Qui se souvient de la Mission D'Almeida-Levy qui devait arriver à Dunkerque ?

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Georges Henri Halphen

A l'occasion du 150ème Anniversaire de la Guerre de 1870 - 71 qui éclata le 19 juillet 1870, j'ai voulu y consacrer un article évoquant la Mission "d'Almeida- Lévy" inconnu du grand public et mettre en relief les actes de bravoures du Capitaine Georges - Halphen dans les batailles du 18  et 19 janvier à Saint-Quentin qui lui vaudront la Légion d'Honneur. Saint-Quentin est la ville des Hauts - de - France où mon grand-père David Kalma fut président de la Synagogue en 1938 : année même ou son arrière petit - cousin "Herschel Feibel Grynszpan" commis cet acte de résistance en tuant ce 3ème secrétaire d'Allemagne dans l'Ambassade d'Allemagne à Paris.

Qui se souvient de la Mission D'Almeida-Levy qui devait arriver à Dunkerque

Le 150ème Anniversaire de la Guerre de 1870 -71 dans les Hauts – de – France

A travers la Mission « d’Almeida – Lévy et le Capitaine Georges – Henri Halphen.

Photo de l’Article relatif à la Mission « d’Almeida – Lévy ».

© https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4795530c/f2.item.zoom

Capitaine Georges Henri – Halphen (Rouen 1844 – Versailles 1889).

Photo relative au Portrait du Capitaine Georges Henri Halphen.

© Collection Bernard Lyon – Caen (Membre Actif du Cercle de Généalogie Juive).

Comme nous l’avons déjà étudié dans la biographie du physicien Joseph Charles d’Almeida (Paris 1822 – Paris 1880), ce dernier avait pour mission avec le photographe Isaac Georges Lévy d’établir une communication entre Paris (assiégé en 1870) et la Province en se servant de la Seine comme élément conducteur. C’est à la demande du Gouvernement de la Défense Nationale que la « Mission d’Almeida – Lévy » devait partir de Paris à Dunkerque en aérostat le 17 décembre 1870 : les conditions météorologiques en décidèrent autrement !

Lors du Siège de Paris, la mère (Louisette Miller) et la sœur du physicien d’Almeida vont s’exiler à Londres, peu de temps après Joseph Charles d’Almeida alla les rejoindre par le train en passant par Lille, jusqu’à Calais où il prit le bateau jusque Douvres puis le train jusque Londres. Atteint d’aplorexie , le physicien du rester un certain moment dans la capitale britannique. Pendant ce temps, les travaux de Georges Lévy et de Jean – Gustave Bourbouze n’avançaient pas, suite à des intimidations…

Quentin Paul Desains (Natif de Saint-Quentin dans l’Aisne) travailla sans relâche avec M. Charles d’Almeida dans la Télégraphie Par le Sol qui ne fut qu’utile lors de la Grande Guerre. Le physicien d’Almeida fut nommé par le Ministère de la Guerre, Chevalier de la Légion d’Honneur le 9 septembre 1872 pour services rendus pendant la Guerre. Quentin Paul Desains fit partie des  examinateurs avec Mr Balart de la thèse de Doctorat ès Sciences de Mr d’Almeida en 1856.

Dans le rapport d’Almeida remis à Mr Adolphe Thiers, Isaac Georges – Lévy fut considéré comme l’un des photographes les plus habiles ; l’Ingénieur de l’Ecole Centrale  Albert Fernique (résidant à Saint-Quentin – Aisne en 1865) , dans son manuscrit « Un voyage en ballon pendant le siège de Paris » (Imprimé à St-Quentin par Jules Moureau - Membre de la Société d’Economie Politique de Paris – Légion d’Honneur en 1875) décrit MM. d’Almeida, Lévy efficaces dans leurs Mission, selon Fernique , d’Almeida est le premier savant qui se soit occupé de la reproduction de la reproduction microscopique des dépêches au moyen de la photographie.

D’Almeida & Lévy ont travaillé lors de cette Guerre,  comme Chercheurs et Mr Georges Henri Halphen comme Officier de l’Armée du Nord.

Georges – Henri Halphen se distingua dans la bataille de Saint-Quentin (Aisne) du 18 et 19 janvier 1871 qui coûta la vie de 3 000 soldats français. Après la Bataille de Saint-Quentin, il reçoit la Légion d’Honneur. Cet officier de l’Armée du Nord fut également un mathématicien de renom , il fit ses études à l’école Polytechnique (Promotion X 1862). Tout comme d’Almeida et Lévy, le mathématicien Georges – Henri Halphen reste inconnu du grand public.

En ce qui concerne Georges – Henri Halphen à la Bataille de Saint-Quentin, voici le rapport du général Faidherbe, commandant de l’Armée du Nord :

…La batterie Halphen avait pris une excellente position à la gauche de Francilly (Aisne) et y a combattu d’une manière remarquable pendant toute la journée…(1).

  • Général de division Faidherbe, ex – général en chef de l’Armée du Nord : Campagne de l’Armée du Nord, dédié à M. Gambetta ( Dentu, éditeur, 1871) Bataille de St- Quentin page 65, in fine et page 95, note L .

Rien de plus émouvant que les Lettres du Capitaine Georges – Henri Halphen à Madame sa mère ! Rien de plus précis que les lettres exprimant souffrance et honte dans ses batailles !

A sa mère , le 31 janvier 1871 :

« …J’ai pris part, comme lieutenant, à la bataille de Villers – Bretonneux le 27 novembre dernier ; et comme Capitaine aux autres affaires qui ont été extrêmement chaudes, principalement la dernière à Saint-Quentin, le 19 janvier. J’ai admirablement supporté les fatigues d’une campagne très dure, et me porte mieux que jamais.. J’ai depuis longtemps, comme homme et comme soldat, le cœur navré. »

A sa mère,  le 24 mars 1871 :

« …Le 18 janvier, nous battions à Vermand, le lendemain à Saint – Quentin, et hélàs ! Quelle déconfiture ! Je n’y pense que la mort dans l’âme : ma batterie s’était surpassée et avait payé cher une résistance opiniâtre, dans laquelle nous avons démonté une batterie ennemie, et arrêté trois heures le flot d’infanterie qui nous tournai. Mais le spectacle de la retraite avait été si triste, j’avais vu tant de gens tomber à mes côtés, je voyais si bien la partie entièrement perdue, que j’étais honteux d’être encore debout.

Dans la nuit, pendant que nous cheminions sur la route de Cambrai, le général Paulze d’Ivoy, qui commandait le 23ème corps, vint m’embrasser ; on lui avait dit que j’étais tué, il était heureux de me revoir. Les dangers affrontés ensemble créent des liens étranges. Quand on songe à l’horreur de tout ce sang versé, quand on songe qu’il faudra recommencer encore, comment ne pas maudire la folie des peuples, comment ne pas prendre les hommes en abomination ? Et il y a des gens qui ont le triste courage de rire aux mots de république universelle, de fraternité des peuples. (2).

Après la guerre de 1870 – 71, Georges – Henri Halphen retourna à l’Ecole Polytechnique pour y exercer la fonction d’Examinateur. Le Capitaine Georges Henri Halphen fut l’Aïeul de Mr Bernard Lyon – Caen , Membre Actif du Cercle de Généalogie Juive que j’ai bien connu …

La folie des peuples évoquée et dénoncée  par le soldat et mathématicien Halphen ne changea rien au cours de l’histoire,  personne va en tirer les leçons et l’histoire se mettra à bégayer lors de 1914 – 18 et 1939 – 45.

Cette Guerre fit perdre à la France : l’Alsace et la Lorraine. Les combats meurtriers évoqué chez le capitaine Halphen vont conduire à la défaite de l’Armée Française. Suite à cette défaite le Nationalisme va s’accroître , constatant un nombre élevé d’Officier Israélite dans l’Armée Française, et ce fait va découler sur l’Affaire du Capitaine Alfred Dreyfus de 1894 à 1906.

Bien que le Capitaine Alfred Dreyfus va apporter sa contribution avec sa belle – mère Louis Hadamard à la reconstruction de Morcourt (Village près de Saint-Quentin) au lendemain de la Grande Guerre, l’Europe va de nouveau connaître le Nazisme dès 1933…

Par Franck d’Almeida. Le 5 septembre 2020.

La Mission d'Almeida - Lévy

La Mission d'Almeida - Lévy

Sources :

  • Général de division Faidherbe, ex – général en chef de l’Armée du Nord : Campagne de l’Armée du Nord, dédié à M. Gambetta ( Dentu, éditeur, 1871) Bataille de St-Quentin page 65, in fine et page 95, note L .
  • Les lettres de Georges Henri – Halphen se trouvent aux pages 30 et 31 de : Georges – Henri Halphen, officier d’artillerie : Lettres écrites pendant sa campagne de 1870 – 1871 (Paris – Hermieu 1912), volume qui figure au catalogue de la Bibliothèque nationale des Archives de la SHAT (Service Historique de l’Armée de Terre, à Vincennes) ; Les lettres originales sont conservées dans des archives familiales de Mr Bernard Lyon – Caen.
  • Histoire des Communautés Juives du Nord du Moyen – Age à nos jours par Frédéric Viey et Franck d’Almeida – Archives Départementales de la Somme – 2009.

 

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