Rice attendue au Proche-Orient dans la foulée du cessez-le-feu
JERUSALEM - Les dirigeants israélien et palestinien accueillent jeudi séparément la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice dans la foulée d'un fragile cessez-le-feu instauré dans la bande de Gaza.
Mme Rice, qui doit accompagner le président George W. Bush lors de sa visite mercredi et jeudi en Jordanie, se rendra d'abord à Jéricho, en Cisjordanie, pour rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas avant de s'entretenir à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Ehud Olmert, selon des sources officielles israéliennes et palestiniennes. Si sa rencontre avec M. Abbas avait été annoncée dès mardi, sa venue à Jérusalem n'a été confirmée que mercredi en début de soirée par le bureau de M. Olmert alors même que son entourage avait exclu un tel entretien la veille. Mme Rice doit rencontrer également la ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni, selon le bureau de Mme Livni. Le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, a indiqué que Mme Rice insisterait auprès de M. Abbas sur la nécessité de faire respecter la trêve entre les groupes palestiniens et l'armée israélienne en vigueur depuis dimanche dans la bande de Gaza. "Nous parlerons de la situation sécuritaire, c'est sûr", a déclaré M. McCormack. "Le président Abbas a déployé certains éléments de ses services de sécurité dans le nord de la bande de Gaza et il y a encore eu d'autres tirs de roquettes", a-t-il ajouté. "Nous espérons qu'ils seront efficaces pour empêcher tout nouveau tir ou toute attaque susceptible d'être lancée depuis Gaza". Mme Rice devrait également discuter avec M. Abbas de la situation politique et notamment de la formation d'un nouveau gouvernement qui serait acceptable pour Israël et les Occidentaux. A cet égard, un conseiller de M. Abbas a affirmé mercredi que les discussions entre le Hamas, qui dirige le gouvernement actuel, et le parti Fatah de M. Abbas étaient de nouveau dans l'impasse. A la veille de la visite de Mme Rice, le chef des renseignements égyptiens, le général Omar Souleimane, dont le pays mène une médiation en vue d'un échange de prisonniers entre Israël et des groupes armés palestiniens, a rencontré M. Olmert et deux de ses ministres, Amir Peretz (Défense) et Binyamin Ben Eliezer (Infrastructures). Dans des déclarations à la presse, l'émissaire égyptien a affirmé que les groupes armés palestiniens tenaient au cessez-le-feu et que les violations enregistrées depuis dimanche avaient été commises "par des personnes n'appartenant à aucune faction qui cherchent à prouver leur existence". "Nous déployons tous les efforts nécessaires pour empêcher cela (les violations) car elles ne constituent pas seulement une menace pour Israël mais pour nous aussi", a-t-il ajouté. "Sur l'affaire Gilad Shalit je suis très optimiste. J'ai été fort heureux d'apprendre ce qu'il (Souleimane) m'a dit aujourd'hui et je prie afin qu'il (Shalit) soit de retour chez lui d'ici la fin de l'année", a déclaré M. Ben Eliezer à la radio militaire. Le soldat israélien Gilad Shalit a été enlevé fin juin par des groupes armés palestiniens, dont celui du Hamas, à la lisière de la bande de Gaza. L'Egypte joue depuis le début de cette affaire un rôle de médiation central. Selon la radio militaire, le Hamas exige que 1.400 détenus palestiniens soient relâchés en même temps que Gilad Shalit. Israël, en revanche, ne veut libérer qu'un millier de Palestiniens qui ne seraient libérés qu'après le retour du soldat chez lui. Israël a par ailleurs fait savoir mercredi que sa patience face à la poursuite des tirs de roquettes palestiniennes sur son territoire avait des limites, le cessez-le-feu ayant été violé à trois reprises depuis dimanche. "La période de test que le Premier ministre a accordée aux Palestiniens approche de sa fin", a ainsi prévenu le président de la commission de la Défense et des Affaires étrangères, Tzahi Hanegbi.
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