JERUSALEM , le 28/09/07 - Israël hésite à lancer une offensive de grande envergure à Gaza mais se dit déterminé à poursuivre ses frappes ponctuelles, dans lesquelles 13 Palestiniens ont été tués en 48 heures.
Ces frappes contre des tireurs de roquettes aussi bien que les menaces de couper l'eau et l'électricité dans Gaza décrétée "entité hostile" par Israël ne semblent pas cependant faire impression sur les groupes armés qui poursuivent leurs tirs sur le sud israélien, voisin du territoire palestinien.
Ces tirs se sont même intensifiés à l'approche d'une réunion internationale sur le Proche-Orient prévue en novembre et après le rejet par Israël d'une proposition de trêve du mouvement islamiste Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Gaza le 15 juin après un coup de force.
Vendredi, un haut responsable militaire israélien a indiqué que l'armée n'envisageait pas une "opération d'envergure imminente" dans la bande de Gaza évacuée par les soldats et les colons israéliens en 2005. "Tsahal (l'armée israélienne) n'envisage pas une opération imminente bien qu'une telle opération ne puisse être écartée a priori compte tenu de l'intensification des tirs de roquettes", a déclaré à l'AFP ce responsable qui a requis l'anonymat.
Selon la radio militaire israélienne, "l'armée exclut une telle opération avant la tenue de la réunion internationale", que les Etats-Unis envisagent d'organiser en novembre, de crainte qu'une telle offensive ne la torpille.
Pour le vice-ministre de la Défense Matan Vilnaï, interrogé par cette radio, "la conférence prévue est un facteur parmi d'autres à prendre en considération avant de déclencher une opération à vaste échelle". Il a souligné en revanche que l'armée continuerait ses raids ponctuels contre les groupes armés qui tirent des roquettes, estimant que "c'est Tsahal qui porte les coups" les plus douloureux à l'ennemi et que cette tactique s'avèrerait payante à long terme.
Selon les médias israéliens, la tension à la frontière syrienne, à la suite d'un mystérieux raid israélien le 6 septembre, est également un facteur dissuasif, Israël ne voulant pas se retrouver dans un conflit sur deux fronts. En sens inverse, l'état-major est de plus en plus inquiet du renforcement des groupes islamistes dans la bande de Gaza, principalement le bras armé du mouvement Hamas, selon ces sources.
Si une attaque palestinienne devait à nouveau causer des pertes en Israël notamment parmi les civils, une opération d'envergure deviendrait inéluctable, estime la presse.
Mercredi, le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a menacé d'une prochaine opération d'envergure à Gaza pour faire cesser les tirs de roquettes. "Nous nous rapprochons d'une opération d'envergure après des tirs de roquettes Qassam. Il faut affaiblir le régime du Hamas et son emprise sur Gaza". "Cette opération n'est pas simple", a-t-il toutefois ajouté.
Le haut responsable militaire a relativisé les propos du ministre rappelant que M. Barak s'était exprimé dans les mêmes termes début septembre. Des frappes de l'aviation israélienne ont été menées mercredi et jeudi sur la bande de Gaza faisant 13 morts, onze combattants et deux civils palestiniens. Parmi les morts, figure un chef de l'Armée de l'islam, un groupe revendiquant des liens avec le réseau terroriste Al-Qaïda.
Les raids israéliens ont été vivement condamnés par le président palestinien Mahmoud Abbas alors que le Hamas a menacé de se venger.
Mais malgré ces frappes, des activistes palestiniens ont tiré plus de 20 obus de mortier et une quinzaine de roquettes depuis Gaza contre le territoire israélien, sans faire de victime, selon l'armée.
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