SDEROT, le 22/05/07 - Israël était déterminé mardi à châtier les chefs du Hamas, y compris sa direction politique, au lendemain d'un tir de roquette depuis la bande de Gaza qui a tué une Israélienne à Sdérot, dans le sud du pays.
"Le Hamas qui dirige le gouvernement (palestinien) d'union encourage le terrorisme, et nous n'allons pas cesser de le frapper", a affirmé le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz, à la radio militaire."Quand on prêche la destruction d'Israël, on n'appartient plus à la classe politique et on devient un terroriste en costume, et aucun des chefs du Hamas ne bénéficie de l'immunité", a de son côté déclaré à la radio publique Ephraïm Sneh, vice-ministre de la Défense. Même ton chez Miri Eisin, porte-parole du Premier ministre Ehud Olmert. "Il n'y aura pas d'immunité pour tous ceux qui sont mêlés au terrorisme (...) Ils (les Palestiniens) savent qui est mêlé au terrorisme, et nous le savons aussi", a-t-elle déclaré à l'AFP.
Tous trois ont tenu ces propos avant les funérailles mardi de Shirel Friedman, 30 ans, tuée la veille au volant de sa voiture frappée de plein fouet par une roquette à Sdérot. Ce tir a été revendiqué par la branche armée du Hamas.
Ce décès a soulevé une vague de colère parmi les habitants de cette petite ville du désert du Néguev (sud). "Je comprends votre colère et votre désarroi (...) Mais il n'y a ni solution immédiate ni solution absolue aux (roquettes) Qassam", leur a toutefois déclaré M. Olmert lundi soir lors d'une visite sur place, la seconde en une semaine. Il a promis un train de mesures d'urgence en faveur des localités limitrophes de la bande de Gaza, notamment la construction d'abris. "Olmert, démission", ont cependant continué de scander mardi matin des manifestants à Sdérot, que d'importants effectifs policiers tentaient de ramener au calme.
Les traces du bombardement et des manifestations de la veille sont encore visibles: câbles électriques éparpillés, pneus incendiés, un bar et des magasins dévastés, carcasses de voitures sur la chaussée. Mais la vie semble avoir repris ses droits. Autobus et taxis circulent, et les commerces sont ouverts. Des gens, prêts à se mettre à couvert à la première alerte, se pressent pour faire leurs courses avant la fête juive de Shavouot (Pentecôte) qui commence en soirée. Pour l'occasion, Israël a bouclé lundi à minuit locales (21H00 GMT) jusqu'à nouvel ordre les territoires palestiniens de Cisjordanie et Gaza. Au loin, des tirs de mitrailleuses crépitent, sous un incessant balai d'hélicoptères. "Nous sommes surtout furieux contre le gouvernement, car nous avons le sentiment d'être des citoyens de seconde classe qu'il ne protège pas", déclare à Alexandre Rieman, 47 ans, enseignant originaire d'Ukraine, installé à Sdérot depuis 13 ans. "Depuis une semaine, nous sommes assiégés par les bombardements. Nous vivons dans la peur. On ne sait jamais où cela va tomber, sur vous, un parent ou un ami", ajoute-t-il.
Shalom Halévy, un responsable de la municipalité, ne décolère pas: "Les visites d'Olmert ne servent à rien (...) Nous voulons des actes: les chefs du Hamas doivent être éliminés les uns après les autres", dit-il. "Nous sommes bombardés depuis sept ans. Ici, il y a déjà eu neuf tués, des centaines de blessés et des milliers d'habitants traumatisés", ajoute-t-il. Trois roquettes tirées depuis la bande de Gaza sont tombées mardi matin en Israël sans faire de blessé, portant à plus de 113 le nombre de ces engins qui ont frappé l'Etat hébreu en huit jours, selon l'armée. Le cabinet de sécurité a donné dimanche son feu vert à l'armée pour intensifier ses opérations afin de mettre fin à ces tirs, et l'aviation israélienne a lancé dans la nuit un nouveau raid contre la bande de Gaza, sans faire de victime, selon une source sécuritaire palestinienne. L'armée a pour sa part indiqué qu'elle avait visé un dépôt d'armes et une une position du Hamas dans le même secteur.
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