Le 19/09/07, Le gouvernement, sous l’impulsion de son Premier ministre, vient d’approuver une proposition visant à permettre l’accueil de touristes russes en Terre Sainte sans visa. Pour beaucoup, cette décision augure d’une manne financière, pour certains autres, elle représente un danger. Explications.
Cette idée a été initialement lancée par le ministre du Tourisme Itshak Aharonovitch, du parti Israël Beiténou (Israël, notre maison), un parti essentiellement soutenu par des immigrants venus de l’ex Union Soviétique. Pour Aharonovitch, le constat est aussi simple que comptable : ce plan est voué à insuffler " des centaines de milliers de shekels à l’économie israélienne". Face à ce raisonnement des plus pragmatiques, seul le parti religieux Shass est venu faire entendre une voix discordante, en votant purement et simplement contre ce projet. Selon lui, l’arrivée de cet argent entraînera inévitablement une recrudescence du crime et de la prostitution.
Plus de quatre millions de touristes russes visitent le Proche Orient chaque année, mais le ministre du Tourisme, Itshak Aharonovitch, souligne que "seuls 100 000 d’entre eux passent par Israël, simplement parce qu’un visa leur est nécessaire. Ce qui n’existe pas dans les pays autour de nous". Toutefois, ce nouvel accord n’entrera en vigueur qu’à partir du moment où la Russie en fera de même avec les touristes israéliens. Les responsables officiels israéliens étudient donc actuellement cette option avec leurs homologues russes. Le récent ministre du Tourisme, nommé il y a six mois seulement, renchérit en affirmant que "l’arrivée de 100 000 touristes russes représente 4000 emplois et plus de 100 millions de dollars pour l’économie de notre pays. La perspective de lever l’obligation d’un visa pourrait attirer des centaines de milliers de touristes supplémentaires".
En attendant, le tourisme russe en Terre Sainte connaît déjà une hausse certaine, avec ou sans visa. Un rapport élaboré pour les ministères du Tourisme et des Finances révèle que durant les sept derniers mois de l’année 2007, 77 000 touristes russes ont foulé notre sol, contre 46 000 l’année précédente, sur la même période. Le ministre de la sécurité intérieure, Avi Dichter, qui supervise la police nationale, s’était initialement opposé à cette initiative mais a finalement voté en sa faveur.
Seuls donc, les quatre ministres du parti Shass ont voté contre ce plan. Et l’ont expliqué par une déclaration affirmant : "La police avait prévenu, il y a peu, que l’infiltration criminelle profiterait de la nouvelle situation et de cet assouplissement de la loi des visas. Nous attendons toujours une explication pour savoir pourquoi et comment une telle menace s’est tout simplement évanouie".
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