Le début du témoignage de Netanyahu : un triste jour pour l'État de droit
Une fracture profonde dans la société israélienne
Il est crucial de souligner dès le départ : il n’y a pas eu de complot contre Benjamin Netanyahu. Cependant, pour beaucoup, la conduite des forces de l’ordre dans cette affaire semble marquée par des motivations politiques. Et c’est précisément pour cette raison qu’un règlement est aujourd’hui nécessaire, afin de clore une saga dévastatrice qui a provoqué une fracture profonde au sein de la société israélienne.
Une démocratie affaiblie
"C’est une triste journée pour l’État de droit." Ces mots résonnent comme un appel à la réflexion. Le témoignage de Binyamin Netanyahu, actuel Premier ministre, à la barre des témoins, n’incarne pas la puissance de la démocratie. Bien au contraire, cette affaire fragilise les fondements mêmes de l’État de droit. Elle érode la confiance envers les autorités judiciaires et policières, tout en creusant davantage les divisions au sein de la société.
Les conséquences de ce procès ne cessent de s’aggraver. "Si une once de lucidité subsiste chez ceux qui mènent cette bataille judiciaire, qu’ils mettent fin à cette saga destructrice," implore-t-on. Même un règlement jugé imparfait serait préférable à la poursuite de cette procédure interminable.
Une affaire éminemment politique
Il serait naïf de croire que le témoignage de Netanyahu changera les perceptions. Les avis sont figés, immuables, tant cette affaire s’est muée en une question politique et non juridique. Peu importe la solidité ou la maladresse des réponses du Premier ministre, l’opinion publique est verrouillée.
L’affaire, en s’éternisant, n’a fait qu’amplifier la polarisation. Depuis ses débuts, elle a affaibli l’État de droit, suscitant des initiatives radicales pour transformer le régime. Doit-on attendre l’effondrement complet ? Cette érosion ne peut plus durer.
Des motivations entachées de politique
Les accusations de complot sont infondées : ni le bureau du procureur ni la police ne se sont réunis pour conspirer ou fabriquer des preuves. Cependant, une suspicion de motivations politiques demeure, exacerbée par les décisions et les fuites au cours de l’enquête.
Peut-être étaient-ils convaincus d’agir pour le bien du pays, espérant éviter un procès en obtenant une condamnation publique suffisante pour destituer Netanyahu.
Mais l’effet obtenu a été inverse. Les soupçons de persécution n’ont fait que croître, alimentant le sentiment que Netanyahu était condamné d’avance.
Des fuites orchestrées, une confiance ébranlée
Les fuites médiatiques des interrogatoires ont constitué un moment clé dans cette affaire.
Ces révélations, publiées alors que les avocats de Netanyahu n’avaient même pas encore reçu les documents d’enquête, ont été perçues comme des violations flagrantes du droit.
Ces pratiques n’ont fait que renforcer l’idée d’une enquête biaisée et injuste.
Cette perception, qu’elle soit juste ou non, a laissé des traces indélébiles.
"Les forces de l’ordre ont échoué", affirment ceux qui pointent les dérives ayant nourri ce sentiment de persécution. Et cette erreur stratégique a eu un effet boomerang, consolidant paradoxalement le soutien populaire à Netanyahu.
Une rue en ébullition, un Premier ministre renforcé
La rue israélienne a réagi avec virulence.
Des manifestations massives ont eu lieu, de la résidence du procureur général Avichai Mandelblit jusqu’aux rues de Jérusalem. Ces protestations, loin de fragiliser Netanyahu, ont contribué à renforcer son assise politique.
Lors des élections de mars 2020, postérieures à son inculpation, le Likoud a gagné quatre sièges supplémentaires, consolidant son leadership. Les divisions sociales n’ont cessé de s’approfondir, alimentées par des cycles électoraux répétitifs et épuisants.
Une société israélienne à bout de souffle
Une part importante de la population israélienne – qu’il s’agisse de 50 % ou 30 % – considère cette affaire comme une injustice. Ce sentiment ne peut être balayé d’un revers de main. Car, malgré les actes d’accusation, le doute persiste sur les motivations des autorités.
Le cas Netanyahu est unique. Il illustre un échec collectif, à la fois des institutions et de la société. Les enquêtes, débutées en 2017, ont déclenché une crise de huit années. Huit années marquées par des violations du droit, des divisions sociales et des tentatives de réforme radicale du régime.
Un appel à la raison
L’heure est grave. "Si un soupçon de sagesse habite encore les décideurs, qu’ils mettent un terme à cette campagne destructrice." Il est impératif de chercher un accord, un compromis, afin de préserver ce qui reste de l’État de droit. La société israélienne ne peut plus supporter davantage d’épreuves.
La saga Netanyahu ne doit pas devenir un symbole d’effondrement démocratique. Elle doit, au contraire, inciter à un sursaut collectif pour sauvegarder les institutions et rétablir la confiance dans la justice. "Ne nuisons pas davantage à l’État de droit. Préservons-le, pour le bien de tous."
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