L'Israélien religieux qui voyage au pays des talibans -vidéo-

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L'Israélien religieux qui voyage au pays des talibans -vidéo-

L'Israélien qui voyage au pays des talibans : "Ils m'ont entendu parler en hébreu et ont commencé à m'interroger"

Benny Wexler, un jeune israélien ultra-orthodoxe, a réalisé un exploit rare et risqué : il est parvenu à visiter Kaboul, la capitale de l'Afghanistan, un pays contrôlé par les talibans, où les ressortissants israéliens ne sont normalement pas autorisés à entrer .
Dans un pays où le simple fait d'être israélien ou juif peut représenter un danger immédiat, Wexler a dû prendre des mesures extrêmes pour garantir sa sécurité. "Le voyage le plus effrayant et le plus difficile que j'ai jamais fait de ma vie", at-il confié.

Un voyage préparé sous haute tension

Wexler, qui dirige une entreprise de tourisme et a déjà visité près de cent pays incluant des destinations sensibles comme l'Irak, l'Arabie saoudite et le Soudan, a eu recours à un réseau de protections et de connexions pour obtenir son visa pour l 'Afghanistan. "Cela nous a pris beaucoup de temps et beaucoup de protections et de connexions", at-il précisé.
La difficulté d'obtenir l'autorisation pour entrer dans le pays n'était qu'une première étape. Une fois sur place, il devait affronter une succession de points de contrôle où le moindre faux pas pouvait dévoiler son identité.

 

Selon Wexler, la crainte de voir les talibans découvrir son identité juive le hantait : "La grande peur était d'entrer dans le pays avec des contrôles stricts, en passant par des dizaines de points de contrôle par les talibans, qui nous contrôlent à plusieurs reprises. Et la grande peur qu'ils découvrent que nous sommes juifs avec des téfilines et d'autres produits en hébreu." Pour minimiser les risques, il a suivi le conseil de se fondre dans la population locale, adoptant des vêtements traditionnels pour éviter de se faire remarquer.

La dissimulation des téfilines et l'adaptation culturelle

Wexler, conscient des dangers que représente le port d'objets associés à sa foi, a dû redoubler de prudence. Les téfilines – ces petites boîtes contenant des parchemins sacrés et portées par les juifs pratiquants – représentaient une menace particulière.
Pour éviter tout soupçon, il les a placés dans un sac acheté à Dubaï avec une inscription en arabe. "Je comptais prétendre que je les avais achetés dans une boutique de souvenirs à Dubaï vendant des antiquités du monde entier", at-il expliqué. Cette précaution s'étendait également à son téléphone, dont l'interface en hébreu pouvait être décelée.

L'interdiction de photographier les passants ou les talibans – sous peine de sanctions sévères – était un autre obstacle à surmonter. Avant même de pouvoir se déplacer librement dans Kaboul, Wexler devait obtenir une autorisation spéciale de la part des talibans.
"C'était une procédure complexe, une réunion de toutes sortes de hauts responsables des talibans jusqu'à ce que l'approbation finale soit obtenue des dirigeants talibans eux-mêmes", a-t-il révélé. Contre toute attente, les talibans se montrèrent courtois et respectueux, allant même jusqu'à lui offrir du thé et des biscuits lors de cette rencontre officielle.

Séjourner sous surveillance : la vie face à l'ambassade iranienne

Son lieu de résidence à Kaboul, un hôtel situé juste en face de l'ambassade iranienne, renforce l'ambiance tendue du séjour. Les conditions de l'hôtel laissaient à désirer : "Pas de climatiseurs, des douches qui ne fonctionnent pas et des insectes dans tous les coins", décrit Wexler. Au-delà de l'inconfort matériel, l'hôtel représente une menace supplémentaire.

Un des moments les plus angoissants du voyage survint lorsque Wexler et ses compagnons, pensant ne pas être entendus, s'exprimèrent en hébreu dans leur chambre. Ce moment d'inadvertance ne passa pas inaperçu : "Le propriétaire de l'hôtel nous a entendus et a commencé à nous soupçonner et à nous interroger", raconte-t-il. Après une confrontation tendue et des efforts pour détourner l'attention, ils parvinrent à dissiper les soupçons du propriétaire, mais cet épisode marque un point culminant de tension durant leur séjour.

Un témoignage d'audace et de prudence

Le périple de Benny Wexler en Afghanistan est une preuve de son courage et de sa détermination à explorer des territoires interdits. Son témoignage rappelle les réalités et les risques auxquels sont confrontés les voyageurs dans des pays contrôlés par des régimes hostiles à leur identité ou à leur nationalité. "Être entre les mains des talibans sans protection minimale, c'est comme ne pas dormir quelques semaines avant le voyage", conclut-il.

En dépit de l'inconfort et des risques, ce voyage restera pour Wexler une expérience inoubliable, marquée par des mesures de précaution exceptionnelles et des rencontres singulières dans un environnement où chaque détail peut faire la différence entre l'ombre et la lumière.

Cette immersion dans Kaboul, au milieu de points de contrôle omniprésents et de restrictions sévères, est un témoignage vivant des réalités de l'Afghanistan actuel. Wexler, par son audace et sa capacité à se fondre dans un environnement hostile, nous offre une perspective rare et saisissante d'un monde éloigné et méconnu. Son histoire, marquée par un courage singulier et une gestion des risques impressionnante, est autant un récit d'exploration qu'une réflexion sur la manière dont la prudence, l'adaptation culturelle et la préparation minutieuse deviennent des alliés vitaux dans des contextes de danger extrême.

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