Manipulations, mensonges et doubles standards : comment Netanyahou sabote la deuxième phase de l'accord
Un gouvernement qui noie l’opinion sous les mensonges
Inonder l'opinion publique de mensonges et manipulations, violer l'accord tout en accusant le Hamas, et évincer les professionnels des négociations : selon une source sécuritaire de haut rang, Netanyahou et son entourage font tout pour empêcher la fin de la guerre – quitte à abandonner les otages censés être libérés.
« Il est impossible de faire avancer les négociations si l'une des parties n'est pas intéressée. »
À Munich, des familles d’otages en quête de réponses
Lors de la conférence annuelle sur la sécurité à Munich, six familles d’otages israéliens tentent d’attirer l’attention internationale sur leur cause, alors que le monde, après un an et demi de guerre, tourne déjà la page.
Hier (samedi), Robbie Chen, père d’Itai Chen, kidnappé par le Hamas alors qu’il défendait la frontière israélienne, a interpellé plusieurs hauts responsables internationaux, dont le ministre des Affaires étrangères Gideon Sa'ar, un ministre qatari, le procureur général des États-Unis et le directeur du renseignement national américain :
« Les prochaines étapes de la libération seront-elles plus faciles ou plus difficiles ? »
Le consensus est sans appel : ce sera plus difficile.
Face à cette réponse, Robbie Chen a insisté :
« Si c’est le cas, alors peut-être devrions-nous enfin conclure un accord où chacun est échangé contre un autre. »
Un silence gêné a suivi. Aucun des responsables présents n'a apporté de réponse claire. Les Américains affirment que diverses sources œuvrent à la libération des otages américains, comme Itay Chen, mais des doutes subsistent quant à la volonté du Hamas de coopérer.
Quand les réponses n’en sont pas
Interrogé sur la question des otages, Gideon Sa'ar a esquivé :
« C'est la radicalisation qui a conduit à cette guerre. Seule la défaite de l’axe radical mené par l’Iran apportera la stabilité à la région. »
Mais qu’en est-il des otages ? Qui les sauvera ?
Un porte-parole qui admet la violation de l’accord
Jeudi dernier, Omar Dostri, porte-parole de Netanyahou, a reconnu :
« Contrairement aux affirmations de MK Edelstein, Israël ne négocie pas actuellement une deuxième phase de l'accord. »
Une source sécuritaire de haut rang, impliquée dans les négociations, est catégorique :
« Chaque fois que l'on pense que la situation ne peut empirer, Netanyahou et ses hommes franchissent un nouveau cap. La politique passe avant la vie des otages. »
Israël n'accuse même plus le Hamas de violer l’accord. Il nie simplement l'existence des négociations, alors même qu’un engagement formel stipulait que les discussions devaient commencer au plus tard le 16e jour du cessez-le-feu et se conclure le 35e jour – soit dans une semaine.
« Dans cette situation, même avec la meilleure volonté, il est impossible de parvenir à un accord en si peu de temps. Mais de toute façon, une des parties n’a jamais eu la moindre intention d’avancer. »
L'issue est dramatique : faire traîner les négociations pourrait faire capoter la première phase et empêcher le retour des otages restants.
En quoi consistait la seconde phase de l'accord ?
La deuxième phase de l'accord prévoyait la libération des otages restants, y compris les militaires et les hommes toujours détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens supplémentaires et d'un prolongement du cessez-le-feu.
Contrairement à la première phase, qui s’était concentrée sur les femmes et les enfants, cette nouvelle étape impliquait des négociations plus complexes et délicates, notamment sur le sort des soldats israéliens captifs.
L’accord devait également aboutir à une réduction significative des hostilités et, selon certaines sources, préparer le terrain pour une issue diplomatique plus large au conflit.
Cependant, Israël a délibérément retardé ces discussions, mettant en péril non seulement la vie des otages, mais aussi toute perspective de résolution du conflit.
L’impasse qui mène au retour des combats
L’échec de l’accord ne mènerait pas seulement à une crise diplomatique. Il risquerait de relancer l’escalade militaire.
Une source affirme :
« Netanyahou et ses alliés sont piégés. Ils ne s’intéressent qu’à la politique intérieure. Ils nient que des négociations aient lieu, mais évitent de blâmer le Hamas, car cela impliquerait qu'Israël cherche réellement un accord. »
Les conditions imposées par Israël pour la seconde phase rendent tout accord impossible : reddition totale du Hamas, désarmement, et évacuation de la bande de Gaza.
« Avec des déclarations grandiloquentes, des menaces et des violations de l'accord, Israël se dirige droit vers une explosion du processus de paix et un retour aux combats. »
Une stratégie de chaos et de diversion
En coulisses, une autre manœuvre se joue : diviser l’opinion publique israélienne. Depuis plusieurs semaines, le gouvernement instrumentalise les tensions internes pour détourner l'attention des manipulations diplomatiques.
Un responsable des renseignements révèle :
« Netanyahou sait que la colère gronde. Plutôt que d’apaiser la population, il souffle sur les braises pour éviter d’être tenu responsable de l’échec des négociations. »
Cette stratégie repose sur l’essoufflement de l’opinion publique et la désinformation, permettant au gouvernement de poursuivre son agenda en toute impunité.
La conclusion est implacable : Israël ne veut pas de la deuxième phase de l’accord, et ce sont les otages qui en paieront le prix.
Mais pourquoi le gouvernement sabote-t-il cette seconde phase ?
Netanyahou et son gouvernement semblent saboter la libération des otages pour plusieurs raisons stratégiques et politiques :
1. Maintenir le contrôle politique
Netanyahou est sous pression, aussi bien sur le plan international qu’en Israël, où il fait face à des critiques virulentes sur sa gestion de la guerre et de la crise des otages.
Un accord de libération négocié affaiblirait son image de “leader intransigeant”, notamment auprès de son électorat le plus à droite, qui refuse toute concession envers le Hamas.
2. Empêcher un cessez-le-feu prolongé
La seconde phase de l’accord inclut un prolongement du cessez-le-feu en échange de la libération des otages masculins et militaires.
Or, Netanyahou et son gouvernement ultranationaliste privilégient la poursuite des combats pour affaiblir durablement le Hamas. Accepter cette trêve pourrait être interprété comme une victoire du Hamas et une capitulation politique.
3. Bloquer une solution diplomatique imposée par les États-Unis
Washington, avec le Qatar et l’Égypte, pousse en faveur d’un accord plus large qui inclurait une désescalade et une feuille de route post-conflit.
Netanyahou sait que l’acceptation d’un tel plan impliquerait des concessions qu’il refuse, notamment sur la gouvernance de Gaza après la guerre.
4. Maintenir son pouvoir en repoussant des élections anticipées
Si la guerre prend fin et qu’un accord de libération des otages est conclu, Netanyahou risque d’être contraint de convoquer des élections anticipées. Or, son impopularité grandissante et les enquêtes pour corruption qui pèsent sur lui font qu’il a tout intérêt à prolonger le conflit pour rester en poste.
5. Diviser l’opinion publique et désorienter la pression populaire
Les familles des otages et l’opinion publique israélienne exigent un accord. Pour éviter une contestation massive, le gouvernement brouille les pistes en accusant tantôt le Hamas, tantôt ses propres négociateurs, multipliant les mensonges et contradictions afin de semer la confusion.
6. Faire pression pour des conditions irréalisables
Netanyahou pose des exigences intenables, comme la reddition totale du Hamas, son désarmement et l’évacuation complète de Gaza, sachant pertinemment que ces conditions ne seront jamais acceptées. Cela lui permet de justifier l’échec des négociations en accusant le Hamas d’être intransigeant.
Un double-jeu cynique
Netanyahou prétend vouloir libérer les otages, mais dans les faits, il bloque toute avancée réelle pour maintenir son pouvoir, prolonger la guerre et éviter d’être contraint à des concessions. Cette stratégie met en péril la vie des otages et prolonge inutilement un conflit qui pourrait être résolu.