
TOLEDOTH Isaac, le fils prédestiné
Après avoir consacré quelques lignes à Ismaël dans la fin de la sidra ‘Hayé Sara, la Torah continue à nous raconter l’histoire de la descendance d’Abraham par Isaac, le fils prédestiné.
« Veélé toldot » comme le fait remarquer Rav Alchikh z’l’ qui vécut au 16e siècle, le vav de veélé signale une similitude entre Abraham et Isaac.
De même que d’Abraham sont sortis deux enfants Isaac et Ismaël, l’un pieux et l’autre impie ainsi de Isaac sortiront deux enfants Jacob et Esaü, le premier tsadik et le second rachâ.
C’est donc ce vav qui ajoute en fait que la descendance de Isaac sera semblable à celle d’Avraham.
Isaac dut supporter les mêmes ennuis et les mêmes épreuves que son père. Comme Abraham, Isaac vit dans la golah dans le territoire d’Abimélé’h et, comme son père, il est respecté comme ayant l’appui du D.ieu Très-Haut.Il attendit également de longues années la naissance d’un héritier.
Isaac est le chaînon intermédiaire qui nous conduit d’Abraham à Jacob. Abraham père du peuple d’Israël ne peut exister que grâce à Jacob. Lorsqu’Abraham donne naissance à Isaac, son rôle n’est pas pour autant terminé. Il ne le sera que s’il s’assure que par delà Isaac, Jacob sera là pour continuer l’oeuvre entreprise et reprendre le flambeau.
Le Midrach souligne l’identité parfaite existant entre Abraham, Isaac et Jacob, puisque tous les trois sont appelés Israël. Ce qui laisse entendre que Ismaël et Esaü sont exclus du destin d’Israël, ils ne peuvent le rattraper qu’en s’opposant à Israël.
Les Sages du Midrach font ressortir la place importance qu’Isaac occupe parmi les trois Patriarches en expliquant le verset 16 du chap.63 d’Isaïe: « Tu es cependant notre Père, car Abraham ne nous connaît pas et Israël (Jacob) ignore qui nous sommes ; c’est Toi, Eternel, qui est notre père, notre sauveur ».
Dans le monde à venir, le Saint, béni soit-Il, dira à Abraham: « Tes enfants ont péché ». Abraham fera cette réponse : « Maître du monde, qu’ils soient anéantis pour la sanctification de Ton Nom ». D.ieu dira alors: « je vais m’adresser à Jacob qui eut bien des problèmes avec l’éducation de ses enfants ; peut-être demandera-t-il miséricorde pour les sauver ».
Comme Abraham, Jacob dira: « qu’ils soient anéantis ». En dernier recours D.ieu s’adressa à Isaac qui répondit avec justesse: Maître du monde, est-ce que ce sont uniquement mes fils ? Ne sont-ils pas aussi les Tiens ? Tu as appelé Israël « Mon fils aîné ».
J’ajouterai encore: combien de temps ont-ils péché ? Combien d’années dans une vie humaine ? Soixante-dix ans ! Ote vingt années avant l’âge de vingt ans qui en principe ne sont pas comptées. Il leur en reste cinquante. Retranche les nuits, et il ne leur reste que vingt cinq ans. Retranche aussi douze années et demie qu’ils consacrent à la prière, à manger..., il ne leur reste plus que douze années et demie. Si tu veux bien en porter la charge entière, c’est bien. Sinon, partageons-la: j’en porterai une moitié, et Toi l’autre. Et si Tu estimes que c’est à moi de la porter entièrement, ne T’ai-je pas offert ma personne en sacrifice ? ».
Le terme « toldot » nom donné à notre sidra, indique à la fois la descendance directe, c’est-à-dire les enfants, mais aussi la descendance spirituelle, c’est-à-dire les actes et l’histoire. Ici, il s’agit de la descendance d’Abraham dans son fils Isaac. De nombreux passages indiquent que c’est en Isaac que se poursuivra la tradition inaugurée par Abraham auquel le D.ieu UN se révéla.
« Les actions des patriarches constituent un repère spirituel pour les enfants » Cette sentence de nos Sages nous enseigne que les faits et gestes de nos patriarches sont pour nous une directive de vie en tant qu’héritiers et investis d’une mission sacrée pour faire connaître le D.ieu dans le monde.
Claude Layani
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