Photographe juive : Lisetta Carmi et le devoir de témoigner

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Lisetta Carmi et le devoir de témoigner

Lisetta Carmi et le devoir de témoigner

Lisetta Carmi, « La bellezza della verita », Giovanni Battista Martini, préface de Silvana Bonfili, Postcart edizioni, Roma, 120 p, 58 E..

D’origine juive, née à Gênes en 1924, Lisetta se consacra depuis 1960 à la photographie en travaillant en freelance.

En 1964, elle mène une enquête approfondie dans le port de Gênes avec les dockers de la FILP-CGI.

En 1965, elle commence à photographier des travestis, un travail qui aboutit au livre I travesti avec un texte d’Elvio Fachinelli (1972).

Elle réalise différents reportages dont celui du métro parisien pour lequel il reçoit le Prix de la Culture en photographie. Parmi ses livres, Acque di Sicilia avec un texte de Leonardo Sciascia.

A Andrea Bellini, la photographe précisait : « je ne souhaite pas être connue uniquement pour ma série sur les travestis, travail fait avec passion et amitié, alors que je parcourais le monde avec grand intérêt, en donnant toujours la parole à ceux qui n’ont pas le droit de parler, à ceux qui sont écrasés par le pouvoir économique et politique ».

Lisetta Carmi met un terme à sa carrière de photographe en 1979,. Elle se retira alors à Cisternino, dans la région des Pouilles.

Elle reste célèbre aussi par « Erotismo e autoritarismo a Staglieno » (1966), sur le cimetière monumental du quartier génois de Staglieno.

Elle est également l’autrice des douze portraits célèbres du poète Ezra Pound, et a réalisé ceux de Lucio Fontana, Leonardo Sciascia, Edoardo Sanguineti, Alberto Arbasino, Sylvano Bussotti et Jacques Lacan. « I travestiti », de par son importance et son travail inédit de documentation de la communauté LGBT italienne, occulte trop souvent encore un ensemble photographique magistral dont le trait commun passe par l’honnêteté du regard et l’empathie.

Jean-Paul Gavard-Perret

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