« Tel Aviv – Beyrouth », la dernière pépite de Frédéric Niedermayer

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« Tel Aviv – Beyrouth », la dernière pépite de Frédéric Niedermayer

Par Eden Levi-Campana

« Tel Aviv – Beyrouth », la dernière pépite de Frédéric Niedermayer

A l’occasion de la sortie du film « Tel Aviv – Beyrouth » distribué par France Dulac Distribution, nous avons rencontré le producteur Frédéric Niedermayer. Valeur sûre du cinéma français et international depuis une vingtaine d’années, Frédéric Niedermayer a été récompensé en 2021 du César du meilleur film pour « Les Choses qu'on dit, les choses qu'on fait », réalisé par Emmanuel Mouret.

Toujours aussi simple, le producteur déclare que cette magnifique récompense n’a rien changé à sa manière de travailler : « Les problématiques de production restent les mêmes. Il est toujours très difficile de produire un film, quel qu’il soit, car c’est toujours un enjeu très fort pour un réalisateur, et donc par ricochet pour le producteur ».

Un César, le succès est acté et apprécié, mais il faut vite passer à autre chose.
Traversée par la crise covid, l’industrie du cinéma est en crise : « Même si la fréquentation a repris, et que la France peut s’enorgueillir d’être le premier pays dans le monde où on se rapproche de l’avant-covid en termes de fréquentation, il y a des très grands écarts dans les entrées, entre les films qui marchent (peu nombreux) et les autres. On va être forcés de prendre acte de cela, peut-être en produisant moins et mieux, même si bien malin est celui qui sait ce que veut dire mieux ».

Ce que Frédéric Niedermayer fait de mieux, c’est du cinéma. En l’occurrence il produit les films de Chloé Mazlo et d’Emmanuel Mouret. Il a accompagné tous les films de ce dernier, depuis « Vénus et Fleur » présenté à Cannes en 2004, jusqu’au récent « Mademoiselle de Joncquières » nommé six fois aux César 2019. Frédéric Niedermayer connait la musique. A la tête de Moby Dick Films, il a produit ou coproduit plus de 20 longs-métrages, ceux de  Jean-Claude Brisseau, Michale Boganim, Rebecca Zlotowski, ou plus récemment Jean Paul Civeyrac avec « Mes provinciales ». Il reste également curieux de découvrir de nouveaux talents, puisque trois premiers films sont actuellement en développement chez Moby Dick Films.

Parole de producteur

Né le 24 octobre 1968 à Paris, biberonné par Philipp Roth et Woody Allen, Frédéric Niedermayer a été l’assistant de Pierre Étaix au Cirque Fratellini pendant plus de deux ans.
Tombé amoureux du cinéma à la Cinémathèque Française - notamment en suivant les cours de Jean Douchet -, il passe et réussi le concours de La Fémis dont il sort diplômé du département production, en 1998.

Un an plus tôt, il avait fondé la société Moby Dick Films, pour produire les films de ses camarades d’école. Son premier film produit est « Clément », un long-métrage d’Emmanuelle Bercot, remarqué en 2001 au Festival de Cannes dans la section Un Certain Regard. Le reste ne sera qu’une suite de succès remportés à la force du poignet, de la passion, de l’intelligence et du courage. Pour illustrer les louanges que je viens de lui tresser, j’ai interrogé Frédéric Niedermayer sur le montage du film « Tel Aviv – Beyrouth », qu’il vient de produire.

L’histoire est celle de deux familles, l’une libanaise, l’autre israélienne, qui entre 1984 et 2006, sont prises dans la tourmente des guerres à répétition entre Israël et le Liban. Entre le sud du Liban et Haïfa, l'Histoire vient à la fois bouleverser et réunir les destins individuels. Bel exemple, qui démontre que depuis 1895 rien n’est jamais simple dans l’industrie cinématographique.

ENTRETIEN

A quel moment pensiez-vous montrer les villes de Tel Aviv et de Beyrouth dans ce film ?

Il n’a jamais été question de les montrer, puisque le film trace cette ligne symbolique, en référence à la voir de chemin de fer qui existait à une époque lointaine entre les deux pays. Et on se met à rêver qu’un jour, cette ligne puisse être à nouveau en service.

Comment est né le projet de film ?

C’est Michale qui avait envie de raconter cette histoire qu’elle portait en elle depuis longtemps. Et j’ai été séduit justement par le fait que cette guerre sans fin soir racontée des deux points de vue féminin. Mais il faut avouer que c’est difficile de produire ce genre de film. Aux problèmes traditionnels de la fabrication d’un film s’ajoutent les difficultés politiques, et notamment celle consistant à faire cohabiter israéliens et libanais dans un même film. C’est ma grande fierté.

Comment s’est passé votre rencontre avec Michale Boganim ?

J’ai rencontré Michale alors qu’elle était encore étudiante en cinéma, dans la prestigieuse école de Londres. Elle venait de faire un film remarquable autour des juifs d’Odessa. Je l’ai poussé à faire la suite avec « Odessa…Odessa », qui a été primé partout dans le monde. Le film est redevenu tragiquement au centre de l’actualité, comme chacun sait. Pour choisir les auteurs et réalisateurs avec lesquels je travaille, je ne me fie qu’à mon instinct. Il me dit si je pense avoir à faire à un cinéaste, ou pas. Et si l’envie mutuelle de passer au moins trois ans de vie commune existe.

Pourquoi montrer la guerre du point de vue féminin ?

Il était temps ! Et très curieux qu’on n’ait pas eu davantage ce point de vue dans l’histoire du cinéma.

EDEN LEVI-CAMPANA

 

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