Le Coût Pour les Familles Ultra-Orthodoxes en Cas d'Arrêt du Financement des Garderies.
La fin des subventions pour les garderies destinées aux familles ultra-orthodoxes qui refusent de s'enrôler dans l'armée pourrait priver ce secteur d'un budget annuel d'environ 200 millions de shekels, selon les données du ministère des Finances.
Un impact significatif qui, selon les experts, serait bien plus important que le gel du budget des yeshivot.
Dr Gilad Malach, chercheur spécialisé dans la société ultra-orthodoxe à l'Institut israélien pour la démocratie, souligne que "l'arrêt des subventions pour les garderies destinées aux jeunes non enrôlés dans l'armée israélienne touche effectivement un petit groupe de personnes, mais l'impact est bien plus grave que celui du gel du budget des yeshivot".
Cette déclaration intervient après que la présidente Gali Beharve-Miara a recommandé que le ministère du Travail cesse de financer les garderies pour les familles des hommes ultra-orthodoxes qui, bien que destinés aux services de sécurité, n'ont pas répondu à l'appel et n'ont pas été recrutés.
En 2018, l'État a transféré environ 200 millions de shekels pour subventionner les garderies de 10 000 jeunes enfants issus de familles ultra-orthodoxes où les hommes ne se sont pas enrôlés, selon le ministère des Finances.
Cependant, Dr Malach estime que le nombre de familles concernées est plus proche de 7 000, avec un budget total de 160 millions de shekels par an.
Selon lui, la subvention moyenne pour un enfant en bas âge s'élève à environ 1 100 NIS par mois, tandis que ceux qui bénéficient d'une subvention complète reçoivent plus de 1 700 NIS mensuels.
Pour ces familles, la perte de cette aide constituerait un préjudice bien plus grave que la réduction du budget alloué aux avrachim, qui est d'environ 850 NIS par mois.
"Pour certaines familles, les conséquences sont encore plus lourdes en raison du gel de la pension alimentaire pour les enfants", précise-t-il.
Face à la menace de réduction des budgets alloués par l'État à la communauté ultra-orthodoxe, ce secteur cherche à lever des fonds pour remplacer cette source de financement pour les yeshivot.
Toutefois, selon Dr Malach, "il est difficile d'imaginer comment les dirigeants des yeshivot pourraient réunir 100 millions de shekels supplémentaires pour financer ces subventions".
La décision du médiateur inclut la possibilité de reporter l'application de cette mesure au-delà de septembre prochain, mais cela augmente tout de même la pression sur les partis ultra-orthodoxes, estime Dr Malach.
"Cette pression pourrait se traduire par la promotion d'une nouvelle législation sur le recrutement ou même par la menace d'un retrait du gouvernement." Il ajoute que "après l'échec de l'envoi des ordres de conscription et la difficulté à recruter des ultra-orthodoxes, la pression économique sur les yeshivot et les familles est un outil efficace qui pourrait être mis en œuvre rapidement."
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