
Les festins nus de Boris Fishman
Le Festin sauvage, Boris Fishman, Les Éditions Noir sur Blanc, mars 2022, trad. anglais (USA) Stéphane Roques, 382 pages, 23 €
La famille de Fishman quitta Minsk en 1988 en profitant de la libéralisation provisoire de l’URSS. Le petit Boris fut le témoin de cet exil qui passa par Vienne et l’Italie avant de rejoindre les Etats Unis.
La vie à l'Ouest était bien différente de ce que l'enfant avait connu jusque là. Et les juifs de New York étaient très différents de ceux de la Biélorussie. Et question cuisine cela était encore plus évident.
Le récit autobiographique de Fishman devient dès lors celui d'un apprentissage. Entre autres culinaire. L'auteur devient ce qu'il mange au moment où il quitte un lieu où la faim avait son mot à dire sous l'effet de la misère. "Nous avons faim depuis que nous existons.
Ma grand-mère s’est nourrie de pelures de pommes de terre quand elle errait dans les marécages biélorusses avec les partisans antinazis pendant la Seconde Guerre mondiale" rappelle un auteur qui offre ici sa reconstruction à travers un besoin essentiel des humains.
Jean-Paul Gavard-Perret
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