La notion de kedousha dans le Judaïsme par Isabelle Elisheva Esling

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La notion de kedousha dans le Judaïsme par Isabelle Elisheva Esling

La notion de kedousha dans le Judaïsme par Isabelle Elisheva Esling

La notion de kedousha dans le Judaïsme par Isabelle Elisheva Esling

La notion de kedousha dans le Judaïsme

En raison de l’influence du Christianisme, en particulier dans la société occidentale, beaucoup de personnes se font une représentation erronée de la kedousha קדושה , la sainteté dans le Judaïsme.

En effet, la קדושה, sainteté, en hébreu, signifie tout d’abord séparation.

De même, HaShem aussi appelé הקדוש ברוך הוא, le Saint, béni soit-Il, est avant tout, le Tout Autre, le Séparé, dont il nous est ordonné d’être saints, donc séparés comme lui.

Dans l’imaginaire populaire, l’être  saint est une personne qui ne commet presque pas d’erreurs, qui est en prière de façon permanente, se retirant du monde et vivant dans l’ascèse.

Bien qu’il existe ,au sein du Judaïsme, des modèles de personnes comme le nazir Shimshon ou le prophète Samuel , entièrement consacrés au Tout Puissant, à qui la consommation du fruit de la vigne et de toute boisson fermentée sera interdite, et qui seront tenus de faire pousser leurs cheveux pendant toute la durée de leur nazirat, tout Juif est appelé à être kadosh, séparé.

En quoi consiste la kedousha pour un Juif ?

Il est écrit clairement dans le livre du Lévitique, Chapitre 11, verset 44 :

"Car je suis l'Éternel, votre Dieu ; vous vous sanctifierez et vous serez saints, car je suis saint ; et vous ne souillerez pas vos âmes par tous les reptiles qui rampent sur la terre."

ויקרא י״א:מ״ד
כִּי אֲנִי יְהוָה אֱלֹהֵיכֶם, וְהִתְקַדִּשְׁתֶּם וִהְיִיתֶם קְדֹשִׁים, כִּי קָדוֹשׁ אָנִי; וְלֹא תְטַמְּאוּ אֶת-נַפְשֹׁתֵיכֶם בְּכָל-הַשֶּׁרֶץ הָרֹמֵשׂ עַל-הָאָרֶץ.

L’injonction est claire pour tout Juif de se sanctifier et d’être saint.
Mais quelle est la signification de la sanctification dans le cadre du Judaïsme?

Il s’agit de vivre différemment du reste des autres peuples de la terre et de se conformer aux prescriptions de la Torah et de la halacha.

Tout d’abord et avant tout, la kedousha pour une personne juive réside dans l’observance des mitzvoth de la Torah. C’est en cela que le peuple juif se distingue des autres nations.

L’observance du repos de Shabbat et des fêtes juives est le point central de cette kedousha, mais également le respect des règles de la cashrout ainsi que de la pureté familiale ( le passage au mikveh, par exemple).

La transmission de la tradition juive de génération en génération

דברים ו׳:ד-ט

ד שמַע, יִשְׂרָאֵל: יְהוָה אֱלֹהֵינוּ, יְהוָה אֶחָד.הוְאָהַבְתָּ, אֵת יְהוָה אֱלֹהֶיךָ, בְּכָל-לְבָבְךָ וּבְכָל-נַפְשְׁךָ, וּבְכָל-מְאֹדֶךָ.ווְהָיוּ הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה, אֲשֶׁר אָנֹכִי מְצַוְּךָ הַיּוֹם--עַל-לְבָבֶךָ.זוְשִׁנַּנְתָּם לְבָנֶיךָ, וְדִבַּרְתָּ בָּם, בְּשִׁבְתְּךָ בְּבֵיתֶךָ וּבְלֶכְתְּךָ בַדֶּרֶךְ, וּבְשָׁכְבְּךָ וּבְקוּמֶךָ.חוּקְשַׁרְתָּם לְאוֹת, עַל-יָדֶךָ; וְהָיוּ לְטֹטָפֹת, בֵּין עֵינֶיךָ.טוּכְתַבְתָּם עַל-מְזֻזוֹת בֵּיתֶךָ, וּבִשְׁעָרֶיךָ.

Deutéronome 6 : 4-9 ( version du rabbinat)

Écoute, Israël ! L’Éternel est notre Dieu, l’Éternel est Un. Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir.
Que ces paroles que je te recommande aujourd’hui soient gravées dans ton cœur.
Tu les enseigneras à tes enfants, tu en parleras quand tu séjourneras dans ta maison, quand tu marcheras en chemin, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras.
Tu les attacheras comme un signe sur ta main, elles seront comme des fronteaux entre tes yeux ; tu les inscriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes.

Le Shema Israel est le fondement de la foi juive.

La subtilité de ce mot, שמע, écoute ou entends, est qu’il met l’accent sur l’écoute, mais l’hébraïsant remarquera qu’il se termine par la lettre ע, ayin.

Le mot עין, œil, implique également de regarder, d’observer.

De cette observation de la tradition juive et de sa répétition quotidienne, nait l’observance.

Nous pouvons constater de manière claire dans ce passage que la kedousha réside non seulement dans l’apprentissage et la mémorisation du Shema Israel, mais également dans sa transmission de génération en génération.

La mezouzah est placée devant nos portes afin de nous rappeler que nous devons honorer HaShem tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos demeures.

Le statut des Cohanim

Le verbe hébreu כִּהֵן (kihen), signifiant « diriger » ou « officier en tant que prêtre », fait référence à la fonction sacrée des Cohanim dans la supervision des rites religieux et des sacrifices dans le Temple.

Le Cohen, de par son statut, possède un degré de kedousha plus important.
En raison de cela, et pour conserver leur statut de pureté rituelle, il lui est interdit d’entrer en contact avec un mort.

Ils sont autorisés à assister uniquement à l’enterrement de parents très proches ( père, mère, frère ou sœur, fils ou fille).

La kedousha dans la kabbale et dans le Hassidisme

Il est important de souligner que dans le Hassidisme ainsi que dans la kabbale juive, la kaballah, la kedousha revêt une dimension plus profonde et plus mystique dans l’union à l’essence divine.

Le kabbaliste ainsi que le Hassid consacrent souvent de longues heures à l’étude mystique et à des pratiques dévotionnelles.
La proximité avec le Saint, béni soit-Il, est une forme de kedousha élevée.

La personne juive prend  activement part à ce monde

Contrairement au Christianisme mettant plus l’accent sur le monde à venir עולם הבא, la personne juive est plus axée sur le monde présent עולם הזה.
La personne juive sanctifie son temps présent par l’accomplissement des mitzvoth.
La jouissance des plaisirs terrestres se trouve justifiée dans le Judaïsme lorsqu’elle est alignée avec les mitzvoth.

Dans le Christianisme, le monde à venir est la finalité et les actions dans le temps présent constituent une préparation pour le monde à venir.

En conclusion :

La kedousha dans le Judaisme se traduit par une séparation des autres nations par la pratique de la tradition juive, l’accomplissement des mitzvoth et la transmission des coutumes juives de génération en génération.

Cette transmission a permis au peuple juif de survivre en tant que peuple unique ayant accepté le joug de la Torah sur le Mont Sinai. Chaque acte de dévotion, aussi anodin puisse-t-il paraître, renforce chez la personne juive son unicité, sa kedousha et son lien avec le divin.

Sources

https://www.lamed.fr/index.php?id=51&art=2705

https://www.modia.org/priere-kedousha.html

https://www.lamed.fr/index.php?id=51&art=2549

https://www.lescahiersjeremie.com/post/la-saintete-dans-le-judaisme

   

© 2024 Isabelle Elisheva Esling

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