L'affaire Sofia : Qui est la vraie mère celle qui l'a mise au monde ou celle qui a donné un ovocyte ?

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L'affaire Sofia : Qui est la vraie mère celle qui l'a mise au monde ou celle qui a donné un ovocyte ?

L'Affaire Sofia : Un Combat Juridique au Cœur d'un Échange d'Embryons Dévastateur

« Nous la prendre ? C'est mal et scandaleux », clament les parents qui élèvent la petite Sofia depuis sa naissance. Deux jours seulement après une décision judiciaire ordonnant le transfert de l'enfant à ses parents biologiques, les parents adoptifs se mobilisent. Cette affaire, qui met en lumière un échec évident d'un centre de fertilité israélien, suscite des débats passionnés sur la parentalité, la négligence médicale, et les droits des familles en Israël

Un Appel Urgent Contre une Décision Dramatique

Ce mardi matin, les avocats des parents adoptifs ont déposé un appel urgent auprès du tribunal de grande instance de Lod.
Leur objectif : contester le verdict rendu deux jours plus tôt par le tribunal des affaires familiales. Ce jugement imposait que Sofia, âgée de deux ans et demi, soit transférée à ses parents biologiques dans un délai de 60 jours.

Parallèlement, une demande urgente de suspension de l'exécution du jugement a été soumise. Cette requête vise à gagner du temps pour examiner des preuves de la négligence faites vis à vis des  parents adoptifs lors du procès initial.

Dans la lettre d'appel, obtenue par Ynet, les avocats Galit Kerner, spécialiste en négligence médicale, et Yonatan Kanir, expert en droit de la famille, qualifient cette décision de« scandaleuse » et dénoncent un acte illicite .

Une Bataille pour la Filiation

Les avocats des parents adoptifs défendent fermement leur position :

« Les parents qui ont donné naissance à Sofia et qui l'élèvent n'ont jamais accepté que quiconque la leur enlève. »

Ils critiquent le jugement, qu'ils jugent biaisé, soulignant que :

Des éléments de preuve cruciaux ont été écartés.
L'avis professionnel soumis par les experts n'était pas suffisamment étayé.
Le consentement des parents d'accueil à réaliser des tests génétiques n'a jamais signifié leur intention de renoncer à leur filiation.

Selon eux, cette affaire dépasse le cadre classique des litiges familiaux :

« Il s'agit d'un cas sans précédent, concernant le déni de filiation d'une mère biologique. »

Retour sur l'Origine de l'Affaire : Une Négligence Médicale sans Précédent

Cette affaire choquante remonte à septembre 2022 , lorsqu'un test génétique a révélé qu'il n'existait aucun lien entre l'embryon porté par une femme et son mari ayant entrepris le traitement de fertilité.
Ce traitement avait été réalisé dans le centre médical Assuta Rishon LeZion. Une erreur humaine dans le laboratoire a conduit à l'implantation d'un embryon appartenant à une autre famille.

Sofia, née de cette grossesse,  a grandi entourée d'amour dans sa famille "adoptive". Mais environ un an et demi après sa naissance, ses parents biologiques ont été identifiés. Ceux-ci ont immédiatement réclamé la garde de l'enfant, une démarche qui a engagé une série de batailles juridiques complexes.

Un transfert imminent ?

La décision du tribunal des affaires familiales stipule que Sofia devra être transférée à ses parents biologiques sous 60 jours, sauf si le tribunal accepte l'appel déposé par ses parents adoptifs. Cette échéance ajoute une pression immense sur toutes les parties impliquées.

Les parents adoptifs, étroitement attachés à Sofia, dénoncent une décision qui pourrait causer un traumatisme irréversible à l'enfant. Le sort de Sofia, désormais suspendu à une nouvelle décision judiciaire, divise l'opinion publique en Israël.

Un Silence Lourd des Parents Biologiques

Malgré l'ampleur médiatique de l'affaire, les avocats des parents biologiques n'ont pas encore réagi aux accusations formulées par leurs homologues. Ce silence alimente les spéculations sur la manière dont cette famille se prépare à accueillir l'enfant et à défendre ses droits devant la justice.

Un Débat Éthique et Juridique Brûlant

Cette affaire soulève des questions éthiques majeures sur la parentalalité.

Un Combat Entre Trois Dimensions de la Maternité :

1. La Maternité Gestationnelle et Biologique

C'est la femme qui a porté Sofia pendant neuf mois et qui l'a mise au monde.
Elle a ressenti dans son corps à chaque étape de la grossesse, enduré les douleurs de l'accouchement, et vécu ce moment unique où l'enfant vient au monde.
Dans de nombreuses cultures et traditions, cet acte même est considéré comme le fondement de la maternité. Elle a créé un lien physique indéniable avec l'enfant à travers la grossesse, bien que l'ovocyte ne soit pas le sien. Elle est celle qui a donné la vie.

2. La Maternité Nourricière et Affective

C'est la femme qui a tenu Sofia dans ses bras dès ses premiers jours, qui l'a nourrie, bercée, et guidée à travers ses premiers pas dans la vie.
Pendant deux ans, elle a été l'unique figure maternelle pour Sofia, incarnant pour elle le rôle de mère dans le quotidien. Les psychologues soulignent que l'attachement émotionnel créé dans les premières années de vie est crucial pour le développement de l'enfant.
Dans ce cadre, elle est celle qui a élevée Sofia comme sa fille .

3. La Maternité Génétique

C'est la femme dont l'ovocyte, combiné à celui de son partenaire, a donné naissance à Sofia. Elle est la mère génétique, portant l'héritage biologique et les traits familiaux transmis à l'enfant. Sur le plan biologique, elle est la mère "naturelle" de Sofia , bien qu'elle n'ait ni porté l'enfant ni été présent dans les premières années de sa vie.

Le Cœur du Conflit : Trois Maternités, Un Seul Enfant

L'affaire Sofia met en lumière une réalité troublante : la maternité peut être partagée entre plusieurs femmes, chacune revendiquant un droit légitime à l'enfant. Si la mère gestationnelle et biologique a donné la vie, si la mère nourricière a donné l'amour, et si la mère génétique a donné l'héritage biologique, laquelle peut être reconnue comme la "vraie" mère ?

Cette question dépasse le cadre purement légal pour plonger dans des débats philosophiques, émotionnels et sociétaux. Finalement, être mère, est-ce une question de biologie, d'amour, ou d'actes ?

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