
La critique était bonne, un film dont le thème est un rêve qui devient réalité ce n'est pas courant.
Loin des films de contes de Noël qui inondent actuellement nos écrans, il n'en est pas moins un film où les bons sentiments sont toujours les grands gagnants, et ça fait du bien !
Mais, qu'a-t-il de spécial ce film ?
C'est un film qui nous plonge dans l'univers de la maison Dior, d'il y a quelques décennies, alors que ses créations étaient réservées exclusivement aux grandes de ce monde.
On découvre les tissus soyeux et choyés entre les petites mains, l'exigence et les règles à ne jamais enfreindre. Au-delà du taffetas, des broderies, des robes de rêve, on découvre un monde rigide et sublime à la fois, un monde magique mais déshumanisé.
Et c'est avec son rêve niché au fond de son petit sac que Mrs Harris va démocratiser cette maison au grand dam d'Isabelle Huppert dans le rôle cassant de la directrice de la grande maison. Elle, qui est la gardienne du temple, réfute tout changement, se doit de tout contrôler , de faire respecter les règles pour ne pas sombrer, mais malgré cette rigueur implacable, elle n'échappera pas au chaos et aux fissures de sa carapace.
Leslie Manville dans le rôle de Mrs Harris est pétillante, touchante, des petits airs de Catherine Frot qui n'échapperont aux fans de l'actrice 🙂
Mrs Harris va bouleverser tout ce petit monde de la Haute Couture par amour pour la maison Dior et ce qu'elle représente à ses yeux ; son rêve.
Les messages politiques sont délectables et veulent défendre une démocratie alors re-naissante dans un fond d'après-guerre encore trouble.
Jean Paul Sartre est également invité à la danse une façon élégante de déclarer que sous les froufrous fous des grands esprits se rencontrent et s'éveillent à la notion d'être ou de paraître, L'être et le Néant trouve ainsi sa place dans cet apparente superficialité.
On peut aussi voir que la bonté est toujours récompensée même, si parfois le chemin emprunté peut être tortueux. Chance ou malchance ? La fin de l'histoire vous le dira.
On peut regretter le rôle ambiguë joué par Christophe Lambert, où l'amorce d'une romance tourne au court, on se demande, à ce moment là, si le rêve de Mrs Harris n'était pas trop grand pour elle ? La bergère n'épouse donc pas le prince ? Je vous avais dit ; ce n'est pas un conte de Noël.
Mais, son rêve a des ailes, et ne la laisse pas sur le bord du trottoir il l'entraîne vers un destin...sur-mesure.
Claudine Douillet
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