Claudine Douillet

Claudine Douillet parisienne et juive de naissance de parents profondément sionistes (un père sur l’Altaléna ça laisse des traces).

Fondatrice du premier magazine Juif sur le net, Alliance, en 1997, avant Google !
220 000 lecteurs uniques par mois à son actif.

En 1999 création Alliance-Hosting LLC , une "Web Agency » conceptrice de sites internet pour les entreprises et leur migration sur le net. Formation d’internet pour chefs d’entreprise.

Alliance-Hosting LLC a permis grâce ses moyens techniques la retransmission en directe des 4 radios juives de France 94.8 FM sur le net ,dés 2000, pendant 12 ans.

Experte en communication digitale avec Alliancefr.com, et radiophonique avec "Internet sans prise de tête" sur judaïques FM 94.8 depuis 2000, ma passion est née de la découverte, dés 1996, du plus important moyen de communication avec le monde, internet.

Mon expérience est le résultat de 22 années au service des entreprises désireuses de migrer sur le net et des médias.

Rendre réel ce monde virtuel c’est l’alliance du savoir faire et du faire savoir.

Les articles de Claudine Douillet

Fiverr cette plateforme israélienne devenue une rampe de lancement pour millionnaires

Fiverr cette plateforme israélienne devenue une rampe de lancement pour millionnaires

Une plateforme née dans l’anonymat, devenue rampe de lancement pour millionnaires

Née dans un bureau de Tel-Aviv, devenue empire mondial du freelancing : Fiverr, créée par deux Israéliens visionnaires, Micha Kaufman, cofondateur et PDG depuis la création de la plateforme  et Shai Wininger , cofondateur aux côtés de Micha Kaufman dès le lancement en 2010 à Tel‑Aviv , a révolutionné le travail indépendant. Quinze ans plus tard, la plateforme propulse des freelances au rang de millionnaires — preuve éclatante que la “Start-Up Nation” continue de bousculer les règles du jeu mondial.

Née il y a une quinzaine d’années, sur l'idée originale de deux jeunes israéliens la plateforme Fiverr a permis à des freelances du monde entier de vendre leurs services à prix librement fixés.

À l’ombre des grandes enseignes numériques, elle a accompagné des milliers de créateurs indépendants — certains jusqu’au sommet. Ce 7 juillet, l’entreprise remet, pour la seconde année consécutive, un prix d’excellence à ses utilisateurs les plus performants : ceux qui ont franchi la barre symbolique du million de dollars de chiffre d’affaires sur la plateforme.

« Les réalisations des freelances que nous récompensons démontrent que Fiverr est un outil stratégique pour le développement d’entreprises stables et en croissance à l’échelle mondiale », affirme Sharon Steiner, responsable des freelances chez Fiverr.

De 100 dollars à une agence internationale

Parmi les lauréats de cette année figure Yael Rosens-Chen, fondatrice du studio UL-UX, spécialisée dans le design de marque et l’expérience utilisateur. En 2017, elle quitte un poste confortable dans une start-up pour explorer une autre voie : celle de l’indépendance. En découvrant Fiverr, elle tombe sur ce qu’elle appelle elle-même « un monde de possibilités inédites ».

Son premier service ? Proposé à 100 dollars. La première commande arrive dans la semaine.
« Je n’avais rien à perdre, et c’était vraiment passionnant. C’était mes premiers pas en tant que freelance, et ça m’a ouvert les yeux. Soudain, j’ai réalisé qu’il n’était pas forcément nécessaire d’être embauché par une entreprise », raconte-t-elle.

Six mois plus tard, son travail est reconnu par Fiverr qui l’intègre au programme Fiverr Pro, une vitrine réservée aux meilleurs talents de la plateforme. Cette reconnaissance marque un tournant. Elle élargit sa gamme de services, affine ses prix, attire des clients internationaux. Rapidement, elle embauche un second designer. Puis un troisième.
Aujourd’hui, neuf personnes travaillent avec elle dans un véritable studio intégré à Fiverr, offrant des services allant du branding au développement web, en passant par les applications et les boutiques en ligne.

Fiverr consacre ses millionnaires : des trophées d’or et de platine pour les élites du freelancing

Pour la deuxième année consécutive, Fiverr célèbre ses utilisateurs les plus performants à travers un programme de reconnaissance annuel. Tous ceux ayant généré plus d’un million de dollars sur la plateforme reçoivent une statuette dorée en hommage à leur réussite exceptionnelle. Et pour les plus rares ayant franchi le seuil des cinq millions, une statuette de platine leur est attribuée. Ces trophées incarnent l’ascension fulgurante de freelances devenus chefs d’entreprise, propulsés par l’écosystème de Fiverr.

Cette année, parmi les lauréats israéliens mis à l’honneur, on retrouve Yael Rosens-Chen, à la tête du studio UL-UX, et Stas Soroskin, fondateur de Bles Software.
Tous deux ont franchi la barre symbolique du million de dollars et figurent désormais parmi les visages de proue de cette nouvelle génération d’entrepreneurs numériques.
« Les réalisations des freelances que nous récompensons démontrent que Fiverr est un outil stratégique pour le développement d’entreprises stables et en croissance à l’échelle mondiale », souligne Sharon Steiner, directrice du pôle freelances chez Fiverr.

Un tremplin pour l’entrepreneuriat global

À ses côtés, un autre Israélien, Stas Soroskin, reçoit également la statuette d’or cette année. Vétéran du développement logiciel, il avait toujours su qu’il finirait par créer sa propre entreprise. Il y a trois ans, en parallèle de son poste de CTO dans une société tech, il teste Fiverr en proposant des solutions logicielles sur mesure. Le succès est fulgurant.

Lorsque les revenus issus de la plateforme dépassent son salaire mensuel, il quitte son emploi salarié pour fonder Bles Software, une société de développement axée sur les systèmes fondés sur les données et l’intelligence artificielle. Aujourd’hui, cinquante personnes travaillent pour lui à travers le monde. Il affirme : « Une personne aujourd’hui sans expérience peut créer une startup à 50 millions de dollars en trois mois. »

Fiverr, une fenêtre sur le monde pour les Israéliens

Bien que leurs entreprises se soient développées au-delà des limites de la plateforme, l’essentiel de leur activité demeure sur Fiverr.
Pour Yael Rosens-Chen, l’un des grands avantages est l’accès direct au marché international : « C’est particulièrement important pour les Israéliens, car nous venons d’un petit pays. Je voulais tout voir en grand, et j’ai toujours eu le sentiment que les possibilités en Israël étaient terriblement limitées. »

La guerre, pourtant, aurait pu mettre un coup d’arrêt brutal à son développement. Mais les attentats du 7 octobre n’ont pas freiné sa croissance, bien au contraire.
« Après les attentats, j’étais certaine que mon activité serait affectée, mais toutes les demandes que j’ai reçues, qu’elles émanent de clients existants ou de nouveaux, étaient très chaleureuses et bienveillantes. Certains ont même voulu travailler avec moi précisément parce que je suis israélienne », confie-t-elle.

Un label d’excellence, levier de croissance

Rosens-Chen souligne que les outils proposés par la plateforme – en particulier le label Fiverr Pro – sont devenus des leviers cruciaux de développement : « Les notes élevées sont un avantage concurrentiel non seulement sur la plateforme, mais aussi sur mon site personnel et LinkedIn. »

La notoriété acquise via Fiverr a permis de faire venir à elle des clients mieux informés, plus exigeants, et donc plus rentables : « Les clients qui s’y connectent sont déjà des prospects prometteurs. Chaque contact représente une opportunité de revenus supplémentaires. »

Face à l’IA, miser sur l’humain

Avec l’essor de l’intelligence artificielle, certains prédisent un recul du marché des freelances. Mais ni Rosens-Chen, ni Soroskin ne semblent inquiets. Au contraire, ils y voient un levier d’innovation. « Je ne suis pas naïve, je sais que ces outils révolutionnent notre façon de travailler, mais je ne pense pas qu’ils nous rendront superflus », assure Rosens-Chen. « La créativité est une valeur ajoutée qu’il sera très difficile de nous retirer en tant qu’humains. »

Elle insiste : « Il est possible que certains clients trouvent les solutions d’IA plus adaptées, mais pas nos clients, qui cherchent l’originalité, l’humain, l’intuition. »

Le secret ? La valeur ajoutée

Selon Rosens-Chen, tout repose sur la capacité à se différencier : « C’est une plateforme très dense, avec beaucoup de services similaires. Ce qui fera la différence, c’est votre unicité. Votre expérience, votre manière de présenter vos offres, votre modèle tarifaire… Il faut trouver ce petit plus. »

Même son de cloche chez Soroskin, qui martèle l’importance d’une qualité irréprochable : « Cela ne se fait pas par hasard, mais grâce à la planification. Chaque produit doit être excellent pour engendrer des retours positifs et tisser un réseau de clients fidèles. »

Un conseil aux débutants : foncez, même imparfaits

Aux nouveaux venus sur Fiverr, Rosens-Chen conseille de se lancer sans attendre : « Mieux vaut avoir quelque chose d’existant que quelque chose de parfait. Ne remettez pas à plus tard l’ouverture de votre compte. Le fait même d’exister fait évoluer les choses. »

Soroskin, lui, invite à s’inspirer des meilleurs : « Avant de vous lancer, étudiez les pratiques des plus performants. Observez ce qui fonctionne pour eux. »

De la persévérance, de l’audace, une bonne dose de talent — et une plateforme qui, aujourd’hui encore, peut faire émerger les millionnaires de demain.

Comment l’intelligence artificielle pourrait faire baisser le coût de la vie en Israël

Comment l’intelligence artificielle pourrait faire baisser le coût de la vie en Israël

Comment l’intelligence artificielle pourrait faire baisser le coût de la vie en Israël : l’espoir d’un changement structurel.

Peut-on vraiment faire baisser ses factures avec l’intelligence artificielle ? En Israël, la réponse est oui. Grâce à des outils numériques intelligents — comparateurs de prix, gestion automatisée des dépenses, optimisation des processus administratifs et urbanistiques — l’IA permettrait d’économiser entre 3,5 et 9,5 % sur les dépenses courantes d’un foyer. Cela signifie, très concrètement, des milliers de shekels de moins chaque mois pour les courses, le logement, les services bancaires ou les démarches administratives. Et ce n’est pas de la science-fiction : ces solutions existent déjà, mais leur déploiement reste entravé par des lourdeurs structurelles. Ce rapport inédit de Deloitte et Google Israël en dresse la feuille de route. Découvrez comment alléger le panier de la ménagère ! *

Un rapport conjoint de Deloitte et Google Israël révèle comment les technologies numériques, et plus particulièrement l’intelligence artificielle, pourraient alléger jusqu’à 9,5 % les dépenses des ménages israéliens. Une révolution possible dans un pays parmi les plus chers de l’OCDE.

En Israël, le coût de la vie est depuis plus d’une décennie un sujet brûlant, au cœur des préoccupations quotidiennes et des mobilisations citoyennes. Malgré une croissance économique soutenue et une image de start-up nation, le pays demeure l’un des plus chers du monde occidental. En 2022, il décroche même le triste record de nation la plus onéreuse de l’OCDE, devant la Suisse et la Norvège.

Un nouveau rapport de Deloitte Monitor, commandé par Google Israël, vient jeter une lumière saisissante sur les leviers technologiques susceptibles de changer la donne. Selon les experts, l’adoption intelligente de technologies numériques, notamment l’intelligence artificielle (IA), le cloud computing, et la gestion des données en temps réel, pourrait faire économiser des milliers de shekels par mois aux familles israéliennes.

Des freins structurels dans une nation pourtant innovante

Rotem Dolev, associé chez Deloitte Israël, rappelle d’emblée un paradoxe troublant : « Bien qu’Israël soit reconnu comme un pays innovant, de nombreuses technologies ne sont pas utilisées par le gouvernement, le secteur privé et les consommateurs. Cela engendre une faible productivité. » Le diagnostic est sans appel : une bureaucratie lourde, des procédures d’importation fastidieuses, une concentration de l’économie, des droits de douane élevés, et surtout un marché foncier dominé à 92 % par l’État, via l’Autorité des terres d’Israël.

À cela s’ajoutent des monopoles publics puissants dans des secteurs-clés comme l’eau, l’électricité, les transports ou les ports, et une croissance démographique rapide (2 % par an), nettement supérieure à la moyenne des pays développés (0,5 %). Sans oublier le poids sécuritaire : Israël consacre la part la plus importante de son PIB à la défense parmi les pays de l’OCDE.

L’intelligence artificielle, un outil transformateur

Selon le rapport, les technologies numériques pourraient influencer près de 80 % des facteurs qui déterminent le coût de la vie en Israël. Les gains seraient tangibles et rapides : réduction de 50 % des délais pour l’obtention d’un permis de construire, baisse de 70 % des frais bancaires avec les services numériques, économies de 2,5 à 6 % sur les prix de l’immobilier et hausse de la trésorerie mensuelle des ménages de 10 à 30 %.

Pour Barak Regev, PDG de Google Israël, la voie est claire : « Lorsque suffisamment de résidents et de travailleurs dans tous les secteurs de l’économie seront familiarisés avec l’IA, nous pourrons nous attendre à une amélioration significative de la productivité et à une réduction des coûts. »

Logement : le domaine le plus critique à réformer

À la question du secteur prioritaire, Rotem Dolev répond sans hésiter : « Le logement. » Il précise : « Les dépenses de logement constituent 34 % du panier moyen de consommation des ménages. Leur impact sur le niveau de vie est majeur. »

L’IA, combinée au cloud computing, permettrait selon lui de rationaliser la planification urbaine, anticiper l’offre et la demande, gérer les stocks fonciers, et améliorer la transparence des données. Il évoque également des plateformes numériques d’aide à la décision pour les responsables politiques et municipaux, capables de prédire les besoins et de guider la politique du logement avec précision.

Cloud, données, partage : une révolution dans l’administration

Le rapport insiste également sur la transition urgente des ministères et agences publiques vers des infrastructures cloud. Dolev rappelle que le cloud ne se limite pas à un espace de stockage : « C’est une infrastructure essentielle pour développer et exploiter l’IA, l’Internet des objets (IoT), et les services numériques intelligents. Il permet un accès distribué, sécurisé et en temps réel aux données, une capacité de calcul massive, et des analyses prédictives inédites. »

Cette transformation doit concerner les ministères du Logement, de l’Éducation, de la Santé, des Finances, des Transports, du Travail, de l’Intérieur, ainsi que les collectivités locales, les caisses de santé, les régulateurs et le secteur privé.

Quels obstacles à cette adoption technologique ?

Malgré ces perspectives prometteuses, plusieurs freins subsistent : industries traditionnelles peu réactives, immaturité de certaines technologies, lourdeurs réglementaires, absence de coordination entre les administrations et limites économiques d’un marché restreint comme Israël.

Mais là encore, les auteurs du rapport proposent des solutions : développer la culture numérique, sensibiliser à la consommation intelligente, démocratiser les outils de comparaison de prix et les plateformes de gestion domestique, partager les données entre les entités publiques pour améliorer l’efficacité et la transparence.

Même en temps de guerre ?

Alors que le pays traverse une période de crise prolongée, marquée par un déficit budgétaire croissant et un conflit ouvert depuis 21 mois, peut-on encore croire à ces promesses de transformation ?

Barak Regev répond sans détour : « Le coût de la vie est un problème structurel, qui ne dépend pas uniquement de la guerre. Et justement, en temps de crise, la rationalisation, l’efficacité et l’innovation ne sont pas des luxes mais des nécessités. »

Il ajoute : « Grâce à l’IA, on peut faire plus avec moins. Fournir de meilleurs services publics, plus rapidement, en réduisant les erreurs, sans augmenter ni les effectifs ni les budgets. »

Le prix de l’inaction

Au-delà de l’enthousiasme, le rapport lance un avertissement : ne pas investir dans l’innovation numérique creusera les écarts avec les pays développés, laissera les services publics s’enliser, et limitera les capacités d’Israël à relever les défis majeurs du XXIe siècle : coût de la vie, pression démographique, système de santé sous tension, défis éducatifs.

« À long terme, cela engendrera des pertes économiques, une défiance accrue envers les institutions, et des occasions manquées de croissance et de progrès social », conclut Regev.

L’IA comme bouée de sauvetage nationale ?

Dans un pays à la fois fortement technologique et structurellement déséquilibré, où l’innovation côtoie la pénurie, ce rapport apparaît comme un véritable plan d’action stratégique. Il ne s’agit pas seulement de moderniser l’administration, mais d’offrir aux citoyens israéliens une respiration, un horizon où le progrès technologique pourrait, enfin, se traduire en qualité de vie.

Comment l’intelligence artificielle peut faire économiser sur les courses du quotidien en Israël :

1. Comparateurs de prix intelligents :

Des applications alimentées par l’IA peuvent scanner en temps réel les prix de centaines de produits dans les grandes chaînes (Shufersal, Rami Levy, Victory, etc.) et recommander le panier le moins cher, magasin par magasin, voire produit par produit. Fini l’errance entre les rayons : l’appli vous guide vers l’offre optimale.

2. Prévisions de consommation personnalisées :

L’IA apprend vos habitudes de consommation, anticipe vos besoins, vous alerte sur les promotions ciblées au bon moment et évite ainsi les achats en double ou inutiles. Moins de gaspillage = plus d’économies.

3. Réductions dynamiques et coupons personnalisés :

Grâce à l’analyse des données d’achat, les enseignes peuvent proposer en direct des remises ajustées à votre profil. L’IA devient ainsi un outil de négociation silencieux à votre avantage.

4. Optimisation de la chaîne logistique :

En arrière-plan, l’IA aide les distributeurs à gérer les stocks, réduire les coûts de transport, limiter les ruptures de produits ou les pertes. Résultat : les prix baissent mécaniquement pour le consommateur final.

5. Groupes d’achat communautaires en ligne :

L’IA permet de créer ou de rejoindre des groupes d’achats solidaires, automatisés et géolocalisés, où l’achat en gros réduit les coûts à l’unité, avec une logistique optimisée.

En somme, grâce à la transparence, la personnalisation et la gestion automatisée des données, l’IA transforme la manière de consommer, réduisant les dépenses sans réduire la qualité de vie.

 

Une semaine avec une arme dans son sac d'école : la famille d’Uri Portal accuse un adolescent de 16 ans

Une semaine avec une arme dans son sac d'école : la famille d’Uri Portal accuse un adolescent de 16 ans

Mort d’Uri Portal : une famille brisée accuse un adolescent de 16 ans d’être à l’origine du drame

Dans une tragédie bouleversante qui s'est produite hors de l'enceinte de l'école, la famille du jeune Uri Portal, 14 ans, tué accidentellement par son meilleur ami de 13 ans, rejette la faute sur un adolescent de 16 ans, responsable selon elle d’avoir introduit l’arme meurtrière dans l’enceinte scolaire durant une semaine entière.

Le drame aurait pu être évité. C’est ce que répète, la gorge nouée, la famille d’Uri Portal, ce garçon de 14 ans fauché en pleine adolescence par une balle tirée par l’un de ses plus proches amis. Mais à leurs yeux, le jeune tireur n’est pas coupable. Le véritable responsable, affirment-ils, c’est un autre adolescent, un garçon de 16 ans, qui aurait subtilisé l’arme dans le coffre-fort de son père.

« C’est le principal responsable de la catastrophe. C’est lui qui a volé l’arme dans le coffre et a provoqué tout ce désastre », s’insurge un proche de la famille. « Il a erré dans l’école avec l’arme pendant une semaine entière. Elle n’a pas été retrouvée. Pourquoi les sacs des élèves n’ont-ils pas été contrôlés au détecteur de métaux ? La mort d’Uri aurait pu être évitée. C’est une mort inutile. »

Une famille endeuillée, mais sans rancune envers le tireur

La famille d’Uri ne cache pas sa douleur. Pourtant, elle n’exprime aucune colère envers le garçon de 13 ans qui a tiré. Ce dernier, interrogé par la police pour homicide involontaire, a vu sa détention prolongée jusqu’à demain. Mais aux yeux de ses proches, l’enfant n’est pas coupable.

« Les membres de la famille ne sont pas en colère contre le garçon de 13 ans qui lui a tiré dessus. C’était un bon ami d’Uri. Notre colère va à l’encontre du garçon de 16 ans qui a provoqué la tragédie qui a conduit à la mort d’Uri », a confié un proche de la famille. « Ils ont perdu ce qu’il y avait de plus précieux. Rien ne ramènera Uri à la vie. »

Le père d’Uri, Aliko, a lui aussi exprimé son souhait de voir le jeune tireur libéré. « À mon avis, ils devraient le libérer », a-t-il déclaré à ses proches. « Il aimait Uri. Ils étaient les meilleurs amis du monde. Son maintien en détention ne servira à rien. »

Un signal ignoré avant le drame

Des révélations glaçantes viennent encore alourdir le climat autour de cette affaire. Peu avant la tragédie, un élève avait repéré un garçon de 16 ans se promenant dans l’établissement avec une arme. Il avait eu la présence d’esprit de le photographier et d’envoyer l’image à son propre père. Ce dernier lui avait alors demandé d’essayer de localiser l’adolescent armé.

Mais il était déjà trop tard. Le garçon de 16 ans, en compagnie du garçon de 13 ans et d’Uri Portal, avait quitté l’école pour se rendre dans le complexe « Ha’alef ». C’est là que la balle a été tirée. Et que la vie d’Uri s’est arrêtée.

Une tragédie évitable, une école qui n’a pas su prévenir le danger, et une famille qui, au milieu du deuil, cherche non pas vengeance, mais vérité.

Accusé de génocide, Israël bâtit une ville humanitaire à Gaza

Accusé de génocide, Israël bâtit une ville humanitaire à Gaza

Dans les coulisses des dissensions au sommet : construction d’une « ville humanitaire » qui suscite la polémique

Une cité à construire en urgence, entre l’autoroute de Philadelphie et le corridor de Morag

À Doha, en parallèle des pourparlers menés ce dimanche entre la délégation israélienne et les négociateurs du Hamas, les hautes sphères politiques et sécuritaires d’Israël peaufinent un projet sans précédent : ériger, au sud de Gaza, une vaste « ville humanitaire ».
Située entre l’autoroute de Philadelphie et le corridor de Morag, elle serait dotée d’infrastructures de base, de camps et de bâtiments permanents, destinés à accueillir la majorité de la population gazaouie, selon les sources du gouvernement.

Netanyahou accuse : « Il n’y a plus d’attente »

La semaine dernière, un vif échange a opposé le Premier ministre Benjamin Netanyahou au chef d’état-major Eyal Zamir, lors d’une réunion du cabinet politico-sécuritaire. Le différend portait sur le retard dans le lancement de la cité, considérée comme l’un des piliers essentiels du plan dit du « jour d’après ». Netanyahou interpellait Zamir avec véhémence : « Il n’y a plus d’attente, il faut aller de l’avant », soulignant l’urgence d’accélérer le chantier.

Un modèle humanitaire contrôlé, pour isoler le Hamas

Selon les plans, l’essentiel de l’aide humanitaire à destination de Gaza serait centralisé dans cette cité, afin d’attirer la population loin des zones contrôlées par le Hamas.
Une concentration de population conditionnée à une proximité de l’aide, un nouvel ordre civil visant à démanteler les foyers de résistance. Ce dispositif s’inscrit dans une logique sécuritaire affirmée.

Des sources proches du dossier confirment qu’une phase suivante prévoit d’inciter l’émigration volontaire des habitants vers des pays tiers, une initiative appelée à provoquer des réactions vives sur la scène internationale.

Un pari sécuritaire et géopolitique d’envergure

Israël met en avant l’état d’avancement des préparatifs, soulignant que ce projet offre un atout stratégique de taille. En créant une nouvelle réalité civile, fondée sur l’aide, le contrôle sécuritaire et l’espoir d’un départ progressif, l’État hébreu souhaite à la fois briser le poids du Hamas et préparer l’étape du « jour d’après ».

Le regard critique des observateurs internationaux

Sur le plan humanitaire, ce modèle concentre les critiques. L’ONU et plusieurs ONG dénoncent un projet qui pourrait transformer l’aide en instrument de contrôle, réduire Gaza à une zone de transit et rendre son futur populace sous conditionnalité.
Le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq, a mis en garde : « le plan semble conçu pour renforcer le contrôle sur les produits de première nécessité en tant que moyen de pression et il entraînera de nouveaux déplacements »  . Une source onusienne évoque en des termes forts une initiative conçue en Israël, non adaptée à « la situation désastreuse » actuelle.

La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), pilier de ce dispositif, fait figure de figure de proue d’un modèle contesté : qualifié de « dystopique », il serait destiné à maintenir la bande de Gaza « en mode humanitaire sans aucun cessez-le-feu, aucun rétablissement, aucune réhabilitation »  .

Cartographie stratégique : entre Philadelphie et Morag

Le choix géographique n’est pas anodin. Le corridor de Philadelphie, sur la frontière avec l’Égypte, est un couloir stratégique depuis des décennies, contrôlé par Israël pour prévenir les infiltrations d’armes  . Plus au sud, le corridor de Morag, mis en place en avril 2025, a déjà été conçu pour diviser la bande de Gaza et accroître la pression militaire  .

Vers un nouveau visage de Gaza

Au cœur des attentes politiques : instaurer un État d’un ordre civil contrôlé, isoler la population des réseaux du Hamas, et transformer la présence humanitaire en moteur de mobilité volontaire. Ironie du sort, ce plan, qualifié d’ambitieux, suscite autant d’espoir que de profondes inquiétudes. Il dévoile les fractures au sein du pouvoir israélien et cristallise un dilemme international : vers une aide structurée mais encadrée, ou vers un outil de pression géopolitique.

Questions / Réponses

– Pourquoi construire une cité humanitaire ?

Pour concentrer la population à proximité de l’aide, sortir Gaza du chaos sécuritaire et minimiser la présence du Hamas au sein des civils.

– Quels mécanismes pour partir de Gaza ?

Le plan prévoit un dispositif incitatif à l’émigration volontaire vers des pays tiers, avec soutien logistique et diplomatique, tout en anticipant des oppositions sur la scène mondiale.

– Quelles réactions attendre à l’international ?

La stratégie devrait générer des critiques, notamment des institutions internationales et ONG, dénonçant un usage de l’aide à des fins de contrôle et de déplacement politique.

En résumé, ce projet d’une cité humanitaire signale un tournant stratégique : Israél adopte une posture proactive sur le terrain, mêlant assistance, sécurité et réinvention territoriale. Mais sa réussite dépendra autant de sa gestion concrète que de l’équilibre délicat entre aide et souveraineté civile, entre urgence humanitaire et enjeux géopolitiques.

Un couple israélien accusé d’espionnage pour l’Iran : fiasco judiciaire en vue ?

Un couple israélien accusé d’espionnage pour l’Iran : fiasco judiciaire en vue ?

Espionnage pour l’Iran : vers une libération du couple de Raanana ?

Après huit jours de garde à vue, l’enquête s’essouffle, les preuves manquent. Leur avocat réclame une libération sans condition.

L’affaire aurait pu ébranler l’opinion publique. Un couple israélien soupçonné d’espionnage au profit de l’Iran, arrêté à quelques pas du domicile de l’ancien Premier ministre Naftali Bennett.
Mais après huit jours de garde à vue, le dossier semble se dégonfler.
La police reconnaît elle-même que l’enquête patine. Alors que le tribunal de Petah Tikva s’apprête à statuer sur leur éventuelle remise en liberté, une question demeure : Yovda Israilov et Doria Ahiel seront-ils libérés sans condition ?

« Il n’y a pas la moindre preuve », martèle leur avocat, Maître David Nir, qui exige la levée immédiate de toute mesure restrictive. Pour lui, le maintien en détention du couple ne repose sur rien de concret. Les enquêteurs de l’unité des crimes graves de la police de la région de Sharon ont eux-mêmes admis aujourd’hui, lundi, devant le tribunal, qu’aucun élément ne permettait de maintenir leur arrestation. Résultat : ils ont consenti en principe à une libération sous conditions, notamment une assignation à résidence.

Les accusations étaient pourtant graves : transmission d’informations sensibles dans l’intention de nuire à l’État, contacts avec un agent étranger, et complot en vue de commettre un crime. Mais à ce jour, aucun élément tangible n’est venu corroborer ces soupçons.
Selon une source proche du dossier, « leurs téléphones ont été passés au crible et aucune preuve incriminante n’a été retrouvée ».

Une opération d’envergure sans résultats

Tout a commencé il y a une semaine, dans la plus grande discrétion. L’unité de répression du crime de Sharon, en collaboration avec le Service de sécurité générale (Shin Bet), ouvre une enquête secrète visant le couple. Yovda Israilov et Doria Ahiel résident dans une dépendance de la maison des parents d’Ahiel, à Raanana, dans un quartier résidentiel situé non loin du domicile de Naftali Bennett.

Les soupçons prennent une tournure spectaculaire lorsque, la veille de leur arrestation, les enquêteurs perquisitionnent leur appartement. Sur place, ils saisissent des téléphones portables, des ordinateurs, ainsi que divers équipements électroniques. La police affirme également avoir trouvé de la correspondance suspecte, échangée selon elle entre le couple et un opérateur basé à l’étranger, présenté comme un contact iranien.

Mais l’enquête, qui se voulait explosive, semble se heurter à l’absence de preuves matérielles. Les appareils saisis n’ont livré aucun contenu compromettant. Le couple nie farouchement toute implication dans une quelconque activité d’espionnage. Et aucun chef d’accusation formel n’a été retenu à ce jour.

Quel avenir judiciaire pour Israilov et Ahiel ?

Me Nir, l’avocat du couple, rejette catégoriquement l’option d’une libération sous conditions. Il dénonce une détention injustifiée, fondée sur des hypothèses hasardeuses : « Il n’y a rien. Pas une seule preuve. La justice ne peut pas se permettre de jouer ainsi avec la vie de deux innocents. »

Le tribunal de première instance de Petah Tikva doit désormais trancher. Soit il accepte la demande de la défense pour une libération inconditionnelle, soit il suit la ligne de la police en imposant une assignation à résidence ou d’autres mesures de restriction.

Quoi qu’il en soit, l’affaire pourrait bien marquer un tournant dans la manière dont les autorités israéliennes abordent les enquêtes de sécurité nationale. Et, dans un climat de tension régionale constante, elle illustre aussi la fragilité des certitudes dans des affaires d’espionnage où la frontière entre suspicion et réalité est souvent ténue.

Ramat Gan bannit Eyal Golan : pas de concert dans le stade municipal

Ramat Gan bannit Eyal Golan : pas de concert dans le stade municipal

𝙍𝙖𝙢𝙖𝙩 𝙂𝙖𝙣 𝙗𝙖𝙧𝙧𝙚 𝙡𝙖 𝙧𝙤𝙪𝙩𝙚 𝙖̀ 𝙀𝙮𝙖𝙡 𝙂𝙤𝙡𝙖𝙣 : 𝙡𝙖 𝙢𝙪𝙣𝙞𝙘𝙞𝙥𝙖𝙡𝙞𝙩𝙚́ 𝙧𝙚𝙛𝙪𝙨𝙚 𝙦𝙪’𝙞𝙡 𝙘𝙝𝙖𝙣𝙩𝙚 𝙙𝙖𝙣𝙨 𝙨𝙖 𝙫𝙞𝙡𝙡𝙚

Un concert prévu, un passé qui dérange et une levée de boucliers municipale : la ville de Ramat Gan dit non à Eyal Golan.

La polémique couvait depuis plusieurs jours, elle est désormais officielle. La municipalité de Ramat Gan a annoncé dimanche soir qu’elle n’autoriserait pas Eyal Golan à se produire dans le stade municipal. Dans une lettre adressée directement à la Fédération israélienne de football, gestionnaire actuelle du lieu, les autorités locales ont exprimé leur refus catégorique, soulignant que l’organisation d’un concert ne pouvait se faire sans l’aval explicite de la ville.

Cette décision prend racine dans un accord récemment établi entre le chanteur Eyal Golan et la Fédération, qui envisageait de programmer six soirées de concert au stade.
Une opération de grande envergure qui, selon la mairie, risquait de causer
« des nuisances sonores pour les riverains et des complications majeures de circulation sur les principaux axes de la ville ».

Mais au-delà des considérations logistiques, c’est l’image du chanteur qui semble poser problème. Bien que Golan n’ait jamais été condamné, son nom reste associé à une affaire d’exploitation sexuelle de mineures révélée en 2013, dans laquelle son père fut inculpé. Eyal Golan avait alors été entendu par la police dans le cadre de cette enquête, ce qui avait fortement entaché sa réputation malgré un non-lieu.

La guerre contre l’Iran avait conduit à l’annulation d’une première série de concerts de Golan au stade Bloomfield. Cherchant une nouvelle scène pour renouer avec son public, il avait trouvé refuge dans l’enceinte de Ramat Gan. C’était sans compter sur la résistance politique locale.

Roy Barzilai, avocat et maire adjoint de Ramat Gan, a publié un message sans équivoque sur sa page Facebook :

« Eyal Golan ne doit pas apparaître à Ramat Gan. Le stade appartient actuellement à la Fédération de football, et je pense que nous, les propriétaires, devrions également faire une déclaration claire. J’ai contacté la Fédération aujourd’hui pour lui demander de ne pas louer le stade à Eyal Golan. »

Dans un second message, Barzilai a enfoncé le clou :

« Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’expliquer pourquoi de tels comportements inacceptables ne devraient pas être normalisés. Les institutions publiques doivent intégrer des valeurs dans leurs décisions. Un organisme qui lutte contre la violence sur les terrains de football ne peut pas prendre à la légère la violence et l’humiliation envers les femmes. J’espère sincèrement que cela n’arrivera pas. »

Face à cette prise de position, la municipalité a tenu à rappeler l’ordre institutionnel :

« La seule position qui représente la municipalité est celle de l’administration municipale, par l’intermédiaire de la porte-parole municipale ou du maire. »

Interrogé par la chaîne N12, un haut responsable de la Fédération de football a tenté de calmer le jeu :

« Le contrat avec Eyal Golan n’a pas encore été signé, nous examinerons favorablement toute prestation de chanteur. » Il a par ailleurs laissé entendre que la question pourrait désormais être tranchée devant les tribunaux, tant le désaccord entre la Fédération et la municipalité semble profond.

Enfin, la ville précise qu’elle avait accepté, à titre exceptionnel et rétroactif, de valider des concerts précédemment approuvés par l’association, notamment celui du chanteur Omer Adam. Mais elle refuse que le stade se transforme en salle de spectacle à répétition, notamment durant les mois d’été, au nom de la tranquillité des habitants.

Un bras de fer se dessine à Ramat Gan, entre liberté artistique, exigence morale et droit municipal. Eyal Golan, figure controversée de la scène musicale israélienne, en fait une nouvelle fois les frais.

𝙑𝙞𝙫𝙧𝙚 𝙅𝙚́𝙧𝙪𝙨𝙖𝙡𝙚𝙢 𝙚𝙣 𝙫𝙚𝙧𝙩𝙞𝙜𝙚 : 24 𝙝𝙚𝙪𝙧𝙚𝙨 𝙙𝙚 𝙗𝙚𝙖𝙪𝙩𝙚́, 𝙙𝙚 𝙘𝙪𝙡𝙩𝙪𝙧𝙚 𝙚𝙩 𝙙’𝙖𝙙𝙧𝙚́𝙣𝙖𝙡𝙞𝙣𝙚 -photos-

𝙑𝙞𝙫𝙧𝙚 𝙅𝙚́𝙧𝙪𝙨𝙖𝙡𝙚𝙢 𝙚𝙣 𝙫𝙚𝙧𝙩𝙞𝙜𝙚 : 24 𝙝𝙚𝙪𝙧𝙚𝙨 𝙙𝙚 𝙗𝙚𝙖𝙪𝙩𝙚́, 𝙙𝙚 𝙘𝙪𝙡𝙩𝙪𝙧𝙚 𝙚𝙩 𝙙’𝙖𝙙𝙧𝙚́𝙣𝙖𝙡𝙞𝙣𝙚

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Un été royal dans la capitale d’Israël

Jérusalem, cœur battant de l’histoire et du sacré, se dévoile aussi comme une destination de plaisirs et de découvertes. Cet été, la ville s’offre sous un jour nouveau grâce à une campagne municipale ambitieuse : réductions sur les hôtels (jusqu’à 20 %), 100 shekels offerts par personne à dépenser dans les musées, institutions culturelles, attractions telles que l’Omega de la Cité de David ou encore le zoo biblique.
Une initiative portée par l’Autorité de développement de Jérusalem.

Durant cette période, la ville vibre aussi au rythme d’événements festifs gratuits : le festival culinaire “Autofood”, des spectacles de lumière sur la promenade Armon Hanatziv, et bien d’autres surprises. Nous avons sillonné Jérusalem pendant 24 heures. Une immersion sensorielle, spirituelle et gastronomique.

Le Musée d’Israël : un anniversaire lumineux

Notre première halte fut le majestueux Musée d’Israël, qui célèbre son 60e anniversaire. Fidèle à sa réputation, l’institution ne se contente pas de regarder vers le passé, elle innove : “Le Laboratoire transparent” ouvre ses portes au public, dévoilant le travail minutieux de ses conservateurs. “C’est un hommage à l’invisible, à ceux qui préservent les trésors de notre culture”, nous explique un responsable du musée.

Autre perle : l’exposition “Art israélien : le mouvement pendulaire”, qui revisite l’histoire artistique du pays depuis le début du XXe siècle. Enfin, “Chris Marker : Les photographies perdues d’Israël” présente plus de mille clichés inédits du célèbre cinéaste français, redécouverts dans des négatifs oubliés — un trésor archéologique de l’image.

Le musée, qui abrite environ 500 000 objets d’art, propose chaque année entre 15 et 20 expositions, en plus des collections permanentes enrichies par des prêts venus du monde entier.

“Autofood” : une explosion de saveurs à ciel ouvert

Direction ensuite la promenade Armon Hanatziv, qui accueille le festival culinaire “Autofood”. Plus de 30 restaurants et stands venus de tout le pays s’y côtoient dans une ambiance joyeuse. Haim Cohen, Israel Aharoni, Rachel Ben-Uliel, le groupe Machneyuda, Avi Levy… la fine fleur de la gastronomie israélienne est au rendez-vous.

Chaque plat, généreux et savoureux, coûte au maximum 45 shekels.
Notre coup de cœur ? Le “poulet pop-corn” d’Aharoni. À cela s’ajoutent des concerts, notamment Jimbo J à 15h et Netta Barzilai à 22h, ainsi qu’un bar à bières et cocktails pour accompagner les mets. L’entrée est gratuite, et un parking est mis à disposition. Le festival se tient tous les soirs de 18h à 23h, du 1er au 24 juillet 2025.

“Autofood” : une explosion de saveurs à ciel ouvert

“Autofood” : une explosion de saveurs à ciel ouvert

Une nuit de rêve à l’Orient Hotel

Après ces festivités, nous avons rejoint l’hôtel Orient, perle de la chaîne Isrotel. Situé en plein centre, à proximité de la gare et du Jardin des Cloches, cet établissement cinq étoiles allie le charme du patrimoine rénové à un design moderne. Sur le toit, une piscine sublime s’étend face au ciel de Jérusalem, jouxtant un bar à cocktails raffiné.

Le petit-déjeuner fut à la hauteur : omelettes sur mesure, pizzas maison, viennoiseries fraîches, desserts et un cinnabon inoubliable. Un moment d’extase gastronomique avant de poursuivre notre périple.

Sensation forte dans la Cité de David

Au cœur du quartier biblique, nous avons découvert la plus longue tyrolienne d’Israël : l’Omega de 731 mètres, qui relie le centre d’accueil de Mitzpe David à la Forêt de la Paix. À l’arrivée, une navette nous a ramenés au point de départ.

Cette attraction est réservée aux enfants dès 6 ans pesant au moins 45 kg, accompagnés d’un adulte. Le poids maximum autorisé est de 120 kg. “C’est interdit aux femmes enceintes”, précise le guide. Une montée d’adrénaline à couper le souffle.

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Musée de la Tolérance : quand la mémoire devient lumière

Notre dernière étape fut le Musée de la Tolérance, récemment achevé après neuf ans de travaux et un budget colossal de 280 millions de dollars. L’architecture, en forme de colombe, incarne l’aspiration à la paix. L’atrium central, traversé par un escalier monumental, symbolise les ponts entre Jérusalem-Est et Jérusalem-Ouest, entre passé et avenir.

L’exposition phare, “06:29 – De l’obscurité à la lumière”, rend hommage à 35 femmes ayant survécu au massacre du 7 octobre. Elle a été conçue par Malki Shem Tov, père d’Omar, ancien otage récemment libéré.

“C’est la première exposition visuelle interactive sur ce sujet. Les technologies immersives plongent le visiteur dans les récits bouleversants de ces survivantes,” explique la commissaire. Dans une salle obscure, 20 écrans LED diffusent tour à tour le visage de chaque femme. Le visiteur choisit l’histoire qu’il souhaite entendre, et un témoignage vidéo se déclenche en face de lui.

Un autre espace est dédié aux photos poignantes du photographe Ziv Koren, prises le jour même des attaques, documentant les combats et les victimes.

Enfin, le musée prépare un étage entier de 3 000 m², encore en travaux, dédié à des expositions interactives inédites en Israël.

Une journée, mille émotions

De la contemplation au frisson, de la mémoire au goût, Jérusalem offre une expérience totale, bouleversante et joyeuse. Une ville qui, plus que jamais, sait marier passé et avenir, gravité et légèreté, patrimoine et modernité.

Pour en savoir plus sur les hôtels partenaires et les attractions incluses dans la campagne estivale : tapez simplement sur Google “Jérusalem, nos attractions”.

Adi Marom, l’étoile culinaire d’Israël qui inspire à s’aimer soi-même !

Adi Marom, l’étoile culinaire d’Israël qui inspire à s’aimer soi-même !

Adi Marom : la prêtresse des fourneaux qui a appris à s’aimer

De l’abondance numérique à la paix intérieure, le parcours bouleversant de l’influenceuse culinaire israélienne la plus suivie

Dans un pays où les influenceurs culinaires pullulent, Adi Marom s’est hissée tout en haut de l’affiche avec une aisance désarmante. Plus d’un million d’Israéliens suivent au quotidien ses recettes alléchantes, ses vidéos léchées et son univers sucré-salé.
Pourtant, derrière l’image lisse et contrôlée, se cache une femme qui a traversé des tempêtes intimes, une femme qui aujourd’hui ose dire : « J’ai traversé un processus, et aujourd’hui je peux dire que je vis en paix avec moi-même. »

À seulement 23 ans, Adi Marom est devenue une figure incontournable de la scène culinaire israélienne, mais rares sont ceux qui savent à quel point son rapport à la nourriture a été douloureux.
« Quand on pense à la nourriture toute la journée, on la cherche aussi, on est pris dans une sorte de folie et de quête perpétuelle. Il y a eu des moments où j’avais des difficultés avec mon image corporelle, ce qui a entraîné une sorte de trouble alimentaire. Mais aujourd’hui, je peux dire que j’ai lâché prise. Je peux manger sainement, faire du sport, être belle et réussir. Rien ne me limite. »

Sortir du cercle vicieux

Comment êtes-vous sortie de cet engrenage ?

« J’ai arrêté de considérer la nourriture comme quelque chose d’interdit. Je ne la vois plus comme une punition ou une mauvaise chose. À partir du moment où je me suis autorisée, je mange ce que je veux, avec modération. Quand on regarde quelque chose qui vous est interdit, on en a encore plus envie. Aujourd’hui, je n’ai plus peur de la nourriture. Je n’ai plus peur de photographier des recettes, je n’ai plus peur de manger. »

Les commentaires sur votre apparence sont-ils pesants ?

« On me complimente souvent, mais je trouve problématique qu’on se focalise autant sur mon apparence. Ce n’est pas parce que je crée des recettes que je dois en manger des pots entiers. Je peux cuisiner et manger sainement, ou pas. Aujourd’hui, je m’accepte à 100 %, que j’aie pris ou perdu un kilo, que j’aie un bouton ou non. Intérieurement aussi, je m’aime, je suis ma meilleure amie. Dieu merci. »

Une reconstruction intérieure guidée par la foi

On a l’impression que vous avez trouvé un certain équilibre.

« Absolument. Il y a eu des choses qui m’ont déviée de ma trajectoire, mais Dieu m’a envoyé ma coach il y a un an, et ma vie a changé. Je peux aujourd’hui gérer mes problèmes, rester seule sans me sentir seule, et me concentrer sur moi-même. »

C’est durant la pandémie de Covid que le phénomène Marom a explosé. Sa page “a.bake and cake” devient virale grâce à des vidéos soignées et réconfortantes, mais elle reste longtemps anonyme. « Je faisais ça pour le plaisir. J’achetais les meilleurs produits, je m’investissais à fond dans chaque vidéo. Je crois que quand on vit dans l’abondance, elle revient à nous. Le Créateur m’a bénie. »

Tout s’enchaîne alors : les abonnés affluent, les campagnes publicitaires aussi. Elle abandonne ses gâteaux faits maison et son poste au restaurant pour se consacrer entièrement à la création de contenu. « J’ai compris que c’était ma voie. »

Quand avez-vous décidé de vous montrer à l’écran ?

« Quand je me suis sentie prête. Les réactions ont été si positives que ça m’a donné envie. J’ai eu envie de m’habiller, de me lever, d’être cool. Travailler chez soi, c’est un art. »

Instagram : entre lumière et solitude

Marom devient rapidement une célébrité. Mais une fois les caméras éteintes, c’est seule qu’elle termine ses journées. « On vous prend en photo, on vous couvre d’amour, mais en réalité, vous êtes seul. Sur Instagram, tout est parfait : tout le monde est mince, beau, riche, heureux. Et je me disais : pourquoi pas moi ? »

Et pourtant, ce même reproche pourrait vous être fait.

« C’est vrai. Mais j’insiste : ce qu’on voit sur Instagram n’est pas réel. Chacun a sa crise, son histoire. Il faut garder du recul. »

Comment avez-vous compris cela ?

« Je sentais que les gens m’aimaient, me voyaient d’une certaine façon, mais moi je ne me reconnaissais pas. Je devais être parfaite, douce, mince, forte, cuisinière et sportive à la fois. Cette quête de perfection m’a fait perdre la tête, littéralement. Elle m’a fait bouger des hanches jusqu’au menton. »

Une maturité précoce nourrie par l’indépendance

Adi Marom a grandi à Petah Tikva, dans une famille religieuse de cinq enfants. « Mes parents nous ont appris l’autonomie. Je savais que si je voulais quelque chose, je devais me débrouiller : babysitting, couture, vente de gâteaux… même mon déodorant, je l’achetais moi-même. »

La cuisine, elle l’a toujours aimée. « Ma mère cuisinait par obligation. Moi, j’ai toujours adoré. À 15 ans, je me suis emparée de la cuisine. Ma mère a arrêté. »

Très tôt, elle se sent « adulte ». « Mon prof m’a dit : “Tu pourrais être la mère de toutes les filles ici.” J’ai toujours été mature, réfléchie, parfois un peu en décalage avec les autres. Je choisis mes amis avec précaution. Même si ça veut dire être seule. »

Et en amour ?

« Je crois que tout viendra au bon moment, avec la bonne personne. Je ne suis pas inquiète. Mon homme n’aura pas peur de m’approcher. »

Cherchez-vous l’amour activement ?

« Je prie. Je demande. Mais je ne me mets aucune barrière. »

Quand la cuisine devient un métier… et une distance

Contrairement à beaucoup d’influenceurs, Marom ne délègue rien. « Je filme, je nettoie, je monte, je range. Je suis une maniaque du contrôle. »

Pourquoi ne pas vous entourer d’une équipe ?

« Parce que je veux que tout soit fait exactement comme je l’imagine. »

Et toute cette nourriture, qu’en faites-vous ?

« Je la donne à mes proches. Il ne reste rien chez moi. Mais je mange rarement ce que je cuisine. C’est bizarre, je sais. Je goûte pendant le tournage, puis c’est fini. C’est comme une frontière mentale. Je sais que c’est délicieux, mais je ne peux pas le manger. »

La célébrité ne l’éblouit pas

Aujourd’hui, Marom vit confortablement. Mais elle garde les pieds sur terre. « Ce sac, peu importe son prix, reste un sac. Je suis une personne très immatérielle. »

Achetez-vous des marques ?

« Oui, j’aime ça. Mais ce n’est pas ça qui me fait vibrer. Ce qui m’émeut, c’est la bénédiction divine, le mariage, les enfants. Pas l’argent ni les célébrités. Tout peut s’effondrer en une seconde. »

Vous semblez très lucide sur votre succès.

« Ce succès n’est pas à moi. Il vient de Dieu. Si ça me rendait arrogante, ce serait terrible. C’est pour ça que je refuse toutes les émissions de télé-réalité. Ce n’est pas pour moi. Je ne veux pas être célèbre. Je veux être reconnue pour mon travail, et c’est tout. Je ne veux pas exposer ma vie. »

Un futur qui porte son nom

Quel est votre objectif professionnel aujourd’hui ?

« Avoir ma propre marque. J’ai eu des propositions, mais je veux que ce soit juste, vrai, parfait. Je ne veux pas coller mon nom sur un produit qui n’est pas de moi. »

Et un restaurant ?

« Non. Je veux être mère. Un restaurant me prendrait tout mon temps. J’ai besoin d’un métier qui me permette d’être aussi une épouse et une maman. »

Un chef qui vous inspire ?

« Cédric Grolet  un grand chef pâtissieur français. En Israël ? Personne en particulier. J’admire les talents, mais je n’idolâtre personne. J’ai vu Cédric en vrai, et je ne me suis pas évanouie. Personne n’est Dieu. »

Vous seriez ouverte à des collaborations ?

« Oui, mais seulement si elles sont sincères. Aujourd’hui, tout est devenu commercial. Beaucoup veulent juste se promouvoir. Ce n’est pas mon truc. On me dit souvent que d’autres m’imitent sur Instagram. Moi, ça me flatte. Ça veut dire que j’inspire. Mais je ne prétends pas avoir inventé le gâteau au chocolat. »

Jill Greenberg, photographe juive et rebelle : “Peut-être qu’on déteste les Juifs parce qu’ils s’amusent trop”

Jill Greenberg, photographe juive et rebelle : “Peut-être qu’on déteste les Juifs parce qu’ils s’amusent trop”

Jill Greenberg, la photographe rebelle : “Peut-être que les gens n’aiment pas les Juifs en Israël parce qu’ils s’amusent trop.”

Elle a fait pleurer les enfants, retouché les ours, et anticipé la fin de la photographie telle qu’on la connaît. À 58 ans, Jill Greenberg pose un regard implacable sur son métier, sur le judaïsme et sur l’absurdité du monde. Entretien sans filtre avec une artiste pionnière.

Peu après ses 50 ans, Jill Greenberg, photographe américaine mondialement connue, traverse une tempête : son deuxième mariage s’effondre, la photographie commerciale s’écroule, la pandémie l’enferme.
Elle retourne alors dans son studio et, pour une fois, passe de l’autre côté de l’objectif. « J’ai vécu ce que tout le monde finit par vivre en vieillissant, raconte-t-elle. On se dit : “Je sais que je vais vieillir, mais ça ne m’arrivera pas vraiment, n’est-ce pas ?” Alors, j’ai commencé à me photographier. Je me suis dit : “À 60 ans, je ne serai peut-être plus aussi belle. Ce serait dommage de ne pas capturer ce moment.” »

Êtes-vous devenue plus soucieuse de votre apparence à cause de votre métier ?

« Pas du tout, du moins pas quand j’étais jeune. J’étais mariée, je travaillais, je m’occupais des enfants. Mon apparence n’avait pas d’importance. Mais devenir célibataire à 50 ans, à New York, en pleine pandémie, c’était terrifiant. J’étais angoissée, le temps me semblait compter double. J’avais 52 ou 53 ans. Alors je me suis prise en photo. Après tout, j’ai passé ma vie à rendre les célébrités glamour et belles. Pourquoi ne pas m’accorder le même traitement ? »

Greenberg ne s’est pas contentée de se photographier pour l’art. Elle a aussi utilisé ces portraits comme selfies de profil sur ses applications de rencontre. « C’étaient des selfies très travaillés, admet-elle en souriant. Mais je ne les ai jamais retouchés. Se photographier, c’est chercher qui l’on est. Quand je suis seule dans mon studio, je peux expérimenter sans témoin. J’ai une totale liberté. »

Et de glisser, pince-sans-rire : « J’ai probablement un bouton de flou réglé au maximum. »

“Je n’ai pas fait de bat mitzvah. La religion ne m’intéressait pas, trop sexiste.”

Venue en Israël pour co-diriger l’exposition Her Own Lens au musée Anu du peuple juif à Tel-Aviv, Greenberg participe à un projet inédit qui remet à l’honneur des femmes photographes juives, oubliées de l’histoire. Ce voyage prend une tournure ironique : elle quitte le pays quelques jours avant la guerre avec l’Iran. « Les muses sont toujours à la merci des guerres, soupire-t-elle. Elles dictent non seulement ce qu’on peut dire, mais aussi quand. »

L’identité juive de Greenberg, pourtant athée convaincue, la hante depuis l’enfance. « Je n’ai pas fait de bat mitzvah. Je trouvais la religion incroyablement patriarcale et sexiste. Je ne veux appartenir à aucune religion aujourd’hui encore. »

Mais beaucoup en Israël dissocient judaïsme et religion…

« C’est un dilemme. Avec l’âge, l’identité devient plus importante. Mes enfants ont quitté la maison, ma vie change. C’est peut-être pour cela que certaines personnes deviennent religieuses : elles cherchent un sens. »

Et de rappeler une vérité souvent brutale : « Être juif, ce n’est pas un choix. C’est quelqu’un d’autre qui vous désigne. Je m’appelle Greenberg. Même si je ne “fais pas juive”, mon nom me trahit. En Israël, j’ai compris que c’était ma communauté par défaut. Une communauté réelle, pas virtuelle. »

“On nous reproche Netanyahou comme les Américains se voyaient reprocher Trump.”

Greenberg s’indigne de la haine mondiale envers Israël : « Il est absurde de blâmer les Israéliens pour ce que fait Netanyahou. C’est comme accuser tous les Américains pour les expulsions décidées par Trump. Même en Israël, les citoyens ne contrôlent pas vraiment ce qui se passe. Alors croire que les Juifs américains le peuvent… c’est antisémite. »

Durant son séjour à Tel-Aviv, elle ressent la tension. « J’ai rencontré des employés de musée qui savaient ce qui allait arriver avec l’Iran. Si j’avais su, je ne serais pas venue. Mais ici, tout le monde continue à vivre. Deux alertes ont eu lieu, mais certains m’ont dit : “Maintenant, je ne vais même plus dans les abris »

Et sur Instagram, aucune réaction violente ?

« J’ai eu peur qu’on me traite de “tueuse d’enfants”. Mais personne n’a rien écrit. C’est troublant. Je me demande parfois : “Pourquoi les Juifs sont-ils toujours persécutés ?” Et j’ai dit à mon compagnon : peut-être que les gens n’aiment pas les Juifs en Israël parce qu’ils s’amusent trop. »

Elle éclate de rire, puis nuance : « Les Israéliens sont très ouverts sexuellement, bien plus que leurs voisins. Ils aiment la vie, la fête, le plaisir. Et c’est peut-être cela qui dérange. »

“L’intelligence artificielle va enterrer la photographie.”

Pionnière de l’usage de Photoshop dès 1990, Greenberg a été autant admirée que critiquée pour ses œuvres. Son exposition End Times en 2006, où elle montrait des enfants en larmes (dont sa propre fille), avait choqué. « On m’a demandé : “Comment avez-vous fait pleurer les enfants ?” J’ai donné un bonbon, puis je l’ai repris. Voilà. Mais personne ne voulait entendre le message : l’effondrement du monde. »

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Même chose avec sa série sur les ours. « Ce qui intéressait, c’était : “Où les avez-vous trouvés ?” Je voulais parler de l’idée, pas du détail technique. »

En 2008, nouvelle polémique : elle photographie John McCain pour The Atlantic, et réutilise le cliché avec des crocs et une légende acerbe pendant la campagne. Depuis, elle navigue entre portraits d’animaux, publicités et photos de célébrités, mais voit sa profession disparaître.

« La photographie n’a jamais été une industrie saine. Instagram l’a ruinée, les influenceurs ont tout changé. Et maintenant, l’IA ? C’est le coup de grâce. »

Vraiment ? Plus aucun avenir ?

« Zéro. Dans dix ans, il n’y aura quasiment plus de travail. Le photojournalisme survivra un peu. Mais les femmes nues sur Instagram auront remplacé les vrais pros. Et tout cela pour des likes. Même un bon photographe ne vaut plus rien. On engage quelqu’un pour la moitié du prix, même s’il est mauvais. »

Que pensez-vous des photos générées par IA ?

« Quelqu’un m’a dit : “Tes photos d’il y a 25 ans ressemblent à de l’IA.” J’ai été accusée pendant des années de faire des images non authentiques. Mais les photos n’ont jamais été réelles. Même Capa a mis en scène ses clichés. On croit ce qu’on voit, même si c’est faux. Une image de Trump et Bibi qui s’embrassent, on sait que c’est faux, mais on y croit à 1 %. »

Elle raconte une anecdote israélienne : « Lors d’un événement, un photographe a pris une photo magnifique de moi. Je me suis dit : “Ce n’est pas moi.” Les photos mentent. Tout le temps. Il faut que les gens le comprennent. »

Et votre rapport à Photoshop ?

« Je viens de la peinture et de la sculpture. La photo me semblait plus rapide. Mais je voulais toujours manipuler l’image. Projections, collages, filtres. C’est mon langage. Photoshop n’était qu’un outil pour exprimer ce que j’avais en tête. »

Quand on vous demandait : “Vos photos sont-elles authentiques ?” que répondiez-vous ?

« Je n’ai jamais prétendu qu’elles l’étaient. Ce sont des créations. Mais les gens veulent des détails triviaux : “Combien coûte cette bouteille ?” Plutôt que : “Que voulez-vous exprimer ?” »

Et si vous deviez photographier Donald Trump ?

« Ce serait compliqué. Je ne fais plus vraiment d’art politique. Personne ne m’engagerait pour ça. Mais si j’avais les droits, toute liberté, je le ferais. Je le montrerais tel qu’il est. »

“Même la cuisine, on nous l’a enlevée.”

Greenberg a choisi de remettre en lumière la photographe juive Lucia Moholy, dans le cadre de l’exposition. « Moholy a vu ses œuvres attribuées à son mari, puis aux nazis. Elle s’est battue pour les récupérer. Je m’identifie à elle. Comme elle, j’ai vu des hommes s’approprier mes images. On m’a caricaturée en pleurnicheuse. Mais comme Moholy, je suis toujours là. »

Vous sentez-vous solidaire de ce combat ?

« Absolument. Être reconnue en tant que femme est une lutte. Et même aujourd’hui, c’est loin d’être gagné. Regardez les États-Unis : l’avortement peut vous mener en prison. La photographie, comme presque tous les métiers, reste dominée par les hommes. Même la cuisine nous a été retirée. »

Et les artistes qui s’approprient des clichés ?

« C’est insultant. Un photojournaliste vit et respire son travail. Pourquoi son image vaudrait-elle moins ? Parce qu’il a juste “appuyé sur un bouton” ? Je hais cette façon de mépriser la photographie. C’est l’enfant pauvre du monde de l’art. »

Et peut-être bientôt un art disparu. Mais Jill Greenberg, elle, continue de résister.

La riposte architecturale de l’Institut Weizmann : 805 logements étudiants en projet

La riposte architecturale de l’Institut Weizmann : 805 logements étudiants en projet

Première pierre pour la renaissance de l’Institut Weizmann : 805 logements étudiants pour effacer les stigmates de la guerre

Après l’impact direct d’un missile iranien, l’Institut Weizmann entame sa reconstruction avec un projet ambitieux mêlant habitat étudiant et ouverture sur la ville

Frappé de plein fouet lors de la récente guerre entre l’Iran et Israël, l’Institut Weizmann des Sciences à Rehovot s’engage dans une première phase de reconstruction, mêlant résilience, vision urbaine et modernité. Ce tournant symbolique se traduit par un vaste projet immobilier de 805 logements étudiants, conçu pour offrir un nouveau souffle à cette institution de renommée mondiale, directement touchée par un missile iranien lors des frappes en juin 2025.

Selon des informations exclusives obtenues par Ynet et Mamon, le Comité de planification et de construction du district, présidé par l’avocat Micha Gidron, doit se pencher aujourd’hui sur ce plan d’aménagement urbain d’envergure. L’objectif : reconstruire, loger et réintégrer pleinement l’Institut dans le tissu vivant de Rehovot.

Au cœur de ce projet, piloté par l’Institut lui-même, quatre nouveaux bâtiments verront le jour : deux tours de 25 étages s’élèveront le long de la rue Herzl, avec un étage inférieur consacré à des commerces ouverts sur la ville, et deux édifices supplémentaires de 15 étages maximum viendront remplacer l’ancien dortoir “Sami Cohen”, aujourd’hui désuet, qui ne comptait que 36 chambres.

La nouvelle façade commerciale, s’étendant sur près de 900 mètres carrés, contribuera à briser la clôture symbolique et physique qui séparait jusqu’à présent l’Institut de la ville. En supprimant cette barrière, les concepteurs souhaitent créer une continuité naturelle avec l’espace public urbain, renforçant l’insertion de l’établissement dans son environnement.

Le projet a été confié au cabinet Kimmel Eshkolot Architects, reconnu pour sa sensibilité à l’urbanisme intégré. Situé à proximité immédiate de la gare ferroviaire de Rehovot et de la future station de métro de l’Institut Weizmann, le site bénéficie d’une accessibilité optimale, un atout souligné par le comité d’urbanisme.

Mais au-delà de la reconstruction matérielle, c’est toute une philosophie qui se joue ici : ouvrir l’Institut, l’adapter aux besoins de ses étudiants – israéliens comme étrangers – et tourner une page douloureuse avec ambition et lucidité.

« Ce projet est plus qu’un simple programme immobilier, il incarne notre volonté de faire de l’Institut un espace ouvert, vivant, et à la hauteur de sa mission scientifique et humaine », confie une source proche du comité.

L’Institut Weizmann, classé parmi les plus prestigieux centres de recherche au monde, voit dans ce chantier une opportunité de consolider son attractivité internationale, en garantissant des solutions de logement modernes et accessibles à une population étudiante en pleine croissance.

Derrière les chiffres – 805 appartements, 900 m² de surface commerciale – se dessine une vision : celle d’une institution capable de transformer la tragédie en levier d’avenir.