« Ramenez-les-nous » : Sagi, Yair et Sasha sont libres, leurs messages poignants
Une libération après 498 jours d’enfer
Sagi Dekel-Chen, Yair Horn et Sasha Trufanov ont retrouvé la liberté après 498 jours de captivité sous la terreur du Hamas. Une libération qui s’est faite dans un contexte glaçant, une nouvelle démonstration de la stratégie cynique et cruelle du Hamas et du Jihad islamique, tout en rappelant que de nombreux otages restent encore retenus.
Ils sont de retour, marqués, amaigris, bouleversés, mais vivants. Leurs premiers mots, leurs gestes, leurs silences, tout a une portée émotive immense. Ils ont récupéré une liberté volée mais pas leur vie d’avant.
Sagi Dekel-Chen entend pour la première fois le nom de sa fille
Parmi les images les plus bouleversantes de cette libération, la découverte par Sagi Dekel-Chen du nom de sa fille, née pendant sa captivité. Lorsqu’il a été enlevé, Avital, son épouse, était enceinte. Il n’a donc jamais connu son bébé.
« Tu te souviens du nom que tu avais choisi ? C’est ainsi que je l’ai appelée : Shahar Mazal. »Face à cette révélation, Sagi, submergé par l’émotion, a murmuré :
« Parfait, quel beau nom. »
Un moment intime et puissant, témoignant de la vie suspendue pendant un an et demi, de la brutalité de l’absence, et du miracle de ces retrouvailles.
Yair Horn, un maillot et un message pour son frère encore captif
Yair Horn est apparu amaigri mais déterminé. Il portait un t-shirt rouge, celui de l’équipe de football Hapoel Beer Sheva, son club de cœur. En survolant le stade Turner en hélicoptère, un symbole s’est imposé : une promesse, un cri d’espoir.
« Eitan, tu es le prochain ! »
Son frère Eitan est toujours en captivé. Ruth Strom, leur mère, est partagée entre un immense soulagement et une douleur persistante.
« Rencontrer Yair a été formidable. Il est debout, un peu maigre, mais il est vivant. Cependant, Eitan est toujours dans mon esprit et dans mon cœur. Nous devons continuer à nous battre jusqu’à ce qu’il revienne. »
Yair n’a pas encore posé de questions sur Eitan. L’équipe médicale préconise d’attendre avant d’aborder ces sujets sensibles.
Les premiers gestes, les premiers regards : le retour à la vie
Lorsque Sagi, Yair et Sasha ont franchi le seuil de leur liberté retrouvée, les larmes et les silences ont souvent remplacé les mots. Ils ont observé leurs proches avec une intensité bouleversante, cherchant dans leurs visages les mois volés, les expressions familières qu’ils redoutaient d’avoir oubliées.
Sagi n’a cessé de toucher les mains de sa femme, comme pour s’assurer qu’elle était bien réelle. Lorsqu’il a effleuré la joue de sa fille pour la première fois, ses doigts ont tremblé. Il l’a regardée longuement, cherchant à rattraper un lien qu’il n’avait jamais eu la chance de créer.
Yair, lui, a simplement posé son front contre celui de son frère Amos, retenant son souffle, avant de murmurer : « Je suis là. » Ils sont restés ainsi, sans bouger, les yeux fermés, comme pour se convaincre que ce moment n’était pas un rêve.
Sasha, encore en état de choc, a serré contre lui le pull usé de son père, qu’on lui a remis à l’hôpital. Il l’a tenu comme un talisman, humant son odeur, se raccrochant aux souvenirs, à la douleur de l’absence, à la nécessité d’avancer malgré tout.
Dans ces gestes simples, il y avait toute l’humanité de ceux qui ont survécu. Une résilience silencieuse, mais terriblement puissante.
Sasha Trufanov, la liberté teintée de deuil
Sasha Trufanov, de son côté, a retrouvé sa mère et sa compagne, elles aussi kidnappées et libérées auparavant. Mais le répit a été de courte durée : il a appris que son père était mort pendant sa captivité.
Sa famille a exprimé un mélange de gratitude et de désolation.
« Nous sommes submergés d’émotion et de gratitude pour son retour. Mais cette joie est mêlée à un immense chagrin. »
L'état de santé des otages libérés
Le Dr Hagar Mizrahi, chef de la division médicale du ministère de la Santé, a déclaré que les trois otages étaient en bon état physique, mais qu’un long parcours de réhabilitation physique et mentale les attend.
« Ils ont fait preuve d’une résilience exceptionnelle. »
Un suivi médical strict est mis en place pour leur permettre de surmonter les traumatismes subis.
Netanyahu et l’équilibre fragile des négociations
Face à cette libération, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a convoqué une réunion de sécurité afin d’évaluer la suite des négociations et des opérations militaires.
Le Hamas a tenté de violer l'accord, préparant d'autres attaques.
« Yair, Sasha et Sagi, bienvenue chez vous. Tout Israël vous accueille à bras ouverts. » (Israël Katz, ministre de la Défense)
Un échange déséquilibré
Pour obtenir la libération de ces trois otages, Israël a accepté de libérer 369 prisonniers palestiniens, dont 36 condamnés à perpétuité et 333 arrêtés après le 7 octobre.
L'espoir d'un retour pour tous
Ces retrouvailles sont autant une victoire qu'une blessure encore ouverte. D'autres otages restent enchaînés à Gaza.
Le combat continue.