américain en exercice à Ramallah, en Cisjordanie, pour rappeler au président palestinien Mahmoud Abbas les exigences israéliennes de sécurité et l'aider à progresser vers un règlement du conflit.
Sous un épais brouillard, qui l'a contraint à effectuer le trajet depuis Jérusalem par la route plutôt qu'en hélicoptère, M. Bush a été accueilli par une haie d'honneur dans la cour de la Mouqataa, le siège de l'Autorité palestinienne, accompagné par M. Abbas.
 
Les deux hommes s'étaient embrassés avant de fouler le tapis rouge pour pénétrer dans le bâtiment.

Vingt-quatre heures après avoir posé le pied en Israël pour la première fois en sept ans de présidence, M. Bush poursuit coté palestinien une tournée historique destinée à favoriser la conclusion d'un accord de paix avant la fin de son mandat en janvier 2009.

Avant lui, aucun président américain ne s'est rendu à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne établi par le prédecesseur de M. Abbas, le défunt Yasser Arafat honni par M. Bush qui ne se recueillera d'ailleurs pas sur sa tombe.

La réalité à laquelle M. Bush sera confronté dans une Cisjordanie bouclée pour la circonstance par l'armée israélienne est moins reluisante qu'on pourrait le penser. Et la population, échaudée par les échecs passés, l'attend sans grand enthousiasme.

D'autant que M. Abbas, président de l'Autorité palestinienne soutenu par les Occidentaux, apparaît affaibli par la perte de son contrôle sur la bande de Gaza passée l'an dernier par la force sous la coupe de l'organisation radicale du Hamas.

Cette partition des Territoires passe pour un obstacle majeur sur la voie d'un règlement de soixante ans de conflit entre Israéliens et Palestiniens.

La Maison Blanche essaie de la présenter comme une chance: il s'agirait de soutenir politiquement et financièrement M. Abbas, les modérés et la Cisjordanie avec l'espoir de rallier à terme la bande de Gaza, où le Hamas refuse de reconnaître le droit à l'existence d'Israël et les aspirations à la prospérité et à la liberté, selon les mots de M. Bush.

En attendant, les roquettes continuent à tomber sur Israël à partir de la bande de Gaza où des milliers de sympathisants du Hamas ont manifesté au cours des derniers jours contre la venue dans la région du président américain qualifié de "boucher du monde".

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a accepté en novembre à la conférence d'Annapolis (Etats-Unis) réunie sous les auspices de M. Bush de rechercher un accord de paix avec M. Abbas avant fin 2008.

Mais lui-même et M. Bush ont lié mercredi un règlement à un arrêt des attaques contre Israël. "En ce qui concerne les roquettes, la première question que je poserai au président Abbas, ce sera: que comptez-vous faire à ce sujet", a dit M. Bush, déjà accusé d'épouser presque aveuglément la cause du grand allié israélien.

Les Palestiniens, pour leur part, réclament un arrêt des raids et des implantations sauvages israéliennes dans les Territoires.

Les colonies illégales "doivent disparaître", a dit M. Bush.

Mais M. Olmert, au lustre politique guère plus reluisant que celui de M. Abbas, a pris soin de souligner qu'il n'avait pris aucun nouvel engagement auprès de M. Bush.

La Maison Blanche a ainsi déconseillé d'attendre une avancée spectaculaire d'un périple qui, après trois jours en Israël et dans les Territoires, emmènera M. Bush dans le Golfe jusqu'au 16 janvier.

Aucune rencontre trilatérale Abbas-Bush-Olmert n'est prévue à ce stade.

Confronté à un scepticisme largement répandu, M. Bush s'est quand même dit confiant dans les chances de voir un accord sous sa présidence et de remporter un succès diplomatique important pour un homme volontiers accusé de s'être désintéressé du conflit israélo-palestinien pendant sept ans.

A la Mouqataa, le quartier général de M. Abbas transformé en forteresse, M. Bush dira au président palestinien la même chose qu'à M. Olmert la veille: que les Etats-Unis les aideront mais qu'il appartient aux dirigeants palestinien et israélien de faire les "choix difficiles" et les "compromis politiques douloureux".

Chrétien fervent, M. Bush visitera jeudi après-midi l'église de la Nativité à Bethléem en Cisjordanie, où le Nouveau Testament situe la naissance du Christ mais qui est aussi un lieu de pèlerinage musulman.

Bush au Proche-Orient menace l'Iran de riposte militaire en cas d'agression

 Bush au Proche-Orient menace l'Iran de riposte militaire en cas d'agression

JERUSALEM,le 10/01/08- Le président George W. Bush a débuté mercredi sa première visite au Proche-Orient en menaçant de Jérusalem son ennemi numéro un, l'Iran, d'une riposte militaire en cas d'agression. Evénement

Sur le volet israélo-palestinien, il s'est dit optimiste sur les chances de paix, mais a ouvertement lié un accord à la fin des attaques perpetrées contre Israël du territoire de Gaza, contrôlé par les islamistes du Hamas.

"Toutes les options sont sur la table pour protéger nos biens", a dit M. Bush, utilisant la formule consacrée pour évoquer la possibilité d'un recours à la force contre l'Iran, trois jours après un dangereux face-à-face dans les eaux stratégiques du détroit d'Ormuz, où transite une part considérable du trafic pétrolier mondial.

"Nous avons déjà dit clairement et publiquement, et ils (les Iraniens) connaissent notre position, (...) qu'il y aura de graves conséquences s'ils attaquent nos bâtiments, purement et simplement", a dit M. Bush lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre israélien Ehud Olmert.

"Et le conseil que je leur donne est le suivant: ne faites pas ça."

Il s'agit de la plus vigoureuse mise en garde publique de la part de l'administration américaine depuis l'incident de dimanche, qui vient s'ajouter au contentieux sur le nucléaire iranien.

Washington accuse en outre Téhéran d'attiser les violences en Irak et a annoncé mercredi avoir gelé les avoirs d'un général de l'armée iranienne.

La mise en garde de M. Bush résonne d'autant plus qu'elle est lancée lors d'un voyage précisément destiné à affirmer l'engagement des Etats-Unis à contenir l'Iran, accusé de vouloir se doter de l'arme atomique, et à assurer la sécurité de l'allié israélien et des pays arabes de la région pétrolifère du Golfe.

Selon des documents du Pentagone, des vedettes iraniennes ont harcelé et menacé d'attaquer trois bâtiments américains dans le détroit d'Ormuz. Le conseiller de M. Bush à la sécurité nationale, Stephen Hadley, a affirmé qu'un échange de tirs avait été très proche.

Un haut responsable militaire iranien a assuré que les images du Pentagone provenaient des archives et que la bande son était "truquée".

Ces nouvelles crispations ont confirmé combien la "menace" iranienne pèse sur la tournée du président américain.

A peine avait-il posé le pied sur le sol israélien qu'il était rappelé aux inquiétudes du grand allié régional, qui se considère comme la cible désignée des activités nucléaires et balistiques de Téhéran.

L'Iran a été au coeur des entretiens entre MM. Bush et Olmert, selon un responsable israélien.

Si l'objectif premier de la tournée de M. Bush, selon la Maison Blanche, est de favoriser un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens, le président américain a souligné qu'il comptait rassurer Israël et les pays arabes inquiets de la montée en puissance d'un Iran profitant de la situation en Irak.

M. Bush, qui se rendra dans le Golfe à compter de vendredi, a répété que, malgré le retentissant rapport des services des renseignements américains paraissant minimiser le péril nucléaire iranien, les Etats-Unis continuaient de considérer la République islamique comme une "menace pour la paix mondiale".

M. Olmert s'est dit "conforté" après ses entretiens avec M. Bush.

Sur le dossier palestinien, le président Bush a assuré être "très confiant" quant aux chances de parvenir à un règlement avant la fin de son mandat, début 2009, tandis que M. Olmert a promis de poursuivre "sérieusement" les négociations de paix relancées officiellement à Annapolis (Etats-Unis) fin novembre.

Mais M. Bush a souligné qu'il demanderait au président palestinien Mahmoud Abbas, qu'il rencontre jeudi à Ramallah de faire cesser les tirs de roquettes et autres attaques contre Israël de Gaza.

La tâche s'avère quasi impossible pour M. Abbas dont l'autorité ne s'exerce plus que sur la Cisjordanie depuis le coup de force du Hamas à Gaza en juin.

M. Olmert, qui a par ailleurs réaffirmé son "engagement" à démanteler les colonies sauvages de Cisjordanie, est allé dans le même sens que M. Bush, estimant "très très difficile de parvenir à une entente pacifique" "tant que le terrorisme se poursuivra à Gaza".

Dans la journée, une vingtaine de roquettes et d'obus de mortiers ont été tirés du nord de Gaza contre le sud d'Israël, faisant un blessé léger à Sdérot et des dégâts matériels.

Deux civils et un activiste palestiniens ont été tués et 10 personnes blessées dans des ripostes de l'armée israélienne.

La Syrie se dit prête à reprendre des négociations de paix avec Israël

      La Syrie se dit prête à reprendre des négociations de paix avec Israël

DAMAS, le 10/01/08 - La Syrie a affirmé mercredi qu'elle ne cherchait pas de solution militaire à son conflit avec Israël et qu'elle était prête à reprendre des négociations de paix avec l'Etat hébreu.

"Nous ne cherchons pas du tout de solution militaire", a déclaré le ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Moallem lors d'un entretien sur la chaîne de télévision Al-Arabiya. "Pour cette raison, nous avons participé en 1991 au processus de paix (au Proche-Orient, NDLR) et nous sommes engagés dans des discussions avec les Israéliens pendant dix ans sous l'égide des Etats-Unis".

Ces négociations avaient pratiquement permis de parvenir à un accord entre les deux pays en 2000, avant d'être rompues, notamment pour des questions de tracé des frontières. La Syrie exige qu'Israël lui rende le Plateau du Golan, annexé par l'Etat hébreu lors de la guerre de 1967.

Mercredi, Walid al-Moallem a affirmé que Damas était "prêt à reprendre des négociations de paix du côté syrien d'une manière qui ne contredirait pas les progrès du côté palestinien".

A l'issue d'une rencontre avec le président syrien Bachar El-Assad le 30 décembre dernier, le sénateur américain Arlen Specter avait indiqué que Damas était prêt à reprendre les négociations avec Israël.

Réagissant à la visite de George W. Bush au Proche-Orient, Walid al-Moallem a affirmé ne pas y voir une avancée dans le processus de paix. "Il n'y a aucun progrès, ni du côté palestinien, ni du côté syrien", a-t-il déclaré.

George Bush promet un accord de paix d'ici à la fin de son mandat

         George Bush promet un accord de paix d'ici à la fin de son mandat

RAMALLAH,le 10/01/08 - Le président américain George W. Bush a prédit jeudi que le traité de paix entre Israéliens et Palestiniens pourrait être conclu d'ici à la fin de son mandat. Il s'est déclaré convaincu que les leaders des deux partis comprennent "l'importance de deux Etats démocratiques vivant côte à côte" en paix

"Je suis convaincu sur le fait qu'avec l'aide appropriée, l'Etat palsetinien émergera", a déclaré George Bush à Ramallah. "Je suis convaincu que le status quo n'est pas acceptable, M. le président", a-t-il dit à l'attention de son homologue palestinien Mahmoud Abbas. "Et nous voulons vous aider".

Le président américain attend des deux partis qu'elles "honorent les obligations de la feuille de route".

A ses côtés, le président Abbas a appelé Israël à remplir ses engagements pour le plan de paix, espérant que "ce sera l'année pour la paix".

La visite de George Bush "donne un grand espoir à notre peuple", a souligné Mahmoud Abbas, qui a accueilli le président américain à son quartier général, la Mouqata, pour sa première visite dans les territoires palestiniens.

Israël-Palestine : M. Bush se refuse à "dicter les termes" de la paix

       Israël-Palestine : M. Bush se refuse à "dicter les termes" de la paix


Article paru dans "Le Monde", le 10/01/08  

Lors de sa première visite à Jérusalem en tant que président, mercredi 9 janvier, George Bush a été parfaitement clair sur le rôle qu'il entend jouer dans le processus de paix relancé le 27 novembre 2007 à Annapolis (Maryland). Il n'est pas question de s'impliquer directement dans les négociations. "Il est essentiel que l'on comprenne que l'Amérique ne peut dicter les termes de ce à quoi un Etat [la Palestine] va ressembler", a-t-il déclaré.

Premiers obstacles à la paix

Colonies. Depuis 2001, date de l'arrivée au pouvoir d'Ariel Sharon, 56 nouvelles colonies "sauvages" ont vu le jour dans les territoires palestiniens, selon l'organisation israélienne La Paix maintenant, ce qui porte leur total à 102. Israël s'était engagée en 1996 à ne pas créer de nouveaux points de colonisation

Tirs de roquettes. De sources israéliennes, 5366 roquettes et obus de mortier ont été tirées depuis 2000 sur Israël à partir de Gaza, principalement par le Jihad islamique, les Comités de résistance populaire et l'aile militaire du Mouvement de la résistance islamique (Hamas). Ces tirs ont fait 10 morts depuis 2000.

Bilan. Avec 13 morts (7 civils et 6 militaires), l'année 2007 a été la moins meurtrière pour les Israéliens depuis 2000; 373 Palestiniens ont été tués par les Israéliens au cours de la même année.

Au cours de sa dernière année d'exercice du pouvoir, George Bush est là pour aider mais c'est aux Israéliens et aux Palestiniens de négocier et d'apporter des réponses aux questions capitales que sont le statut de Jérusalem, les frontières de la Palestine et le retour des réfugiés.

Dès son arrivée en Israël, M. Bush a indiqué que l'alliance avec les Etats-Unis "contribue à garantir la sécurité d'Israël en tant qu'Etat juif". "Nous recherchons une paix durable. Nous voyons une nouvelle chance pour la paix, ici en Terre sainte, et pour la liberté dans toute la région", a-t-il ajouté.

George Bush est venu pour dire que la paix est possible, qu'il y croit, mais qu'il y a "un énorme travail" à accomplir et qu'il est disposé à prêter main forte "pour saisir cette opportunité" après avoir été l'initiateur de ce qui est considéré comme la dernière chance d'aboutir à un règlement.

Au cours d'une conférence de presse, Ehoud Olmert, le premier ministre israélien, lui a répondu qu'il ne "faut pas rater l'occasion", qu'il n'a pas "peur des décisions difficiles" et qu'il est "prêt à des compromis douloureux s'ils permettaient d'atteindre l'objectif auquel nous avons rêvé depuis longtemps, celui d'assurer notre sécurité et de donner aux Palestiniens un Etat".

La veille, lors d'une rencontre avec Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, les deux parties ont décidé qu'il fallait désormais s'attaquer aux questions fondamentales afin de tenter de parvenir à un règlement définitif du conflit. Toute la question est désormais de savoir s'il est possible de trouver un terrain d'entente, étant donné, comme l'a dit M. Olmert, que "nos positions sont claires. Nous avons dit ce que nous pouvons faire, ce que nous ne pouvions pas faire, ce que nous souhaitons et ce que nous ne souhaitions pas".

"QU'ALLEZ-VOUS FAIRE ?"

Pour commencer, comme l'a indiqué M. Olmert, soutenu en cela par le président Bush, "il n'y aura pas de paix sans qu'il soit mis fin à la terreur, y compris dans la bande de Gaza. Aussi longtemps qu'il y aura du terrorisme à Gaza, il sera très difficile de parvenir à un accord de paix avec les Palestiniens".

Depuis le coup de force du Hamas à Gaza du 15 juin 2007 et en l'absence d'un dialogue avec les islamistes, il paraît pourtant extrêmement ardu pour les responsables de l'Autorité palestinienne d'empêcher les tirs de roquettes en direction d'Israël. "Qu'allez-vous faire ?", a demandé M. Bush aux Palestiniens.

En ce qui concerne la Cisjordanie, l'Etat juif exige de garder un contrôle total. Ce qui se traduit par des incursions fréquentes y compris à Naplouse où, pourtant, le gouvernement de Ramallah a mis en place un dispositif sécuritaire qui commence à fonctionner. L'intervention de Tsahal, pendant trois jours à la fin de la semaine dernière, qui s'est traduit par un couvre-feu et une trentaine d'arrestations, a été qualifiée de véritable "sabotage" par le premier ministre Salam Fayyad qui a protesté contre cette intervention jugée contre-productive.

Après la sécurité, l'autre question épineuse est celle de l'arrêt de la colonisation et du démantèlement des colonies "sauvages" dont les Palestiniens ont fait un préalable. Lors de leur conférence de presse commune, MM. Olmert et Bush ont, tous deux, réitéré leurs souhaits de faire disparaître toutes les implantations non autorisées de Cisjordanie. L'ancien premier ministre Ariel Sharon avait promis de les raser. "L'accord était : Débarrassez-vous-en. Donc, elles doivent disparaître", a rappelé M. Bush.

Les Palestiniens demandent également qu'il soit mis un terme à la poursuite des constructions dans les colonies officielles, à commencer par celles qui se trouvent à la périphérie de Jérusalem et dont le gouvernement israélien estime qu'elles font partie intégrante de "la capitale une et indivisible".

A Ramallah, Bush promet un Etat aux Palestiniens

                      A Ramallah, Bush promet un Etat aux Palestiniens

bushpales.jpgRAMALLAH ,le 10/01/08 - Le président américain George W. Bush, en visite historique jeudi à Ramallah, en Cisjordanie, a promis un accord sur la création d'un Etat palestinien avant la fin de son mandat, dans un an. Evénement

Lors d'une conférence de presse avec son homologue palestinien Mahmoud Abbas, M. Bush, qui a longé la barrière de séparation érigée par Israël sur la route de Jérusalem à Ramallah et vu de près des barrages israéliens, a en outre affirmé comprendre les "frustrations" ressenties par les Palestiniens.

"Afin qu'il existe une paix durable, le président Abbas et le Premier ministre (israélien) Ehud Olmert doivent se mettre d'accord et faire des choix difficiles. Je suis persuadé qu'ils le feront. Je crois que cela va arriver et qu'un traité de paix sera signé avant que je ne quitte mon poste", en janvier 2009, a affirmé M. Bush, premier président américain à se rendre à Ramallah où un dispositif de sécurité draconien avait été déployé.

"Je suis confiant qu'avec une aide appropriée l'Etat palestinien verra le jour", a-t-il ajouté au deuxième jour d'une visite débutée en Israël.

Lors de la conférence d'Annapolis parrainée par M. Bush fin novembre près de Washington, Israéliens et Palestiniens s'étaient engagés à tenter de parvenir à un accord avant la fin 2008 mais les négociations ont jusqu'ici achoppé sur la poursuite de la colonisation israélienne.

M. Bush, "père" de la vision de deux Etats, israélien et palestinien, coexistant en paix et en sécurité, a affirmé que la future Palestine devait disposer d'un territoire "continu". "Le Gruyère ne marchera pas pour le territoire d'un Etat", a-t-il dit.

Le président Abbas a lui aussi espéré la création d'un Etat palestinien d'ici un an. "Nous espérons qu'elles (les négociations) s'achèveront sous votre mandat avec la fin de l'occupation et la création d'un Etat palestinien", a-t-il dit.

Alors que les responsables palestiniens redoutaient que M. Bush ne se contente de se faire l'écho des préoccupations sécuritaires d'Israël, le chef de la Maison Blanche s'est montré critique envers l'Etat hébreu, dont l'armée poursuit des incursions qui entravent l'action des services de sécurité palestiniens en Cisjordanie, comme ce fut le cas récemment à Naplouse.

"Les forces de sécurité palestiniennes s'améliorent", a-t-il dit. "Mon message aux Israéliens est qu'ils devraient faciliter, non entraver, la modernisation des forces palestiniennes de sécurité", a-t-il ajouté.

Rappelant que même le négociateur palestinien en chef Ahmad Qoreï avait récemment été retenu pendant deux heures à un checkpoint israélien, il a affirmé que "les barrages créent de la frustration pour le peuple palestinien" et "un sentiment de sécurité pour Israël".

"La vision à terme est qu'il n'y aura pas de barrage à travers l'Etat palestinien", a assuré M. Bush.

Il a aussi rappelé les exigences d'Israël sur la sécurité de son territoire, cible des attaques à la roquette menées par les groupes radicaux depuis la bande de Gaza. "Nous avons parlé de la lutte contre le terrorisme", a-t-il dit.

Selon lui, le Hamas, qui s'est fait élire au parlement en 2006 "sur une promesse d'améliorer la vie des Palestiniens, ne leur a apporté que misère".

La situation à Gaza, où le mouvement islamiste s'est emparé du pouvoir en mettant en déroute les services de sécurité de M. Abbas en juin, "ne peut être réglée que si le président (palestinien) a une vision à proposer à son peuple", a-t-il ajouté.

"La différence est claire entre la vision du Hamas à Gaza et celle du président et son équipe à Ramallah", a affirmé M. Abbas en invitant les Palestiniens à choisir entre "le chaos" causé selon lui par le Hamas et l'espoir d'un Etat qu'incarne M. Abbas.

Les discussions se sont déroulée à la Mouqataa, le QG de l'Autorité palestinienne transformé en forteresse. Mais M. Bush ne s'est pas arrêté au mausolée de Yasser Arafat, le chef historique des Palestiniens mort en 2004 et qu'il accusait de tremper dans le "terrorisme".

A l'extérieur, les forces de sécurité palestiniennes ont dispersé à coups de bâtons quelque 200 manifestants protestant contre la visite de M. Bush.

A Gaza, le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a dénoncé les déclarations de Bush. "Ces sont des illusions et des promesses qui n'auront aucun résultat concret".

Sondage: 77% des Israéliens sceptiques sur l'aide que pourrait apporter George Bush

Sondage: 77% des Israéliens sceptiques sur l'aide que pourrait apporter George Bush

JERUSALEM,le 10/01/08 - Plus de sept Israéliens sur dix (77%) se disent pessimistes sur le fait que la visite du président George W. Bush dans la région puisse faire progresser les négociations de paix avec les Palestiniens, selon un sondage publié jeudi dans le "Yediot Ahronot".
Le président américain effectue une tournée de trois jours au Proche-Orient pour tenter de relancer le processus de paix: après Israël mercredi, il est en Cisjordanie jeudi pour rencontrer le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Mais 77% des Israéliens pensent que George W. Bush ne réussira, selon un sondage par l'institut de recherches Dahaf auprès de 500 Israéliens, publié dans le quotidien "Yediot Ahronot".

Dans un sondage séparé auprès de 519 personnes, réalisée par l'institut Maagar Mohot, et diffusé sur radio Israël, 50% des sondés estiment que la visite de Bush ne fera pas avancer les pourparlers de paix, contre 36% qui pensent le contraire. La marge d'erreur pour les deux sondages est de 4,5 points.

Le porte-parole du Premier ministre Ehoud Olmert, Mark Regev, a déclaré comprendre le cynisme. "Il y a tellement eu d'espoir par le passé qui ont été déçus". "Mais le travail d'un leader est de mener et d'exploiter toute opportunité pour aller de l'avant".

Communiqué de l’Association France-Israël

                                 Communiqué de l’Association France-Israël

L’Association France-Israël s’élève avec fermeté contre les propos tenus mercredi 9 janvier 2008 au JT de 20h, par Philippe Rochot, journaliste chargé par France 2 d’informer sur la visite de Georges W. Bush en Israël.

Le journaliste n’a, en effet, pas hésité à qualifier de « dérapage de langage » le discours du président des États-Unis, garantissant la sécurité de l’« État juif  », le journaliste y voyant une offense à l’égard des Arabes israéliens.

En réalité, Monsieur Rochot a méconnu ou occulté que ce sont les Nations Unies, le 29 novembre 1947 qui ont voté la création d’un « État Juif ». Ce journaliste a, en cela, gravement nié la vérité historique. C’est là que se situe un dérapage manifestement délibéré, destiné à délégitimer l’État d’Israël.

France-Israël entend, en conséquence, soumettre ces inacceptables propos à l’examen de la direction de France 2 et de la présidence du Service public.
France-Israël demande également à tous les hommes de bonne volonté épris de paix de s’associer à son indignation.

Le jeudi 10 janvier à 23 heures, France 2 propose un docu-fiction intitulé « Livrez-nous Grynszpan ! ».

Le jeudi 10 janvier à 23 heures, France 2 propose un docu-fiction intitulé « Livrez-nous Grynszpan ! ».

Article paru dans "Juif.org"

Ce film de Joël Calmette (France, 2007) retrace un épisode peu connu et pourtant déterminant des années noires de l'Occupation : l'assassinat, en plein Paris, par un jeune Juif, Herschel Grynszpan, d'un diplomate allemand.

Ce geste désespéré d'un homme que d'aucuns considèreront plus tard comme un « vengeur », sera le prélude à la terrifiante « Nuit de Cristal ».

Dans ce téléfilm auquel Jean-Pierre Marielle prête sa voix, le rôle de Grynszpan a été confié au jeune et talentueux Julien Tortora. Jean-Pierre Allali et Haim Musicant retracent le destin tragique de Grynspan.

PRELUDE A LA « NUIT DE CRISTAL » : L'ENIGME GRYNSPAN Paris, 7 novembre 1938. Rue de Lille.

A quelques pas de l'Assemblée nationale, la légation allemande.« Je désire être reçu par l'ambassadeur. J'ai des documents très importants à lui remettre ! »Le concierge de la légation observe avec étonnement ce jeune homme brun, maigre, au regard vif, qui vient de s'adresser à lui. Herschel Grynspan est élégamment vêtu. Costume, chemise blanche, cravate sombre, imperméable de bonne facture.Mais ne rencontre pas le comte Welczeck qui veut !« Le troisième secrétaire, attaché à l'ambassade, M. von Rath, va vous recevoir. »Grynspan serre dans sa poche le revolver qu'il vient d'acheter. Pendant quelques instants, et tandis qu'il se dirige vers le bureau d'Ernst von Rath, il revoit en mémoire le magasin de son oncle Abraham, le tailleur de la rue des Petites-Ecuries avec lequel il s'est brouillé il y a peu, le doux visage de Beilé, sa s'ur chérie et les yeux de ses parents qui semblent l'implorer : « Au secours Herschel, on nous a déportés à Zboszyn, de l'autre côté de l'Oder. Ils vont nous tuer, Herschel. Au secours ! »« Vous êtes Monsieur' » Ernst von Rath n'a pas le temps de poser sa question. Grynspan vient de décharger sur lui la totalité de son barillet. Il git dans une mare de sang, mortellement blessé. Il succombera le lendemain de ses blessures.

Pour Herschel Grynspan, 18 ans, juif d'origine polonaise, justice est faite. Pour les nazis, le prétexte à une action antijuive de grande envergure est tout trouvé. Le geste vengeur de Grynspan sera le prélude à la « Nuit de Cristal ».Pour comprendre et analyser les motivations de Grynspan, il faut remonter quelques années en arrière. En 1935, Herschel, qui a quinze ans, vit en Allemagne, à Hanovre, avec ses parents, juifs polonais.

La montée du nazisme, l'ascension de Hitler, inquiètent les Grynspan qui décident de mettre leur fils à l'abri en le confiant à une proche parente à Bruxelles. Mais la police belge veille et traque les sans-papiers. Herschel choisit la fuite. Dans le tramway qui relie Quiévrain en Belgique à Valenciennes en France il se mêle à un groupe d'ouvriers frontaliers et le voilà en France, pays de la liberté et des droits de l'homme, mais aussi celui de l'oncle Abraham, le tailleur. L'oncle et la tante de Herschel accueillent leur neveu avec beaucoup de chaleur. Certes, les risques sont grands. Herschel ne parle pratiquement pas le français. Il n'a pas de papiers. Mais la famille, c'est la famille. On fera avec. C'est compter, hélas, sans la vigilance de la police française qui, comme son homologue belge, ne s'embarrasse pas de sentiments. Une missive administrative brève et sèche apprend à Herschel qu'il est sous le coup d'un arrêté d'expulsion. Devant toutes ces portes qui se ferment Herschel n'a plus qu'une solution, la clandestinité.Le voilà déraciné, perdu dans un pays qu'il ne connaît pas, sans papiers d'identité, sans ressources.Un sous-humain, un non-être. Et voici, pour comble de malheur, que les nouvelles les plus alarmantes sur le sort de sens parents lui parviennent. Sa s'ur Beilé lui a écrit : « Nos pauvres parents vont être transférés à Zboszyn, au-delà de l'Oder, avec plusieurs milliers d'autres juifs polonais. » Et de fait, le 7 octobre 1938, les nazis, après avoir imposé la déclaration obligatoire des biens juifs et la suppression des exceptions accordées aux avocats juifs anciens combattants, ont introduit le tamponnage des passeports et pièces d'identité des Juifs par le biais d'un « J » en bonne place.

Ce même jour, le gouvernement polonais adopte une mesure pour ses nationaux résidant à l'étranger : l'apposition d'un cachet spécial sur les passeports pour éviter d'être déchu de la nationalité polonaise. Et comme, discrètement, les consulats polonais ont reçu l'ordre de ne pas renouveler les passeports des Juifs vivant à l'étranger depuis plus de cinq ans, 20 000 malheureux se découvrent apatrides du jour au lendemain.Tous les Juifs polonais habitant le territoire du Reich sont arrêtés et expulsés.

C'est ainsi que 3 135 juifs de Vienne sont refoulés vers la Pologne. Une Pologne qui ne veut pas de ces citoyens, qui sont pourtant ses nationaux. Et voici que des milliers de personnes se retrouvent soudainement des fantômes administratifs errant sur une bande de terre, le no man's land de la région de Zboszyn. De longues semaines de froid et de neige dans des campements de fortune, entre deux frontières, hermétiquement closes. Parmi ces désespérés, véritable rebut de l'histoire, à la merci du bon vouloir des administrations et des gouvernements, un couple, les Grynspan, originaires de Hanovre, le père et la mère du jeune Herschel Grynspan, qui , fou de douleur et désespéré devant le sort réservé à ses parents et à son peuple, fera de von Rath la victime expiatoire de son désir légitime de vengeance. Un von Rath dont on apprendra par la suite que, jeune diplomate de vingt-neuf ans il appartenait à une vieille famille aristocratique prussienne. Ayant adhéré au Parti national socialiste par opportunisme politique, il était mal noté par ses supérieurs, du ministère des Affaires étrangères pour avoir osé critiquer les persécutions raciales et l'attitude anti-cléricale du nazisme.

Lorsque Herschel Grynspan reçut la lettre de sa s'ur Beilé, sa décision était prise. Il vengerait ses parents, il vengerait son peuple. Mis au courant, son oncle Abraham s'oppose à ses projets. C'est la rupture. Herschel quitte la demeure des Grynspan et erre dans Paris. Après une nuit passée dans un hôtel du boulevard de Strasbourg, il se présente rue de Lille au siège de la légation allemande. On connaît la suite.

L'affaire Grynspan aurait pu demeurer un simple fait divers. C'était compter sans le machiavélisme des nazis. Prête à fonctionner, n'attendant qu'un prétexte, la gigantesque machine à détruire hitlérienne se met en marche. Selon un plan, longuement médité, les S.A. (sections d'assaut) déferlent dans la nuit du 9 novembre à travers l'Allemagne. C'est le pogrome à l'échelle d'un pays tout entier. Les six cents synagogues du pays, dont certaines sont des monuments classés, sont pillées. Tous les magasins juifs sont mis à sac. Des milliers de maisons juives et d'édifices institutionnels font l'objet d'attaques en règle.

Trente mille personnes, dont les femmes, des enfants et des vieillards, sont jetées dans des camps de concentration à Dachau, Buchenwald, Sachsenhausen et sauvagement brutalisées.

C'est la « Nuit de Cristal ». Au matin du 10 novembre 1938, toutes les artères des grandes villes allemandes sont recouvertes de débris de verre, témoins su pogrome. Au milliard de marks en perte de biens pour la communauté juive, s'ajoute une amende collective d'un autre milliard qui est imposée aux Juifs du Reich. Ceux des Juifs allemands qui, contre vents et marées, croyaient encore en l'avenir du Reich, cherchent à fuir. Les consulats étrangers sont pris d'assaut mais n'accordent leurs visas que très parcimonieusement.

A la Chambre des communes, le Premier ministre britannique stigmatise le pogrome et les Américains rappellent leur ambassadeur à Berlin. La France est plus discrète dans ses réactions et à Paris l'inquiétude de la communauté juive qui frise dans certains milieux, une véritable panique, entraîne des réactions irrationnelles et aberrantes. Le 18 novembre, L'Univers israélite publie une lettre ouverte à la mère de von Rath. Les responsables du journal y expriment leur tristesse devant la mort du secrétaire d'ambassade. Expliquant qu'il serait injuste de rendre tous les Juifs collectivement responsables de la mort de son fils, les rédacteurs de la missive implorent la pitié de Madame von Rath. Minimisant le caractère racial de la « Nuit de Cristal », L'Univers israélite, journal proche du Consistoire de Paris, attribue à la pègre allemande ce qui de toute évidence fut une action planifiée et exécutée dans les moindres détails par le gouvernement hitlérien.Autre exemple de l'attitude ambiguë et souvent veule d'une partie de l' « Establishment » communautaire juif : la déclaration du Grand rabbin de Paris, Julien Weil, estimant que la paix est plus importante que le sort des Juifs en Europe centrale (voir Le Matin du 19 novembre 1938).De son côté, la communauté immigrée, par le biais du Parizer Haint (L'Aujourd'hui de Paris) fait savoir qu'elle n'a jamais eu de liens avec le jeune Grynspan. Dans sa quasi-totalité, la communauté juive de France adopte un profil bas. On évite les discours, les protestations publiques, les démarches officielles.

Puisque la tendance politique du gouvernement français est à l'alliance avec l'Allemagne, pourquoi risquer d'attiser la xénophobie ambiante ? En porte-à-faux, avec cette attitude de repli et de discrétion à outrance, la L.I.C.A., par le biais de son organe

Le Droit de Vivre prend ouvertement fait et cause pour Herschel Grynspan.Sous la signature de Bernard Lecache, son directeur, l'hebdomadaire antiraciste titre à la une : « Grynspan, tu es absous ! »Pour Lecache, le procès qui s'annonce, est une fiction juridique basée sur une politique hypocrite qui se voile la face devant les crimes commis par l'Allemagne hitlérienne, et s'apprête à condamner un gamin. Et le président de la L.I.C.A., d'affirmer avec force : « Grynspan est déjà jugé. Il est déjà absous. » La L.I.C.A. est déterminée à défendre Grynspan « avec pitié, avec tristesse, avec passion, avec acharnement ». Mais alors, le ch'ur des moralistes qui s'apitoient sur le sort de von Rath, ne va-t-il pas crier « au complot judéo-international » : « Que l'on crie ! » s'exclame Lecache. Par dessus les aboiements des crieurs il y a un vrai procès à faire, celui de Berlin, celui de Hitler. Certes, le geste de Grynspan est regrettable ; ce type de comportement n'est ni naturel ni souhaitable mais il importe de bien discerner les vraies responsabilités.

Pour Bernard Lecache, c'est là précisément l'affaire de la L.I.C.A.« Notre affaire, c'est de sonner l'alarme. De défendre notre sol, nos principes et de sauver ce qui, dans un monde douloureux, peut encore être sauvé.

Notre affaire, c'est de venir au secours des 600 000 Juifs volés, spoliés, affamés, écrasés, mieux qu'avec des phrases.

« Notre affaire, c'est de préparer la libération des Juifs et non-Juifs, allemands ou italiens, autrichiens ou tchèques qui travaillent obscurément mas opiniâtrement à détruire les dictatures. Notre affaire, c'est d'organiser le blocus moral et matériel de l'Allemagne hitlérienne, le boycottage des bourreaux.

« Notre affaire, c'est d'obtenir l'expulsion des agents de Berlin, la mise en quarantaine d'une nation qui offense l'homme et souille le droit.« Notre affaire, c'est de réussir à faire comprendre à la France ? ailleurs on a déjà compris ? qu'elle serait infidèle à sa mission, traître à son devoir, si elle ne se plaçait pas au premier rang des protestataires.« Notre affaire, c'est d'exiger la loi contre le racisme, l'arrestation des complices français des criminels hitlériens.

« Notre affaire, c'est de réclamer l'abrogation de l'infâme décret-loi sur les étrangers qui vient d'être commis et qui institue un « numerus clausus » intolérable dans la législation républicaine ; c'est de ne pas laisser envoyer au bagne les pauvres immigrés accusés d'infraction aux expulsions dont ils sont victimes, c'est d'interdire qu'on imite, comme on vient de le faire, l'Italie raciste, en restreignant les droits français des naturalisés.

« Notre affaire, c'est de défendre tous les Grynspan de la terre, juifs, noirs, musulmans, chrétiens.« Notre affaire, c'est d'être implacablement, irréductiblement, ennemis du racisme, ennemis donc de l'Allemagne « telle qu'elle est » et de l'Italie « telle qu'elle est ».

« Notre affaire, c'est de lutter jusqu'aux plus extrêmes limites du combat, de ne rien craindre, de ne jamais trembler, de ne jamais hésiter.

« Notre affaire, c'est, magnifiant les Etats-Unis d'Amérique, leur président Roosevelt, d'agir pour que l'Europe encore libre, ne se livre pas à la servitude.« Notre affaire, c'est de dire aux voyous de la Wilhelmstrasse : « Vous êtes des gangsters. Ayez le destin des gangsters. Vous trouvez ?déshonorant' de vous asseoir aux côtés d'un Juif, mais vous acceptez de manger dans sa vaisselle, de coucher dans son lit, de voler son argent. Nous trouvons déshonorant que la France et les nations propres s'assoient à vos côtés, qu'elles vous prennent pour des hommes alors que vous êtes pires que des bêtes fauves. »

« Notre affaire, c'est de déclarer une guerre sans merci à l'ennemi public numéro 1.« Qu'on en trouve ici l'assurance ! Cette guerre-là nous la mènerons jusqu'à ce que les Grynspan n'aient plus à courir chez l'armurier pour venger dans le sang le malheur d'être juif. »Sur le plan judiciaire, l'affaire Grynspan tourne court rapidement. Arrêté, le jeune Herschel est incarcéré à Paris. Tandis que l'instruction est confiée au juge Tesnières, trois ténors assurent la défense de Grynspan, Mes Henry Torrès, de Moro-Giafferi et Franckel. La partie civile est représentée par Me Maurice Garçon et par le professeur Grimm. Sur ces entrefaites, la guerre survient. Le procès est renvoyé sine die. Transféré vers la province, Grynspan, profitant du bombardement du convoi par les Allemands, parvient à s'échapper, mais il est arrêté à Toulouse, expédié à Vichy, et remis par les pétainistes aux Allemands qui le ramènent à Paris. De prison en camp de concentration, Herschel Grynspan passe par Berlin et Sachsenhausen. Son sort reste suspendu à un procès à grand spectacle annoncé à plusieurs reprises, mais qui n'aura jamais lieu. Dès lors, la destinée d'Herschel Grynspan est enveloppée d'un halo de flou et de mystère. Les hypothèses les plus invraisemblables ont été avancées. En 1959, la revue anglaise World Jewry sous la signature d'E. Larsen, affirmait qu'Herschel Grynspan était vivant, marié, père de deux enfants et garagiste dans la banlieue parisienne.Selon le comte Soltikoff, journaliste à Wochenend, l'attentat du 7 novembre 1938, était en réalité lié à une affaire de m'urs. D'autres, enfin, ont défendu la thèse d'un Grynspan, agent provocateur manipulé par les nazis.Ces hypothèses ne résistent pas à l'analyse et aux témoignages.

Pour Me Weill-Goudchaux, qui fut aussi un défenseur de Grynspan, ce dernier a été abattu à la hache près de Toulouse en 1940. Pour le père et le frère d'Herschel, rescapés de la Shoah, et citoyens israéliens, il est impossible qu'Herschel ait pu survivre après la guerre sans leur donner le moindre signe de vie malgré les innombrables avis de recherche publiés dans le monde entier par leurs soins.Nonobstant l'aspect mystérieux, et parfois rocambolesque de la fin d'Herschel Grynspan, un fait demeure intangible : l'attitude de la L.I.C.A.

Comme pour Schwarzbard, comme pour Frankfurter, elle a choisi la défense des faibles face à l'oppression, des malheureux traumatisés face aux pogromistes, aux racistes et aux antisémites. Elle l'a fait souvent à contre-courant de l'opinion du moment, sans peur ni hésitation, donnant une leçon de courage à ceux qui préférèrent alors la politique de gribouille. Ce texte de Jean-Pierre ?Allali et Haim Musicant est extrait de leur livre « Des hommes libres, Histoires extraordinaires de l'histoire de la Licra » (Editions Bibliophane. 1987).