Trump : un plan d’attaque au Yémen révélé par erreur, sans conséquences

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Informations sensibles guerre usa:yemen

Le magazine américain “The Atlantic” a révélé mercredi les détails d’un plan d’attaque secret au Yémen, partagé par le secrétaire à la Défense des États-Unis, Pete Hegseth, dans une conversation de groupe non sécurisée avec des hauts responsables de l’administration Trump.
Cette conversation incluait par erreur Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef de “The Atlantic”. Initialement, Goldberg avait choisi de ne pas divulguer ces informations sensibles. Cependant, face aux démentis répétés du président Trump et de ses collaborateurs affirmant qu’aucune information classifiée n’avait été partagée, le magazine a décidé de publier ces détails. 

Chronologie des événements

Le 15 mars, à 11h44 (heure de l’Est des États-Unis), soit deux heures avant le début des frappes contre les Houthis, Hegseth a envoyé un message intitulé “Mise à jour du groupe”.

Il y indiquait que le Commandement central des États-Unis (CENTCOM) avait donné son feu vert pour l’opération, les conditions météorologiques étant favorables.

Selon son message, les F-18 devaient être lancés à 12h15 pour une première vague d’attaques, avec une fenêtre de tir débutant à 13h45.
L’objectif était un “terroriste” dont la position était connue. Hegseth a précisé que les premières bombes étaient prévues pour tomber à 14h15, marquant le début des frappes de drones contre la cible. Il a conclu en souhaitant bonne chance aux forces impliquées. 

Déroulement de l’opération

À 13h48, le conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz, a envoyé une mise à jour en temps réel sur les résultats de la frappe, probablement à Sanaa, la capitale du Yémen.
Il a écrit : “Monsieur le vice-président, le bâtiment s’est effondré. Nous avons plusieurs confirmations positives. Pete, Kurilla et IC, excellent travail.”

Waltz faisait référence à Pete Hegseth, au général Michael Kurilla, commandant du CENTCOM, et à la communauté du renseignement (IC). Par “confirmations positives”, il entendait que le renseignement américain avait confirmé que les cibles de la frappe avaient été atteintes. 

Six minutes plus tard, le vice-président Vance, apparemment confus par le message de Waltz, a répondu : “Quoi ?”. À 14h00, Waltz a clarifié : “J’ai tapé trop vite. La première cible - leur principal expert en missiles - a été identifiée se rendant chez sa petite amie, puis le bâtiment s’est effondré.” Vance a répondu : “Excellent.” Le directeur de la CIA, John Ratcliffe, a ajouté : “Bon début.” Waltz a ensuite envoyé un message contenant des émojis de poing, de drapeau américain et de feu.

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Réactions et controverses

Avant ces échanges, alors que les responsables débattaient encore du calendrier des frappes et de la possibilité de reporter l’opération, Ratcliffe avait informé que la CIA “mobilisait des ressources” pour soutenir les frappes.

Il avait toutefois souligné qu’un report ne serait pas nécessairement négatif et offrirait plus de temps pour “identifier de meilleurs points de départ pour cibler la direction houthie”.
Cette remarque suggérait qu’une attaque surprise serait plus efficace pour atteindre la direction des Houthis. 

Jeffrey Goldberg a expliqué que sa décision de révéler ces informations classifiées faisait suite aux déclarations de Trump et de ses collaborateurs niant la présence de données sensibles dans la conversation.

Il estimait qu’il était dans l’intérêt public de divulguer ces informations, surtout compte tenu des tentatives des hauts responsables de minimiser l’importance des messages partagés. Avant la publication, Goldberg a contacté la Maison-Blanche pour savoir si, étant donné les déclarations précédentes, il était approprié de divulguer ces informations.

La porte-parole, Caroline Leavitt, a demandé de s’abstenir de le faire, tout en maintenant qu’aucune information classifiée n’avait été partagée. Elle a ajouté que, bien que les messages ne contiennent pas d’informations classifiées, ils étaient destinés à être des consultations privées et internes entre hauts responsables discutant de données sensibles, et que leur publication était donc inappropriée. 

Le conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz, soutenu par le président Trump malgré les critiques concernant l’inclusion accidentelle de Goldberg dans la conversation, a affirmé que les informations divulguées ne compromettaient pas la sécurité des forces.

Il a déclaré : “Il n’y a pas de positions, pas de sources, pas de méthodes. Aucun plan de guerre.”
Il a ajouté que les partenaires étrangers avaient été informés que les frappes étaient imminentes et que le président Trump protégeait l’Amérique et ses intérêts.

Cette révélation de la conversation secrète est considérée comme l’une des plus graves violations de la sécurité de l’information à Washington ces dernières années.

Les démocrates appellent maintenant à la destitution des personnes impliquées, en particulier Waltz et Hegseth. Cependant, Trump a défendu ses collaborateurs, affirmant que Waltz n’avait aucune raison de s’excuser et qualifiant l’incident de simple “accroc” dans ses deux mois de présidence, qui, selon lui, s’est avéré non grave. Waltz lui-même a reconnu que l’affaire était embarrassante et a assumé la responsabilité de l’erreur consistant à inclure Goldberg dans la conversation secrète. Il a déclaré qu’il ne connaissait pas Goldberg, un journaliste envers lequel Trump nourrit une grande rancune personnelle en raison de ses publications passées.

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