Le 02/01/07, Israël: une année tumultueuse depuis que Sharon est dans le coma

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     Israël: une année tumultueuse depuis que Sharon est dans le coma

JERUSALEM, le 02/01/07 - Durant l'année qui a suivi la disparition politique de son ancien Premier ministre Ariel Sharon, plongé dans un coma profond par une attaque cérébrale, Israël a traversé une série de bouleversements qui continuent de le secouer.

Environ six mois après qu'Ariel Sharon eut sombré dans le coma, le 4 janvier 2006, Israël a une fois de plus pris le risque de s'enliser au Liban, après s'être juré lors de son retrait unilatéral du pays, en 2000, de ne plus jamais y retourner. En 1982, Ariel Sharon, alors ministre de la Défense, avait été l'instigateur de l'équipée militaire controversée du Liban, et avait été contraint de renoncer à son portefeuille, à la suite des recommandations d'une commission d'enquête israélienne. Celle-ci avait conclu à sa "responsabilité indirecte" dans les massacres perpétrés par une milice chrétienne libanaise dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila à Beyrouth, aux portes desquels se trouvait l'armée israélienne.
 
En juillet 2006, le gouvernement de Ehud Olmert, qui lui a succédé à la tête du pays, s'est pourtant lancé dans une guerre contre le Hezbollah chiite au Liban, après l'enlèvement par ses hommes de deux soldats israéliens à la frontière israélo-libanaise. Cette guerre de 34 jours s'est soldée par un résultat mitigé pour Israël, qui s'est avéré incapable de stopper les tirs de roquettes du Hezbollah qui ont confiné aux abris près d'un million de personnes dans le nord du pays. "Pour les Israéliens, cette guerre n'aurait pas eu lieu si Sharon avait été au pouvoir", estime David Nachmias, politologue du Centre pluridisciplinaire de Herzliya, près de Tel-Aviv. "Le sentiment prévaut en outre (...) que personne ne peut combler le vide qu'il a laissé", ajoute-t-il. Moins de quatre mois avant son attaque cérébrale, M. Sharon avait orchestré le retrait unilatéral de la bande de Gaza, mettant fin à 38 ans d'occupaton de ce territoire. L'armée israélienne s'efforce aujourd'hui d'y préserver un précaire cessez-le-feu.
 
Celui-ci a été conclu par Israël avec les groupes armés palestiniens au terme d'une campagne meurtrière de cinq mois menée par ses troupes dans la région pour récupérer un autre soldat, enlevé le 25 juin à la lisière de la bande de Gaza, par un commando palestinien. Sharon, aujourd'hui âgé de 78 ans, que les Israéliens appellent "le bulldozer" pour son style et son physique, a été évacué de son ranch privé du désert du Néguev vers un hôpital de Jérusalem le 4 janvier 2006, à la suite d'une attaque cardiaque. Il ne s'est jamais remis de son coma profond, et a été transféré en mai à l'hôpital Tel-Hashomer de Tel-Aviv, où son état est considéré comme "sérieux". La question de le débrancher des appareils qui le maintiennent en vie n'a jamais, jusqu'ici, fait l'objet d'un quelconque débat. Pendant des décennies, il a imprimé sa marque sur la scène politique israélienne, et sa disparition a fait craindre le pire. Mais la transition s'est faite sans problème, M. Olmert assurant l'intérim avant de devenir Premier ministre en titre.
M. Olmert a pris les commandes du parti centriste Kadima, formé six semaines plus tôt par Sharon, et a ensuite remporté en mars les législatives avec un score médiocre de 29 mandats sur 120 élus au parlement. A la tête d'une large coalition, M. Olmert envisageait de fixer unilatéralement les frontières d'Israël en Cisjordanie, dans la foulée du retrait de Gaza. Mais ce projet a disparu après l'offensive au Liban. L'échec de cette guerre et les scandales impliquant des figures de la classe politique ont provoqué la chute de popularité de M. Olmert, et la hausse spectaculaire de celle du parti Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu.

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