Une étude universitaire israélienne permet de mieux comprendre les enjeux à venir dans les services hospitaliers mondiaux
Les équipes médicales du monde entier ont subi de nombreux dommages cutanés en raison de l’utilisation généralisées des équipements de protection, depuis la première vague de l’épidémie.
Des chercheurs de l’Université de Tel Aviv préviennent désormais que si l’équipement de protection n’est pas amélioré, la prochaine vague serait synonyme d’effondrement dans les services hospitaliers.
Pour la première fois dans l’histoire médicale, toutes les équipes médicales ont été tenues de porter des équipements. Ceci pendant des heures, particulièrement des masques chirurgicaux, des visières, des respirateurs ou encore des lunettes.
La nouvelle étude de l’Université de Tel Aviv a récemment publié dans le Journal of Wound Care indique que ces dommages sont mondiaux et notamment sur la peau du visage. On suppose que ces blessures ont contribué aux taux d’infection élevés du personnel médical ainsi qu’à l’effondrement des services corona dans les hôpitaux du monde entier.
Cette recherche a été menée par le professeur Amit Gefen avec la collaboration de chercheurs d’institutions étrangères, chef du laboratoire de biomécanique squelettique et musculaire de l’Université de Tel Aviv.
Il a présidé un comité international au début de l’année, qui a publié un travail complet sur les préventions et les traitements des plaies de pression causées aux patients par des fournitures médicales.
Ces connaissances acquises lors des recherches ont été publiée en février dernier et ont permis le rapprochement de celles-ci au coronavirus. Les blessures qui ont caractérisé les équipes médicales de la crise épidémique sont très similaires à celles souffrants d’unités de soins intensifs en lien avec le port fréquent des équipements médicaux.
"Il est important de comprendre que ce sont des conséquences très importantes", nous rapporte le professeur Geffen.
Le contact fréquent avec la peau accentue l’irritation et surtout le risque d’infection lorsque la plaie devient une plaie ouverte. Ces conditions amènent à un risque d’infection direct par le sang. Celui-ci étant 10 fois plus élevé que les infections par contact cutané fermé ou par la respiration.
Selon le professeur, l’effondrement des salles était très préoccupant en raison de la multiplicité des complications respiratoires . Mais les données qu’il a recueilli dans le monde témoignent qu’il y aurait de forte possibilité que l’effondrement des services durant la prochaine vague ainsi que celle actuelle résulte des lésions cutanées du virus.
Il finit par conclure que ces équipements de protections n’ont jamais été conçus pour répondre à ce genre de scénario. Des scénarios de stress où l’habillage est continu durant des quarts de 12 heures. A cela s’ajoute la transpiration multiple, le serrage mécanique excessif sur les équipements facials ainsi que l’incapacité à disposer de suffisamment de masques chirurgicaux. Les patients sont aussi traités à la chaîne en raison du manque de temps.
Cette étude permet de tirer des enseignements et des améliorations sur la conception et l’utilisation des protections médicales afin d’assurer la sécurité du personnel soignant. Ainsi il sera surement plus simple d’agir tout en anticipant les fonctionnements des services à venir et d’autres épidémies futures. L’événement continue d’évoluer et de rattraper son retard dans certains pays.
Marine Nicolau
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