Le sens profond de Tisha BeAv dans la société israélienne

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Le sens profond de Tisha BeAv dans la société israélienne

Tisha BeAv : Un Jour d’Introspection pour le Peuple Juif

Tisha BeAv, l'une des journées les plus solennelles du calendrier juif, ne se limite pas à la commémoration de la destruction du Temple de Jérusalem.

Institué après la chute du premier temple de Jérusalem, ce jour de célébration commémore plusieurs grands drames historiques vécus par le peuple juif.

Dans la tradition, ce jeûne, qui dure plus de 24 heures, est le plus important après celui de Yom Kippour, mais aussi le plus strict.

Cette journée rappelle également les épreuves, les chagrins et les conflits qui ont marqué l'histoire du peuple d'Israël.

Elle est une occasion de réflexion sur les défis auxquels la société israélienne continue de faire face aujourd'hui.

Le rabbin David Stav, président de l'organisation Tzahar, affirme que « Tisha BeAv devrait devenir un jour d'introspection pour l'ensemble de la société israélienne ».

Il met en lumière la différence de perception de cette journée entre les laïcs et les religieux et souligne l'importance de transformer Tisha BeAv en un moment de réflexion collective et de dialogue social.

Tisha BeAv est souvent perçu de manière différente par les juifs laïcs et religieux.

Contrairement à d'autres fêtes comme Hanoukka ou Yom Kippour, qui sont largement observées par l'ensemble de la population, Tisha BeAv est un jour de jeûne et de deuil que seuls 8 % des laïcs respectent, contre 98 % des religieux et ultra-orthodoxes, selon les données de l'Indice Zohar pour le judaïsme et la tradition.

Pour le rabbin Stav, cette différence de perception s'explique par plusieurs facteurs.

Tout d'abord, Tisha BeAv tombe en été, une période de vacances, ce qui limite son exposition éducative.

De plus, cette fête n'a pas les éléments folkloriques ou festifs que l'on retrouve dans d'autres célébrations juives.

Mais au-delà de ces aspects techniques, Stav souligne que Tisha BeAv est perçu comme une journée uniquement religieuse, sans signification sociale pour la société israélienne.

« Les laïcs ne comprennent pas la signification nationale de la destruction du Temple », explique-t-il.

Pour beaucoup, le Temple est un lieu rituel et non un symbole national.

Selon une vision sioniste laïque, avec la création de l'État d'Israël, les raisons de pleurer la destruction du Temple ont disparu, car le peuple juif a retrouvé sa souveraineté.

Cependant, Stav souligne que même pour les religieux, la question de l'observance de Tisha BeAv s'est posée après la création de l'État d'Israël en 1948.

Les rabbins d'Istanbul et d'Algérie ont demandé si la création de l'État annulait le jeûne de Tisha BeAv.

« Aujourd'hui, cette question ne se pose plus », affirme-t-il. « La société religieuse est plus mature et comprend que la création de l'État n'a pas résolu tous les problèmes. »

Le rabbin Stav plaide pour que Tisha BeAv devienne une journée d'introspection sociale et nationale, où les divisions au sein de la société israélienne seraient abordées. « Si Yom Kippour traite de la correction au niveau personnel, Tisha BeAv pourrait devenir un jour de correction au niveau social : religieux contre laïc, droite contre gauche », propose-t-il.

Il insiste sur l'importance de reconnaître la diversité de la société israélienne et d'encourager le dialogue entre les différents groupes.

Cette année, la signification de Tisha BeAv est renforcée par les événements récents.

« La destruction de la maison » prend une dimension nationale, avec une perte de confiance sans précédent dans les institutions de l'État, qui rappelle les signes avant-coureurs de la destruction de Jérusalem il y a des milliers d'années.

Enfin, le rabbin Stav évoque une tradition de longue date dans son Yishouv (village), Shoham, où la lecture du Livre des Lamentations se fait non pas dans une synagogue, mais dans la maison de la culture.

Cet événement rassemble des centaines de personnes, religieuses et laïques, pour lire et discuter ensemble des questions actuelles.

Cette année, cet événement prendra une signification particulière, avec la lecture de « Kinat Bari », un poème qui exprime le deuil collectif.

« Nous ressentons très fortement que les événements actuels sont liés aux lamentations que le peuple d'Israël formule depuis des milliers d'années », conclut le rabbin Stav.

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